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Unvanquished 0.55, enfin là !

Par :Thomas Debesse · BAud · Julien Jorge · palm123 · ted
2 mars 2025 Ă  11:55

AprĂšs une longue attente la version 0.55 du jeu Unvanquished a Ă©tĂ© publiĂ©e le 20 octobre 2024. Deux mises Ă  jour mineures se sont succĂ©dĂ©es le 3 novembre et le 15 dĂ©cembre pour peaufiner cette version, juste Ă  temps pour ĂȘtre dĂ©posĂ©e sous le sapin de NoĂ«l !

Unvanquished est un jeu vidĂ©o libre et gratuit mĂȘlant stratĂ©gie en temps rĂ©el et actions Ă  la premiĂšre personne dans un univers futuristique oĂč deux factions (humains, aliens) combattent pour leur survie.

S’inscrivant dans la continuitĂ© de Tremulous (rĂ©vĂ©lĂ© en 2006) et basĂ© sur ce dernier, Unvanquished dĂ©veloppe cette expĂ©rience de jeu nerveuse et exigeante depuis 2013, en amĂ©liorant continuellement le moteur et explorant des variantes et ajustements de jouabilitĂ©.

Un Tyrant Laisse-moi goĂ»ter Ă  cette version !

Sommaire

Cette version avait Ă©tĂ© promise dans le dernier article Des nouvelles de Unvanquished, et 10 mois aprĂšs la version 0.54, voici la version 0.55.

Pendant cette annĂ©e 2024, le jeu a fait l’objet d’un dĂ©veloppement soutenu et vu l’arrivĂ©e de nouveaux contributeurs.

Gameplay

  • La portĂ©e du « rocket pod » a Ă©tĂ© rĂ©duite: 2000qu → 1300qu (62m → 40m).
  • Il n’est plus possible de dĂ©sĂ©voluer vers la mĂȘme classe, ce qui permettait de recharger ses projectiles sans attendre.

Bots

  • Les bots aliens savent dĂ©sormais Ă©teindre les bases en feu.
  • Ils peuvent aussi utiliser le granger avancĂ© pour atteindre des plate-formes Ă©levĂ©es et y construire.
  • Les classes sachant marcher sur les murs le font de maniĂšre plus fiable, et le saut de mur du maraudeur est plus prĂ©cis lorsqu’il escalade des murs.

D’autres amĂ©liorations sont plus subtiles, les bots peuvent naviguer dans les cartes de façon plus efficace depuis que la taille des tuiles du maillage de navigation est configurable. Les mappers (ceux qui crĂ©ent ou modifient des cartes) peuvent aussi configurer d’autres aspects de la navigation.

Un déséquilibre qui rendait les bots aliens moins bons que les bots humains a été retravaillé.

La navigation dans la carte perseus a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©e. C’est un des patchs de la mise Ă  jour mineure 0.55.1, c’était dĂ©jĂ  prĂȘt pour la 0.55 mais avait Ă©tĂ© oubliĂ© (oups !).

La 0.55.2 a donné aux bots la capacité de voler et la capacité de danser autour des ravins sans tomber.

Interface utilisateur

Il est dĂ©sormais possible de se dĂ©placer et d’utiliser certaines touches d’action alors que certains menus circulaires sont ouverts : Ă©volution, construction, balises (beacons). Cela permet d’ouvrir le menu de construction en tant que granger avancĂ© sans tomber. On peut aussi Ă©voluer tout en courant ou en sautant, etc.

Les nouveaux menus Les nouveaux menus avec les options de réticules.

Traductions

La version 0.55 est la premiĂšre version majeure d’Unvanquished Ă  distribuer de nouveau des traductions ! Nous avions dĂ©jĂ  distribuĂ© quelques traductions avec la version de correction 0.54.1, elles Ă©taient en quelques sorte en prĂ©visualisation. Cette version apporte les traductions pour le Français, l’Allemand, l’Italien, l’Espagnol, le Finlandais, deux variantes de Portugais, et trois variantes de Chinois.

Dans les premiers jours d’Unvanquished nous avions des traductions, mais il y a longtemps nous avons changĂ© la technologie utilisĂ©e pour implĂ©menter l’interface utilisateur et la prise en charge des traductions a dĂ» ĂȘtre rĂ©implĂ©mentĂ©e. Les voici de retour et nous sommes heureux de vous les distribuer de nouveau. Pour contribuer plus de traductions et les affiner, le mieux est de le faire sur Weblate.

Nouveaux visuels

De nouveaux modĂšles sont là : la « painsaw » d’Alex Tikkoiev et le Chaingun d’extreazz. Ils ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s au jeu par Ishq. Cela semble simple Ă  faire mais nous n’avons pas de modeleur ni d’animateur actif et cela nous freine beaucoup, vous pouvez nous rejoindre.

Le chaingun Le nouveau chaingun d’extreazz.

La painsaw produit désormais des étincelles quand elle impacte des surfaces dures, agissant comme le Grand Communicateur de vos désirs de disperser des tripes extra-terrestres.

La painsaw La nouvelle painsaw d’Alex Tikkoiev.

Il y a dix ans nous avons reçu une fonctionnalitĂ© bien sympathique appelĂ©e particules douces (soft particles). Cela empĂȘche certains effets comme le brouillard ou les nuages d’acides d’ĂȘtre affichĂ©s de maniĂšre disgracieuse lorsqu’ils touchent des murs. Initialement l’effet n’était configurĂ© que pour une poignĂ©e de shaders. Rapidement des programmeurs paresseux se sont dits : « configurer les shaders est ennuyeux, et si nous activions la fonctionnalitĂ© pour toutes les particules ? ». Malheureusement, cela rend certaines particules invisibles, spĂ©cialement les effets d’impacts qui sont trĂšs proches de murs ou de sols. Apparemment personne n’a remarquĂ© ça pendant 9 ans, jusqu’à ce que nous retournions Ă  la configuration manuelle de shaders Ă  cause de changements architecturaux liĂ©s Ă  autosprite2. AprĂšs une revue mĂ©ticuleuse de tous les systĂšmes de particules du jeu, nous avons corrigĂ©, retirĂ© ou amĂ©liorĂ© certains effets graphiques. Par exemple le souffle du canon lucifer produit dĂ©sormais une onde de choc, causant une distorsion visuelle. Un tel effet Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sent dans les donnĂ©es, mais il ne fonctionnait pas Ă  cause d’un problĂšme de tri des shaders. Le tir secondaire produit aussi un flash violacĂ© Ă  l’impact, effet qui Ă©tait souvent invisible Ă  cause des particules douces automatiques.

Un humain en cours de soin sur la médistation Le nouvel effet de soin de la médistation.

Reaper a repensĂ© l’effet de soin de la medistation et l’a rendue plus transparente, pour que les joueurs en cours de soin puissent voir Ă  travers.

Sweet a ajoutĂ© un nouvel effet visuel au champ de force de la carte plat23. Cela utilise l’effet de mirage de chaleur (heat haze) qui Ă©tait initialement conçu pour les armes et les effets de feu, mais il se trouve que ça peut Ă©galement produire des effets trĂšs sympathiques dans les cartes. Nous remercions Masmblr pour la maniĂšre dont il nous fait avancer en dĂ©montrant dans ses propres cartes communautaires comment il est possible d’exploiter de façon crĂ©ative et nouvelle des fonctionnalitĂ©s que nous proposons dĂ©jà !

Fichier d’entitĂ©

Le moteur prend dĂ©sormais en charge les fichiers d’entitĂ©. Cela est particuliĂšrement utile pour les cartes (niveaux de jeu) sans source (il y en a des centaines !). Un fichier d’entitĂ© permet certaines personnalisations de comment certaines entitĂ©s fonctionnent (portes, ascenseurs, tĂ©lĂ©porteurs
). Il est possible d’extraire une description d’entitĂ©s avec q3map2 et le fichier extrait peut ĂȘtre Ă©ditĂ© avec un Ă©diteur de texte et lu par le moteur lorsqu’il charge une carte. Le fichier d’entitĂ© peut aussi ĂȘtre utilisĂ© pour modifier comment la lumiĂšre d’une carte sera appliquĂ©e (il est possible d’y renseigner des variables qui configurent le moteur de rendu pour cette carte).

Le futur est lumineux

Comparaison de rendu de lumiÚre Une vidéo démontrant la compatibilité des lumiÚres de diverses cartes historiques (voir la vidéo complÚte).

Un effort aux long cours est fait pour que le moteur affiche de meilleures lumiĂšres en jeu. Les investigations ont commencĂ© Ă  livrer des rĂ©sultats significatifs en 2020 avec l’affinage du procĂ©dĂ© de compilation des lumiĂšres. Cet effort est multi-facettes et touche Ă  de multiples aspects de la chaĂźne de production et de rendu. Ces derniĂšres annĂ©es, Illwieckz s’est assurĂ© que diffĂ©rents types d’éclairage soient pris en charge. L’éclairage par vertex (vertex lighting) a Ă©tĂ© ajoutĂ© en plus de l’éclairage par grille (grid lighting) et de l’éclairage par texture (lightmap). Ainsi les cartes qui mĂ©langent Ă©clairage par vertex et Ă©clairage par texture sont dĂ©sormais correctement affichĂ©es. Illwieckz a aussi dĂ©bugguĂ© les styles de lumiĂšres, une sorte de lumiĂšre dynamique prĂ©-calculĂ©e qui fusionne plusieurs textures de lumiĂšre (lightmap) au moment du rendu.

Comparaison de suréclairage Comparaison entre l'ancien suréclairage (à gauche) et le nouveau suréclairage (à droite). Comparer avec un curseur.

AprĂšs cela Illwieckz a rĂ©implĂ©mentĂ© le mĂ©canisme de surĂ©clairage (overbright) pour Ă©viter la troncature des lumiĂšres (light clamping). Il se trouve que le moteur de rendu de Quake 3 souffrait d’une limitation qui attĂ©nuait les lumiĂšres autant qu’il les Ă©claircissait
 Le nouveau code non-buggĂ© est dĂ©sormais activĂ© par dĂ©faut. Cela a suscitĂ© des dĂ©bats puisque comme le moteur id Tech 3 avait un surĂ©clairage buggĂ© depuis plus de 20 ans, utiliser un moteur de rendu non-buggĂ© peut rĂ©vĂ©ler des bugs que les crĂ©ateurs de niveaux n’ont jamais vu avant, et il Ă©tait mĂȘme possible d’introduire des bugs dans certains logiciels de production sans que les gens ne s’en rendent compte ! Certaines personnes peuvent argumenter que l’affichage buggĂ© est la façon dont le crĂ©ateur du niveau s’attend Ă  ce que son niveau soit vu
 Cette histoire va si loin que cela mĂ©riterait un article dĂ©dié !

La prochaine Ă©tape sur ce chemin vers un meilleur Ă©clairage sera de faire de la colorimĂ©trie correctement et de faire de la fusion linĂ©aire de lumiĂšre (quelque chose qu’id Tech 3 n’a jamais fait), mais cette tĂąche est pour le futur.

Corrections du moteur de rendu

Un battlesuit se regardant dans des miroirs Une vidéo montrant la récursion de miroirs et de portails et leur fusion (voir la vidéo complÚte).

  • Sprites : Les surfaces utilisant le mot clĂ© de shader autosprite2 sont correctement affichĂ©es, c’est parfois utilisĂ© pour afficher des effets de symĂ©trie axiale, par exemple pour une flamme de bougie. Ce travail a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Slipher.
  • Portails et miroirs : Reaper a terminĂ© l’implĂ©mentation de la rĂ©cursion de portail et de miroir, a implĂ©mentĂ© la fusion de portails et la fusion alphaGen (une technique qui permet d’obscurcir un portail selon la distance Ă  celui-ci), et a rendu possible d’avoir des portails mobiles. Il a corrigĂ© la rotation de portail ainsi que des bugs de portails liĂ©s aux lumiĂšres, et s’est assurĂ© que du creep extra-terrestre de taille 10 millions de fois la taille de l’univers observable n’apparaissent pas dans les portails

  • VidĂ©o : Nous pouvons Ă  nouveau jouer des vidĂ©os sur les surfaces. Avec le temps le code s’était gĂątĂ© (rotten code), Ă©tait devenu cassĂ© et avait mĂȘme Ă©tĂ© enlevĂ© tandis qu’il Ă©tait cassĂ©. Il fut ressuscitĂ© et a fait l’objet d’une profonde rĂ©Ă©criture par Slipher, et la fonctionnalitĂ© fonctionne de nouveau — et mĂȘme mieux qu’avant (avec moins de limites arbitraires) ! Cette nouvelle implĂ©mentation Ă©tait dĂ©jĂ  visible dans la version 0.54.1, la voici dĂ©sormais dans une version majeure. Le seul format pris en charge est l’antique format RoQ utilisĂ© par Quake 3 qui, par mesure de compatibilitĂ© avec les donnĂ©es de jeu existantes, est le codec que nous devons prendre en charge avant tout autre codec. Nous ne fermons pas la porte au fait de prendre en charge d’autres codecs, mais pour cela il faudrait que la fonctionnalitĂ© soit utilisĂ©e plus souvent pour justifier cet effort supplĂ©mentaire.
  • Brouillard : Reaper a corrigĂ© l’effet de brouillard, qui Ă©tait cassĂ© dans la version 0.45. Oups !
  • LumiĂšres : Les lumiĂšres dynamiques sont dĂ©sormais moins pixelisĂ©es, quand bien mĂȘme ce problĂšme n’est pas encore complĂštement corrigĂ©.
  • PBR : La prise en charge de textures prĂ©tendues « basĂ©es sur la physique » est dĂ©sormais dans un Ă©tat viable grĂące Ă  Ishq (plus d’artefacts noirs). C’est dĂ©jĂ  utilisĂ© avec un nouveau modĂšle de chaingun. Pour le rendre bon, nous avons besoin de le faire fonctionner avec les rĂ©flexions spĂ©culaires (rĂ©flexions statiques).

Un dretch regardant Big Buck Bunny Une vidéo montrant la lecture de vidéo sur les surfaces du jeu (voir la vidéo complÚte).

En corrigeant le shader autosprite2, la fusion de portails et la lecture de vidĂ©os, nous avons corrigĂ© 3 rĂ©gressions du moteur original de Quake 3 et qui Ă©taient liĂ©es Ă  la prise en charge de format de fichiers anciens et de techniques tout aussi anciennes. Parce que notre moteur de rendu n’est plus celui de Quake 3, corriger certaines de ces rĂ©gressions requiert parfois d’écrire du code neuf plutĂŽt que de corriger un code existant, et c’est exactement ce qui s’est produit pour les portails.

Performance améliorées

Un granger Ă  NoĂ«l Unvanquished 0.55.2 a Ă©tĂ© publiĂ©e pour NoĂ«l !

Le moteur et le jeu sont plus rapides que jamais !

  • Simplification du ciel : Reaper a purifiĂ© par le feu le code de rendu du ciel qui Ă©tait archaĂŻque et
 Ă©trange. Ce code pouvait gĂ©nĂ©rer plus de 1000 triangles par trame rien que pour dessiner le ciel. Une skybox n’a pas besoin d’une gĂ©omĂ©trie aussi fine, elle est simplement modĂ©lisĂ©e comme l’intĂ©rieur d’un cube. En plus le code faisait des allers-retours mĂ©moire entre la mĂ©moire principale et la mĂ©moire graphique
 đŸ€Šâ€â™‚ïžïž Nous dessinons donc le ciel maintenant avec seulement 12 triangles. Inutile de dire que les performances sont significativement amĂ©liorĂ©es, et ça aurait toujours dĂ» ĂȘtre comme ça.
  • Culling : Il s’agit du procĂ©dĂ© qui Ă©lague les surfaces non-visibles pour Ă©viter de les dessiner. Illwieckz a optimisĂ© l’implĂ©mentation gĂ©nĂ©rique pour processeur central (CPU), Slipher a ciselĂ© Ă  la main un code SSE pour les processeurs x86, et Reaper a permis d’utiliser la carte graphique (GPU) quand le pilote et le matĂ©riel sont compatibles.
  • RĂ©duction des dĂ©lais IPC par du traitement par lots et de la mise en cache : Ces travaux accĂ©lĂšrent des choses comme les particules, les marques d’impact, et les ombres. Illwieckz a rĂ©duit le temps d’attente pour ces communications interprocessus en ajoutant des alternatives Ă  nos interfaces de programmation (API) qui fonctionnent par lot. L’IPC est comme un service postal qui transporte les messages entre le processus du jeu Unvanquished et le moteur DĂŠmon. Pour un facteur, l’important n’est pas le nombre de pages que vous Ă©crivez mais le nombre d’enveloppes Ă  livrer. Vous pouvez donc allĂ©ger sa charge de travail en mettant toutes vos lettres dans une seule grande enveloppe. Pour un cas d’utilisation (dĂ©jĂ  livrĂ©e dans la version 0.54.1), Slipher a implĂ©mentĂ© une mise en cache cĂŽtĂ© code de jeu. Pour filer la mĂ©taphore, il n’est pas nĂ©cessaire de rĂ©-envoyer le mĂȘme courrier si le contenu est dĂ©jĂ  connu. Sur du matĂ©riel actuel, ces optimisations peuvent augmenter le taux de trame (framerate) de plusieurs centaines de FPS quand il y a de nombreuses particules et autres choses de ce genre Ă  l’écran (spam de grenade incendiaires, par exemple !).
  • Code de vertex flottant plus rapide : L’implĂ©mentation de vertex plein-flottant Ă©crite par Slipher pour Ă©tendre la compatibilitĂ© Ă  du matĂ©riel plus ancien ou de plus basse gamme qui ne prennent pas en charge les demi-flottants a aussi doublĂ© le taux de rafraĂŻchissement sur du matĂ©riel qui fonctionnait dĂ©jà ! La rĂ©Ă©criture a aussi apportĂ© de menues optimisations dans le code de modĂšles.
  • Placage de relief : Reaper a corrigĂ© un bug dans le code des cartes de relief (relief mapping), ce qui a dĂ©bloquĂ© quelques centaines de FPS sur des cartes graphiques de gĂ©nĂ©ration actuelle.
  • Usage mĂ©moire des images : Illwieckz a implĂ©mentĂ© le mĂ©canisme fitScreen pour les textures d’interfaces utilisateur : c’est une alternative Ă  l’antique implĂ©mentation noPicMip de Quake 3 : noPicMip instruisait le moteur de ne jamais rĂ©duire la taille d’une image, fitScreen s’assure qu’elle soit rĂ©duite d’une façon qu’elle ne devienne jamais plus large que l’écran. Par exemple une capture d’écran d’une carte (niveau) utilisĂ©e dans la liste des cartes et au chargement d’une carte ne sera plus jamais chargĂ©e en pleine rĂ©solution dans la mĂ©moire graphique si elle doit ĂȘtre affichĂ©e sur un Ă©cran 640×480 (pour donner un exemple extrĂȘme)
 CombinĂ© avec le mĂ©canisme r_maxImageDimension que nous avons ajoutĂ© en version 0.52 pour les textures qui ne sont pas utilisĂ©es pour les interfaces utilisateurs comme alternative Ă  r_picmip, ce nouveau mĂ©canisme donne au jeu une empreinte mĂ©moire en VRAM trĂšs trĂšs faible quand on utilise un Ă©cran avec une rĂ©solution toute petite.
  • Plus de prĂ©-calcul : De nombreuses dĂ©cisions Ă©taient prĂ©alablement prises Ă  chaque trame en rendant telle ou telle surface, Illwieckz s’est assurĂ© que ces dĂ©cisions soient dĂ©sormais prises une fois pour toute lorsque le shader est parsĂ©. Ce que nous appelons « shader » ici est un format de dĂ©finition de matĂ©riaux utilisĂ© par id Tech 3 et ses dĂ©rivĂ©s, ainsi que de nombreux outils d’édition de cartes. Ne pas confondre avec un « shader GLSL » qui est un programme exĂ©cutĂ© sur la carte graphique.
  • SSAO : Le shader GLSL SSAO (Screen Space Ambient Occlusion) a Ă©tĂ© rendu un peu plus rapide par Reaper.

Le moteur et le jeu ont Ă©tĂ© profilĂ©s intensivement par Illwieckz en utilisant Orbit. Cet effort a permis d’identifier des goulots d’étranglement (bottleneck) et du code non-optimal. Au final cela nous a aidĂ© Ă  implĂ©menter de nombreuses optimisations Ă  de nombreux endroits dans le code.

Le chargement de carte a aussi Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© de plusieurs façons :

  • Le moteur ne calcule plus la somme de contrĂŽle des images CRN au chargement.
  • Le moteur ne compile plus certains shaders GLSL qui sont dĂ©tectĂ©s comme inutilisĂ©s.
  • De la mĂȘme façon nous avons rĂ©duit le nombre de permutations de shader GLSL Ă  compiler.
  • Les joueurs qui aiment jouer seul apprĂ©cieront notre gĂ©nĂ©ration « multithread » de maillage de navigation de bot (bot navigation mesh), grĂące Ă  Ishq et Slipher. Cela fait partie de la phase de chargement lorsque vous jouez une carte pour la premiĂšre fois dans un jeu local. Cette gĂ©nĂ©ration n’utilisait avant qu’un seul fil d’exĂ©cution (thread), dĂ©sormais toute la puissante de votre processeur est exploitĂ©e en mettant tous les cƓurs Ă  contribution. Les hĂ©bergeurs de serveurs peuvent Ă©galement en profiter et peuvent configurer cette fonctionnalitĂ© avec la variable g_bot_navgenMaxThreads (utiliser moins de fils utilise moins de mĂ©moire, ce qui peut ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© sur certains serveurs).

Il y a aussi tout un ensemble de choses qui n’ont pas de lien avec le moteur de rendu qui rendent le jeu plus rapide :

  • Le prĂ©rĂ©glage « le plus bas » (lowest) pour les appareils de trĂšs bas de gamme a Ă©tĂ© optimisĂ© encore plus.
  • Nous distribuons des modĂšles optionnels en faible qualitĂ© – pour le moment seulement pour les constructions, avec la seule diffĂ©rence que ces modĂšles ont moins d’articulations. Cela permet de traiter l’animation de ces modĂšles sur des GPUs plus bas de gamme (au lieu de basculer sur le code CPUs quand le GPU est trop bas de gamme).
  • Il a Ă©tĂ© dĂ©couvert que certaines variables de configuration (cvar) Ă©taient utilisĂ©es par le code de jeu pour envoyer des informations Ă  l’interface du code du jeu dans le but de les afficher Ă  l’écran. Cela signifie que le jeu s’envoyait une lettre Ă  lui-mĂȘme Ă  travers le moteur Ă  chaque trame
 En fait cela demandait mĂȘme deux lettres : une pour envoyer la donnĂ©e au moteur, une pour la rĂ©cupĂ©rer depuis le moteur, tout ça pour une donnĂ©e dĂ©jĂ  connue ! Cette horreur a Ă©tĂ© atomisĂ©e avec un prĂ©judice extrĂȘme.
  • L’accĂšs Ă  une cvar de jeu par son nom depuis le jeu utilise dĂ©sormais un cache local, rĂ©duisant encore le nombre de messages que le jeu et le moteur doivent Ă©changer, accĂ©lĂ©rant de beaucoup l’interface utilisateur.

Ceux qui aiment faire tourner des benchmarks seront heureux d’apprendre que le taux de trame de la fonctionnalitĂ© timedemo n’est plus plafonnĂ© Ă  999 fps.

De plus, l’interface Curses peut dĂ©sormais afficher les FPS.

Bien entendu que ça fait tourner Unvanquished !

Toujours du cĂŽtĂ© du moteur de rendu, l’exigence minimale est dĂ©sormais OpenGL 2.1 sans extension spĂ©ciale. Cela signifie que le matĂ©riel le plus limitĂ© qui puisse faire tourner Unvanquished inclue les ATI R300, les Intel GMA 3 et 4 (sous Linux) et les Nvidia NV40. Parfois mĂȘme un OpenGL 2.1 incomplet pourrait suffire !

Votre carte graphique est prise en charge. Si cela ne fonctionne pas alors qu’elle est censĂ©e prendre en charge OpenGL 2.1 (ou plus), c’est trĂšs probablement un bug de pilote.

Par exemple mĂȘme le VC4 du Raspberry Pi 3B+ peut soutenir 60 fps avec la prĂ©configuration la plus basse (lowest) et une rĂ©solution faible. Cependant le pilote a encore besoin d’ĂȘtre amĂ©liorĂ© pour ĂȘtre compatible avec tous les niveaux jouables.

La carte plat23 Un Raspberry Pi 3B+ dessinant la carte plat23 Ă  60 fps avec le prĂ©rĂ©glage « le plus bas Â»â€Š

Jouer Ă  Unvanquished sur un RPI3 n’est vraiment pas recommandĂ© (la mĂ©moire vive disponible sera aussi trĂšs limitante), mais si un RPI3 arrive Ă  tenir le rang, c’est que le jeu tourne sur vraiment n’importe quoi, y compris sur un topinambour (parce que mĂȘme une patate ça serait du luxe đŸ€­ïž).

Voici quelques optimisations qui ont Ă©tĂ© faites pour Ă©tendre la compatibilitĂ© du moteur :

  • L’extension GL_ARB_half_float_vertex n’est plus requise. Cela s’ajoute au fait que l’extension GL_ARB_framebuffer_object n’est plus non-plus requise depuis la version 0.54 pour ĂȘtre compatible avec plus de matĂ©riel. La rĂ©Ă©criture faite par Slipher pour prendre en charge Ă  la fois les vertex demi-flottants ou les vertex plein-flottants a mĂȘme amĂ©liorĂ© les performances du moteur (code plus concis, code plus performant, et qui permet plus de chose
 tout ça Ă  la fois) !
  • Les textures 3D ne sont plus requises. C’est quelque chose qui est obligatoire en OpenGL 2.1, mais le moteur peut faire sans lorsque l’implĂ©mentation est incomplĂšte. De telles implĂ©mentations incomplĂštes peuvent ĂȘtre trouvĂ©es avec certaines puces graphiques embarquĂ©es conçues pour OpenGL ES, et Mesa se permet de fournir « autant qu’il peut » d’OpenGL pour faire fonctionner les compositeur de bureau. Le moteur DĂŠmon sait dĂ©sormais se satisfaire lui-aussi d’une telle implĂ©mentation incomplĂšte.
  • Une collection de codes de dĂ©tection a Ă©tĂ© implĂ©mentĂ©e pour identifier des pilotes buggĂ©s ou lent, ainsi que des matĂ©riels lents. Quand c’est possible, un code moins buggĂ© ou plus rapide est activĂ© lors de l’exĂ©cution. Par exemple lors de ce cycle de dĂ©veloppement nous avons mis le pied dans ce que les dĂ©veloppeurs Intel caractĂ©risent comme un dĂ©faut matĂ©riel de l’architecture Iris (l’actuelle
), et ont suggĂ©rĂ© un contournement qui limite les dĂ©fauts visuels la plupart du temps. Il y a quelques annĂ©es nous avions identifiĂ© que le dernier pilote Nvidia pour toute une gĂ©nĂ©ration de carte donnĂ©e ment sur la prĂ©sence d’une extension, et plante si on tente de s’en servir, et ne sera jamais mis Ă  jour
 donc depuis un moment dĂ©jĂ  on le dĂ©tecte pour corriger ses prĂ©tentions. Il y a aussi une gĂ©nĂ©ration de vieilles cartes ATI qui sont plus rapides en flottants qu’en demi-flottant (la prise en charge annoncĂ©e par le pilote est trĂšs probablement une Ă©mulation pour permettre de faire fonctionner d’autres logiciels qui n’ont pas d’implĂ©mentation alternative), donc on dĂ©tecte et on utilise le code le plus adaptĂ© Ă  cette architecture. Il y a d’autres types de contournements mais ces trois-lĂ  sont reprĂ©sentatifs. Nous avions dĂ©jĂ  quelques-uns de ces contournements implĂ©mentĂ©s (comme celui pour certaines Nvidia), mais dĂ©sormais nous avons un procĂ©dĂ© standardisĂ© pour implĂ©menter de tels contournements et pour pouvoir les dĂ©sactiver (pour que les fabricants de matĂ©riel et/ou dĂ©veloppeurs de pilotes puissent reproduire les bugs, par exemple).

Bien sĂ»r toutes les amĂ©liorations de la vitesse d’exĂ©cution ont Ă©tendu la compatibilitĂ© en transformant des Ă©quipements « capable de faire le rendu » en « quelque chose avec lequel on peut jouer ».

Nous avons aussi ajoutĂ© la possibilitĂ© de compiler et exĂ©cuter un moteur DĂŠmon natif sur FreeBSD. Les binaires NaCl exĂ©cutĂ©s dans le bac Ă  sable tournent toujours dans le mode de compatibilitĂ© Linux, mais le moteur peut dĂ©sormais ĂȘtre natif FreeBSD. Une telle astuce doit probablement ĂȘtre utilisable sur d’autres systĂšmes qui ont une compatibilitĂ© Linux intĂ©grĂ©e (NetBSD par exemple, mais nous n’avons pas testĂ©), en utilisant un binaire natif pour le moteur et la compatibilitĂ© Linux pour la machine virtuelle du code du jeu.

Un point que nous aimerions amĂ©liorer dans le futur au niveau du moteur est l’utilisation mĂ©moire.

Nouveaux joujoux

Reflets sur des tuyaux dans la carte Chasm Remarquez les reflets sur les tuyaux !

Placage de reflet (trĂšs expĂ©rimental) : Tandis que notre moteur de rendu progresse, les reflets statiques qui Ă©taient complĂštement cassĂ©s sont dĂ©sormais en meilleur Ă©tat. Une fois activĂ©s, vous pourrez apercevoir votre environnement dans les matĂ©riaux rĂ©flĂ©chissants, comme des tuyaux mĂ©talliques, des plastiques brillants, et des surfaces excessivement polies
 Puisque cela est statique, seule la gĂ©omĂ©trie stationnaire de la carte est pour le moment reflĂ©tĂ©e, bien que cela soit suffisamment subtil pour que les diffĂ©rences ne soient pas trop Ă©videntes, surtout au beau milieu de l’action. En outre, les donnĂ©es de reflets sont enregistrĂ©es et chargĂ©es depuis le disque quand vous activez la mise en cache dans les options. Le code du moteur en charge de sĂ©lectionner les reflets pour chaque surface a aussi Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©, apportant des reflets plus corrects et de grandes amĂ©liorations de performance.

SystĂšme de matĂ©riaux (trĂšs expĂ©rimental) : Une autre Ă©tape vers la modernisation du moteur est l’ajout d’un systĂšme de matĂ©riaux. Lorsque le matĂ©riel et les pilotes sont compatibles, cela dĂ©place de nombreuses tĂąches de rendu depuis le CPU vers le GPU, produisant ainsi un flux de travail centrĂ© sur le GPU. Bien que cela ajoute un peu plus de travail au GPU, cela Ă©limine une forte pression mise sur le CPU, ainsi que de nombreux aller-retours entre le moteur et le pilote et entre le CPU et le GPU. Sur les cartes les plus exigeantes pour le CPU (en particulier celles avec un “vis” mauvais, le vis est une reprĂ©sentation de la carte gĂ©nĂ©rĂ©e par le compilateur de carte qui dĂ©termine quelle partie devrait ĂȘtre visible selon le point de vue) cela peut doubler le taux de trame comparĂ© au moteur de base. Ce systĂšme est encore incomplet et de nombreuses amĂ©liorations sont Ă  venir.

Reaper est celui qui se cache derriÚre la réalisation de ces chantiers impressionnants.

Pour pouvoir en profiter il vous sera nĂ©cessaire d’avoir OpenGL 4.6 et (en plus) l’extension GL_ARB_bindless_texture. Il reste cependant des problĂšmes avec certains matĂ©riels et pilotes : tout devrait fonctionner avec Nvidia, le systĂšme de matĂ©riaux et le « frustum culling » devraient fonctionner avec Mesa (radeonsi pour AMD, etc.) quand la derniĂšre version de Mesa est utilisĂ©e (l’ « occlusion culling » ne fonctionne pas encore et pourrait planter avec un Mesa qui ne vient pas de la branche de dĂ©veloppement main
). Cela ne fonctionne pas avec le pilote propriĂ©taire AMD Ă  cause de bugs. Des contournements pour ces problĂšmes sont planifiĂ©s, mais tous n’ont pas Ă©tĂ© implĂ©mentĂ©s Ă  temps pour la sortie de cette version.

À venir

Parmis les dĂ©veloppements qui sont dĂ©jĂ  testables sur certains serveurs et qui seront disponibles dans la prochaine version, il y a le mode « vampire », qui est un mode alternatif de gestion des ressources : plutĂŽt que de miner du point de construction, chaque Ă©quipe se voit dotĂ©e d’un lot dĂ©terminĂ© de points en dĂ©but de partie et lorsqu’une Ă©quipe dĂ©truit une construction adverse elle s’approprie les points de construction associĂ©es. Ce mode « vampire » est Ă©valuĂ© comme une solution potentielle au problĂšme de certaines parties qui sont trop longues ou semblent bloquĂ©es avec des Ă©quipes trop bien fortifiĂ©es de chaque cĂŽtĂ©. Ce mode de jeu peut ĂȘtre testĂ© en avant-premiĂšre sur des serveurs comme Map&Bot Testing, Der Bunker, ou Bug Squash Central.

Il est temps de jouer !

Le jeu Unvanquished se tĂ©lĂ©charge ici et les parties en cours sont listĂ©es ici !

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Illico Editor : nouveautés depuis 2021

Par :asky · orfenor · Benoßt Sibaud · palm123 · BAud
25 février 2025 à 08:17

Illico Editor est un (petit) couteau suisse de la qualification de donnĂ©es dĂ©veloppĂ© Ă  l’origine pour permettre aux experts mĂ©tiers de transformer les donnĂ©es sans recourir Ă  la programmation
 le tout dans une simple page HTML (pas de serveur Web) donc une utilisation Ă  travers le navigateur.

Aujourd’hui, plus de 150 transformations de donnĂ©es sont disponibles prĂȘtes Ă  l'emploi.

Particularité : chaque transformation exécutée ainsi que son résultat sont inscrits dans un journal de bord créant ainsi une sorte de procédure-type sans effort.

PubliĂ© sous licence GPL, le code d’Illico est globalement trĂšs basique : standards HTML5/CSS3/JS, et zĂ©ro dĂ©pendance, bibliothĂšque ou appel Ă  un code tiers. Les donnĂ©es restent dans le (cache du) navigateur.
Les algorithmes sont trĂšs simples. La complexitĂ© est plutĂŽt liĂ©e Ă  la maniĂšre d’imaginer de nouvelles transformations de donnĂ©es, Ă  la fois gĂ©nĂ©riques (paramĂ©trables) tout en restant simples pour l’utilisateur (nombre rĂ©duit de paramĂštres).

Sommaire

Quelques limites Ă  connaĂźtre

Dans mon usage, des crashs du navigateur ont Ă©tĂ© constatĂ©s sur des grands jeux de donnĂ©es avec les fonctionnalitĂ©s qui sollicitent le plus grand nombre de comparaisons (prĂ©cisĂ©ment le calcul de la distance d’édition / lignes).

Pour un grand volume de donnĂ©es, mon conseil serait d’opter pour Opera/Vivaldi qui proposent Ă  l’utilisateur d’augmenter la mĂ©moire allouĂ©e Ă  la page (plutĂŽt que de faire crasher l’onglet/navigateur) ; de rĂ©duire le jeu de donnĂ©es aux colonnes/lignes Ă  traiter (ce qui rĂ©duirait la taille), avant de se lancer dans les transformations ; ou d’opter pour des outils plus adaptĂ©s Ă  cette volumĂ©trie.

Un test sur des donnĂ©es factices m’avait permis d’identifier des tailles limites de jeu de donnĂ©es : https://illico.ti-nuage.fr/doc/build/html/fct/principes.html#jeu-de-donnees-volumineux

 Objet de la dĂ©pĂȘche

Cette dĂ©pĂȘche fait Ă©cho Ă  la prĂ©cĂ©dente de janvier 2021.

Au-delĂ  des corrections de bug et des amĂ©liorations (gestion des nombres dĂ©cimaux et nĂ©gatifs pour les intervalles, options supplĂ©mentaires pour dĂ©cider l’interprĂ©tation de “valeurs” vides), je voulais prĂ©senter ici la trentaine de nouvelles fonctionnalitĂ©s/traitements et les nouveaux tutoriels.

Avant de commencer

Dans Illico, l’expression valeurs en liste dĂ©signe

  • des donnĂ©es prĂ©sentĂ©es sous la forme a, b, c (le sĂ©parateur peut ĂȘtre un caractĂšre ou une chaĂźne)
  • des listes de couples de valeurs xxx:1 / yyy:2 / zzz:3 (un sĂ©parateur de liste / + un dĂ©limiteur {clĂ© => valeur} ici :

Nouveaux tutoriels

La section tutoriels dĂ©crit des cas concrets pour lesquels il n’existe pas de rĂ©solution « en 1 Ă©tape Â».
Dans certains cas, une fonctionnalité a été développée pour couvrir tout ou partie de la résolution.

Ces tutoriels sont dĂ©taillĂ©s pas Ă  pas dans la section “tutoriels” afin d’ĂȘtre utilisĂ©s comme support de formation.

Je résume ici leur logique.

Transposer une matrice

Au sens “mathĂ©matique” du terme, bascule les lignes en colonnes et vice-versa :

nombre d’étapes/actions du tutoriel : 6

une nouvelle fonctionnalité a été développée par la suite pour transposer les données en 1 clic/étape/action

Comparer (rapidement) des groupes de colonnes

Comparer des groupes de colonnes prises deux Ă  deux Ă©tait dĂ©jĂ  possible. Cependant, avec un grand nombre de colonne, l’opĂ©ration pouvait s’avĂ©rer fastidieuse et source d’erreurs.
Le tutoriel prĂ©sente une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rique de comparer un grand nombre de colonne de deux fichiers sources avec le mĂȘme en-tĂȘte, par exemple la description d’une mĂȘme population sur deux annĂ©es diffĂ©rentes.

nombre d’étapes/actions du tutoriel : (2 par fichier source) + 4

l’intĂ©rĂȘt de ce tutoriel rĂ©side surtout dans le fait de rendre la complexitĂ© du traitement indĂ©pendante du nombre (de paires) de colonnes Ă  comparer

Comparer des lignes dans un fichier cumul

On souhaite identifier des diffĂ©rences mais cette fois au sein d’un mĂȘme fichier de donnĂ©es dĂ©crivant un cumul.
Il peut s’agir par exemple de deux jeux de donnĂ©es mis bout-Ă -bout dĂ©crivant une mĂȘme population sur deux annĂ©es diffĂ©rentes.

nombre d’étapes/actions du tutoriel : 3

Créer un fichier cumul à partir de deux sources aux formats proches

Le cas a Ă©tĂ© rencontrĂ© lors d’une analyse de journaux comptables oĂč les jeux de donnĂ©es prĂ©sentaient des rubriques/codes comptables en colonne.
D’un mois sur l’autre, le nombre et l’ordre de ces colonnes/rubriques diffĂ©raient. Le tutoriel permet de s’affranchir de ces variations de la structure des donnĂ©es.

nombre d’étapes/actions du tutoriel : (4 par fichier source) + 3

Reconstituer des calendriers

Autre cas de figure rencontré, les données décrivent des personnes présentes sur des périodes avec en colonne la date de début, la date de fin, puis les autres données.
À partir de ces donnĂ©es, on recherche les dates/jours exactes qui ont rassemblĂ© le plus de personne.

La rĂ©solution consiste Ă  gĂ©nĂ©rer l’ensemble des jours (entre la date de dĂ©but et la date de fin), c’est-Ă -dire une description des faits Ă  une Ă©chelle unitaire/atomique (chaque ligne dĂ©crivant alors une date et non une pĂ©riode).

Trois approches sont proposées dans le tutoriel : entre 3 et 6 étapes/actions

Fidélisation (suivre une cohorte)

La problématique soulevée était de comprendre les parcours, trajectoires pour une population donnée.

Exemple simplifiĂ© : 4 lignes de donnĂ©es dĂ©crivent (dans l’ordre chronologique) les Ă©tats/statuts successifs d’un individu, Ă  raison d’un par ligne : a -> b -> c -> d.

dans la pratique, le jeu de donnĂ©es dĂ©crivait une population d’individu avec des trajectoire de 4 Ă  50 Ă©tats, parfois circulaires a -> b -> a -> d -> c

On souhaite identifier :

  1. le parcours par rapport Ă  l’état initial pour l’individu pris en exemple, le rĂ©sultat sera la relation suivante : a => {b -> c -> d}
  2. les changements d’état (de proche en proche) pour le mĂȘme exemple, le rĂ©sultat sera une liste de couple de valeurs : (a => b), (b => c), (c => d)
  3. les relations entre l’état initial et n’importe quel autre Ă©tat du parcours mĂȘme exemple, le rĂ©sultat sera trois couples de valeurs : (a => b), (a => c), (a => d)
  4. les relations entre n’importe quel Ă©tat du parcours et n’importe quel autre Ă©tat rencontrĂ© par la suite mĂȘme exemple, le rĂ©sultat sera six couples :
    • (a => b), (a => c), (a => d)
    • (b => c), (b => d)
    • (c => d)

La fonctionnalitĂ© utilisĂ©e possĂšde une option “scĂ©nario” avec les 4 choix.
Ainsi, on dĂ©finit « ce que reprĂ©sente les donnĂ©es Â» en prĂ©cisant le ou les sĂ©parateurs, et la transformation est appliquĂ©e selon la demande.

Les 4 scĂ©narios sont proposĂ©s dans le tutoriel : 3 Ă©tapes/actions (une 4Ăšme Ă©tape est nĂ©cessaire si on souhaite Ă©tudier Ă  part le 1er Ă©tat et l’état terminal de la trajectoire)

Nouvelles fonctionnalités

La majorité des nouvelles fonctionnalités concerne

  • des traitements de dates (dĂ©calage, conversion)
  • des traitements d’intervalles numĂ©riques
  • des traitements de pĂ©riodes (intervalles de dates)

Elles sont prĂ©sentĂ©es ci-dessous dans leur rubrique respective (dans l’ordre d’apparition des rubriques dans Illico et dans la documentation).

(dans l’application, chaque Ă©cran permettant d’exĂ©cuter une transformation possĂšde un lien vers la section/page concernĂ©e dans la documentation)

Valeurs en liste : compacter, inverser l’ordre, filtrer

compacter les listes

rubrique « valeurs en liste : agrĂ©gats"

Pour une liste qui prĂ©sente des rĂ©pĂ©titions—a,a,b,c,a,d,b—les deux options de cette transformation permettent d’obtenir :

  • a,b,c,a,d,b : rĂ©duire Ă  une occurrence, pour chaque sĂ©rie
  • a,b,c,d : conserver globalement les premiĂšres occurrences
  • c,a,d,b : conserver globalement les derniĂšres occurrences

inverser l’ordre des Ă©lĂ©ments des listes

rubrique « valeurs en liste : structure"

Pour une colonne dĂ©crivant des listes d’élĂ©ments—a:1, b:2—,

  • inverse l’ordre des valeurs des listes (b:2, a:1)
  • inverse l’ordre des valeurs des listes imbriquĂ©es seulement (1:a, 2:b)
  • inverse l’ordre des listes imbriquĂ©es et des valeurs dans ces listes (2:b, 1:a)

filtrer ou exclure les valeurs d’une liste

rubrique « valeurs en liste : filtres"

compare les listes de valeurs d’une colonne par rapport Ă  une autre colonne de rĂ©fĂ©rence

  • Ă©gal
  • diffĂ©rent de
  • supĂ©rieur/infĂ©rieur ou Ă©gal Ă 
  • strictement supĂ©rieur/infĂ©rieur Ă 

réduire la liste à certaines clés

conserver/exclure certains couples {clé:valeur} lorsque la clé existe dans une autre colonne (qui contient pour chaque ligne la liste de clés à conserver ou à exclure)

Par exemple—et sans devoir utiliser des regex/expressions rationnelles—la liste 2021=3,2022=1,2024=4 pourra ĂȘtre rĂ©duite Ă  2022=1,2024=4 si la clĂ© 2021 existe dans la colonne de contrĂŽle.

Valeurs en liste : lister les permutations, mélanger la liste

rubrique valeurs en liste : enrichissement

lister les permutations des valeurs d’une liste

produit la liste de toutes les permutations des valeurs des listes de la colonne sélectionnée.

mélanger les valeurs de la liste

applique le mélange de Fisher-Yates sur les valeurs de la liste

enlever les accents et les cĂ©dilles de l’en-tĂȘte

rubrique « en-tĂȘte"

surtout utile lorsque l’on part d’un tableur et que l’on cherche Ă  injecter les donnĂ©es dans une base de donnĂ©es ne tolĂ©rant pas ces caractĂšres dans les en-tĂȘtes

Permuter les colonnes

rubrique « colonnes : ordre"

Dans le cas d’un export de donnĂ©es depuis un logiciel mĂ©tier, ou suite Ă  certaines transformations, certaines colonnes peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©es dans un ordre qui ne s’avĂšre pas trĂšs intuitif.

Cette nouvelle fonctionnalitĂ© inverse en 1 clic l’ordre des colonnes sĂ©lectionnĂ©es en permutant (au choix)

  • 1Êłá”‰ et 2ᔉ, 3ᔉ et 4ᔉ, etc.
  • 1Êłá”‰ et derniĂšre, 2ᔉ et avant-derniĂšre, etc.

Numéroter chaque série

rubrique “lignes”

Dans Illico, le terme sĂ©rie dĂ©signe une suite de lignes contiguĂ«s qui possĂšdent la mĂȘme valeur dans la colonne sĂ©lectionnĂ©e (un identifiant par exemple).
Si l’identifiant rĂ©apparaĂźt plus loin dans les donnĂ©es, il s’agira d’une nouvelle sĂ©rie.

(une autre transformation permet déjà de numéroter chaque ligne de la série)

Obtenir les méta-données des colonnes sélectionnées

rubrique “agrĂ©gats”

Pour les colonnes sélectionnées, indique

  • si la colonne ne contient que des valeurs uniques (les valeurs vides sont comptĂ©es Ă  part)
  • le nombre de lignes sans valeur (valeur vide)
  • le nombre de valeurs renseignĂ©es (valeur non-vide)
  • la cardinalitĂ© : nombre de valeurs diffĂ©rentes rencontrĂ©es dans la colonne

DĂ©caler les dates

rubrique “temps”

dĂ©caler les dates avec 1 constante (saisie par l’utilisateur)

permet de dĂ©caler les dates d’une colonne Ă  partir d’une constante (on prĂ©cise l’unitĂ© : nombre de jours, de semaines, de mois ou d’annĂ©es)

décaler des dates selon 1 autre colonne

idem prĂ©cĂ©demment mais en se basant sur les valeurs d’une autre colonne plutĂŽt qu’une constante

Jours de la semaine

rubrique “temps”

donner le nom des jours de la semaine

la date est alors recodée : lundi, mardi


compter chacun des jours de la semaine

nombre de lundis, de mardis, etc. dans l’intervalle dĂ©crit par des colonnes dĂ©but et fin de la pĂ©riode

obtenir le numĂ©ro du jour dans l’annĂ©e

1 pour le 1á”‰Êł janvier, 32 pour le 1á”‰Êł fĂ©vrier


Transformation des pĂ©riodes « temps : intervalles Â»

compléter un intervalle de date (2 colonnes : début et fin de la période)

crĂ©e une liste de jour/date dans l’intervalle dĂ©crit

rechercher une date dans un intervalle de date

compare 1 colonne (date recherchée) par rapport à 2 autres colonnes décrivant une période (début et fin de la période)

combiner deux périodes (4 colonnes)

option (au choix) : obtenir

  • une fusion : pĂ©riode englobant les deux [min, max]
  • une union : pĂ©riode englobant les deux seulement si intersection
  • une intersection : plus petite pĂ©riode commune

comparer les dates et une liste de seuils (saisie par l’utilisateur)

détecter des collisions de périodes

portée de la détection

  • rechercher pour l’ensemble des donnĂ©es
  • rechercher dans les lignes qui partagent un mĂȘme identifiant (les lignes comparĂ©es ne sont pas forcĂ©ment contiguĂ«s)
  • rechercher dans les lignes qui dĂ©crivent une sĂ©rie (lignes contiguĂ«s avec un mĂȘme identifiant)

Calculs

rubrique “calculs”

calculer une opération sur 1 colonne : options

options :

  • opĂ©rations : minimum, maximum, moyenne, somme
  • valeurs vides : ignorĂ©es ou traduites par zĂ©ro
  • calcul : total ou cumulĂ©
    • option si cumulĂ© : en partant de la premiĂšre ou derniĂšre ligne
  • rĂ©sultat : global ou local
    • option si local : pour chaque sĂ©rie ou pour chaque identifiant

calculer une opĂ©ration avec 1 constante (saisie par l’utilisateur)

calculer une somme ou une moyenne sur x colonnes

Convertir d’un systĂšme de numĂ©ration Ă  un autre

rubrique “enrichissement”

conversion depuis et vers une base binaire, octale, décimale, hexadécimale

Matrice : transposée, inverser, trier

rubrique “matrice”

calculer la transposée

Transpose le jeu de donnĂ©es : les lignes deviennent les colonnes et inversement ; la ligne d’en-tĂȘte devient la premiĂšre colonne ; la premiĂšre colonne devient la ligne d’en-tĂȘte.

inverser l’ordre des lignes

Inverse l’ordre des lignes du jeu de donnĂ©es : la premiĂšre ligne devient la derniĂšre, la derniĂšre devient la premiĂšre, etc.

trier par ordre alphabétique

options

  • ordre des lettres : A
Z
a
z É é ou A
É
Z
a é z
  • placer les valeurs vides : au dĂ©but ou Ă  la fin

trier par ordre numérique

option : les valeurs vides sont

  • les plus petites (seront placĂ©es au dĂ©but du tableau)
  • les plus grandes (seront placĂ©es Ă  la fin du tableau)
  • Ă©gales Ă  zĂ©ro

trier par ordre chronologique

option : les valeurs vides sont

  • dans le passĂ© lointain
  • dans un futur lointain
  • Ă©gales Ă  la date du jour
  • Ă©gales Ă  une date prĂ©cise (Ă  saisir)

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Nouvelles de Haiku - Hiver 2024-25

17 février 2025 à 15:01

Haiku est un systĂšme d’exploitation pour les ordinateurs personnels. Il s’agit Ă  l’origine d’une rĂ©Ă©criture de BeOS. Le projet a dĂ©marrĂ© en 2001 et est actuellement en phase de beta-test pour une premiĂšre version stable avec support Ă  long terme. Depuis 2024, l’activitĂ© du projet Haiku s’accĂ©lĂšre grĂące entre autres Ă  l’embauche d’un dĂ©veloppeur Ă  plein temps. Les dĂ©pĂȘches sur Haiku sont donc dĂ©sormais publiĂ©es tous les 3 mois au lieu de tous les ans pour leur conserver une longueur digeste.

La complĂšte liste des changements survenus pendant ces 3 mois comporte prĂšs de 300 commits. La dĂ©pĂȘche ne rentre pas dans les dĂ©tails de chaque changement et met en valeur les plus importants.

Les grosses évolutions sont un nouveau port de Iceweasel (Firefox), et des grosses améliorations sur la gestion de la mémoire.

Comme on est en dĂ©but d’annĂ©e, c’est aussi le moment du bilan financier.

Sommaire

Rapport financier 2024

Recettes

L’association Haiku inc (association de type 501(c)3 aux USA) publie chaque annĂ©e un rapport financier. Le rĂŽle de l’association est de rĂ©colter les dons et de les redistribuer pour aider au dĂ©veloppement de Haiku. Elle ne prend pas part aux dĂ©cisions techniques sur l’orientation du projet, et habituellement les dĂ©penses sont faites en rĂ©ponse aux demandes des dĂ©veloppeurs du projet.

L’objectif en dĂ©but d’annĂ©e 2024 Ă©tait de rĂ©colter 20 000$ de dons. Cet objectif a Ă©tĂ© largement atteint, il a dĂ» ĂȘtre mis Ă  jour 2 fois en cours d’annĂ©e et finalement ce sont plus de 31 000$ qui ont Ă©tĂ© reçus ! Cela en particulier grace Ă  un assez gros don de 7 500$.

Les dons sont rĂ©coltĂ©s via diffĂ©rentes plateformes: Github Sponsors (intĂ©ressant, car il n’y a aucun frais de traitement), PayPal, Liberapay, Benevity (une plateforme de « corporate matching »), ainsi que des paiements par chĂšque, virements bancaires, et en espĂšce lors de la tenue de stands dans des confĂ©rences de logiciels libres. La vente de T-Shirts et autre merchandising via la boutique Freewear reste anecdotique (une centaine de dollars cette annĂ©e).

Il faut ajouter Ă  ces dons une contribution de 4 400$ de la part de Google en compensation du temps passĂ© Ă  l’encadrement des participants au Google Summer of Code.

Il faut également ajouter des dons en crypto-monnaies, principalement en bitcoins. Le rapport financier présente les chiffres en détail en tenant une compatibilité séparée en dollars, en euros, et en crypto-monnaies, avant de convertir le total en dollars pour dresser un bilan complet.

Une mauvaise nouvelle tout de mĂȘme: le service de microdons Flattr a fermĂ© ses portes. L’entreprise propose maintenant un service de bloqueur de publicitĂ©s payant, qui reverse de l’argent aux sites dont les publicitĂ©s sont bloquĂ©es.

Le compte Flattr de Haiku avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour recevoir des dons sur la plateforme, mais n’avait jamais Ă©tĂ© configurĂ© pour transfĂ©rer ces dons vers le compte en banque de l’association. MalgrĂ© un certain temps passĂ© Ă  discuter avec le service client de Flattr et Ă  leur fournir tous les documents demandĂ©s, il n’a pas Ă©tĂ© possible de trouver une solution pour rĂ©cupĂ©rer cet argent. Ce sont donc 800$ qui ne reviendront finalement pas au projet Haiku.

Au final, les recettes sont de 36 479 dollars, de loin la plus grosse somme reçue par le projet en un an.

DĂ©penses

La dĂ©pense principale est le paiement de Waddlesplash, le dĂ©veloppeur actuellement employĂ© par Haiku inc pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement du systĂšme (les autres dĂ©veloppeurs participent uniquement sur leur temps libre, en fonction de leurs autres activitĂ©s). Cela reprĂ©sente 25 500$, un coĂ»t assez faible par rapport au travail rĂ©alisĂ©.

Le deuxiĂšme poste de dĂ©penses est l’infrastructure, c’est-Ă  dire le paiement pour l’hĂ©bergement de serveurs, les noms de domaines, et quelques services « cloud » en particulier pour le stockage des dĂ©pĂŽts de paquets.

Le reste des dépenses consiste en frais divers (commission PayPal par exemple), remboursement de déplacements pour la participation à des conférences, ainsi que le renouvellement de la marque déposée sur le logo Haiku.

Le total des dĂ©penses s’élĂšve Ă  31 467$. C’est moins que les recettes, et l’association continue donc de mettre de l’argent de cĂŽtĂ©. L’annĂ©e 2022 a Ă©tĂ© la seule Ă  ĂȘtre dĂ©ficitaire, suite au dĂ©marrage du contrat de Waddlesplash. Ce contrat est Ă  prĂ©sent couvert par les donations reçues.

RĂ©serves

L’association dispose de plus de 100 000$ rĂ©partis sur son compte en banque, un compte PayPal (qui permet de conserver des fonds en euros pour les paiements en euros et ainsi d’éviter des frais de change), et un compte Payoneer (utilisĂ© pour recevoir les paiements de Google).

Elle dispose Ă©galement de prĂšs de 350 000$ en crypto-monnaies dont la valeur continue d’augmenter. Cependant, actuellement ces fonds ne sont pas accessibles directement, en raison de problĂšmes administratifs avec Coinbase, l’entreprise qui gĂšre ce portefeuille de crypto-monnaies. Le compte n’est pas configurĂ© correctement comme appartenant Ă  une association Ă  but non lucratif et cela pose des problĂšmes de dĂ©claration de taxes lorsque on souhaite vendre des crypto-monnaies contre du vrai argent. Cette situation persiste depuis plusieurs annĂ©es, mais l’association n’a pour l’instant pas besoin de rĂ©cupĂ©rer cet argent, les rĂ©serves dans le compte en banque principal Ă©tant suffisantes.

Applications

Iceweasel

Le navigateur web Iceweasel est disponible dans les dĂ©pĂŽts de paquets (seulement pour la version 64 bits pour l’instant). Il s’agit d’un portage de Firefox utilisant la couche de compatibilitĂ© Wayland. Le nom Firefox ne peut pas ĂȘtre utilisĂ© puisqu’il ne s’agit pas d’un produit officiel de Mozilla.

En plus du travail de portage pour rĂ©ussir Ă  faire fonctionner le navigateur, cela a nĂ©cessitĂ© un gros travail d’amĂ©lioration au niveau de la gestion de la mĂ©moire, une partie du systĂšme qui est fortement mise Ă  contribution par ce navigateur. On en reparle plus loin dans la dĂ©pĂȘche.

Le navigateur est encore considĂ©rĂ© comme expĂ©rimental: plusieurs fonctions sont manquantes et il peut y avoir des plantages. WebPositive (le navigateur natif basĂ© sur WebKit) reste donc le navigateur installĂ© par dĂ©faut avec Haiku, mais les deux sont complĂ©mentaires. Par exemple, Iceweasel permet d’afficher les vidĂ©os Youtube avec des performances acceptables.

Tracker

Tracker est le gestionnaire de fichiers de Haiku. Il implĂ©mente une interface « spatiale », c’est-Ă -dire que chaque dossier s’ouvre dans une fenĂȘtre sĂ©parĂ©e et enregistre sa position Ă  l’écran.

Le code du Tracker fait partie des composants qui ont pu ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©s de BeOS. Cela signifie que certaines parties du code ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es il y a prĂšs de 30 ans, dans un contexte oĂč l’élĂ©gance du code n’était pas la prioritĂ© (il fallait pour les dĂ©veloppeurs de BeOS, d’une part livrer un systĂšme fonctionnel dans un temps raisonable, et d’autre part, fonctionner sur les machines relativement peu performantes de l’époque).

Les Ă©volutions sur le Tracker nĂ©cessitent donc souvent du nettoyage dans de nombreuses parties du code, et provoquent souvent des rĂ©gressions sur d’autres fonctionnalitĂ©s. Toutefois, les choses s’amĂ©liorent petit Ă  petit.

Ce trimestre, on a vu par exemple arriver la correction d’un problĂšme avec l’utilisation de la touche « echap ». Cette touche peut servir Ă  plusieurs choses:

  • Fermer une fenĂȘtre de chargement ou d’enregistrement de fichier,
  • Annuler le renommage d’un fichier,
  • Annuler une recherche rapide « type ahead » qui consiste Ă  taper quelques lettres et voir immĂ©diatement la liste de fichiers du dossier courant se rĂ©duire Ă  ceux qui contiennent cette chaĂźne de caractĂšres.

Ces diffĂ©rentes utilisations peuvent entrer en conflit. Plus prĂ©cisĂ©ment, lorsqu’on utilise le filtrage « type ahead », puis qu’on change d’avis et qu’on appuie sur la touche « echap », il ne faut pas que cela ferme la fenĂȘtre en mĂȘme temps.

Un autre changement concerne plutĂŽt la validation des donnĂ©es: Tracker interdit l’insertion de caractĂšres de contrĂŽle ASCII dans le nom de fichiers. Ce n’est pas strictement interdit (ni par Haiku, ni par ses systĂšmes de fichiers, ni par POSIX) en dehors de deux caractĂšres spĂ©ciaux: le '/' et le 0 qui termine une chaĂźne de caractĂšres. Mais, c’est trĂšs probablement une mauvaise idĂ©e d’avoir un retour Ă  la ligne ou un autre caractĂšre de contrĂŽle enregistrĂ© dans un nom de fichier. Le Tracker interdit donc dĂ©sormais de le faire et si vous ĂȘtes vraiment rĂ©solu Ă  y parvenir, il faudra passer par le terminal.

Enfin, une nouvelle fonctionnalitĂ© dans le Tracker est la mise Ă  jour en temps rĂ©el des menus pop-up. Cela peut se produire pour plusieurs raisons, par exemple, l’appui sur la touche « command » modifie le comportement de certains menus. Avant ce changement, il fallait rĂ©-ouvrir le menu (command + clic droit) pour voir ces options modifiĂ©es. Maintenant, on peut d’abord ouvrir le menu, puis maintenir la touche command enfoncĂ©e pour voir les options modifiĂ©es.

Cela a nĂ©cessitĂ© une refonte complĂšte de la gestion de ces menus (qui proposent de nombreuses autres choses comme la navigation « rayons X »). Au passage, certaines options qui Ă©taient uniquement disponibles au travers de raccourcis claviers ou de la barre de menu des fenĂȘtres du Tracker sont maintenant aussi affichĂ©es dans le menu pop-up.

TeamMonitor

TeamMonitor est le gestionnaire d’applications affichĂ© quand on utilise la combinaison de touches Ctrl+Alt+Suppr. Il permet de stopper des programmes, de redĂ©marrer la machine, et autres manipulations d’urgence si le systĂšme ne fonctionne pas comme il faut.

Les processus lancĂ©s par une mĂȘme application sont maintenant regroupĂ©s et peuvent ĂȘtre tous arrĂȘtĂ©s d’un seul coup. Ce changement est nĂ©cessaire suite Ă  l’apparition de IceWeasel, qui crĂ©e beaucoup de processus en tĂąche de fond pour une seule instance du navigateur web.

HaikuDepot

HaikuDepot est l’interface graphique pour le systĂšme de paquets de Haiku. Il se prĂ©sente comme un magasin d’applications, permettant non seulement d’installer et de dĂ©sinstaller des logiciels, mais aussi de les Ă©valuer avec une note et un commentaire.

  • Ajout d’un marqueur sur les icĂŽnes des paquets qui sont dĂ©jĂ  installĂ©s, et remplacement du marqueur utilisĂ© pour indiquer les applications « natives » (utilisant le toolkit graphique de Haiku, par opposition Ă  Qt et GTK par exemple).
  • Affichage plus rapide de l’état « en attente d’installation » lorsqu’on demande l’installation d’un paquet.
  • L’interface pour noter un paquet est masquĂ©e si l’attribution de notes n’est pas possible.

Préférences

Diverses amĂ©liorations dans les fenĂȘtres de prĂ©fĂ©rences:

  • Correction d’un crash dans les prĂ©fĂ©rences d’affichage (korli).
  • Les prĂ©fĂ©rences de fond d’écran n’acceptent plus le glisser-dĂ©poser d’une couleur sur un contrĂŽle de choix de couleur dĂ©sactivĂ©. La modification de la position X et Y de l’image de fond se met Ă  jour en temps rĂ©el quand on Ă©dite la valeur des contrĂŽles correspondants.
  • Ajout de rĂ©glages supplĂ©mentaires (vitesse, accĂ©lĂ©ration, dĂ©filement) dans les prĂ©fĂ©rences des pavĂ©s tactiles. Ces options Ă©taient dĂ©jĂ  implĂ©mentĂ©es dans l’input_server, mais configurable uniquement pour les souris.
  • Suppression de code mort et amĂ©lioration de la gestion des polices de caractĂšres dans les prĂ©fĂ©rences d’apparence.

Plusieurs améliorations sur les préférences de sons de notifications:

  • La fenĂȘtre de sĂ©lection de fichiers retient le dernier dossier utilisĂ©,
  • Elle permet Ă©galement d’écouter un son avant de le sĂ©lectionner,
  • Les menus de sĂ©lection rapide de sons affichent uniquement les fichiers et pas les dossiers,
  • Certains sons ont Ă©tĂ© renommĂ©s.

La plupart des sons ne sont cependant toujours pas utilisés par le systÚme.

Expander

Expander est un outil permettant d’extraire plusieurs types de fichiers archivĂ©s.

Peu de changement sur cet outil qui est assez simple et fonctionnel. La seule amĂ©lioration ce mois-ci concerne un changement des proportions de la fenĂȘtre pour Ă©viter un espace vide disgracieux.

Cortex

Cortex est une application permettant de visualiser et de manipuler les nƓuds de traitement de donnĂ©es du Media Kit.

Le composant « logging consumer » qui reçoit des donnĂ©es d’un autre noeud et les enregistre dans un fichier de log pour analyse a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© pour enregistrer un peu plus d’informations.

Icon-O-Matic

L’éditeur d’icĂŽnes vectoriels Icon-O-Matic Ă©volue peu, aprĂšs un projet Google Summer of Code qui a ajoutĂ© la plupart des fonctionnalitĂ©s manquantes. Ce trimestre, un seul changement: l’ajout d’une entrĂ©e menu pour supprimer un « transformeur ».

PowerStatus

L’application PowerStatus affiche l’état de la batterie. Cela peut se prĂ©senter comme une icĂŽne dans la barre des tĂąches. L’icĂŽne est de taille rĂ©duite, et les diffĂ©rents Ă©tats n’étaient pas forcĂ©ment bien visibles. Ce problĂšme a Ă©tĂ© corrigĂ© avec des nouveaux marqueurs pour l’état de la batterie (en charge ou inactive).

StyledEdit

StyledEdit est un Ă©diteur de texte simple, permettant tout de mĂȘme de formater le texte (un peu comme WordPad pour Windows).

L’application reçoit une nouvelle option pour Ă©crire du texte barrĂ©. Le code nĂ©cessaire a Ă©galement Ă©tĂ© ajoutĂ© dans app_server, puisque cette possibilitĂ© Ă©tait prĂ©vue, mais non implĂ©mentĂ©e.

WebPositive

Le navigateur WebPositive reçoit peu d’évolutions en ce moment, en dehors de la maintenance du moteur WebKit. On peut tout de mĂȘme mentionner l’ajout d’un menu contextuel sur les marque-pages, permettant de les renommer et de les supprimer. Ce dĂ©veloppement est issu d’un vieux patch rĂ©alisĂ© par un candidat au Google Summer of Code, qui ne fonctionnait pas et n’avait jamais Ă©tĂ© finalisĂ©.

Mode sombre et configuration des couleurs

Depuis la version Beta 5, Haiku dispose d’un nouveau systĂšme de configuration des couleurs, permettant d’obtenir facilement un affichage en « mode sombre ». Cependant, cet affichage est loin d’ĂȘtre parfait, et de petits ajustements sont Ă  faire petit Ă  petit dans toutes les applications qui n’avaient pas Ă©tĂ© pensĂ©es pour cela. En particulier, le changement de couleurs se fait en direct lorsqu’on change les rĂ©glages. On trouve ces trois derniers mois des changements dans DeskBar, Tracker, HaikuDepot, l’horloge, ainsi que la classe BTextView.

Outils en ligne de commande

pkgman peut rechercher les paquets installĂ©s et qui n’ont aucun autre paquet dĂ©pendant d’eux. Cela permet de trouver des paquets inutiles qui peuvent ĂȘtre dĂ©sinstallĂ©s (il manque encore la possibilitĂ© de marquer un paquet comme Ă©tant « installĂ© manuellement » avant de pouvoir automatiser le nettoyage).

La commande route accepte la syntaxe utilisĂ©e par openvpn pour la configuration d’une route par dĂ©faut, ce qui facilite l’utilisation de VPN avec Haiku.

Correction d’un problĂšme dans le compilateur de ressources: la commande rc -d ne savait pas dĂ©compiler la structure app_version des applications Haiku, uniquement le format plus ancien utilisĂ© par BeOS.

La commande screenmode permet maintenant de récupérer la valeur actuelle du réglage du rétro-éclairage (en plus de permettre de changer cette valeur).

Kits

La bibliothĂšque de fonctions de Haiku est dĂ©coupĂ©e en « kits » qui regroupent un ensemble de classes et de fonctionnalitĂ©s liĂ©es.

Application kit

L’Application Kit permet, comme son nom l’indique, de lancer des applications. Il offre Ă©galement toutes les fonctionnalitĂ©s de boucles d’évĂšnements, et d’envoi de messages entre applications et entre composants d’une application.

Correction d’un problùme de suppression d’un port dans la classe BApplication.

Debug kit

Le Debug Kit fournit les services nĂ©cessaires au Debugger pour dĂ©bugger une application. Cela consiste d’une part en un accĂšs privilĂ©gie Ă  l’espace mĂ©moire d’une application, et d’autre part en outils pour analyser les fichiers ELF des exĂ©cutables et bibliothĂšques.

Le Debug Kit reçoit ce trimestre plusieurs Ă©volutions et corrections permettant le dĂ©codage des stack traces dans les programmes compilĂ©s avec clang et lld. Par exemple, les fichiers ELF gĂ©nĂ©rĂ©s par ces outils sont dĂ©coupĂ©s en plusieurs segments, alors que ce n’est pas le cas pour gcc.

Device Kit

Le Device Kit regroupe tout ce qui concerne l’accĂšs direct au matĂ©riel et aux entrĂ©es-sorties depuis l’espace utilisateur: ports sĂ©rie, accĂšs direct aux pĂ©riphĂ©riques USB, accĂšs aux joysticks et manettes de jeu.

Les ports sĂ©rie RS232 peuvent ĂȘtre configurĂ©s avec des valeurs en baud personnalisĂ©es (pour l’instant uniquement pour les adaptateurs sĂ©rie USB).

Interface kit

L’Interface Kit regroupe tout ce qui concerne l’affichage de fenĂȘtres et de vues Ă  l’écran et les interactions avec ces fenĂȘtres.

  • Ajout de constructeur « move » et d’opĂ©rateur d’assignation pour BRegion et BShape pour amĂ©liorer les performances en Ă©vitant les copie d’objet immĂ©diatement suivies de suppression.
  • Ajout d’un constructeur pour BRect avec deux arguments (largeur et hauteur) pour les rectangles alignĂ©s en haut Ă  gauche ou dont la position n’a pas d’importance.
  • Remise en place d’un cas particulier dans BBitmap::SetBits pour la gestion du canal alpha afin d’avoir un comportement plus proche de celui de BeOS.
  • BColorControl rĂ©agit correctement et dĂ©clenche les Ă©vĂšnements nĂ©cessaires lorsqu’on modifie sa couleur par glisser-dĂ©poser.

Media Kit

Correction d’une assertion vĂ©rifiant la mauvaise condition dans BTimeSource.

RĂ©Ă©criture de la classe BTimedEventQueue pour amĂ©liorer ses performances en Ă©vitant d’allouer de la mĂ©moire dynamique.

AmĂ©lioration de l’affichage des « media controls » (sliders de contrĂŽle de volume par exemple) en mode sombre.

libshared

La « libshared » contient plusieurs classes expĂ©rimentales, en cours de dĂ©veloppement, mais dĂ©jĂ  utilisĂ©es par plusieurs applications. Il s’agit d’une bibliothĂšque statique, ce qui permet de changer facilement son contenu sans casser l’ABI des applications existantes.

Ajout de la classe ColorPreview qui existait en plusieurs exemplaires dans le code de Haiku (prĂ©fĂ©rences d’apparence et Terminal). Cette classe permet d’afficher une couleur dans un petit rectangle. Elle est utilisĂ©e Ă  plusieurs endroits dans des contrĂŽles de choix de couleur plus complexes, tels que des listes ou des menus.

Servers

Les servers sont des processus systÚmes implémentant différentes fonctionnalités de Haiku. Le concept est similaire à celui des daemons dans UNIX, ou des services dans Windows NT et systemd.

app_server

L’app_server s’occupe de l’affichage des applications Ă  l’écran.

Suppression de code inutilisĂ© depuis longtemps permettant l’accĂ©lĂ©ration matĂ©rielle d’opĂ©rations de dessin en 2D (blit, tracĂ© de lignes, remplissage de rectangles
).

Sur les cartes graphiques PCI, ces opĂ©rations Ă©taient souvent rĂ©alisĂ©es plus rapidement par le CPU qui tourne Ă  une frĂ©quence bien plus rapide que la carte. Sur les cartes AGP, l’accĂšs en lecture Ă  la mĂ©moire vidĂ©o par le CPU est trĂšs lent, et il Ă©tait donc plus intĂ©ressant de faire ces opĂ©rations en RAM centrale avant d’envoyer un buffer prĂȘt Ă  afficher Ă  la carte graphique. Enfin sur les cartes PCI express modernes, ces fonctions d’accĂ©lĂ©ration ont disparu ou en tout cas n’ont pas du tout une interface compatible avec les besoins de Haiku. Il est donc temps de jeter ce code.

Modification de la façon dont les applications rĂ©cupĂšrent la palette de couleurs en mode graphique 256 couleurs: elle utilise maintenant une mĂ©moire partagĂ©e, et il n’est plus nĂ©cessaire que chaque application demandent au serveur graphique d’en obtenir une copie.

input_server

L’input_server se charge des entrĂ©es souris et clavier. Cela comprend les mĂ©thodes d’entrĂ©e de texte (par exemple pour le Japonais) ainsi que des filtres permettant de manipuler et d’intercepter ces Ă©vĂšnements d’entrĂ©e avant leur distribution dans les applications.

AmĂ©liorations du filtre PadBlocker pour bloquer le touchpad quand le clavier est en cours d’utilisation sur les PC portables: gestion des rĂ©pĂ©titions de touches, blocage uniquement du touchpad et pas des autres pĂ©riphĂ©riques de pointage.

net_server

Le net_server se charge de la configuration des interfaces réseau.

ArrĂȘt du client d’autoconfiguration (DHCP par exemple) lors de la perte du lien sur un port Ethernet, pour ne pas essayer d’envoyer des paquets alors que le cĂąble est dĂ©branchĂ©.

notification_server

notification_server se charge de l’affichage de panneaux de notification pour divers Ă©vĂšnements tels que la connexion et dĂ©connexion d’interfaces rĂ©seau, un niveau dangereusement bas de la batterie, la fin d’un tĂ©lĂ©chargement


La fenĂȘtre de notification a Ă©tĂ© retravaillĂ©e pour mieux s’adapter Ă  la taille de police d’affichage choisie par l’utilisateur.

mail_daemon

mail_daemon permet d’envoyer et de recevoir des e-mails. Les messages sont stockĂ©s sous forme de fichiers avec des attributs Ă©tendus pour les mĂ©tadonnĂ©es (sujet, expĂ©diteur
). Plusieurs applications clientes permettent de rĂ©diger ou de lire ces fichiers. Ainsi chaque application n’a pas besoin de rĂ©implĂ©menter les protocoles IMAP ou SMTP.

AmĂ©lioration de la fenĂȘtre de logs pour la compatibilitĂ© avec le mode sombre.

runtime_loader

Le runtime_loader est l’outil qui permet de dĂ©marrer un exĂ©cutable. Il se charge de trouver toutes les bibliothĂšques partagĂ©es nĂ©cessaires et de les placer dans la mĂ©moire.

Ajout du flag PF_EXECUTE qui rend exĂ©cutable uniquement les sections ELF qui le nĂ©cessitent (auparavant, toutes les sections qui n’étaient pas accessibles en Ă©criture Ă©taient exĂ©cutables). Cela est utilisĂ© en particulier par clang, qui sĂ©pare une zone en lecture seule (pour les constantes) et une autre en lecture et exĂ©cution (pour le code). Avec gcc, les deux sont habituellement regroupĂ©es dans la mĂȘme section.

Drivers

Périphériques de stockage

Correction de bugs dans la couche SCSI (utilisĂ©e Ă©galement pour d’autres pĂ©riphĂ©riques de stockage qui encapsulent des commandes SCSI). Des drapeaux d’état n’étaient pas remis Ă  0 au bon moment, ce qui causait des kernel panic avec le message « no such range! ».

Cela a Ă©tĂ© l’occasion de faire du mĂ©nage : suppression de champs inutilisĂ©s dans des structures de donnĂ©es, et suppression du module d’allocation mĂ©moire locked_pool qui n’était utilisĂ© que par la pile SCSI. À la place, utilisation des fonctions d’allocation mĂ©moire standard du noyau, qui sont amplement suffisantes pour rĂ©pondre aux besoins de ce module (waddlesplash).

Cartes son

Correction d’erreurs dans le code de gestion mĂ©moire des pilotes es1370 et auvia. Ces drivers utilisaient deux copies d’un code d’allocation identique, mais avaient divergĂ© l’un de l’autre. Ils ont Ă©tĂ© rĂ©unifiĂ©s mais cela a provoquĂ© quelques rĂ©gressions, avec des difficultĂ©s pour trouver des machines permettant de tester chacune des cartes son concernĂ©es. Haiku peut heureusement compter sur des utilisateurs « avancĂ©s » qui testent rĂ©guliĂšrement les nightly builds pour dĂ©tecter ce type de rĂ©gression (korli).

RĂ©seau

Correction d’une fuite mĂ©moire lors de l’utilisation de sockets « raw » permettant d’envoyer et de recevoir directement des paquets ethernet (en contournant la couche IP).

Pilotes FreeBSD

Une grande partie des pilotes de carte rĂ©seau de Haiku sont en fait ceux de FreeBSD ou d’OpenBSD. Une couche de compatibilitĂ© permet de rĂ©utiliser ces pilotes avec trĂšs peu de changement dans leur code source. Ainsi, les Ă©volutions et corrections peuvent ĂȘtre partagĂ©es avec l’un ou l’autre de ces systĂšmes. La collaboration avec les *BSD pour les pilotes rĂ©seau se passe de mieux en mieux : suite au dĂ©veloppement d’une couche de compatibilitĂ© permettant d’utiliser les pilotes OpenBSD dans Haiku, les dĂ©veloppeurs de FreeBSD Ă©tudient la possibilitĂ© de rĂ©utiliser Ă©galement ces pilotes. De plus, les dĂ©veloppeurs de Haiku et d’OpenBSD sont en contact pour coordonner les mises Ă  jour et les tests.

Génération de statistiques plus fiables sur les paquets réseaux dans la couche de compatibilité FreeBSD et remontée des statistiques générées par les pilotes associés.

Synchronisation du pilote realtekwifi avec la version de FreeBSD et reconnaissance d’un identifiant de pĂ©riphĂ©rique USB supplĂ©mentaire dans ce pilote.

Amélioration de la couche de compatibilité pour se comporter plus précisément comme FreeBSD, et suppression de patchs correspondants dans les pilotes qui sont devenus superflus.

AmĂ©lioration des performances de la couche de compatibilitĂ©: retrait de comparaisons de chaĂźnes de caractĂšres et d’allocations inutiles.

Pilotes spécifiques à Haiku

AmĂ©lioration du comportement du pilote USB RNDIS (partage de connexion sur USB de certains tĂ©lĂ©phones Android) lorsque le cĂąble USB est dĂ©connectĂ©. Le pilote incluait du code pour tenter de restaurer la connexion existante si le mĂȘme appareil est reconnectĂ©, mais les pĂ©riphĂ©riques RNDIS utilisent des adresses MAC alĂ©atoires qui changent Ă  chaque connexion, donc cela ne pouvait pas fonctionner. De plus, certains transferts USB n’étaient pas correctement annulĂ©s pour laisser la pile USB dans un Ă©tat propre aprĂšs la dĂ©connexion du pĂ©riphĂ©rique.

USB

Ajout d’une annulation de transferts de donnĂ©es en attente dans le pilote pour les pĂ©riphĂ©riques de stockage USB, ce qui corrige un kernel panic lors de l’utilisation de lecteurs de disquettes USB. ArrĂȘt immĂ©diat des opĂ©rations (au lieu de rĂ©-essayer pendant quelques secondes) si le pĂ©riphĂ©rique indique « no media present » (CD ou disquette Ă©jectĂ©e de son lecteur par exemple).

Ajout d’une vĂ©rification de pointeur NULL et de libĂ©ration de mĂ©moire manquantes dans la pile USB, ce qui corrige des fuites de mĂ©moires (qui Ă©taient lĂ  depuis longtemps) et une assertion qui se dĂ©clenchait (introduite plus rĂ©cemment).

Le pilote de webcam UVC est mis Ă  jour pour utiliser des constantes (identifiants de types de descripteurs
) partagĂ©es avec le reste du systĂšme au lieu de toutes les redĂ©finir une deuxiĂšme fois. L’affichage des descripteurs dans listusb est Ă©galement complĂ©tĂ© pour dĂ©coder toutes les informations disponibles. Le pilote n’est toujours pas complĂštement fonctionnel: l’établissement des transferts au niveau USB fonctionne, mais pour l’instant le pilote ne parvient pas Ă  dĂ©coder les donnĂ©es vidĂ©o reçues correctement.

Le pilote HID sait reconnaĂźtre les « feature reports », qui permettent de configurer un pĂ©riphĂ©rique. Par exemple, cela peut permettre de configurer un touchpad en mode multi-point (dans lequel le systĂšme doit effectuer lui-mĂȘme le suivi de chaque doigt sur la surface tactile pour convertir cela en mouvements de pointeur de souris) ou en mode Ă©mulation de souris (oĂč on ne peut utiliser qu’un doigt Ă  la fois, mais avec un pilote beaucoup plus simple).

Le pilote pour les tablettes Wacom reconnaĂźt la tablette CTH-470.

PS/2

Les ports PS/2 ont disparu de la plupart des machines ces derniĂšres annĂ©es, mais le protocole reste utilisĂ© pour le clavier des ordinateurs portables, ainsi que pour certains touchpads. Malheureusement, le protocole est seulement Ă©mulĂ© au niveau de l’« embedded controller » (le microprocesseur qui se charge de l’interfaçage de divers composants annexes). Le rĂ©sultat est que l’implĂ©mentation du protocole et des registres d’interface peut s’éloigner considĂ©rablement des documents officiels.

AmĂ©lioration de la dĂ©tection des contrĂŽleurs PS/2 supportant le protocole « active multiplexing » permettant de connecter Ă  la fois une souris et un touchpad. La procĂ©dure de dĂ©tection officielle peut gĂ©nĂ©rer des faux positifs: certains contrĂŽleurs rĂ©pondent bien Ă  cette commande, mais n’implĂ©mentent en fait pas du tout le protocole. Cela provoquait un long dĂ©lai au dĂ©marrage alors que le pilote tente d’énumĂ©rer des pĂ©riphĂ©riques de pointage qui n’existent pas. Une vĂ©rification supplĂ©mentaire aprĂšs l’activation du mode multiplexĂ© permet de dĂ©tecter ce cas.

virtio_pci

virtio est un standard matĂ©riel pour les machines virtuelles. PlutĂŽt que d’émuler un vrai matĂ©riel (carte rĂ©seau, carte graphique
), une machine virtuelle peut Ă©muler un matĂ©riel qui n’a jamais Ă©tĂ© fabriquĂ©, mais dont la programmation est beaucoup plus simple. Cela permet Ă©galement des opĂ©rations inimaginables sur du matĂ©riel rĂ©el, comme la possibilitĂ© de changer la taille de la RAM en cours d’exĂ©cution pour mieux partager la mĂ©moire de l’hĂŽte entre diffĂ©rentes machines virtuelles.

Le pilote virtio_pci est Ă  la racine du systĂšme virtio. Il dĂ©tecte la « carte PCI » virtio et implĂ©mente les primitives de base d’envoi et de rĂ©ception de messages entre l’hĂŽte et la machine virtualisĂ©e (du cĂŽtĂ© virtualisĂ©, pour le cĂŽtĂ© hĂŽte, c’est le virtualisateur, par exemple QEMU, qui s’en charge).

Correction de plusieurs problÚmes avec les numéros de files virtio qui rendaient les pilotes instables.

ACPI

ACPI est un cadriciel pour la gestion de l’énergie et l’accĂšs au matĂ©riel. Le fabricant du matĂ©riel fournit (dans la ROM du BIOS) un ensemble de « tables » contenant une description du matĂ©riel disponible, ainsi que des mĂ©thodes compilĂ©es en bytecode pour piloter ce matĂ©riel. Le systĂšme d’exploitation doit fournir un interprĂ©teur pour ce bytecode, puis rĂ©aliser les entrĂ©es-sorties vers le matĂ©riel demandĂ© lors de l’exĂ©cution.

Haiku utilise actuellement ACPICA, une bibliothÚque ACPI développée principalement par Intel.

Correction d’un problĂšme d’accĂšs Ă  de la mĂ©moire non cachĂ©e. Une modification faite pour les machines ARM a dĂ©clenchĂ© un problĂšme sur les machines x86.

Sondes de température

Ajout d’un nouveau pilote amd_thermal, ajout de ce dernier ainsi que des pilotes pch_thermal et acpi_thermal dans l’image disque par dĂ©faut. Ces pilotes devraient permettre de rĂ©cupĂ©rer la tempĂ©rature du processeur sur la plupart des machines. Il reste maintenant Ă  intĂ©grer cela dans les outils en espace utilisateur pour faire un bon usage de ces informations.

Pilotes graphiques

Ajout de deux nouvelles générations de cartes graphiques dans le pilote intel_extreme.

Le pilote VESA est capable de patcher le BIOS de certaines cartes graphiques Ă  la volĂ©e pour y injecter des modes graphiques supplĂ©mentaires (la spĂ©cification VESA permettant Ă  l’OS uniquement de choisir un mode parmi une liste fournie par la carte graphique, liste souvent assez peu fournie). Ce mode est dĂ©sormais activĂ© par dĂ©faut sur les cartes graphiques oĂč il a pu ĂȘtre testĂ© avec succĂšs.

SystĂšmes de fichiers

FAT

FAT est un systÚme de fichier développé par Microsoft et qui remonte aux premiers jours de MS-DOS. Il est encore utilisé sur certaines clés USB et cartes SD, bien que exFAT tend à le remplacer petit à petit. Il est également utilisé pour les partitions systÚmes EFI.

Le pilote de Haiku a Ă©tĂ© rĂ©cemment rĂ©Ă©crit Ă  partir de celui de FreeBSD. L’amĂ©lioration de ce nouveau pilote se poursuit, avec ce mois-ci :

  • Les noms de volumes FAT sont convertis en minuscules comme le faisait l’ancien pilote FAT,
  • Le cache de blocs implĂ©mente maintenant un mĂ©canisme de prefetch pour rĂ©cupĂ©rer plusieurs blocs disque d’un coup, et le pilote FAT utilise cette nouvelle possibilitĂ© pour amĂ©liorer en particulier le temps de montage,
  • Correction de problĂšmes dans le cache de fichiers si deux applications accĂšdent au mĂȘme fichier mais avec des noms diffĂ©rents par la casse (le systĂšme de fichier ignorant ces diffĂ©rences).

BFS

BFS est le systĂšme de fichier principal de BeOS et de Haiku. Il se distingue des autres systĂšmes de fichiers par une gestion poussĂ©e des attributs Ă©tendus, avec en particulier la possibilitĂ© de les indexer et d’effectuer des requĂȘtes pour trouver les fichiers correspondants Ă  certains critĂšres.

Clarification de la description des options disponibles lors de l’initialisation d’un volume BFS.

Correction des fonctions d’entrĂ©es/sorties asynchrones pour rĂ©fĂ©rencer correctement les inodes, ce qui corrige un trĂšs ancien rapport de bug. Des corrections similaires ont Ă©tĂ© faites Ă©galement dans les pilotes FAT et EXFAT.

Correction des requĂȘtes sur l’attribut « derniĂšre modification », et amĂ©lioration de la gestion du type « time » pour Ă©viter les conversions inutiles (ce type d’attribut est historiquement stockĂ© en 32 bits mais migrĂ© en 64 bits lorsque c’est possible pour Ă©viter le bug de l’an 2038, aussi le code doit ĂȘtre capable de traiter ces 2 formats de stockage).

packagefs

Le systĂšme de fichier packagefs est au centre de la gestion des paquets logiciels dans Haiku. Les paquets ne sont pas extraits sur le disque, mais montĂ©s dans un systĂšme de fichier spĂ©cifique (qui implĂ©mente une version tout-en-un de ce qui pourrait ĂȘtre rĂ©alisĂ© sous Linux avec squashfs et overlayfs).

Ce systĂšme de fichier se trouve donc sur le chemin critique en termes de performances, ce qui fait que mĂȘme de petites optimisations peuvent dĂ©boucher sur de gros gains de performance.

Optimisation de la gestion de la mĂ©moire: utilisation d’un allocateur dĂ©diĂ© pour allouer et dĂ©sallouer trĂšs rapidement de la mĂ©moire de travail avec une durĂ©e de vie courte.

Ajout d’une vĂ©rification manquante sur la prĂ©sence du dossier parent, qui pouvait dĂ©clencher un kernel panic.

NFS4

Le pilote NFS4 permet de monter des partages réseau NFS. Cependant, le pilote ne fonctionne pas toujours, et certains utilisateurs doivent se rabattre sur le pilote NFS v2 (ancienne version du protocole de moins en moins utilisée), ou encore sur des systÚmes de fichiers FUSE comme SMB ou sshfs.

Le pilote NFS4 peut maintenant ĂȘtre compilĂ© avec userlandfs (Ă©quivalent de FUSE pour Haiku) pour s’exĂ©cuter en espace utilisateur. Cela facilitera le dĂ©boguage.

ramfs et ram_disk

ram_disk est un pĂ©riphĂ©rique de stockage qui stocke les donnĂ©es en RAM, il a une taille fixe et doit ĂȘtre formatĂ© avec un systĂšme de fichiers avant de pouvoir ĂȘtre utilisĂ©.
ramfs est un systÚme de fichier stockant les données directement en RAM sans passer par un périphérique de stockage de type bloc. Sa taille est dynamique en fonction des fichiers qui sont stockés dedans.

Ces deux pilotes ont reçu divers nettoyages et corrections, suite à des problÚmes mis en évidence par des assertions ajoutées précédemment dans le code.

Dans le ramfs, nettoyage de code dupliquĂ©, rĂ©duction de la contention sur les verrous, amĂ©lioration de la fonction readdir pour retourner plusieurs entrĂ©es d’un coup au lieu de les Ă©grĂ©ner une par une.

Ajout de la gestion des fichiers « spĂ©ciaux » (FIFOs nommĂ©s, sockets UNIX) dans ramfs.

Autres

Refonte de l’algorithme de « scoring » des requĂȘtes sur les systĂšmes de fichiers. Cet algorithme permet d’estimer quels sont les termes de la requĂȘte les moins coĂ»teux Ă  Ă©valuer, afin de rĂ©duire rapidement le nombre de fichiers rĂ©pondant aux critĂšres, et d’effectuer les opĂ©rations complexes seulement sur un petit nombre de fichiers restants. Les requĂȘtes s’exĂ©cutent ainsi encore plus rapidement (waddlesplash).

RĂ©Ă©criture du code pour identifier les partitions dans mount_server. Ce code permet de re-monter les mĂȘmes partitions aprĂšs un redĂ©marrage de la machine, mais l’ancien algorithme pouvait trouver de faux positifs et monter des partitions supplĂ©mentaires (OscarL et waddlesplash).

Correction d’une option de debug pour intercepter les accĂšs aux adresses non initialisĂ©es (0xcccccccc) ou dĂ©jĂ  libĂ©rĂ©es (0xdeadbeef). Cela permet de dĂ©tecter certains accĂšs Ă  des pointeurs invalides. Cette option ne fonctionnait correctement que sur les systĂšmes 32 bit, maintenant, l’adresse correspondante pour les machines 64 bit est Ă©galement protĂ©gĂ©e.

libroot

La libroot est la librairie C de base de Haiku. Elle regroupe les fonctions parfois implĂ©mentĂ©es dans les libc, libm, libpthread, librt et libdl pour d’autres systĂšmes. Haiku choisit une approche tout-en-un, car il est excessivement rare qu’une application n’ait pas besoin de toutes ces bibliothĂšques.

Du fait de la grande diversité des services rendus par cette bibliothÚque, il est difficile de présenter les changements de façon cohérente et organisée.

Correction de quelques cas particuliers dans le traitement des tableaux de descripteurs de fichiers pour select() et dĂ©placement d’une partie des dĂ©finitions de sys/select.h vers des en-tĂȘtes privĂ©s non exposĂ©s aux applications (waddlesplash).

Ajout d’une fonction manquante dans les « stubs » de la libroot, qui sont utilisĂ©s lors de la compilation de Haiku en mode « bootstrap » (sans aucune dĂ©pendance prĂ©compilĂ©e externe). Les stubs sont normalement gĂ©nĂ©rĂ©s Ă  l’aide d’un script, mais celui-ci n’avait pas pris en compte une fonction nĂ©cessaire seulement sur les architectures x86.

Poursuite du travail d’unification des fonctions de manipulation des temps d’attentes pour toutes les fonctions de la libroot qui peuvent dĂ©clencher un timeout. Correction d’un cas oĂč la fonction pthread_testcancel retournait NULL au lieu de la valeur attendue PTHREAD_CANCELED.

Optimisation de la fonction strcmp, remplacement d’autres fonctions avec de meilleures implĂ©mentations provenant de la bibliothĂšque C musl.

Compatibilité POSIX-2024

La spĂ©cification POSIX Issue 8 a Ă©tĂ© publiĂ©e et comporte de nombreux changements. AprĂšs la version 7, la façon de travailler est devenue plus ouverte, avec un outil de suivi de bugs permettant de proposer des amĂ©liorations. Cela conduit Ă  la standardisation de nombreuses extensions qui sont communes entre les systĂšmes GNU et BSD, rendant plus facile d’écrire du code portable entre tous les systĂšmes compatibles POSIX.

  • Ajout de fonctions qui ouvrent des descripteurs de fichiers avec le drapeau O_CLOEXEC activĂ© par dĂ©faut (dup2, pipe3)
  • Ajout de reallocarray (un mĂ©lange de calloc et realloc)
  • Ajout de memmem (recherche d’une suite d’octets dans une zone de mĂ©moire)
  • Ajout de mkostemp
  • Ajout de posix_devctl et modifications de l’implĂ©mentation de ioctl
  • Ajout de pthread_getcpuclockid pour mesurer le temps CPU consommĂ© par un thread
  • Ajout de la constante d’erreur ESOCKTNOSUPPORT bien qu’elle ne soit jamais utilisĂ©e (cela facilite le portage d’applications qui attendent l’existence de ce code d’erreur)
  • Correction d’une boucle infinie dans pipe2
  • Suppression des fonctions *randr48_r des en-tĂȘtes publics. Il s’agit d’une extension disponible uniquement dans la glibc, et qui ne devrait donc pas ĂȘtre disponible dans la libroot. Cependant, l’implĂ©mentation est conservĂ©e pour assurer la compatibilitĂ© d’ABI avec les applications existantes.

ioctl et posix_devctl

La fonction ioctl existe depuis le dĂ©but de UNIX et permet de rĂ©aliser des opĂ©rations spĂ©ciales sur les descripteurs de fichiers (tout ce qui n’est pas une simple lecture ou Ă©criture). En particulier, elle est beaucoup utilisĂ©e pour les pilotes de pĂ©riphĂ©riques qui exposent une interface sous forme de fichiers dans /dev.

L’existence de cette fonction Ă©tait demandĂ©e dans la spĂ©cification POSIX, mais son fonctionnement n’était pas documentĂ© Ă  l’exception de quelques cas particuliers. La documentation spĂ©cifie une fonction avec un nombre d’arguments variable : un numĂ©ro de descripteur de fichier, un identifiant de l’opĂ©ration Ă  effectuer, puis des paramĂštres qui dĂ©pendent de l’opĂ©ration. On trouve des opĂ©rations avec aucun, un, ou deux paramĂštres.

Dans UNIX et la plupart de ses dĂ©rivĂ©s, la liste des opĂ©rations possibles est dĂ©finie Ă  l’avance, et le format des numĂ©ros identifiants permet de dĂ©terminer de façon prĂ©dictible quel est le nombre de paramĂštres attendus. Ce n’est pas le cas dans Haiku : les pilotes de pĂ©riphĂ©riques ont le choix d’assigner n’importe quelle valeur Ă  n’importe quelle opĂ©ration, et la mĂȘme valeur numĂ©rique peut donc avoir une signification diffĂ©rente selon le type de fichier.

L’opĂ©ration ioctl est donc en rĂ©alitĂ© implĂ©mentĂ©e avec toujours 4 arguments pour Haiku : en plus des deux dĂ©jĂ  mentionnĂ©s, il faut ajouter un pointeur vers une zone de mĂ©moire, et un entier indiquant la taille de cette zone. Des acrobaties Ă  base de macros permettent de remplir ces deux paramĂštres avec des valeurs par dĂ©faut lorsqu’ils ne sont pas nĂ©cessaires (au moins pour les programmes Ă©crits en C ; en C++, ces deux paramĂštres sont simplement dĂ©clarĂ©s avec une valeur par dĂ©faut).

Heureusement, ces problĂšmes avec ioctl vont ĂȘtre rĂ©solus, puisque POSIX a introduit une nouvelle fonction en remplacement : posix_devctl. Celle-ci fonctionne comme l’implĂ©mentation de ioctl dans Haiku, mais les arguments doivent toujours ĂȘtre spĂ©cifiĂ©s explicitement. Cela va donc permettre de disposer d’une interface rĂ©ellement portable pour ces opĂ©rations.

Kernel

Correction de la taille du tampon mémoire par défaut de la classe KPath qui permet au noyau de manipuler des chemins dans le systÚme de fichiers (waddlesplash).

VFS

Le VFS (virtual filesystem) est l’interface entre les appels systĂšmes d’accĂšs aux fichiers (open, read, write
) et les systĂšmes de fichiers proprement dit. En plus de ce travail d’interfaçage (par exemple : convertir un chemin de fichier absolu en chemin relatif Ă  un point de montage), cette couche regroupe un ensemble de fonctionnalitĂ©s qui n’ont pas besoin d’ĂȘtre rĂ©implĂ©mentĂ©es par chaque systĂšme de fichier: vĂ©rification des permissions, mĂ©moire cache pour limiter les accĂšs au disque.

Si les systĂšmes de fichiers identifient chaque objet par un inode (en gĂ©nĂ©ral liĂ© Ă  la position de l’objet sur le disque ou dans la partition de stockage), le VFS travaille lui avec des vnode qui existent uniquement en RAM et sont allouĂ©s dynamiquement pour les fichiers en cours d’utilisation.

D’autre part, les systĂšmes de fichiers peuvent se reposer sur un cache de blocs. Ce dernier se trouve plutĂŽt Ă  l’interface entre un systĂšme de fichier et le support de stockage correspondant, puisqu’il fonctionne au niveau des blocs de donnĂ©es stockĂ©es sur disque. Mais son intĂ©gration avec le VFS est nĂ©cessaire pour savoir quels sont les fichiers en cours d’utilisation et les opĂ©rations prĂ©visibles sur chacun (par exemple, il est utile de prĂ©-charger la suite d’un fichier lorsque un programme demande Ă  en lire le dĂ©but, car il est probable que ces informations vont bientĂŽt ĂȘtre nĂ©cessaires).

Le VFS est donc un Ă©lĂ©ment central en particulier pour obtenir de bonnes performances sur les accĂšs aux fichiers, en minimisant les accĂšs aux vrais systĂšmes de fichiers qui doivent maintenir beaucoup d’informations Ă  jour sur les disques. Tout ce qui peut ĂȘtre traitĂ© en utilisant uniquement la RAM grĂące Ă  la mise en cache est beaucoup plus rapide.

Investigation et amĂ©lioration des performances de la commande git status qui prenait beaucoup plus de temps Ă  s’exĂ©cuter que sur d’autres systĂšmes (waddlesplash):

  • Meilleure gestion des vnodes inutilisĂ©s Ă  l’aide d’une liste chaĂźnĂ©e 'inline' protĂ©gĂ©e par un spinlock, Ă  la place d’un mutex peu performant dans ce code trĂšs frĂ©quemment appelĂ©.
  • Modification de la structure io_context pour utiliser un verrou en lecture-Ă©criture (permettant plusieurs accĂšs concurrents en lecture, mais un seul en modification).
  • Ajout d’un chemin rapide dans le cas le plus simple de la recherche de vnode.

Avec ces changements, les performances sont améliorées au moins lorsque les données nécessaires sont déjà disponibles dans le cache disque.

Nettoyage et corrections dans les fonctions d’entrĂ©es-sorties vectorisĂ©es et asynchrones do_iterative_fd_io et do_fd_io utilisĂ©es par les systĂšmes de fichiers: meilleure gestion des rĂ©fĂ©rences et prise en compte de certains cas particuliers. Cela permet de simplifier un peu le code de prĂ©-remplissage du cache de blocs (waddlesplash).

La prise en compte des drapeaux O_RDONLY|O_TRUNC lors de l’ouverture d’un fichier est maintenant faite directement dans le VFS, il n’est plus nĂ©cessaire de transmettre la requĂȘte au systĂšme de fichier. Cette combinaison de drapeaux est un comportement indĂ©fini dans POSIX, et supprime le contenu du fichier dans Linux. Dans Haiku, elle remonte une erreur.

Correction du comportement de l’ouverture d’un symlink invalide (ne pointant pas sur un fichier) avec le flag O_CREAT.

Le parser de requĂȘtes pouvait essayer de lire des donnĂ©es invalides (la taille de clĂ© d’un index inexistant) dans certains cas particuliers.

Nettoyage de logs dans tous les systĂšmes de fichiers qui affichaient un message lors de chaque tentative d’identification. On avait donc un message de chaque systĂšme de fichier pour chaque partition. Maintenant, le cas le plus courant (le systĂšme de fichier ne reconnaĂźt pas du tout la partition) ne dĂ©clenche plus de logs.

Correction d’une erreur dans userlandfs sur la fonction file_cache_read pour les tentatives d’accĂšs aprĂšs la fin d’un fichier (cas particulier nĂ©cessaire pour implĂ©menter correctement mmap).

Correction d’une mauvaise gestion du errno dans le cache de blocs, qui pouvait aboutir à un kernel panic.

Diverses amĂ©liorations, nettoyages et corrections de fuites mĂ©moire: dans la gestion des fichiers montĂ©s comme image disques, dans les entrĂ©es-sorties asynchrones, dans l’enregistreur d’évĂšnements scheduling recorder.

Console et affichage

Unification du code d’affichage du splash screen (par le bootloader) et des icĂŽnes de la sĂ©quence de dĂ©marrage (par le kernel) pour Ă©viter qu’ils prennent des dĂ©cisions diffĂ©rentes sur le positionnement (par exemple si l’un est compilĂ© pour afficher le logo de Haiku, et l’autre en version « dĂ©griffĂ©e » sans ce logo qui est une marque dĂ©posĂ©e) (waddlesplash).

Initialisation de la console framebuffer beaucoup plus tĂŽt dans le dĂ©marrage du noyau, ce qui permet d’afficher un message Ă  l’écran en cas de kernel panic y compris dans les premiĂšres Ă©tapes du dĂ©marrage (par exemple, l’initialisation de la mĂ©moire virtuelle). Auparavant, ces informations Ă©taient disponibles uniquement dans le syslog (inaccessible si le systĂšme ne dĂ©marre pas) ou via un port sĂ©rie (en voie de disparition sur les machines modernes) (waddlesplash).

RĂ©seau

RemontĂ©e des donnĂ©es annexes (ancillary data) en une seule fois lorsque c’est possible. Ces donnĂ©es sont utilisĂ©es en particulier dans les sockets de domaine AF_UNIX pour permettre d’échanger des descripteurs de fichiers entre processus. Ce regroupement de donnĂ©es n’est pas exigĂ© par la spĂ©cification POSIX, mais c’est le comportement attendu par le code de communication interprocessus de Firefox et de Chromium (ils utilisent tous les deux le mĂȘme code) (waddlesplash).

Gestion de la mémoire

Comme indiquĂ© plus haut dans la dĂ©pĂȘche, l’apparition du navigateur Iceweasel a mis en Ă©vidence de nombreux problĂšmes autour de la gestion de la mĂ©moire. Cela a donc Ă©tĂ© l’objet d’un gros travail de stabilisation et d’amĂ©lioration.

  • Le cache d’objets du noyau pouvait parfois ignorer le paramĂštre indiquant la rĂ©serve minimum d’objets devant toujours ĂȘtre disponibles (waddlesplash)
  • AmĂ©lioration de l’implĂ©mentation de la famille de fonctions autour de mprotect, qui permettent une gestion fine et bas niveau de la mĂ©moire. En particulier, plusieurs problĂšmes se posaient lors de l’utilisation de ces fonctions lors d’un appel Ă  fork, les deux processus se retrouvant dans un Ă©tat incohĂ©rent,
  • Suppression de logs prĂ©sents dans les mĂ©thodes de dĂ©faut de page, qui sont peu appelĂ©es pour les applications classiques, mais exploitĂ©es volontairement par d’autres applications (machines virtuelles Java ou Javascript par exemple). Les logs Ă©taient donc superflus dans ce cas (waddlesplash),
  • Optimisation de l’écriture par lot de plusieurs pages de mĂ©moire vers le swap,
  • Meilleure gestion des permissions d’accĂšs page par page,
  • Correction de plusieurs problĂšmes conduisant Ă  un blocage ou fort ralentissement du systĂšme quand il n’y a plus assez de mĂ©moire libre,
  • AmĂ©lioration de la stratĂ©gie d’allocation de la table des descripteurs de fichiers,
  • Regroupement de code dupliquĂ© pour chaque plateforme qui Ă©tait en fait gĂ©nĂ©rique.

Ce travail se poursuit avec un remplacement de l’allocateur mĂ©moire actuel, qui est basĂ© sur hoard2. Cette implĂ©mentation est assez ancienne et montre aujourd’hui ses limites. Des essais sont en cours avec l’implĂ©mentation de malloc d’OpenBSD, ainsi qu’avec mimalloc de Microsoft, pour dĂ©terminer lequel des deux sera utilisĂ©. D’autres allocateurs ont Ă©tĂ© rejetĂ©s, car ils ne rĂ©pondent pas au besoin de Haiku, en particulier la possibilitĂ© de fonctionner efficacement sur un systĂšme 32 bits ou l’espace d’adressage est une ressource limitĂ©e.

Autres

SĂ©curisation des permissions sur les zones mĂ©moire partagĂ©es: une application ne peut pas ajouter des permissions en Ă©criture aux zones mĂ©moire d’une autre application. Une application qui n’est pas lancĂ©e par l’utilisateur root ne peut pas inspecter la mĂ©moire d’une application lancĂ©e par l’utilisateur root. Ajout toutefois de cas particuliers pour permettre au Debugger de faire son travail (il a besoin d’accĂ©der Ă  la mĂ©moire d’autres applications).

Ajout et amĂ©lioration de commandes dans le debugger noyau pour investiguer l’état de l’ordonnanceur d’entrĂ©es-sorties, qui se charge de programmer les accĂšs disque dans un ordre le plus efficace possible (waddlesplash).

La fonction vfork n’appelle plus les fonctions pre-fork. Haiku n’implĂ©mente pas complĂštement vfork, mais peut se permettre des optimisations sur le travail qu’un duo fork + exec classique demanderait normalement.

La configuration de la randomization de l’espace mĂ©moire (ASLR) est maintenant faite par la libroot et pas par le noyau. Ainsi une application peut utiliser une version diffĂ©rente de la libroot pour avoir une politique de randomization diffĂ©rente.

Optimisation de l’accùs par un thread à sa propre structure Thread

Chargeur de démarrage

L’écran de dĂ©marrage s’affiche correctement sur les systĂšmes EFI utilisant un mode Ă©cran avec une profondeur de couleur 16 bits (korli).

Affichage de la taille des partitions démarrables dans le menu de démarrage, pour faciliter leur identification (waddlesplash).

Activation des warnings du compilateur sur les chaĂźnes printf invalides.

Augmentation de la zone de mĂ©moire utilisĂ©e pour la dĂ©compression de l’archive de dĂ©marrage lors du boot sur le rĂ©seau, l’archive Ă©tait devenue trop grosse suite Ă  l’ajout de nouveaux pilotes.

Refactorisation du code de gestion de la mĂ©moire entre le bootloader et le runtime_loader, ajout de tests pour cette implĂ©mentation, et optimisation de l’utilisation mĂ©moire du bootloader.

Amélioration du comportement si le device tree définit un port série sans spécifier de baudrate: le bootloader suppose que le baudrate est déjà configuré, et utilise le port sans essayer de le réinitialiser.

Outils de compilation

La compilation de Haiku est un processus relativement complexe: il faut utiliser deux compilateurs pour Haiku lui-mĂȘme (un gcc rĂ©cent plus une version plus ancienne pour assurer la compatibilitĂ© avec BeOS) ainsi que un compilateur pour le systĂȘme hĂŽte de la compilation (qui peut ĂȘtre Linux, BSD, Mac OS ou Windows) pour gĂ©nĂ©rer des outils nĂ©cessaires Ă  la compilation elle-mĂȘme. L’outil retenu est Jam, une alternative Ă  Make avec une meilleure gestion des rĂšgles gĂ©nĂ©riques rĂ©utilisables.

  • Ajout de vĂ©rification pour Ă©viter d’avoir un build partiellement configurĂ©, avec des ConfigVars dĂ©finies mais vides.
  • Retrait d’un warning incorrect dans l’outil de build jam si on spĂ©cifie Ă  la fois un profil et une cible de compilation sur la ligne de commande.
  • Reconnaissance des processeurs hĂŽtes ARM et RISC-V pour la compilation croisĂ©e, correction d’autres problĂšmes avec les architectures non-x86.
  • Ajout de dĂ©pendances manquantes dans les rĂšgles de compilation de packagefs.
  • Suppression de fichiers de licence fournis avec Haiku mais concernant du code qui avait Ă©tĂ© supprimĂ© de Haiku auparavant.
  • AmĂ©lioration de la remontĂ©e d’erreur du script configure si un interprĂ©teur Python n’a pas Ă©tĂ© trouvĂ©.
  • Correction de messages d’avertissement de awk pour l’utilisation de fonctions qui n’existent plus dans le traitement des fichiers d’identifiants matĂ©riels USB et PCI.

Documentation

Documentation interne

Ajout de documentation sur les dĂ©tails d’implĂ©mentation de ioctl et posix_devctl et les spĂ©cificitĂ©s de Haiku pour la premiĂšre (PulkoMandy).

Correction de fautes de frappe dans l’introduction au launch_daemon.

Remplacement de toutes les références à "OpenBeOS" par "Haiku".

Documentation d’API

Ajout de documentation pour les méthodes GetFontAndColor et SetFontAndColor de BTextView.

Ajout de documentation pour les classes BShelf et BGameSound.

RĂ©organisation de la liste des caractĂšres de contrĂŽles dans la documentation du clavier, ajout d’entrĂ©es manquantes dans cette liste et ajoute de commentaires indiquant Ă  quelles combinaisons de touches ces caractĂšres sont normalement associĂ©s.

Traductions de Haiku

La traduction du systĂšme dans diffĂ©rentes langues est un facteur important d’inclusivitĂ© et d’accessibilitĂ© (mĂȘme si la communication avec l’équipe de dĂ©veloppeurs pour le support n’est pas toujours simple).

Haiku est disponible dans 30 langues, la trentiÚme étant le coréen, pour lequel il y a un nouveau responsable des traductions (le précédent avait cessé toute activité et laissé la traduction inachevée).

Haiku recherche des volontaires pour s’occuper des traductions en biĂ©lorusse, croate, bulgare, hindi, punjabi et slovĂšne, pour lesquelles les prĂ©cĂ©dents responsables de relectures n’ont plus le temps d’assurer le rĂŽle. Ainsi bien sĂ»r que de l’aide pour la traduction du systĂšme, du manuel d’utilisation, et des applications tierces, que ce soit pour ajouter de nouvelles langues ou pour renforcer les Ă©quipes s’occupant de langues existantes. Le point d’entrĂ©e est le portail d’internationalisation de Haiku.

La traduction du systĂšme Haiku s’effectue avec Pootle. L’outil n’est plus dĂ©veloppĂ© et des investigations sont en cours pour le remplacer par Weblate. La traduction du manuel d’utilisation s’effectue avec [un outil spĂ©cifiquement dĂ©veloppĂ© pour cela](https://github.com/haiku/userguide-translator. La traduction des applications s’effectue Ă©galement avec un outil personnalisĂ© nommĂ© Polyglot.

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Drone, robot et radio commande

L’open source dans l’informatique embarquĂ©e se limitait historiquement aux systĂšmes d’exploitation et aux compilateurs. On connaĂźt bien GCC, BusyBox et FreeRTOS. Puis, Arduino a fait son entrĂ©e dans le monde du semi-professionnel. Mais cela Ă©volue rapidement. Trois domaines se dĂ©veloppent avec des logiciels, et, parfois des produits open source, qui commencent Ă  se croiser.

À part les liens Wikipedia, les sites pointĂ©s sont en anglais.

Drone

Le domaine des drones, principalement les quadcopters mais aussi les avions, rovers et mĂȘme sous-marins (AUV), a vu naĂźtre des projets comme PX4 et ArduPilot. Ces firmwares d’autopilotes permettent un asservissement entre ce que l’on demande au drone et la rĂ©alitĂ© grĂące Ă  des centrales inertielles. Ils gĂšrent des tĂąches comme le quadrillage d’un secteur ou le retour automatique au point de dĂ©part, Ă  l’aide de GPS ou de camĂ©ras de flux optique utilisant une technologie similaire Ă  celle des souris. Les dĂ©veloppements actuels se concentrent sur l’évitement automatique d’obstacles, comme les arbres.

PX4 repose sur le systĂšme d’exploitation temps rĂ©el NuttX, soutenu par la Fondation Apache. Ce systĂšme m’était encore inconnu jusqu’à rĂ©cemment.

QGroundControl est un logiciel pour prĂ©parer des missions (points GPS, prises d’images, largages
), lire des journaux transmis par radio et configurer les drones sous PX4 ou ArduPilot, ainsi que pour mettre Ă  jour leur firmware.

GUI

Le projet Pixhawk dĂ©finit une plateforme matĂ©rielle supportĂ©e par ces deux firmwares. On en est Ă  plus de six versions de FMU (“Flight management unit”), utilisant des processeurs STM32 avec des gyroscopes, accĂ©lĂ©romĂštres, magnĂ©tomĂštres et baromĂštres, souvent avec des redondances. Les cartes comportent de nombreux connecteurs pour brancher les radiocommandes (plusieurs protocoles), les servos, les contrĂŽleurs moteurs (ESC), les GPS, ainsi que des bus CAN utilisant des protocoles open source comme DroneCAN ou Cyphal.

pixhawk4

Radio commande

Les ESC (Electronic Speed Controllers) transforment une commande de vitesse en une gestion complexe de trois signaux pour contrĂŽler des moteurs synchrones. Le VESC Project propose un firmware open source, offrant des rĂ©glages avancĂ©s, comme la limitation du courant ou l’asservissement via des capteurs Ă  effet Hall. Un programme Android permet de gĂ©rer des moteurs pour trottinettes ou voiturettes.
esc

Dans le domaine des radiocommandes, le projet OpenTX, forké en EdgeTX, remplace le firmware des radiocommandes. RadioMaster, un outsider, utilise directement ces logiciels, contrairement aux fabricants haut de gamme plus conservateurs (Futaba, Spektrum, JR, Flysky, etc.). Ces firmwares permettent une personnalisation via des scripts Lua.

Pour les protocoles radio, plusieurs solutions propriĂ©taires existent avec des portĂ©es annoncĂ©es de plus de 2 km. Cependant, un protocole ouvert, ExpressLRS, reposant sur LoRaWAN, permet des portĂ©es jusqu’à 5 km (en 2.4 GHz) ou 15 km (Ă  900 MHz). Les Ă©metteurs et rĂ©cepteurs bi-bandes commencent Ă  apparaĂźtre.

Et robotique

Dans le domaine de la robotique, Gazebo est en train de devenir un simulateur et visualiseur polyvalent. Il repose sur le moteur de rendu OGRE et le moteur physique ODE. Il est intĂ©grĂ© aux outils de dĂ©veloppement de PX4 et mĂȘme utilisĂ© dans des concours de drones virtuels.

GUI

ROS2 (“Robot Operating System”) est un middleware gĂ©nĂ©raliste basĂ© sur un protocole Pub/Sub Ă  faible latence, permettant Ă  plusieurs ordinateurs de communiquer. Il tend Ă  remplacer MAVLink, un protocole de commande plus lĂ©ger, encore majoritaire dans le domaine des drones.

Les trois domaines (drones, robotique et radiocommande) se croisent de plus en plus. Les autopilotes permettent de gérer tous types de véhicules, tandis que des outils comme QGroundControl et ROS2 facilitent le développement de missions automatiques de plus en plus complexes.

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La virtualisation pour les nuls et autres enjeux autour des datacenters

8 janvier 2025 Ă  14:54

Depuis quelques annĂ©es la virtualisation sous toutes ses formes est devenue l'alpha et l'omĂ©ga de l'informatique, elle a rĂ©volutionnĂ© en quelques annĂ©es la maniĂšre d'administrer les serveurs et de gĂ©rer les donnĂ©es. Cette dĂ©pĂȘche est un essai de vulgarisation sur la virtualisation pour en exposer ses grands principes techniques, ses avantages et inconvĂ©nients et ses enjeux sous-jacents.

Sommaire

Commençons par quelques définitions

C'est quoi la virtualisation ?

Pour pouvoir illustrer concrÚtement ce qu'est la virtualisation, à une époque pas si lointaine que ça, dans le monde professionnel on retrouvait des serveurs physiques dédiés, par exemple un serveur pour gérer les mails, un autre pour le serveur web et un dernier comme serveur de fichiers. Chacun des serveurs pouvant tourner sur des systÚmes d'exploitation (OS) différents. Dans notre exemple il en résulte qu'il faut maintenir et administrer trois machines différentes qui vont prendre de la place et consommer de l'électricité, sans une utilisation optimale de chacune des machines, si le serveur web par exemple a besoin momentanément d'un accroissement de puissance et de mémoire, il ne pourra pas bénéficier des ressources des autres serveurs physiques.
Avec la virtualisation, sur une seule machine physique on va faire tourner plusieurs environnements de serveurs distincts en mĂȘme temps, sans avoir Ă  redĂ©marrer, ils vont se partager les ressources matĂ©rielles de la machine physique de maniĂšre plus optimale et efficace en rĂ©duisant les coĂ»ts d'administration. On retrouvera donc sur une seule machine physique, nos serveurs de courriel, web et de fichiers, chacun dans un environnement distinct fonctionnant de maniĂšre autonome et isolĂ©e.

C'est quoi une machine virtuelle ?

On appellera chaque environnement distinct machine virtuelle, elle s'exécute sur une machine physique avec son propre systÚme d'exploitation, ses applications et avec les ressources de la machine physique qu'on veut bien lui allouer (mémoire, puissance de traitement, stockage). On dit aussi que la machine physique est appelée machine hÎte et les machines virtuelles sont des machines invitées. Une machine hÎte peut faire tourner plusieurs machines invitées.
Une machine virtuelle fonctionne comme n'importe quel poste informatique avec son OS qu'on peut mettre à jour, ses applications, ses paramÚtres systÚme et on pourra à partir de la machine hÎte accéder à toutes les machines virtuelles.

C'est quoi un hyperviseur ?

Pour que les machines virtuelles puissent s'exécuter indépendamment et utiliser les ressources de la machine hÎte simultanément sans qu'elles interfÚrent entre elles, il est nécessaire de rajouter une couche logicielle qui va gérer tout ça, c'est ce qu'on appelle un hyperviseur.
Il existe deux types d'hyperviseur:

  • L'hyperviseur de type 1, ou bien encore hyperviseur de matĂ©riel nu (bare metal en anglais) est en interface direct avec l'ordinateur physique, cela sous entend que votre machine soit compatible (Intel VT pour les processeurs Intel et AMD-V pour les processeurs AMD). Dans le monde libre, proxmox est certainement l'hyperviseur de type 1 le plus connu.
  • L'hyperviseur de type 2 ou bien encore hyperviseur de matĂ©riel invitĂ© (host metal en anglais) fonctionne dans un systĂšme d'exploitation dĂ©jĂ  prĂ©installĂ©, c'est le cas par exemple de VirtualBox qui permet de faire tourner une instance de windows dans un environnement Linux.

Un hyperviseur de type 1 est une couche logicielle trĂšs lĂ©gĂšre et offre de meilleures performances et est la solution privilĂ©giĂ©e pour des serveurs en production, l'hyperviseur de type 2 est plutĂŽt une solution destinĂ©e aux utilisateurs qui souhaitent tester d'autres systĂšmes d'exploitation ou faire tourner un logiciel sur un OS particulier sur un poste de travail classique. Mais rien ne vous empĂȘche de faire tourner plusieurs machines virtuelles sur un hyperviseur de type 2 qui pourront communiquer entre elles et fonctionner comme un hyperviseur de type 1, Ă  la diffĂ©rence qu'elles seront moins performantes.
Par abus de langage, le terme d'hyperviseur fait référence plutÎt à l'hyperviseur de type 1.

C'est quoi les avantages de la virtualisation ?

Une administration centralisée et facilitée

L'hyperviseur fournit des outils de gestion des machines virtuelles qui simplifient sensiblement le travail d'administration, comme les outils de déploiement à partir de modÚles de machines virtuelles, les outils de gestion de charge, de sauvegarde et de restauration de machines virtuelles.

La disponibilité et la robustesse aux pannes

Un autre avantage de la virtualisation est la fonctionnalitĂ© de migration Ă  chaud, elle permet de dĂ©placer une machine virtuelle d'une machine physique Ă  une autre sans qu'il soit nĂ©cessaire de l'arrĂȘter. Si un serveur physique prĂ©sente des dĂ©faillances, les machines virtuelles sont automatiquement dĂ©placĂ©es sur un autre hĂŽte physique.
Alors bien sĂ»r si le serveur physique tombe en rade sans crier gare, la migration Ă  chaud peut ne pas ĂȘtre opĂ©rante, dans ce cas on peut trĂšs bien envisager la mise en place d'une machine physique redondante sur laquelle les machines virtuelles sont rĂ©pliquĂ©es et qui prendra le relais automatiquement si le serveur primaire tombe.

L'amélioration des performances

La migration Ă  chaud Ă©voquĂ©e plus haut a un autre avantage si une machine virtuelle est sursollicitĂ©e et nĂ©cessite de la puissance de traitement et de la mĂ©moire, elle pourra ĂȘtre dĂ©placĂ©e automatiquement sur un autre serveur moins sollicitĂ© Ă  ce moment-lĂ .

La sécurité

La virtualisation isole les services chacun dans leur machine virtuelle, en cas de corruption d'une machine virtuelle par cyberattaque, l'impact est nul pour les autres services et la restauration d'une machine virtuelle est autrement plus rapide et plus simple qu'avec une machine physique.

La disparition des machines physiques

Le stade ultime de la virtualisation est de déléguer à un prestataire la gestion des machines physiques qui se retrouve quelque part dans un datacentre. On s'abstrait totalement du matériel physique et des contraintes qui vont avec et on gÚre seulement nos machines virtuelles à distance, c'est totalement transparent pour les utilisateurs qui accÚdent à leurs services via internet ou sur un réseau privé. On parle aussi d'infrastructure virtuelle.

Il existe d'autres types de virtualisation ?

On a surtout évoqué jusqu'à présent la virtualisation des serveurs, mais il existe également d'autres types de virtualisation comme:

La virtualisation du stockage

Cela consiste en la création d'un espace virtuel de stockage à partir d'installations physiques de stockage bien réelles comme les serveurs de fichiers, NAS ou SAN qu'ils soient locaux ou distants. Cela permet de mettre en commun toutes ces installations et de la gérer à partir d'un outil unique de gestion pour effectuer toutes les opérations de sauvegarde, réplication, d'archivage et de restauration.

La virtualisation des réseaux

Un réseau est composé d'un tas d'éléments actifs comme les commutateurs, les routeurs et autres pare-feux, de type et de marques différentes. Là aussi on va créer un réseau virtuel qui combine l'ensemble de ces éléments actifs physiques pour pouvoir centraliser leur gestion sans avoir à y accéder physiquement. La virtualisation des réseaux permettra également d'améliorer les performances du réseau avec des analyseurs de trafic qui pourront équilibrer la charge ou favoriser certains flux.

La virtualisation des données

Les données sont issues de diverses sources, ont chacune leur format et sont stockées sur différents supports locaux ou distants. La virtualisation des données est une couche logicielle qui va gérer l'ensemble de ces données de maniÚre centralisée et les mettre à disposition des utilisateurs et des applications dans le format désiré.

La virtualisation d'application

La virtualisation d'application permet de sĂ©parer l'application de son systĂšme d'exploitation hĂŽte et de fonctionner sur un poste utilisateur sans qu'elle soit installĂ©e. Dans la pratique l'application est installĂ©e sur un serveur centralisĂ© et peut tourner sur un poste utilisateur du rĂ©seau comme si elle Ă©tait installĂ©e localement, quand bien mĂȘme l'OS du poste utilisateur n'est pas celui pour lequel l'application a Ă©tĂ© conçue.

La virtualisation des postes de travail

La virtualisation permet de virtualiser des serveurs mais pas seulement, on peut virtualiser également des postes de travail pour en faciliter la gestion qui seront accessibles aux utilisateurs du réseau via un client léger bien moins cher qu'un PC client classique.

Autres concepts autour de la virtualisation

C'est quoi une infrastructure convergĂ©e et hyperconvergĂ©e ?

Une infrastructure convergée regroupe plusieurs composants informatiques traditionnels et bien physiques comme les serveurs de calcul, les dispositifs de stockage ou les éléments actifs réseau pour en assurer la gestion dans un tout cohérent. Cela simplifie la gestion de l'administration et ça optimise les ressources matérielles et logicielles. On dit que c'est une approche modulaire basée sur le matériel physique.
L'hyperconvergence a une approche plutĂŽt logicielle, elle intĂšgre une couche logicielle qui va combiner les ressources de calcul, de stockage et de rĂ©seau dans ce qu'on appelle un nƓud. Les nƓuds sont interconnectĂ©s et combinĂ©s entre eux pour former des pools au sein d'un cluster, on retrouve ainsi un pool de stockage ou un pool de calcul, si un nƓud venait Ă  dĂ©faillir ça n'aurait pas de consĂ©quence pour les autres nƓuds et le fonctionnement du pool et du cluster.

OK, mais une fois que tout ça est posĂ©, quelle est la diffĂ©rence entre les deux ?
L'infrastructure convergĂ©e a une approche basĂ©e sur le matĂ©riel physique, c'est Ă  dire qu'un serveur physique peut ĂȘtre sĂ©parĂ© du reste du dispositif et toujours fonctionner comme un serveur indĂ©pendant alors que ce n'est pas possible avec l'infrastructure hyperconvergĂ©e oĂč les noeuds sont nĂ©cessairement interconnectĂ©s entre eux pour que le cluster puisse fonctionner correctement. Par ailleurs l'infrastructure convergĂ©e intĂšgre de base d'autres fonctionnalitĂ©s comme la sauvegarde, la rĂ©plication, la dĂ©duplication des donnĂ©es, la compression, l'optimisation du rĂ©seau, etc.

C'est quoi un cluster haute disponibilitĂ© ?

On a bien vu que finalement qu'elle soit dans vos locaux ou chez un prestataire de service, la machine physique reste le maillon faible du dispositif. Pour améliorer encore plus la disponibilité et la robustesse, on va dupliquer les machines physiques et si possible en les dispatchant dans des locaux et sites différents. Le tout étant géré comme un seul systÚme. La virtualisation du stockage prend alors toute son importance, pour éviter de se rendre dépendant d'un serveur physique de données.

C'est quoi le cloud computing ?

On appelle cloud computing le fait de confier à un tiers sur internet la gestion de services informatiques (applications, stockage, outils de gestion, 
) mais aussi le fait d'utiliser des services fournis par un prestataire via internet. Le cloud computing repose largement sur la virtualisation, on peut dire que le cloud computing est un environnement alors que la virtualisation est une technologique. En matiÚre de cloud computing, il en existe de différentes sortes :

  • Infrastructure as a service (IaaS) ou infrastructure en tant que service : L'IaaS offre une infrastructure informatique complĂšte (serveurs, stockage, rĂ©seau, 
) sur un rĂ©seau privĂ© (ressources en accĂšs limitĂ©), public (ressources en accĂšs libre) ou hybride (qui mĂ©lange les deux).
  • Platform as a service (PaaS) ou plate-forme en tant que service : Le PaaS c'est grosso modo la mĂȘme chose que l'IaaS sauf qu'en plus on bĂ©nĂ©ficie d'outils supplĂ©mentaires pour pouvoir dĂ©velopper des applications qu'on retrouvera sur le cloud et tous un tas de services supplĂ©mentaires, gestion de base de donnĂ©es, aide Ă  la dĂ©cision, etc.
  • Le Software as a service (SaaS) ou logiciel en tant que service : Le SaaS est une offre logicielle complĂšte qu'on retrouvera sur internet, c'est typiquement des offres comme Microsoft Office 365 ou Google Workspace, dans le monde opensource, on peut dire que certains prestataires recensĂ©s par les CHATONS se rapprochent d'une solution SaaS.

NdM: il est question ici de cloud computing sur un cloud public, une infrastructure gérée par un hébergeur tiers. Il est aussi possible de faire du cloud computing privé, interne, dans une grosse structure qui en a la capacité, ce qui revient à déléguer l'hébergement à un tiers (des collÚgues dans ce cas). Et on peut combiner les deux pour faire du cloud hybride. Le cloud computing implique aussi la création de ressources en libre-service, de la facturation à l'usage et de la mutualisation.

Les enjeux

Enjeu environnemental

L'adoption quasi généralisée de solutions autour de la virtualisation dans le monde professionnel a conduit à la disparition progressive des serveurs locaux d'entreprise au profit d'un développement effréné des datacenters de par le monde. Or un datacenter est constitué de machines bien physiques tournant 24h24 7j/7 avec tout un dispositif lui aussi bien physique pour assurer leur fonctionnement optimal, leur sécurisation et la robustesse aux pannes, il s'agit notamment de :

  • La climatisation et le traitement d’air pour maintenir des conditions satisfaisantes de tempĂ©rature et hygromĂ©trie avec toute un systĂšme de circulation et de refroidissement d'air
  • La distribution de l’électricitĂ© avec un dispositif de sĂ©curisation en cas de coupure d'alimentation, souvent basĂ© sur tout un ensemble d'onduleurs et appuyĂ© par groupes Ă©lectrogĂšnes
  • la protection physique de l'installation avec contrĂŽle d'accĂšs, vidĂ©osurveillance et autres systĂšmes anti intrusion

Le tout nĂ©cessite une consommation Ă©lectrique massive et une forte consommation en eau. Si l'on traduit cela en Ă©quivalent d'Ă©mission de gaz de serre (GES), d'aprĂšs une Ă©tude de l'ADEME les datacenters ont dĂ©jĂ  atteint le mĂȘme niveau d'Ă©mission que le transport aĂ©rien Ă  l'Ă©chelle mondiale.
Il se trouve que le destin des datacenters est maintenant Ă©galement Ă©troitement liĂ© Ă  celui de l'IA, mĂȘme si dans ce domaine on envisage plutĂŽt des datacenters dĂ©diĂ©s, or les besoins gĂ©nĂ©rĂ©s par l'IA dopent l'expansion globale des datacenters dans le monde. La demande de puissance de calcul de l'IA est exponentielle et double tous les 3,4 mois selon OpenAI. Selon une Ă©tude Gartner citĂ©e par le Monde Informatique, rien que les besoins liĂ©s Ă  l'IA feront exploser la demande Ă©nergĂ©tique des datacenters au point que les fournisseurs d'Ă©nergie ne pourront y rĂ©pondre dĂšs 2027 !

Dans ce contexte il n'est pas Ă©tonnant donc que les grands acteurs du secteur poussent au dĂ©veloppement des centrales nuclĂ©aires qui leur permettra par la mĂȘme occasion de verdir leur image. Mais ces acteurs ne sont pas Ă  une contradiction prĂšs, on peut s'Ă©tonner du dĂ©veloppement dans certaines rĂ©gions qui de prime abord ne se prĂȘtent pas particuliĂšrement Ă  leur installation contrairement aux pays nordiques. Le projet d'installation de Meta dans une rĂ©gion aride d'Espagne oĂč chaque goutte d'eau compte, en est une triste illustration. Les tempĂ©ratures rĂ©gionales Ă©levĂ©es dĂ©cupleront ses besoins en Ă©lectricitĂ© et en eau pour les circuits de refroidissement alors que la rĂ©gion souffre de sĂ©cheresse chronique. On peut dĂ©plorer que tout cela ne pourrait se faire sans le soutien des gouvernements et des Ă©lus locaux qui ne trouvent rien Ă  redire.

Enjeu de résilience

Le marchĂ© actuel est dominĂ© par trois acteurs qui reprĂ©sentent Ă  eux trois plus de 60% du marchĂ© mondial il s'agit dans l'ordre d'AWS (Amazon), d'Azure (Microsoft) et de Google Cloud Platform, on parle d'eux comme des hyperscalers car ils fournissent des services Ă  l'Ă©chelle mondiale Ă  grande Ă©chelle. Cette hyperconcentration des acteurs et des solutions techniques fragilise l'Ă©conomie mondiale en la rendant davantage sensible et moins rĂ©siliente aux pannes, la dĂ©faillance d'un simple outil de sĂ©curitĂ© a ainsi entraĂźnĂ© en cascade une panne informatique mondiale en juillet dernier avec des consĂ©quences graves comme l'arrĂȘt partiel du contrĂŽle aĂ©rien, de centres d'appels d'urgence ou de services hospitaliers. Plus modestement l'incendie subi par OVH en 2021 a impactĂ© des milliers d'entreprise et services publics, toutes les donnĂ©es contenues sur les serveurs sont perdues, puisqu'OVH a commis l'erreur de stocker au mĂȘme endroit les donnĂ©es et les sauvegardes. NdM: historique de pannes GCP, AWS ou Azure
Cette hyperconcentration fait planer également des risques en termes de cybersécurité, la corruption d'un élément du systÚme et sa prise de contrÎle par un hacker aura vite des conséquences majeures.

Enjeu de souveraineté

Il faut savoir que les donnĂ©es gĂ©rĂ©es par un datacenter sont soumises Ă  la rĂ©glementation propre au pays oĂč il est installĂ©. Les autoritĂ©s aux États-Unis, au nom du Patriot Act peuvent donc ainsi accĂ©der aux donnĂ©es stockĂ©es sur leur territoire. Les datacenters souverains sont donc un enjeu majeur pour certains pays pour garantir que les donnĂ©es seront protĂ©gĂ©es par les lois nationales, sans ingĂ©rence Ă©trangĂšre possible.

En France notamment, 71% des entreprises se reposent sur des solutions américaines dont des acteurs étatiques. Une affaire illustre à elle seule cet état de fait, la solution Azure de Microsoft a été ainsi choisi pour héberger l'ensemble des données de santé de 4 établissements hospitaliers (et non de l'ensemble des Français) à des fins de recherche dans un entrepÎt de données de santé dénommé EMC2. Sauf qu'en l'espÚce Microsoft a répondu à un appel d'offre en bonne et due forme, que la CNIL a donné son autorisation et que les différents recours à ce stade ont tous échoué. Néanmoins voici ci-dessous texto la conclusion du rapport de la CNIL en 2023 :

(début de citation)

  • qu’aucun prestataire potentiel ne propose d’offres d’hĂ©bergement rĂ©pondant aux exigences techniques et fonctionnelles du GIP PDS (Note de l'auteur : groupement d’intĂ©rĂȘt public « Plateforme de donnĂ©es de santĂ©", appelĂ© aussi Health Data Hub) pour la mise en Ɠuvre du projet EMC2 dans un dĂ©lai compatible avec les impĂ©ratifs ce dernier ;
  • que le dĂ©veloppement d’un dĂ©monstrateur " cloud de confiance ", respectant les conditions de la circulaire prĂ©citĂ©e et permettant Ă  terme d’hĂ©berger des projets de cette nature, et notamment la plateforme du GIP PDS, devrait se poursuivre sur les prochaines annĂ©es ;
  • que la construction d’une plateforme d’hĂ©bergement spĂ©cifique pour le projet EMC2 pourrait retarder la migration de la solution d’hĂ©bergement du GIP PDS pour l’ensemble de ses missions ;
  • qu’en attendant cette migration, le projet EMC2 soit menĂ© sur la solution technique actuelle du GIP PDS.

À la lumiĂšre de ces conclusions, la CNIL dĂ©plore qu’aucun prestataire susceptible de rĂ©pondre actuellement aux besoins exprimĂ©s par le GIP PDS ne protĂšge les donnĂ©es contre l’application de lois extraterritoriales de pays tiers.
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, elle regrette que la stratĂ©gie mise en place pour favoriser l’accĂšs des chercheurs aux donnĂ©es de santĂ© n’ait pas fourni l’occasion de stimuler une offre europĂ©enne Ă  mĂȘme de rĂ©pondre Ă  ce besoin. Le choix initial du GIP PDS, dĂšs sa fondation, de recourir au cloud a conduit Ă  privilĂ©gier des offres d’acteurs Ă©tasuniens dont il apparaĂźt dĂ©sormais difficile de se dĂ©tacher Ă  court terme malgrĂ© l’émergence progressive de fournisseurs souverains. Le projet EMC2 aurait pu ĂȘtre retenu par le GIP PDS pour prĂ©figurer la solution souveraine vers laquelle il doit migrer.

(fin de citation)

À la lumiĂšre de cette conclusion, on peut comprendre que la CNIL s'est sentie contrainte et forcĂ©e de rĂ©pondre favorablement pour ne pas faire capoter ce projet en espĂ©rant que cette solution ne soit que transitoire et qu'elle pourra basculer sur une solution souveraine dans quelques annĂ©es.
Autre affaire d'actualité, le contrat entre EDF et AWS pour le stockage de certaines informations sensibles de maintenance du parc nucléaire français, le Canard enchaßné vient de révéler récemment que le contrat battait de l'aile car Amazon refuse d'inscrire noir sur blanc dans le contrat que les données d'EDF seront stockées en France (autre article).
Aussi la France cherche Ă  dĂ©velopper son "cloud souverain" pour ne plus ĂȘtre dĂ©pendant des gĂ©ants amĂ©ricains mais peine Ă  avancer sur le sujet faute de barriĂšres rĂ©glementaires et juridiques, de rĂ©ticences des Ă©lus et des populations sur les territoires pouvant accueillir des datacenters et d'une certaine frilositĂ© des banques et acteurs technologiques.

En guise de réponse aux enjeux

RĂ©ponse Ă  l'enjeu environnemental

Pour ne pas courir à la catastrophe annoncée, la mise en place de technologies plus efficaces et économes en énergie est un enjeu majeur, parmi les axes d'innovation on peut citer:

  • l'utilisation d'Ă©nergie renouvelable
  • le refroidissement des datacenters basĂ© sur des technologies peu gourmandes en eau,
  • la rĂ©utilisation de l'Ă©nergie dissipĂ©e par les datacenters.

Réponse à l'enjeu de résilience

Des normes et des certifications se sont mises en place qu'elles soient internationales, européennes ou nationales. On peut citer :

  • TIA 942 qui couvre diffĂ©rents domaines comme la disponibilitĂ©, la sĂ©curitĂ©, l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, le refroidissement, la redondance et la gestion de l'espace;
  • ANSI/BICSI-002 qui dĂ©finit des standards de conception et de pose des systĂšmes de cĂąblage, d'Ă©lectricitĂ©, dissipation de chaleur, refroidissement, etc.
  • ISO 27001 qui couvre la gestion de la sĂ©curitĂ© de la donnĂ©e;
  • ISO 22237 qui couvre l'installation et les infrastructures des datacenters;
  • le rĂ©fĂ©rentiel de sĂ©curisation des services cloud SecNumCloud Ă©laborĂ© par l’ANSSI;
  • la certification d'Uptime Institute avec sa classification du niveau de sĂ©curitĂ© des datacenters de Tier I Ă  Tier IV.

En France, France Datacenter est une organisation professionnelle qui fédÚre les entreprises qui conçoivent, construisent et exploitent les datacenters. Elle publie également des guides à destination de ses adhérents qui font référence, on peut citer notamment "le livre blanc sur la sécurité incendie" ou "l'humain et la sécurité du datacenter".

D'un point de vue réglementaire, on peut citer :

  • le rĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es RGPD;
  • La directive europĂ©enne relative Ă  DEE l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique DEE;
  • La directive europĂ©enne relative Ă  la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux et de l’information, dite NIS 2 pour Network and Information System Security.

Le respect de ces normes, certification et a fortiori de la rĂ©glementation sont une garantie que les datacenters sont construits suivant les rĂšgles de l'art avec le niveau de qualitĂ©, de sĂ©curitĂ© et de fiabilitĂ© attendu. A ce propos pour en revenir Ă  l'incident OVH, les procĂ©dures judiciaires qui en ont dĂ©coulĂ© et qui ont conduit Ă  la condamnation d'OVH ont mis en Ă©vidence que la sociĂ©tĂ© qui se targuait d'ĂȘtre certifiĂ© ISO 27001 n'a pas respectĂ© la norme pour ne pas avoir prĂ©vu une copie de sauvegarde sur un site distant.

Réponse à l'enjeu de souveraineté

Le respect du RGPD et de la certification SecNumCloud sont une premiĂšre rĂ©ponse Ă  la menace des lois extraterritoriales sur la confidentialitĂ© des donnĂ©es, en parallĂšle le premier ministre de l'Ă©poque a diffusĂ© en 2021 une circulaire relative Ă  la doctrine d'utilisation de l'informatique en nuage par l'État qui a Ă©tĂ© actualisĂ© en 2023. Cette derniĂšre "exige (
) en cas de recours Ă  une offre commerciale d'informatique en nuage, l'hĂ©bergement des donnĂ©es d'une sensibilitĂ© particuliĂšre par des solutions disposant de la qualification SecNumCloud (
) et immunisĂ©es contre toute rĂ©glementation extracommunautaire".
Il faut par ailleurs créer l'environnement pour que des acteurs locaux puissent se développer et former une alternative crédible aux hyperscalers. L'émergence d'acteurs alternatifs de proximité est donc un enjeu que le marché seul ne suffit pas à faire percer, il faut une volonté politique, une stratégie et une vision à long terme, des financements, une adaptation de la réglementation à l'échelle européenne et nationale.
À ce sujet le prĂ©cĂ©dent gouvernement avait concoctĂ© une loi de simplification de la vie Ă©conomique destinĂ©e Ă  faciliter l'installation de datacenters en France en les qualifiant de projets d'intĂ©rĂȘt national majeur (PINM) pour qu'ils puissent bĂ©nĂ©ficier de mesures dĂ©rogatoires, de procĂ©dures accĂ©lĂ©rĂ©es tout en contournant le pouvoir des Ă©lus locaux puisque ça sera l’État qui signera les permis de construire. Avec cette loi la mĂ©tropole de Rennes n'aurait sans doute pas pu refuser l'implantation d'un datacenter de Microsoft s'il avait Ă©tĂ© jugĂ© d'intĂ©rĂȘt national. Aujourd'hui ce projet de loi continue son bonhomme de chemin lĂ©gislatif malgrĂ© l'instabilitĂ© politique actuelle.
Cet objectif de dĂ©veloppement d'une offre de proximitĂ© n'est pas forcĂ©ment compatible des objectifs environnementaux et de dĂ©veloppement durable que la France s'est imposĂ©e, mais il faut voir ça comme une opportunitĂ© pour innover et ne plus ĂȘtre Ă  la traĂźne des États-Unis dans ces domaines technologiques.

En guise de conclusion

D'une simple prĂ©sentation technique autour de la virtualisation, on en arrive en tirant la pelote Ă  des considĂ©rations Ă  fort enjeu sur la gestion et la confidentialitĂ© des donnĂ©es que bien des utilisateurs de cloud n'imaginent pas, ni mĂȘme ne considĂšrent Ă  sa juste importance. Pourtant il suffirait qu'ils en prennent conscience pour orienter leur choix vers des solutions respectueuses qui peinent encore aujourd'hui Ă  Ă©merger malgrĂ© les vƓux pieux de l’État qui n'est pas toujours exemplaire dans le domaine.

Pour aller plus loin

Quelques pages de vulgarisation

Une sélection de sites sur les enjeux et le futur autour de la virtualisation et les datacenters

Sites divers

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L’exploration et le calcul de l’espace : l’horlogĂšre, l’astronome et l’astrophysicienne

31 décembre 2024 à 09:14

En octobre 2024, on Ă©tait allĂ© Ă  la conquĂȘte de l’espace, cette fois-ci, on va se concentrer sur l’exploration de l’espace vu de la Terre. Pour cela, on se penchera sur la vie et les travaux de trois femmes : Nicole-Reine Lepaute qui, au siĂšcle des LumiĂšres, a calculĂ© la date du retour de la comĂšte de Halley, Janine Connes qui prendra la direction du premier centre de calcul en France et Françoise Combes qui vient d’ĂȘtre Ă©lue prĂ©sidente de l’AcadĂ©mie des sciences. C’est aussi l’occasion de voir l’évolution des outils utilisĂ©s en astronomie.

Phases de l’éclipse du soleil du 1er avril 1764
Illustration des douze phases principales selon les calculs de Nicole-Reine Lepaute

Sommaire

Préambule

Les deux dĂ©pĂȘches consacrĂ©es Ă  la conquĂȘte de l’espace dans le cadre de la journĂ©e Ada Lovelace Ă©taient trĂšs amĂ©ricano-centrĂ©es, et il manquait l’aspect Ă©tude et dĂ©couverte de l’espace qui en prĂ©cĂšde la conquĂȘte. Sans cette connaissance, il n’aurait pas Ă©tĂ© possible d’envoyer des satellites artificiels, d’aller sur la Lune, sur Mars ou encore de crĂ©er des stations spatiales, voire, de concevoir les tĂ©lescopes Hubble et James Webb. D’oĂč cette dĂ©pĂȘche, et le choix de ces trois femmes pour contrebalancer un peu leur amĂ©ricano-centrisme.

Le choix a Ă©tĂ© guidĂ© d’une part en tenant compte des informations dont je pouvais disposer, d’autre part de l’actualitĂ© : Janine Connes vient de mourir Ă  l’ñge de 98 ans et c’est une façon de lui rendre hommage, Françoise Combes vient d’ĂȘtre Ă©lue par ses pairs Ă  la prĂ©sidence de l’AcadĂ©mie des sciences.

Nicole-Reine Lepaute, l’horlogùre

La vie de Nicole-Reine Lepaute nous est essentiellement connue grĂące Ă  l’EncyclopĂ©die des dames de JĂ©rĂŽme Lalande. De fait les biographies que l’on peut trouver sur elle citent les mĂȘmes passages en Ă©lucubrant souvent sur les relations qu’elle aurait pu avoir avec l’astronome. Mais comme LinuxFr.org n’est ni un site « people Â» ni un site de rencontre et que l’autrice de l’article n’aime gĂ©nĂ©ralement pas faire comme tout le monde, on vous renverra en fin de dĂ©pĂȘche sur ces biographies.

Nicole-Reine Lepaute en quelques dates (et hauts faits)

Nicole-Reine Étable naĂźt le 5 janvier 1723 Ă  Paris. Elle n’est pas elle-mĂȘme horlogĂšre, mais elle Ă©pouse l’horloger Jean AndrĂ© Lepaute en 1749. Il deviendra le fournisseur officiel de la cour de Louis XV en 1750. Jean AndrĂ© Lepaute Ă©tait rĂ©putĂ© comme l’un des meilleurs horlogers de son temps. Quand il Ă©crira son TraitĂ© d'horlogerie, contenant tout ce qui est nĂ©cessaire pour bien connoĂźtre et pour rĂ©gler les pendules et les montres, c’est Nicole-Reine qui calculera la « longueur que doit avoir un Pendule simple pour faire en une heure un nombre de vibrations quelconque, depuis 1 jusqu’à 18000 Â» (table VI, pages 365 et suivantes du traitĂ©). Et on le sait parce qu’elle en est crĂ©ditĂ©e.

Le couple fait la connaissance de l’astronome JĂ©rĂŽme Lalande en 1754. Elle commencera peu aprĂšs Ă  travailler avec lui. En 1757, elle calculera les dates du retour de la comĂšte de Halley avec Lalande et Clairaut. Quand, en 1759, Lalande est chargĂ© des Ă©phĂ©mĂ©rides annuelles de l’AcadĂ©mie royale des sciences : La Connaissance des temps1, elle fera partie de l’équipe qui travaille sur les tables et Ă©phĂ©mĂ©rides astronomiques.

En 1761, elle entre Ă  l’AcadĂ©mie royale des sciences et belles lettres de BĂ©ziers. C’est, probablement, la premiĂšre fois qu’une femme entre dans une acadĂ©mie pour ses travaux scientifiques. Elle offre aux acadĂ©miciens les tables astronomiques pour BĂ©ziers qu’elle avait compilĂ©es Ă  leur intention. Malheureusement ses travaux sont perdus.

En 1764, une Ă©clipse est prĂ©vue, pour Ă©viter une Ă©ventuelle panique, le clergĂ© est invitĂ© Ă  informer le peuple du caractĂšre inoffensif de ce phĂ©nomĂšne cĂ©leste. Nicole-Reine Lepaute calculera les phases de l’éclipse et en dressera une carte. Elle fera publier deux documents :

Elle meurt, aveugle, le 6 dĂ©cembre 1783, elle aura passĂ© les trois derniĂšres annĂ©es de sa vie Ă  s’occuper de son mari loin des mathĂ©matiques. Son acte de dĂ©cĂšs figure sur le site archive.org.

Elle ne reste pas complĂštement oubliĂ©e. Ainsi, quand une nouvelle Ă©dition de la Bibliographie ancienne et moderne ou (en nettement plus long) Histoire, par ordre alphabĂ©tique, de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes qui se sont distinguĂ©s, par leurs Ă©crits, leurs actions, leurs talens, leurs vertus ou leurs crimes paraĂźt en 1820, elle a sa notice relevĂ©e ici par le Journal des dames et de la mode. SignĂ©e d’un certain M. Weiss, elle porte cette mention :

Mme Lepaute, douĂ©e de tous les avantages extĂ©rieurs, portoit dans la sociĂ©tĂ© cette politesse et cette fleur d’esprit, que semblent exclure les Ă©tudes profondes


Le numĂ©ro du 15 fĂ©vrier 1898 du bi-mensuel La Femme (page 28) dresse un portrait de Nicole-Reine Lepaute en ajoutant :

Telle fut la vie pure et simple de celle que Clairaut appelait « la savante calculatrice Â». Plus grande lorsqu’elle partageait l’internement de son mari dans une maison de santĂ© que lorsqu’elle compulsait les tables astronomiques.

Et en concluant plus gĂ©nĂ©ralement :

« L’examen attentif des faits, des biographies. l’étude de la vĂ©ritĂ© historique devraient rassurer les esprits chagrins. La famille n’est pas en pĂ©ril parce que les filles s’adonnent aux mĂȘmes Ă©tudes que les garçons et osent aspirer Ă  des carriĂšres libĂ©rales et scientifiques. Â» Le revenu qu’une jeune fille peut se procurer courageusement, dignement par son travail, Ă  l’aide des diplĂŽmes qu’elle a remportĂ©s dans les concours par son Ă©nergie, sont un appoint pour couvrir les dĂ©penses d’un mĂ©nage futur et assurer l’éducation libĂ©rale des enfants Ă  venir, qui facilite l’établissement des jeunes Ă©poux. Un diplĂŽme, c’est une dot dont la fiancĂ©e qui l’apporte dans une corbeille de mariage peut ĂȘtre justement fiĂšre, et, loin d’ĂȘtre un obstacle Ă  fonder une famille, c’est une valeur qui favorise le mariage.

Les outils des astronomes au XVIIIe siĂšcle

Il n’est pas possible de savoir ce que Nicole-Reine Lepaute utilisait pour ses calculs. Il est en revanche envisageable de dresser une liste des outils dont les astronomes disposaient pour explorer l’espace et calculer les mouvements des astres.

Pour observer et cataloguer les astres, les astronomes du 18e siĂšcle disposaient des lunettes d’astronomie. La paternitĂ© de leur invention est souvent attribuĂ©e Ă  GalilĂ©e qui a construit sa premiĂšre lunette en 1609. On trouve une premiĂšre description de ce type d’instrument dĂ©jĂ  en 1538 dans l’Homocentrica (texte-image en latin) de JĂ©rĂŽme Fracastor2. En 1608, l’opticien hollandais Hans Lippershey dĂ©pose un brevet pour des lunettes astronomiques qui lui sera refusĂ©, car :

il Ă©tait notoire que dĂ©jĂ  diffĂ©rentes personnes avaient eu connaissance de l’invention. L’optique par Fulgence Marion (texte-image) (source Gallica BnF).

On doit l’invention du tĂ©lescope Ă  Isaac Newton en 1668. Son idĂ©e Ă©tait d’ajouter un miroir : il fallait pour augmenter la puissance des lunettes astronomiques (et autres longues-vues et jumelles d’ailleurs) augmenter l’épaisseur de la lentille en perdant en prĂ©cision. L’ajout d’un miroir concave donne une meilleure qualitĂ© d’image et permet d’augmenter la taille des tĂ©lescopes. Est-ce que Lalande ou Nicole-Reine Lepaute pouvaient disposer d’un tĂ©lescope ? Dans l’EncyclopĂ©die des dames, Lalande mentionne un « un tĂ©lescope de trente deux pouces qui coĂ»te environ dix Louis Â» qui suffit pour « voir ce qu’il y a de plus singulier dans le ciel Â».

Concernant les outils de calcul : il ne fait aucun doute qu’elle a pu et dĂ» utiliser les diffĂ©rentes tables existantes. À son Ă©poque, on utilisait divers abaques pour compter, par exemple un systĂšme de jetons, utilisĂ© notamment dans le commerce. Il est possible qu’elle ait eu connaissance, en femme cultivĂ©e, de la Pascaline, voire, de la machine Ă  calculer de Leibniz. Mais il est peu probable qu’elle les ait utilisĂ©es, notamment parce que ces machines ont Ă©tĂ© peu diffusĂ©es. Elle a pu, en revanche, utiliser les bĂątons de Napier (francisĂ© en Neper). Et elle utilisait certainement la bonne vieille mĂ©thode du papier et du crayon ou plutĂŽt de la plume, ou « calcul indien Â» qui est celle que l’on apprend Ă  l’école actuellement. Cette mĂ©thode est arrivĂ©e en Europe au XIIe siĂšcle et a Ă©tĂ© adoptĂ©e par le monde scientifique assez rapidement mais pas dans les classes les moins instruites de la population.

Nicole-Reine Lepaute aurait pu aussi utiliser une rĂšgle Ă  calcul, les premiĂšres ont Ă©tĂ© inventĂ©es au XVIIe siĂšcle, mais elles n’ont vraiment commencĂ© Ă  s’implanter en France qu’au XIXe siĂšcle.

Janine Connes, l’astronome

Aussi paradoxal que cela puisse ĂȘtre, il y a encore moins d’élĂ©ments biographiques concernant Janine Connes que pour Nicole-Reine Lepaute. Son obituaire ne comporte aucun Ă©lĂ©ment informatif autre que le strict minimum (nom et date). En revanche, on a la liste de ses publications et on peut mĂȘme accĂ©der Ă  certaines.

De la spectroscopie infrarouge Ă  transformĂ©e de Fourier au centre de calcul d’Orsay

Janine Connes naĂźt en 1926. Elle Ă©pouse l’astronome Pierre Connes avec qui elle mĂšnera diverses recherches. Elle meurt le 28 novembre 2024 Ă  Orsay, presque centenaire (98 ans).

En 1954, son professeur, le physicien Pierre Jacquinot lui suggĂšre un sujet de thĂšse :

Il s’agissait de faire des TransformĂ©es de Fourier (TF) de 1 million de points.
Pierre Jacquinot faisait partie de mon jury cette annĂ©e-lĂ , et Ă  l’issue du concours il m’avait proposĂ© de faire une thĂšse dans son Laboratoire AimĂ© Cotton (LAC) alors spĂ©cialisĂ© en spectroscopie atomique et dĂ©veloppements instrumentaux. Le sujet proposĂ© Ă©tait la spectroscopie par transformation de Fourier qui thĂ©oriquement devait battre en rĂ©solution et en Ă©tendue spectrale tous les records des rĂ©seaux et des interfĂ©romĂštres de Fabry-Perot. (Janine Connes, in De l’IBM 360/75 au superordinateur Jean Zay, chapitre 1).

La spectroscopie infrarouge Ă  transformĂ©e de Fourier (IRTF ou FTIR en anglais) sur laquelle Janine Connes a basĂ© sa thĂšse est une mĂ©thode d’analyse basĂ©e sur les ondes infrarouges :

Ces ondes vont de 12 800 cm-1 Ă  10 cm-1 et sont divisĂ©es en trois groupes: le proche infrarouge, le moyen infrarouge et l’infrarouge lointain. La FTIR utilise quant Ă  elle le moyen infrarouge qui s’étend de 4 000 cm-1 Ă  400 cm-1 (2,5 Â”m Ă  25 Â”m).
Quand une onde infrarouge est envoyĂ©e sur une molĂ©cule, cette derniĂšre absorbe une partie de l’onde qui correspond aux liaisons prĂ©sentes dans la molĂ©cule. L’absorption du rayonnement infrarouge ne peut avoir lieu que si la longueur d’onde correspond Ă  l’énergie associĂ©e Ă  un mode particulier de vibrations de la molĂ©cule. (Spectroscopie infrarouge Ă  transformĂ©e de Fourier (FTIR), A. Bonneau, Association des ArchĂ©ologues du QuĂ©bec).

Comme on peut le voir, c’est une technique utilisĂ©e dans des domaines trĂšs diffĂ©rents, incluant donc l’astronomie. Sa thĂšse en Ă©tablira les principes en astronomie. Actuellement la :

mĂ©thode de Fourier conserve toutefois quelques niches spĂ©cifiques, comme dans le domaine de l’infrarouge lointain spatial ou pour la spectroscopie intĂ©grale de grands champs. La spectroscopie de Fourier en astronomie : de ses origines Ă  nos jours, Jean-Pierre Maillard, 21 dĂ©cembre 2017 (Observatoire de Paris).

La page qui lui est consacrĂ©e (en) sur le site CWP (Century Women to Physics) de l’UCLA (UniversitĂ© de Californie Ă  Los Angeles) indique que sa thĂšse, ainsi que ses publications suivantes, ont Ă©tĂ© d’une importance majeure et a posĂ© les bases de ce qui allait devenir un nouveau et important domaine de recherche qui rend les transformĂ©es de Fourier rapides et relativement courantes :

Janine Connes's analysis of the technique of Fourier Transform Infrared Spectroscopy was of major significance and laid the foundations of what was to grow into a significant new field. Her thesis work and subsequent publications gave in-depth theoretical analysis of numerous practical details necessary for this experimental technique to work. All the more remarkable is that her work predates the age of digital computers, which now make fast Fourier Transforms relatively routine. Mary R. Masson

En 1960, elle Ă©crit avec le physicien H. P. Gush une Étude du ciel nocturne dans le proche infra-rouge dans lequel les deux auteurs remercient notamment le ComitĂ© EuropĂ©en de Calcul Scientifique pour ses attributions d’heures de calcul Ă  l’ordinateur 704 I.B.M.

En 1961, elle publie une sĂ©rie de quatre articles, seule ou avec d’autres chercheurs : Études spectroscopiques utilisant les transformations de Fourier. Pour le professeur Ian McLean, fondateur du laboratoire infrarouge de l’UCLA, ce sont des « travaux fondamentaux d’une importance extrĂȘme pour le domaine Â». Le travail de Janine et de Pierre Conne sur les transformations de Fourier aura notamment permis Ă  Lewis Kaplan de dĂ©terminer, en 1966, la composition de l’atmosphĂšre de Mars (en).

ParallĂšlement Ă  cela, elle enseigne Ă  la facultĂ© de Sciences de Caen. En 1963, elle sera invitĂ©e avec Pierre Connes Ă  rejoindre le Jet Propulsion Laboratory de la NASA Ă  Pasadena. De retour en France, elle commencera par intĂ©grer le laboratoire de Meudon au poste de directrice adjointe avant de se voir confier en 1969 la crĂ©ation et la direction du Centre Inter-RĂ©gional de Calcul Électronique (CIRCÉ) Ă  Orsay.

En 1970, l’astronome Ruper Wildt la propose, avec son mari, Pierre Connes, et le physicien Robert Benjamin Leighton pour le prix Nobel de physique pour « leur dĂ©veloppement de la mĂ©thode de spectroscopie infrarouge Ă  transformĂ©e de Fourier Â». Le prix sera attribuĂ©, finalement, Ă  Louis NĂ©el.

En 2022, elle Ă©crit avec la participation de Françoise Perriquet : De l’IBM 360/75 au superordinateur Jean Zay 50 ans d’informatique au centre de calcul du CNRS d’Orsay.

Les ordinateurs de ses débuts et le centre Jean Zay

Ce sont l’IBM 704 et l’IBM 360/75 dont on va voir quelques caractĂ©ristiques techniques.

L’IBM 704 Ă©tait la plus grande machine du monde. Il avait fallu deux avions pour la transporter des États-Unis Ă  Orly. Son arrivĂ©e en France avait fait l’objet d’une Ă©mission de la Radio TĂ©lĂ©vision française (RTF). Le prĂ©sentateur interrogeait la personne chargĂ©e de rĂ©ceptionner l’ordinateur au titre de l’Institut europĂ©en de calculs scientifiques, une fondation IBM, destinĂ©e Ă  offrir aux scientifiques europĂ©ens (pas seulement français) la possibilitĂ© de procĂ©der Ă  des calculs, jusque-lĂ  peu envisageables.

Les mentions en italiques sont des citations tirĂ©es de l’émission.

L’IBM 704 pesait 21 tonnes. Celui reçu Ă  Orly Ă©tait composĂ© de « 25 unitĂ©s diffĂ©rentes constituants chacun autant de petits meubles de dimension normale Â». Ne sachant pas ce qu’est un meuble aux « dimensions normales Â», on peut se donner une idĂ©e de la taille des Ă©lĂ©ments en se rĂ©fĂ©rant aux photos : environ la profondeur et la largeur de, disons, une armoire normande, mais en moins haut, quelque chose entre 1,10 m et 1,60 m selon les Ă©lĂ©ments.

Il fonctionnait avec des bandes magnĂ©tiques et pouvait :

  • en physique, s’occuper du dĂ©pouillement de donnĂ©es de mesure,
  • faciliter l’exploitation de l’énergie atomique Ă  des fins pacifiques,
  • faire des calculs en chimie,
  • faire des calculs dans tous les domaines de l’industrie et de la science.

Dans l’émission de radio, le prĂ©sentateur demandait Ă  la fin un exemple de traitement que pouvait faire l’IBM :

Neper a passĂ© plus de trente ans de sa vie Ă  Ă©tablir les tables de logarithmes et l’ordinateur 704 pourrait exĂ©cuter le mĂȘme travail en le transcrivant sur des bandes magnĂ©tiques en dix-sept secondes Ă  peu prĂšs.

Sorti en 1954, c’est le premier ordinateur commercialisĂ© Ă  utiliser des commandes arithmĂ©tiques en virgule flottante entiĂšrement automatiques et ce grĂące Ă  John Backus qui avait insistĂ© pour que ce soit configurĂ© au niveau du matĂ©riel.

L’IBM 360/75 qui Ă©quipait CIRCÉ faisait partie d’une gamme d’ordinateurs interopĂ©rables et polyvalents IBM 360 dont le premier est sorti en 1966 (la numĂ©rotation des sĂ©ries d’ordinateurs chez IBM est Ă©tonnante). Les IBM 360 seront commercialisĂ©s jusqu’en 1978. Ce sont les premiers Ă  avoir utilisĂ© le systĂšme Solid Logic Technology (SLT). L’IBM 360/30 Ă©tait le plus lent de la sĂ©rie ; il pouvait exĂ©cuter jusqu’à 34 500 instructions par seconde avec une mĂ©moire allant de 8 Ă  64 ko. Le 360/75 est l’un des derniers de la sĂ©rie.

Ces ordinateurs Ă©taient Ă©videmment programmĂ©s en FORTRAN. D’ailleurs, le premier compilateur FORTRAN a Ă©tĂ© Ă©crit pour l’IBM 704.

Le centre Jean Zay, que l’on peut considĂ©rer comme l’un des successeurs de CIRCÉ a Ă©tĂ© inaugurĂ© en janvier 2020. C’est l’un des plus puissants centres de calcul d’Europe. Sa puissance est de 125,9 PĂ©taflop/s. Il a coĂ»tĂ© 40 M€, coĂ»te en Ă©lectricitĂ© 3 Ă  4 M€ par an et il requiert 93 tonnes d’équipement rĂ©parti sur 320 m2 (source MinistĂšre de l’enseignement et de la recherche). Il tourne sous Linux Ă©videmment, comme tous les supers calculateurs de sa gĂ©nĂ©ration.

Françoise Combes, l’astrophysicienne

Quelle diffĂ©rence y a-t-il entre les mĂ©tiers d’astronome et d’astrophysicien ? À cette question, wikidifference propose :

La diffĂ©rence entre astronome et astrophysicien est que « astronome Â» est celui ou celle qui s’occupe d’astronomie tandis que « astrophysicien Â» est [un ou une] scientifique qui Ă©tudie l’astrophysique, l’étude de l’espace et des propriĂ©tĂ©s des objets de l’univers.

Pas trĂšs convaincant, ni explicite. Les astronomes observent et cataloguent l’espace sur la base d’observations quand, en astrophysique, on se base sur les lois de la physique pour observer l’univers. En fait, Ă  l’heure actuelle, les personnes qui, au dĂ©part, Ă©taient astronomes sont maintenant des astrophysiciennes : la connaissance a Ă©voluĂ©, les mĂ©thodes de recherche aussi ainsi que les outils. Mais, Ă©videmment, les astronomes sont, ont Ă©tĂ© des scientifiques, souvent diplĂŽmĂ©s en physique.

De la physique galactique Ă  l’AcadĂ©mie des sciences

Françoise Combes naĂźt le 12 aoĂ»t 1952. En 1975, elle rĂ©ussit l’agrĂ©gation de physique ce qui l’amĂšnera Ă  enseigner Ă  l’École normale supĂ©rieure (ENS) dont elle est issue. Elle soutient sa thĂšse d’État Ă  Paris VII en 1980, sujet de la thĂšse : les dynamiques et les structures des galaxies. En 1985, elle devient sous-directrice du laboratoire de physique Ă  l’ENS (Ulm). Et c’est en 1989 qu’elle devient astronome Ă  l’Observatoire de Paris. Elle est, depuis 2014, titulaire de la chaire Galaxies et cosmologie au CollĂšge de France.

Pendant cette pĂ©riode, 1970 -1980, qui voit la naissance des premiĂšres simulations numĂ©riques des galaxies, elle a l’idĂ©e de les faire en trois dimensions au lieu des deux dimensions habituelles. Elle ainsi pu rĂ©soudre :

un mystĂšre jusqu’alors inexpliqué : la formation d’un bulbe (sorte de renflement) dans les galaxies spirales. La clĂ© de l’énigme est la barre centrale, sorte de forme allongĂ©e centrale oĂč toutes les Ă©toiles se rassemblent. « Cette barre soulĂšve les Ă©toiles dans la direction perpendiculaire au plan, explique-t-elle. De ce fait, les Ă©toiles ne restent pas confinĂ©es dans un disque trĂšs mince mais prennent de l’altitude, ce qui forme un bulbe. Â» Ses simulations ont aussi montrĂ© comment la mĂȘme barre prĂ©cipite le gaz vers le centre, ce qui a pour effet d’alimenter le trou noir central. MĂ©daille d’or, site CNRS.

Elle a Ă©tĂ© admise Ă  l’AcadĂ©mie des sciences3 en 2004, une acadĂ©mie dont elle assure la vice-prĂ©sidence pour le mandat 2023-2024 et qui l’élit Ă  la prĂ©sidence pour le mandat 2025-2026. Une Ă©lection qui devrait normalement ĂȘtre ratifiĂ©e par dĂ©cret par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Ce sera la deuxiĂšme femme Ă  la tĂȘte de cette vĂ©nĂ©rable institution (elle a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1666) oĂč elle succĂšde Ă  Alain Fischer et trente ans aprĂšs la biochimiste Marianne Grunberg-Manago

Des prix prestigieux et des publications

Françoise Combes a engrangĂ© les prix et les distinctions au cours de sa carriĂšre Ă  commencer par le prix de Physique IBM qu’elle obtient en 1986 et le prix Petit d'Ormoy de l’AcadĂ©mie des Sciences en 1993. En 2001, le CNRS lui dĂ©cerne une mĂ©daille d’argent.

En 2009, elle obtient le prix Tycho Brahe de la SociĂ©tĂ© europĂ©enne d’astronomie (EAS) dont c’est la deuxiĂšme Ă©dition pour ses

travaux fondamentaux dans le domaine de la dynamique des galaxies, sur le milieu interstellaire dans les systĂšmes extragalactiques, sur les lignes d’absorption molĂ©culaire dans le milieu intergalactique et sur la matiĂšre noire dans l’Univers. Â» CommuniquĂ© de presse (en anglais) de l’EAS (pdf).

En 2017 la SociĂ©tĂ© Astronomique de France (SAF) lui dĂ©cerne son prix Jules-Janssen. En 2020, le CNRS lui dĂ©cerne une mĂ©daille d’or. L’annĂ©e suivante, elle obtient le prix international pour les femmes de sciences L’OrĂ©al-Unesco (en).

Elle est autrice ou co-autrice de plusieurs livres dont les plus rĂ©cents :

  • Le Big bang, PUF 2024, collection Que sais-je ?, en version papier (10 â‚Ź) et numĂ©rique (PDF et EPUB)
  • Trous noirs et quasars, CNRS Ă©ditions 2021, collection Les grandes voix de la recherche, en papier (8 â‚Ź), numĂ©rique PDF et EPUB sans DRM (5,99 â‚Ź) et audio (9,99 â‚Ź).

Par ailleurs, l’entretien qu’elle a donnĂ© au CollĂšge de France en fĂ©vrier 2024 est aussi tĂ©lĂ©chargeable en PDF.

Sources, références et remerciements

L’illustration de tĂȘte est la reproduction de la gravure originale des phases de l’éclipse (je l’ai redessinĂ©e avec Inkscape) et on peut la tĂ©lĂ©charger sur mon site de modĂšles ainsi d’ailleurs que le CV de Nicole-Reine Lepaute ou sur OpenClipart.

LinuxFr.org ne rend peut-ĂȘtre pas plus intelligent, mais la rĂ©daction de dĂ©pĂȘches pour le site rend indĂ©niablement plus savant. Pour cette dĂ©pĂȘche et compenser une grande ignorance du sujet, j’ai Ă©tĂ© amenĂ©e Ă  lire, consulter, parcourir ou Ă©couter un certain nombre de documents en plus de ce qui est citĂ© dans le corps de la dĂ©pĂȘche. À vous de voir si vous avez envie de poursuivre l’exploration.

Nicole-Reine Lepaute

Janine Connes

  • Spectroscopie du ciel nocturne dans l’infrarouge par transformation de Fourier. J. Connes, H.P. Gush, Journal de Physique et le Radium, 1959, 20 (11), pp.915-917. 10.1051/jphysrad:019590020011091500, jpa-00236163
  • Tous les articles de J. Connes sur HAL Science ouverte, Ă  savoir : il y a un site academia.eu, mieux rĂ©fĂ©rencĂ©, qui les propose moyennant une inscription au site, mais cela vient de HAL qui ne demande pas d’inscription (donc pas de courriel) pour le tĂ©lĂ©chargement des fichiers.
  • Principes & applications de la spectro. de Fourier en astronomie : de ses origines Ă  nos jours, Jean Pierre Maillard, 8 fĂ©vrier 2019, confĂ©rence mensuelle de la SociĂ©tĂ© astronomique de France (SAF)
  • De l’IBM 360/75 au superordinateur Jean Zay 50 ans d’informatique au centre de calcul du CNRS d’Orsay, EDP Sciences, il existe en version papier (39 â‚Ź), PDF et EPUB avec DRM LCP (26,99 â‚Ź), on peut le feuilleter aussi sur le site Cairn Info.
  • RĂ©ception Ă  l’aĂ©roport d’Orly de l’IBM 704 qui avait servi Ă  Janine Connes pour ses calculs, podcast France Culture, rediffusion d’une Ă©mission de 1957.
  • L’IBM 704
  • l’IBM 360 (es), Academia Lab (2024). SystĂšme IBM/360. EncyclopĂ©die. RĂ©visĂ© le 29 dĂ©cembre 2024.

Françoise Combes

L’histoire de l’astronomie

  • Les tĂ©lescopes, Gilles Kremer, Sylvie Voisin, 30 mars 2018
  • Histoire et patrimoine de l’Observatoire de Paris
  • Une histoire de l’astronomie, Jean-Pierre Verdet, Seuil 1990, il a fait l’objet d’une publication au format EPUB avec DRM LCP (9,99 â‚Ź) EAN : 9782021287929, mais on peut le trouver d’occasion assez facilement. Il est dotĂ© d’une bonne bibliographie et est plutĂŽt passionnant.

Remerciements

Un trĂšs grand merci Ă  vmagnin pour ses informations et ses prĂ©cisions, mĂȘme si je n’ai pas tout utilisĂ©. Mais ce n’est pas perdu, un prochain portrait probablement (voire, sĂ»rement).

Merci aussi Ă  Enzo Bricolo pour m’avoir signalĂ© l’élection de Françoise Combes Ă  la prĂ©sidence de l’AcadĂ©mie des sciences, sans ça je l’aurais ratĂ©e et ce serait dommage.

Ainsi se clĂŽt cette sĂ©rie sur les femmes et la conquĂȘte de l’espace ainsi que l’annĂ©e 2024. Et c’est mon cadeau de nouvelle annĂ©e.


  1. La Connaissance du temps, qui se targue d’ĂȘtre la plus ancienne publication d’éphĂ©mĂ©rides toujours publiĂ©e est actuellement gĂ©rĂ©e et publiĂ©e par l’IMCCE - Observatoire de Paris, la version 2025 vient de paraĂźtre et est tĂ©lĂ©chargeable en PDF. Elle est accompagnĂ©e d’un logiciel de calcul d’éphĂ©mĂ©rides dĂ©veloppĂ© pour Windows, Mac et Linux. â†©

  2. Source : Les lunettes astronomiques, 29 mars 2018, Sylvie Voisin et Gilles Kremer, Le Blog Gallica. â†©

  3. Une acadĂ©mie qui s’engage en faveur de libre accĂšs et dont les comptes rendus sont publiĂ©s depuis 2020 sous licence Creative commons CC BY – SA. â†©

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