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Exclusif – A Neuchâtel, la Banque cantonale fait faux bond à l’écosystème crypto - Le Temps

26 septembre 2024 à 18:26

le 24 janvier 2024

La BCN fait faux bond au monde crypto

GRÉGOIRE BARBEY

TECHNOLOGIE La Banque cantonale neuchâteloise se rétracte dans son soutien aux acteurs locaux, malgré une expérience de près d'une décennie. Un changement qui pourrait compromettre la position du canton, jusqu'ici pionnier dans le domaine

C'est un véritable séisme qui secoue l'écosystème crypto à Neuchâtel. La Banque cantonale (BCN) a demandé à certains de ses clients actifs dans ce domaine de mettre un terme aux opérations de négoce en cryptoactifs qui transitent à travers elle d'ici au mois de juin. Le directeur de l'institution, Pierre-Alain Leuenberger, a confirmé l'information au Temps. Des acteurs de premier plan comme l'intermédiaire financier Bity estiment qu'en l'absence d'alternative, leur avenir pourrait être compromis.

Rappelons le contexte. Neuchâtel fait figure de canton pionnier dans le domaine des cryptomonnaies et de la blockchain depuis près de dix ans. Tout a commencé en 2013. Gian Bochsler, un investisseur neuchâtelois spécialisé dans l'immobilier, nourrissait alors l'ambition de créer des startups dans le domaine de la blockchain, une technologie qui l'a immédiatement convaincu par son potentiel disruptif. Il s'associe alors à Alexis Roussel, président du Parti pirate suisse, dont l'intérêt pour Bitcoin est notoire.

Un canton accueillant et à l'écoute

Neuchâtelois d'origine, Gian Bochsler s'est naturellement tourné vers son canton pour y lancer cette première incursion dans le secteur des cryptomonnaies, qui n'en était qu'à ses balbutiements. L'homme d'affaires cofonde avec Alexis Roussel une entreprise spécialisée dans l'achat et la vente de bitcoins, intitulée Bity. Alexis Roussel, aujourd'hui président du conseil d'administration de Bity, se souvient: « Dès le départ, les autorités et les acteurs locaux se sont montrés très à l'écoute, ce qui a facilité les choses. »

Les premières expériences bancaires de Bity s'avèrent compliquées. L'entreprise est à la recherche d'une banque fiable. Grâce au volontarisme du canton et au soutien du cabinet d'avocats LE/AX, une relation se crée avec la BCN, qui accepte finalement d'accueillir Bity à la fin de l'année 2014, après lui avoir d'abord opposé une fin de non-recevoir. Par la suite, un guide de bonne pratique est créé pour permettre à d'autres entreprises de se développer dans les cryptomonnaies et la blockchain.

Cette approche collaborative a permis de tisser des relations de confiance et de créer un pôle de compétences dans un secteur jouissant d'une réputation sulfureuse. Très vite, le canton de Neuchâtel devient en Suisse romande une terre d'accueil pour ces nouvelles activités entrepreneuriales. Aujourd'hui, le Service de l'économie de l'Etat de Neuchâtel dénombre quelque 70 entreprises, selon son directeur, Matthieu Aubert, contacté par Le Temps.

Un rôle clé

Dans cet écosystème, le rôle de la BCN est clé. Yves Honoré, qui dirige Bity, l'explique au Temps: « Lorsqu'une entreprise du secteur ne possède pas de compte bancaire traditionnel, elle peut faire appel à nos services pour convertir ses cryptomonnaies en francs suisses. Cela lui permet, par exemple, de régler ses salaires, payer des factures ou s'acquitter de ses impôts ».

Or, c'est justement ce négoce en cryptomonnaies dont la BCN ne veut plus. Pierre-Alain Leuenberger s'en explique: « Nous avons porté un grand intérêt à la blockchain depuis 2017, une technologie alors balbutiante mais prometteuse. Les pratiques sont appelées à évoluer fréquemment. Aujourd'hui, les contraintes en termes de ressources et de moyens financiers sont trop importantes pour nous permettre de continuer dans l'accompagnement de certains modèles. »

Un pas en arrière?

En cause? La nécessité de vérifier la provenance des fonds, même lorsque ceux-ci ont été préalablement contrôlés par un intermédiaire financier comme Bity. « De tels opérateurs sont effectivement régulés et audités, et ont des obligations similaires à celles des banques en matière de lutte contre le blanchiment d'argent », indique le directeur de la BCN. Jusqu'ici, la banque s'appuyait en grande partie sur le travail effectué en amont par ces intermédiaires. « Mais depuis, notre pratique a évolué », ajoute-t-il.

Pierre-Alain Leuenberger précise: « Nous effectuons régulièrement des analyses de risques, dans tous les domaines dans lesquels nous sommes actifs. En l'occurrence, nous sommes arrivés ici à la conclusion que nos moyens n'étaient pas suffisants pour assurer dans la durée le surcroît de travail exigé par la pratique. »

En effet, la vérification de la provenance des fonds nécessite des compétences spécifiques. Alexandre Poltorak, cofondateur de Hodling, une société neuchâteloise qui propose notamment des formations dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent appliquée aux cryptomonnaies, le confirme. « C'est une activité complexe, et nous avions d'ailleurs proposé nos services à la BCN », déclare l'entrepreneur. La BCN fait donc un pas en arrière en matière de cryptomonnaies et de blockchain? « Si l'on considère le négoce, on peut le voir ainsi, déclare Pierre-Alain Leuenberger. Nos processus sont en constante évolution, ce n'est pas la première fois que notre banque change son approche dans un domaine. Pour les cryptoactifs, le cadre réglementaire est devenu plus clair. C'est une bonne nouvelle pour les activités qui cochent les cases, mais c'en est une mauvaise pour les entreprises qui ne remplissent pas les conditions. »

Des conséquences en cascade

Faut-il y voir une pression de l'autorité de surveillance des marchés financiers, la Finma? « Absolument pas, rétorque le directeur de la BCN. Il y a, d'un côté, la réglementation et de l'autre, la pratique. Cette dernière va parfois encore plus loin. C'est le cas ici. »

Ce changement de paradigme au sein de la BCN n'est pas sans conséquence pour l'écosystème neuchâtelois. Yves Honoré veut croire qu'une solution intermédiaire est encore possible. « Nous sommes en discussion avec la banque pour définir les activités qui pourraient subsister », détaille le directeur de Bity. Il souligne l'importance de trouver un partenaire bancaire pour assurer la pérennité de l'entreprise. « Sans cette collaboration, notre avenir serait compromis », admet-il.

Un tel scénario pourrait provoquer des conséquences en cascade. Beaucoup d'entreprises dépendent de Bity pour convertir des cryptomonnaies en francs, que ça soit pour payer des salaires, des prestataires ou simplement la location des bureaux. Elles ont d'ailleurs reçu un courrier de la BCN leur indiquant ce changement de pratique, et des entretiens avec des représentants de la banque ont déjà eu lieu ou sont programmés à brève échéance pour préciser le contour de ces évolutions.

Des incertitudes

Des questions subsistent notamment sur les levées de fonds. Dans ce secteur, il est courant de se financer en vendant les jetons associés aux projets. Certaines entreprises ont pu lever des sommes importantes par ce biais, et n'ont pas nécessairement encore effectué la conversion en francs ou en dollars. Selon les informations du Temps, la BCN s'est engagée auprès de plusieurs acteurs à respecter les accords de principe qui avaient déjà été donnés pour de précédentes levées de fonds qui n'ont pas encore été converties.

« Maintenant nous devons savoir si de futures levées de fonds sont encore possibles, et sous quelles conditions, observe Alexis Roussel. En principe, la pratique de la Finma autorise des campagnes de financement intégralement réalisées en cryptomonnaies, mais dans les faits en Suisse, la présence d'une banque qui reçoit au moins une partie des fonds est cruciale dans l'implantation des projets. Si la BCN ne veut plus jouer ce rôle, les entreprises iront s'installer dans des cantons dans lesquels ces conditions sont réunies. »

Le canton maintient son soutien

Pour l'heure, Pierre-Alain Leuenberger ne veut pas se prononcer sur d'éventuelles exceptions. « Nous n'avons pas une approche restrictive par principe et nous sommes prêts à étudier chaque situation. A ce stade, je peux seulement confirmer que le négoce de cryptomonnaies ne peut plus continuer à évoluer dans les conditions qui avaient cours jusqu'ici. »

L'incertitude qui pèse aujourd'hui sur l'écosystème neuchâtelois pourrait bien ralentir sa croissance. Plusieurs entreprises n'excluent pas une délocalisation si nécessaire. De son côté, le Service de l'économie de l'Etat de Neuchâtel réaffirme sa volonté d'accompagner le secteur de la blockchain. « Le réseau de confiance développé par le canton a permis de ne pas avoir de mauvaises surprises en près de dix ans », analyse Matthieu Aubert. L'objectif des autorités est d'assurer que les conditions-cadres restent propices à l'installation de nouvelles entreprises. Une ambition qui, pour l'heure, s'avère optimiste.

« Aujourd'hui, les contraintes en termes de ressources et de moyens financiers sont trop importantes pour nous permettre de continuer »

PIERRE-ALAIN LEUENBERGER, DIRECTEUR DE LA BANQUE CANTONALE NEUCHÂTELOISE

« Le réseau de confiance développé par le canton a permis de ne pas avoir de mauvaises surprises en près de dix ans »

MATTHIEU AUBERT, DIRECTEUR DU SERVICE DE L'ÉCONOMIE DE L'ÉTAT DE NEUCHÂTEL

« Maintenant nous devons savoir si de futures levées de fonds sont encore possibles, et sous quelles conditions »

ALEXIS ROUSSEL, COFONDATEUR DE BITY


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Connaissez-vous bien l’histoire de cette révolution monétaire décentralisée qu’est le Bitcoin ?

22 août 2024 à 16:12

Le Bitcoin n’est autre que la toute première crypto-monnaie décentralisée au monde. Et elle a réussi à changer de nombreuses choses dans le paysage financier depuis sa création en 2009. Développé par un groupe anonyme connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le Bitcoin a permi une nouvelle ère de transactions numériques sans l’intervention d’intermédiaires ... Lire plus

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La proposition OP_CAT visant à apporter des contrats intelligents à Bitcoin obtient enfin un « numéro BIP »

9 août 2024 à 10:16

Une tentative sérieuse visant à apporter une fonctionnalité de contrat intelligent de type Ethereum à Bitcoin , appelée OP_CAT, a finalement obtenu un « numéro BIP : » 347 . Il s’agit de la première étape vers le lancement effectif de la mise à niveau logicielle proposée depuis longtemps.

"Obtenir un numéro BIP ne signifie aucune sorte de consensus de la part de la communauté", a déclaré Ethan Heilman, ONEun des co-auteurs de la proposition aux côtés d'Armin Sabouri, dans une interview. la proposition est plus facile car la proposition possède désormais un identifiant numérique unique sur lequel tout le monde est d’accord.

En d’autres termes, l’attribution du BIP 347 signifie que le débat sur la proposition controversée peut enfin commencer sérieusement.

D’ un côté se trouvent ceux qui souhaitent réserver le réseau Bitcoin uniquement aux transactions monétaires ; de l’autre, ceux qui veulent construire de nouvelles choses en chaîne, dont les partisans d’OP_CAT ne sont qu’une fraction.

OP_CAT a une longue histoire dans les cercles Bitcoin . Initialement inclus comme ONEun des premiers op_codes (essentiellement des raccourcis de programmation intégrés à Bitcoin), Satoshi Nakamoto a lui-même supprimé la fonctionnalité en 2010 après que des inquiétudes aient été soulevées concernant l'utilisation excessive de la mémoire et la possibilité d'introduire des vulnérabilités.

Mais ces dernières années, en particulier après la publication du protocole Ordinals qui a revigoré le désir des développeurs de construire en chaîne, les partisans sont revenus à OP_CAT comme moyen possible d'augmenter la quantité de choses pouvant être construites à l'aide de Bitcoin. D'autres propositions incluent des éléments tels que le CTV du développeur Bitcoin Jeremy Rubin et des solutions de mise à l'échelle riches en fonctionnalités telles que Stacks et Ark.


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Le libertarianisme, nouveau levier de l’extrême droite ? | Mediapart

3 août 2024 à 16:20

Article du 20 novembre 2023

La victoire de Javier Milei prouve que le radicalisme de marché libertarien est un matériau que l’extrême droite peut mobiliser aisément pour renouveler son idéologie. Et que ce matériau présente pour elle une opportunité, compte tenu de la situation économique et sociale.


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Donald Trump se rêve en « crypto président » | Mediapart

3 août 2024 à 16:18

Lors de la conférence annuelle du bitcoin à Nashville, Donald Trump a été ovationné alors qu’il a multiplié les promesses pour la communauté des fans de crypto-actifs. Une évolution qui renforce la convergence entre ce milieu et l’extrême droite.

Puis

après la récente hausse du bitcoin, les milieux cryptos ont beaucoup d’argent à investir pour soutenir un candidat qui, en retour, réaliserait leurs rêves de dérégulation et de légitimation du bitcoin. Selon le Wall Street Journal, la plateforme Coinbase Global a versé 170 millions de dollars à la campagne de l’ancien président.

Puis

les cryptos ont clairement pris, depuis 2020, un aspect politique indéniable. Ce sont des actifs désormais ouvertement prisés et défendus par les extrêmes droites. En France, en 2022, Éric Zemmour avait prononcé un discours de soutien à cette industrie, accompagné d’un programme de dérégulation.

Au Salvador, le président Nayib Bukele, proche des milieux cryptos états-uniens, a développé un régime ultra-sécuritaire fondé sur l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle. En Argentine, Javier Milei a permis la ratification de contrats et certains paiements en bitcoin.

Puis

Cette stratégie permet de défendre des positions encore plus radicales sur le plan économique qui ravissent les plus riches de la planète : retrait massif du rôle de l’État, développement de la marchandisation de la société, dérégulation des marchés, destruction de toutes les protections sociales

Pour Trump, c’est un angle d’attaque qui permet de saisir du mécontentement à l’encontre de la gestion de Joe Biden, qui a basé sa politique de croissance sur l’intervention de l’État. Mais c’est aussi un moyen de s’attacher le soutien de milliardaires qui défendent cette vision libertarienne. Aussi est-ce dans ce cadre qu’il faut comprendre la montée de cette extrême droite techno incarnée, entre autres par Elon Musk, et qui est clairement derrière Donald Trump.

Puis

La communauté crypto, désormais obsédée par la valorisation de son portefeuille d’actifs et rétive à toute forme de régulation, est l’exemple même de cette convergence entre libertarianisme et extrême droite.

Puis

Trump reprend ici l’idée d’une sénatrice du Wyoming, Cynthia Lummis, qui a déposé une proposition de loi visant à créer une réserve d’un million de bitcoin (environ 64,5 milliards de dollars) sur cinq ans, que le gouvernement états-unien garderait pendant au moins vingt ans. Les fonds seraient gérés par le Département du Trésor.

Cette proposition serait évidemment une bénédiction pour l’industrie et les possesseurs de cryptos. Comme le nombre de bitcoins est limité et que la création de nouvelles unités est très faible, les rachats du Trésor états-unien provoqueraient sans doute de nouvelles envolées des prix. L’État y perdrait des plumes, mais les investisseurs feraient de beaux bénéfices, qu’ils pourraient réinvestir dans d’autres cryptos.

Le marché « libre » serait alors soutenu par la première puissance économique du monde, disposant de fonds en dollars quasi illimités. Il s’agirait évidemment d’une subvention géante aux cryptos.

La conversion au bitcoin de Donald Trump est donc sans doute plus qu’une simple lubie d’un ancien président épaté par des NFT de lui-même. C’est le signe d’une évolution interne au capitalisme contemporain où l’extrême droite autoritaire, xénophobe et réactionnaire apparaît comme une solution pour certains secteurs économiques. Une évolution qui ne se limite pas aux États-Unis.


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