(Visuel 49 Grand Place Ă Saint-Amand-les-Eaux)
Fabien Roussel : « Je ne suis pas lĂ pour faire de lâintĂ©rim »
En propos liminaire, outre un rappel dâune situation mondiale chaotique, il souligne le prochain achĂšvement de la rĂ©novation « verte » du Parc de la Scarpe, la signature du Contrat thermal avec de nombreux partenaires, anciens et nouveaux le 11 juillet ; sans oublier le retour dâintervilles le 17 et 24 juillet prochain.
Ensuite, il est rare de commenter la forme en premier dans un suivi de conseil municipal, mais cet exercice particulier a rĂ©vĂ©lĂ© une nouveautĂ© dans la perspective de la prochaine campagne municipale. En effet, le temps est fini oĂč le tir de barrage se concentrait sur lâĂ©dile, Alain Bocquet hier et Fabien Roussel aujourdâhui. Maintenant, mĂȘme si le premier magistrat demeure une cible de choix, les deux camps de lâopposition, Eric Renaud et ses collĂšgues Ă©lus, puis Eric Castelain accompagnĂ©, ou inversement, de Guillaume Florquin et BĂ©rangĂšre Maurisse, vont sâenvoyer des missiles. En clair, le maire sortant a une forte probabilitĂ© de figurer au second tour. Par capillaritĂ©, la prĂ©sence au second tour exige de mettre Ă distance son opposant le plus direct sur la citĂ© et logiquementâŠ, il faut impĂ©rativement se dĂ©marquer le plus possible, se diffĂ©rencier de fait, malin !
A tel point quâĂ un moment, Fabien Roussel sâest glissĂ© entre les balles⊠« je peux aller boire un verre ailleurs si vous le souhaitez. » Câest un changement sur la forme, mais il est le plus rĂ©vĂ©lateur de toute cette soirĂ©e trĂšs politique⊠!
Le SDIS, une nouvelle caserne (enfin)
Au moins, la thĂ©matique dâune nouvelle caserne des pompiers sur St-Amand-les-Eaux a fait consensus dans cet hĂ©micycle local bouillonnant. Bien sĂ»r, lâĂ©dile rend hommage aux deux pompiers dĂ©cĂ©dĂ©s sur Laon trĂšs rĂ©cemment : « On pense dâabord Ă vous et Ă vos missions dangereuses ! »
Nicolas Lewandowski
Pour cette prĂ©sentation du futur projet bĂątimentaire, Nicolas Lewandowski, chef de projet SDIS 59, Ă©tait Ă la manoeuvre. Le site retenu sera aux abords du fameux « Rond point de la Bouteille ». Câest un emplacement stratĂ©gique proche des axes routiers, notamment la RD 169. Ensuite, sur 8 000 M2, le projet architectural rĂ©alisera une caserne trĂšs moderne, le dernier cri en la matiĂšre. « Nous dĂ©poserons un permis de construire dâici la fin de lâannĂ©e 2025. Puis, aprĂšs un appel dâoffres et le choix du projet architectural en 2026, nous aurons une durĂ©e entre 14 et 16 mois de travaux. La livraison et la bascule de la caserne vers ce nouveau site est prĂ©vue Ă lâautomne 2027. Sur cette caserne, nous avons 8 pompiers permanents le jour et 7 la nuit », commente Nicolas Lewandowski.
Cette caserne disposera de dix chambres pour les pompiers professionnels, une pour les pompiers volontaires, et surtout dâune section dĂ©diĂ©e aux pompiers femmes. Câest une revendication de longue date par les pompiers. Tous les espaces nĂ©cessaires Ă lâexercice de cette profession, dangereuse, au service des citoyens seront prĂ©sents avec toute la modernitĂ© requise. « Son coĂ»t sera de 5,4 millions dâeuros HT pour les travaux, plus les frais de maĂźtrise dâoeuvre, et un montant total de 8 millions dâeuros », conclut-il.
Sous lâĂ©gide du Conseil dĂ©partemental, le SDIS va de fait faire peu neuve sur lâAmandinois. Le conseiller dĂ©partemental, Eric Renaud, regrette « le temps perdu pour le choix de ce site, validĂ© dĂšs 2019 par lâancien prĂ©sident Jean-RenĂ© Lecerf. Nous avons perdu 3 ans. Ensuite, cela nâest pas au dĂ©triment de la caserne des pompiers volontaires de Mortagne-du-Nord pour lesquels le DĂ©partement a votĂ© tous les matĂ©riaux roulants nĂ©cessaires. »
Franck de Neve souligne un aboutissement vers « une caserne moderne et Ă©volutive avec lâintĂ©gration dâun espace femmes. Cet emplacement est le meilleur choix possible.»
Fabien Roussel conclut ce moment de consensus sur lâobjectif final : « Tout le monde a dĂ©ployĂ© beaucoup dâĂ©nergies pour y arriver. Enfin, câest lĂ . »
Le Centre aquatique de lâAmandinois
Depuis fĂ©vrier 2014, lâapparition dâun nouveau centre aquatique en lieu et place dâune piscine municipale trĂšs vieillissante a fait le bonheur des nageurs dans lâAmandinois. Avant dâaborder le rapport dâexploitation du site en question, il faut poser quelques faits tangibles sur ce type dâĂ©quipement sportif. Par essence, une piscine est mĂ©caniquement dĂ©ficitaire dâoĂč une subvention publique indispensable Ă lâĂ©quilibre financier. Certains pourraient se demander pourquoi une dĂ©pense publique de plus alors que le privĂ© pourrait gĂ©rer seul ce type dâĂ©quipement. La rĂ©ponse se rĂ©sume en une donnĂ©e, le nombre plĂ©thorique de jeunes mort par noyade en mer, dans un lac, un Ă©tang, voire une piscineâŠ, annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Câest effrayant, car le chiffre ne baisse pas au niveau national. La vie de nos enfants se chiffre-t-elle dans notre comptabilitĂ© publique ?
Cette piscine intercommunale, baptisĂ©e le Dragon dâeau, a fĂȘtĂ© ses dix ans le 14 fĂ©vrier 2024 Ă 14h00. « Cet Ă©quipement a connu une hausse globale des activitĂ©s de frĂ©quentation du grand public de 9%, notamment de 6,2% du public de la SPL (19 communes), sans oublier les 450 000 scolaires chaque annĂ©e. Cette annĂ©e a Ă©tĂ© marquĂ©e aussi par la tenue des Championnats de France de natation synchronisĂ©e et dâun gala aquatique », explique Sylvie Wiart, lâadjointe aux finances. De plus, son mode de gouvernance sous SPL (SociĂ©tĂ© Publique Locale), avec uniquement des actionnaires au sein dâune sociĂ©tĂ© de Droit privĂ©, a Ă©tĂ© trĂšs prĂ©cieuse durant La Covid. « GrĂące Ă cette entreprise privĂ©e (SPL), nous avons pu bĂ©nĂ©ficier des indemnisations pour le chĂŽmage et des autres aides de lâEtat », prĂ©cise Sylvie Wiart.
Suite Ă ce rapport, Eric Renaud confirme que la fonction sociale (savoir nager) est « pleinement rĂ©ussie. Pour autant, il y a un potentiel de dĂ©veloppement dans les activitĂ©s ludiques. Il faudrait travailler sur de nouvelles pratiques. Je dois faire aussi mon mĂ©a culpa. Je pensais que lâarrivĂ©e de nouveaux Ă©quipements aquatiques sur le Valenciennois (Valenciennes, Denain, Trith-st-LĂ©ger) pĂ©naliserait plus ce centre aquatique. Il a bien rĂ©sistĂ© ! »
Pour sa part, Eric Castelain reprend la prĂ©sentation de lâadjointe aux finances : « On ne peut pas dire que ce centre aquatique est bĂ©nĂ©ficiaire. Elle Ă©quilibre son budget grĂące Ă la subvention municipale. »
Le maire conclut en maintenant le cap suivi par Alain Bocquet : « Nous avons poursuivi nos objectifs sans écouter les oiseaux de mauvais augure, les pronostics trÚs pessimistes. Je constate plus 17 800 usagers en 2024 et un résultat financier à la hausse. Toutefois, le plus important est que nos enfants, en sortie de CM2, sachent nager. »
La DSP du casinotier « Groupe Partouche »
Lâautre DSP majeure pour la citĂ© thermale est lâexistence dâun Casino sur ses terres. « LĂ au moins cela rapporte de lâargent Ă la commune », clame Eric Castelain. En effet, que lâon soit pour ou contre les jeux dâargent, le casino est un important contribuable au niveau local comme national. A titre dâexemple en 2024, le casino de Saint-Amand-les-Eaux a payĂ© 27 millions dâeuros de taxes, 6 277 000 euros Ă la commune et le reste Ă lâEtat.. ! Cela mĂ©rite un temps de rĂ©flexion face aux plus fidĂšles dĂ©tracteurs sur ce type dâĂ©quipement. « Nous prĂ©voyons une baisse de 10% de notre chiffre dâaffaires compte tenu du chantier (Ă©norme) pour la rĂ©novation/extension de notre casino », commente un responsable un Groupe Partouche dont le 1er Ă©tablissement a Ă©tĂ© ouvert sur Saint-Amand-les-Eaux en 1973 par Isidore Partouche, dĂ©cĂ©dĂ© cette annĂ©e.
Un emprunt trÚs controversé !
Au dĂ©tour dâune dĂ©libĂ©ration sur le choix de lâorganisme bancaire, pour un emprunt de 2,5 millions dâeuros actĂ© par la majoritĂ© municipale, la polĂ©mique enfle. « Cet emprunt va nous servir Ă rĂ©aliser des travaux, notamment des chantiers de voiries trĂšs attendus par la population. Ensuite, il y aura bien dâautres travaux dâinvestissement sur la durĂ©e. Je parle dâun prochain mandat, car je ne suis pas lĂ pour faire de lâintĂ©rim », rĂ©pond Fabien Roussel Ă Eric Renaud et Eric Castelain trĂšs remontĂ©s contre ce choix financier.
« Câest pour payer les factures du pont dâopĂ©rette sur la Grand Place ! », assĂšne Eric Renaud. « Rien ne justifie ce prĂȘt ! », ajoute Eric Castelain.
Des chĂšques « pouvoir dâachat »
Dans le cadre du retrait de provision des 16 millions dâeuros de La Porte du Hainaut suite Ă une dĂ©cision judiciaire favorable, tout en sachant que dâautres sont en cours initiĂ©s par Eric Renaud, lâEPCI a dĂ©cidĂ© de rĂ©injecter 10 millions dâeuros (sur les 16) vers les communes. Le montant allouĂ© Ă la commune de Saint-Amand-les-Eaux est de 821 252 000 euros dont 635 000 euros sont flĂ©chĂ©s vers des chĂšques KDO Ă 5 500 foyers Amandinois. « Je veux rendre du pouvoir dâachat aux Amandinois. »
Eric Renaud
Toutefois, si lâidĂ©e est argumentĂ©e Ă plus dâun titre, lâutilisation de cette somme est dĂ©criĂ©e par Eric Renaud : « Nous devez lĂ©galement mettre en provision pour risque cette somme de 821 252 000 euros, car il existe un risque juridique compte tenu des procĂ©dures en cours (La TEOM). Ensuite, Le Porte du Hainaut prĂ©cise bien que ce montant est destinĂ© Ă la rĂ©duction de la dette et au renforcement de lâautofinancement de la commune Par suite, votre dĂ©libĂ©ration est dans lâillĂ©galitĂ© la plus totale. Dâailleurs, la maire de Denain a mis cette somme de cĂŽtĂ© dans lâattente de sa conclusion juridique. »
Techniquement, les 5 500 foyers vont dĂ©penser dans les commerces amandinois les 635 000 euros avant le 31 dĂ©cembre 2025. Et la surprise est venue de la rĂ©plique habile (et politique) dâĂric Castelain. « On part dans un conflit juridico financier oĂč vous allez mettre en difficultĂ©s les commerces de la commune. Comment la commune va payer les commerçants dans lâhypothĂšse oĂč cette somme serait en provision ? ».
ConcrĂštement, Eric Renaud nâa pas anticipĂ© le coup de massue. « On ne va pas inverser les rĂŽles. La commune est en faute. Elle devra dâun cĂŽtĂ© provisionnĂ© les 821 252 000 euros et de lâautre trouvĂ© les 635 000 euros ailleurs », rĂ©pond-t-il tout de go. Difficile de comprendre le reproche solide et argumentĂ© sur un prĂȘt de 2,5 million dâeuros et de lâautre signifier Ă la majoritĂ© municipale, il suffit deâŠ
Fabien Roussel rĂ©pond aux « y a quâĂ -faut quâon. Sylvie Wiart vous a donnĂ© une rĂ©ponse dâune professionnelle de la comptabilitĂ© publique ». En effet, en rĂ©ponse Ă la diatribe dâEric Renaud, lâadjointe aux finances insiste sur la lĂ©galitĂ© du choix municipal : « Je vous invite Ă lire le guide des collectivitĂ©s communales. Ce dernier prĂ©cise que cette provision nâest obligatoire que si cela reprĂ©sente une charge pour la commune. Câest diffĂ©rent de votre procĂ©dure sur la TEOM ! »
Le projet « M » retardé
On se souvient de cette prĂ©sentation magistrale en novembre dernier par les deux protagonistes du projet « M » et votĂ©e Ă lâunanimitĂ©. Le calendrier prĂ©sentĂ© Ă cette Ă©poque avançait la date dâune fin de chantier au 3Ăšme trimestre 2025, mais tout ne se passe pas comme prĂ©vu. « Ce projet a besoin de plus de temps pour des Ă©tudes complĂ©mentaires. Câest pourquoi, nous prolongeons le dĂ©lai jusquâau 31 dĂ©cembre 2026 », prĂ©vient Fabien Roussel.
Eric Castelain, bien informĂ© sur le dossier, sâexclame : « Ce nâest pas les porteurs qui ont besoin dâun dĂ©lai, mais la commune. Vous nâavez pas fait les Ă©tudes de sol nĂ©cessaire. Vous faĂźtes perdre un an Ă ce projet. Attention, ce secteur est hyper concurrentiel. Câest une course de vitesse et jâai peur que les porteurs de ce projet partent ailleurs ! »
Eric Renaud rebondit : « Pourquoi ne sommes nous pas en capacité de boucler ces études au 31 décembre 2025 ? »
Fabien Roussel
Le maire rĂ©affirme que la municipalitĂ© fait son maximum « afin de faire avancer ce dossier. Jâai rĂ©guliĂšrement Mme Masson. Jâai bien conscience quâil faut aller vite et nous accompagnons ce projet. Nous avons dĂ©jĂ lancĂ© 9 Ă©tudes, Ă nos frais, mais il sâavĂšre que la derniĂšre Ă©tude de sol implique des Ă©tudes complĂ©mentaires compte tenu de la nature de lâexploitation. Ce dossier est un peu plus compliquĂ© que cela ! »
Un nouveau commerce au 49 Grand Place
Parmi les mouvements fonciers en sortie ou en acquisition, la municipalitĂ© cĂšde un foncier stratĂ©gique sur la Grand Place, le 49 Grand Place quasi Ă cĂŽtĂ© de Chez Suzanne. Acquis en 2010 Ă hauteur de 200 000 euros, il est revendu 115 000 000 euros en 2025 Ă un particulier. On pourrait sâĂ©tonner de ce faible montant tant le prix du foncier a explosĂ© en 15 ans. « LâintĂ©rieur du bĂątiment est trĂšs dĂ©gradĂ© (prĂ©sence de la MĂ©rule). Nous ne pouvons pas le vendre plus cher. Par contre, il y a une obligation dâinstallation en rez-de-chaussĂ©e dâun commerce. »
A ce titre, Pascal Teite se fĂ©licite de lâarrivĂ©e dâun nouveau commerçant/artisan sur la commune. « Je suis ravie de cette vente ! Je prĂ©cise quâen 2020, nous avions 191 commerçants et 236 en juin 2025. »
Daniel Carlier
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