> Mais ce matin, une vidéo apparue sur mon feed Instagram m’a crispée. Après avoir vu Rachida Dati déguisée en éboueur — bien qu’elle ait réclamé un service minimum lors de leur grève contre la réforme des retraites —, arpenter le marais, quartier LGBTQ+ historique — alors qu’elle fait partie des eurodéputés de droite qui se sont abstenus lors du vote du 1er mars 2018 au Parlement européen sur les thérapies de conversion —, c’est en train de harceler des personnes sans-abri et sans-papiers qu’on la voit, hoodie sur le dos. Un symbole fort qui en dit plus que ce que l’on croit.
Allez, encore une couche sur Dati parce que cette dame me donne de l'urticaire.
> Porter un pull qui intime de s’aimer tout en houspillant des personnes dans la rue, en plein hiver, symbolise parfaitement la dystopie dans laquelle nous évoluons actuellement et où la décence n’a plus de mise. Parce que, dans un souffle, elle demande à des sans-abri leur projet d’insertion et les accuse de s’approprier les lieux, comme s’ils étaient des hippies à Woodstock, un joint à la main. On marche sur la tête. Il serait également bon de lui rappeler que l’hébergement d’urgence relève de la compétence de l’État et non pas de la mairie de Paris. Un gouvernement dont, on le rappelle, elle fait partie.
Bon, je vais pas recopier tout l'article, l'essentiel et là.
Et il est désespérant. Ce que cet article fait, ce que le podcast cité dans l'article précédent fait, ce que je suis en train de faire est la parfaite illustration de pourquoi on a déjà perdu (oui, je suis profondément optimiste, tu savais pas ?) : une vidéo indécente de Rachida Dati, un mensonge de Bardella ou une affirmation réac de Retailleau (pardon, j'évite les tautologies et les truismes d’habitude), ça prend 30 seconde. Les débunker, expliquer en quoi c'est indécent, mensonger ou réac, ça prend 5, 10, 15 minutes, voire des heures.
EDIT : ça vaut quand même le coup de lire jusqu'au bout, ça parle de racisme et d’appropriation
> Concernant le hoodie, je réalise donc que si on en parle encore, c’est parce que la mode est un indicateur du changement. Le changement d’époque entraîne souvent une modification de la signification des vêtements que nous portons. Et si le hoodie fera continuellement partie de l’histoire de la criminalisation des corps non-blancs, il s’affirme depuis quelque temps comme le symbole d’une gentrification vestimentaire réussie : un vêtement autrefois utilisé pour suspecter et criminaliser une jeunesse racisée devient un outil de communication pour les élites. Mais si le vêtement, comme stigmate, peut sembler disparaître, la violence qui l’accompagnait reste.
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