La semaine dernière, Jimmy Kimmel Live! a connu une pause inattendue lorsque Disney et ABC ont annoncé la suspension indéfinie de l’émission, à la suite de commentaires faits par l’animateur Jimmy Kimmel concernant la mort de Charlie Kirk. Le backlash immédiat des politiciens, des leaders syndicaux et des collègues artistes était palpable. Un appel à […]
Charles Lemoine : « L’intérêt général de cet équipement n’a échappé à personne ! »
Outre l’incontournable coupé de ruban protocolaire, cette cérémonie a commencé par un témoignage vidéo des agents du SIAVED, ceux sans qui rien n’est possible. Comme le soulignait le Directeur Hauts de France de Citeo, les « équipes de triage sont les garants de la qualité du tri. C’est eux, la pierre angulaire du système. »
Le Président de ce syndicat mixte, composé de 7 EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale), rappelle que cette réalisation est « un outil au service de nos collectivités. Le SIAVED a évolué au fil du temps. Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape, car ce dossier initié depuis 2017 a été marqué par des phases compliquées, des avancées et des reculs. Pourtant, l’intérêt général de cet équipement n’a échappé à personne. Heureusement, nous avions dès décembre 2016 acheté ce site au logisticien Bils–Deroo, c’est en emplacement idéal, central et vaste. » Ensuite, il revient sur une période difficile où une association a esté en justice 20 fois : « Nous avons gagné tous les recours même devant le Conseil d’Etat, près de 95 000 euros d’argent public en frais de justice ! Comment une simple association pouvait-elle financer tout cela. Il y a comme un lézard ? Par suite, nous avons perdu deux ans avant la mise en exploitation de cet équipement. »
Le dévoilement de la plaque
Le coût total de cette réalisation s’élève à 47,7 millions d’euros, l’ADEME (l’Etat) a participé à hauteur de 4,5 millions d’euros et CITEO 1,15 millions d’euros.
« Attention, jeter une pile au lithium dans les déchets (classiques), c’est comme une allumette en forêt », Antoine Bousseau
Antoine Bousseau, le Directeur général des services aux collectivités de SUEZ Recyclage et Valorisation France, ne cachait pas une satisfaction indicible sur le chemin parcouru. « Ici, nous avons travaillé à l’envers. On nous a imposé un bâtiment dans lequel nous avons construit notre process ! Ensuite, nous avons construit ensemble cette usine et intégré tous les anciens agents des structures existantes du SIAVED. »
Dans la foulée, Antoine Bousseau met en lumière le danger numéro dans tous les usines de tri des déchets. « Durant cet été, nous avons eu, tous les jours, un départ de feu dans les centres de tri que nous exploitons. C’est pourquoi, les équipements de prévention (dernière génération) sont absolument indispensables », explique-t-il. A cet effet, il profite de l’occasion pour un petit message pédagogique : « Attention, jeter une pile au lithium dans les déchets (classiques), c’est comme une allumette en forêt. »
Avec SUEZ, Thierry Theys, Président du Groupe Theys, et de Simon Roy, Président de Valdec, les deux partenaires d’exploitation d’un centre de tri public sur Douchy-les-Mines soulignent cette coopération d’un géant national et de deux entreprises régionales : « La preuve que c’est possible ! »
« boucle d’économie circulaire porteuse de sens », Laurent Dalibon
Le Directeur régional de CITEO Hauts-de-France (https://www.citeo.com/), un peu surpris de l’affluence « jamais vu cela », situe l’exigence sur 3 niveaux de cet organisme privé spécialisé dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers graphiques. « Notre soutien financier doit répondre à 3 critères, la réduction des déchets, le réemploi (seconde vie d’un déchet), et le recyclage comme ici au SIAVED », explique Laurent Dalibon. Ensuite, il confirme une performance de plus en plus notable, car « d’ici fin 2025, 75% des plastiques auront une filière pérenne. Ici, ce centre de tri public participe à cette boucle d’économie circulaire porteuse de sens. »
Le Sous-Préfet de Valenciennes a salué « cet outil sur un vaste territoire, inter-arrondissement » tout en sachant que « le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. Nous avons tous une capacité individuelle à trier ! »
Un parcours pédagogique
Une des salles avec un parcours pédagogique
Durant la visite, les élu(e)s et partenaires ont découvert, outre le process impressionnant de cette usine de tri XXL, https://www.va-infos.fr/2025/07/25/siaved-le-centre-de-tri-public-de-douchy-les-mines-ouvert-depuis-le-16-juillet-2025/ sa conjugaison avec l’élaboration d’un parcours pédagogique sur plusieurs spots. Ainsi, les écoliers des 7 EPCI pourront venir tout au long de l’année apprendre les bons gestes, les secrets de la fameuse poubelle jaune, les filières multiples du tri et la nécessité de bien trier ces déchets ménagers.
Sur le site du SIAVED, la capacité de traitement des déchets, à l’heure, est de 11 tonnes. Les agents affectés à la dernière chaîne de tri, après toute une série de machines de triage, du calibre, de la taille, du contenu, etc., réalisent le tri ultime. C’est un poste essentiel, physique d’une durée de 7 heures par jour avec deux pauses de 20 minutes. Chaque intervenant fait donc partie de cette boucle utile au même titre que tous les autres agents.
En fonction depuis février 2025 avec une montée en puissance progressive, le SIAVED tourne à plein régime et se tourne déjà vers d’autres projets structurants pour une meilleure gestion des déchets, l’écologie in fine. Enfin, la compétence déchets exige un coût mal compris par les usagers, mais « rien n’est gratuit. Quelqu’un doit payer à la fin », concluait le Sous-Prefet de Valenciennes.
Pour bien des manifestants, la figure du préfet évoque la répression qu'ils subissent dans la rue — alors même que la fonction est censée garantir l'intérêt général et l'égalité de tous devant la loi, au nom de la République. À mesure que les réformes affaiblissent l'institution préfectorale, ou la (...)
/ Région, France, État, Service public - 2025/09
Les premières réflexions sur la construction d’un centre de tri public ont émergé, en 2015/2016, avec un tour de table de tous les territoires au sud du Département du Nord. L’existant passait par deux sites gérés par Suez sur Lourches et Anzin et deux prestataires privés, Malaquin sur Saint-Amand-les-Eaux et Flamme sur le Maubeugeois. « Nous avons demandé à Suez une modernisation de ces deux espaces de tri, l’entreprise a répondu par la négative », rappelle Charles Lemoine, le Président du SIVAED. C’est le point dé départ d’une aventure étroitement liée (aussi) avec le hasard d’une vente d’un local logistique. En effet, en décembre 2016, un fait immobilier intervient dans les prémices de cette histoire. « Nous avons vu un jour un panneau- A vendre- sur le bâtiment logistique géré par Le Groupe Bils-Deroo en face de notre ancien siège administratif (des préfabriqués). Tout se suite, nous sommes rentrés en contact avec ladite entreprise afin d’acquérir dans les 15 jours, pour 1,5 millions d’euros, ce bâtiment », explique Charles Lemoine, le Président du SIAVED. Les caractéristiques de cet édifice répondait, hauteur, espace, etc., à un futur projet de centre de tri public. En attendant, le SIAVED a géré sur ce site sa politique de composteurs, mais aussi un siège administratif temporaire dans l’attente du nouveau en construction en lieu et place de l’existant obsolète.
Ensuite, la réglementation a joué son rôle en posant des critères drastiques. En effet, conformément avec la densité de population des départements, le gestionnaire CITEO (Ex Eco-emballage) fixe une taille minimum pour gérer le tri des déchets. Sur le Nord, la jauge est fixée à 500 000 habitants et une capacité de 50 000 tonnes déchets par an. En clair, toutes les petites unités vieillissantes et/ou de petites tailles sont amenées à fermer leurs portes le 01 janvier 2023. Sur la même ligne, la loi « Climat et Résilience » en août 2021 et « AGEC » en août 2023 ont encadré l’extension des consignes de tri, le respect strict des matières à trier vers le recyclage. Enfin, les toutes dernières normes en matière de protection d’incendie ont encore durci la réalisation d’un tel équipement. C’est pourquoi, la puissance publique est très souvent la seule réponse potentielle face à cette équation économique, écologique, et réglementaire à respecter.
En 2019, un marché public est lancé par 3 EPCI, Le SIAVED avec ses trois territoires (La Porte du Hainaut, la Communauté d’Agglomération du Caudrésis – Catésis, et Coeur d’Ostrevent agglo), Valenciennes Métropole et Le Pays Solesmois. « Le choix du prestataire a été réalisé par ces trois institutions, mais Valenciennes Métropole et le Pays Solesmois ont décidé de poursuivre leur réflexion avant d’aller plus loin. Pour sa part, le SIAVED a décidé de continuer ce projet seul », indique Charles Lemoine. « Nous avons réfléchi de notre côté », confirme David Bustin, vice-président chez Valenciennes Métropole et au SIAVED également en charge du tri.
Charles Lemoine et David Bustin
En décembre 2020, le marché est attribué au Groupement d’achat composé d’un acteur national, Suez, et deux régionaux THEYS Recyclage et VALDEC, notification en mai 2021 et surtout la création d’une société ex nihilo en avril 2022, la STV tri composée de SUEZ (66%), THEYS Recyclage (23%) et VALDEC (11%).
Ensuite, la phase travaux se conjugue avec un parcours du combattant juridique où « nous avons pris beaucoup de retard, car nous avons dû gérer des contentieux initiés par une association « Nature Hainaut », mais aussi l’emprise Flamme, une vingtaine de procédures jusqu’à des recours devant le Conseil d’Etat. Toutes les procédures sont purgées », mentionne le Président du SIAVED.
Enfin, sur le volet administratif, le nouveau SIAVED est né le 01 janvier 2024 avec 7 EPCI, les 3 historiques du SIAVED, plus Valenciennes Métropole, Le Pays de Mormal, le Pays Solesmois, et Maubeuge Val de Sambre. Cette nouvelle institution va de fait gérer le centre de tri public prévu pour 2025, le lego administratif est achevé.
Concernant le chantier stricto sensu, il débute en avril 2024 avec une réception des premiers déchets en phase test en février 2025. Le bâtiment de 9 371 M2 est rénovée, transformée, voire sur une salle de tri mécanique « complètement à neuf même la dalle de béton », précise David Bustin. Le coût de cet investissement s’élève à 47,7 millions d’euros avec un soutien de l’ADEME (l’Etat) de 4,6 millions d’euros et de CITEO de 1,15 millions d’euros. « Nous avons une capacité de 50 000 tonnes in fine, mais nous gérons actuellement 36 500 tonnes pour 669 000 habitants, voire plus de 40 000 tonnes si d’autres EPCI nous rejoignent après les municipales 2026 », précise Charles Lemoine. Ce dernier pense au Sud Avesnois et au Coeur de l’Avesnois, toujours en réflexion, mais l’impact des hausses de gestion des déchets, notamment sur l’enfouissement et bien d’autres, va obligatoirement conduire les gouvernances à se rassembler pour la bonne utilisation de l’argent public. A ce titre, dans les statuts du SIAVED, deux vice-présidences encore possibles… ! Et là, nous ne parlons même pas de Cambrai et d’une partie des communes environnantes, perdu dans les limbes d’un choix écologique, économique et politique dont le contribuable territorial va payer le prix fort !
Le centre de tri public in vivo…
Espace de livraison des déchets
Pour mieux comprendre le rôle de cette usine de recyclage, la bonne terminologie de cet établissement serait « un centre de tri des emballages ménagers », souligne Nicolas Duboc, Directeur du Tri chez SUEZ, mais avec une connaissance très fine de ce dossier depuis sa genèse. En effet, la gestion des déchets comprend plusieurs grands canaux, l’incinération des ordures ménagères via les CVE (Centre de Valorisation Énergétique), l’enfouissement le moins possible, et bien sûr la gestion en amont des emballages ménagers de toute nature.
Tout commence donc par la livraison des déchets où plusieurs tonnes sont traitées chaque jour. C’est la première phase en amont sur ce nouveau centre de tri public sur Douchy-les-Mines dont la gestion est assurée par Benjamin Colmont.
Salle du process ou de tri mécanique
Ensuite, le process, c’est l’étape la plus spectaculaire. En effet, la salle de tri mécanique est impressionnante, car vous avez l’impression de pénétrer dans l’espace de gestion des bagages d’un aéroport international. Sur plus de 8 mètres de hauteur, les déchets sont trier sur des tapis avec 8 détecteurs optiques, le plat du creux, les métaux, les emballages divers et variés sont criblés, répartis par variétés de produits…
Chaîne finale de tri humain
Puis, un dernier humain intervient afin de trier ce que les machines n’ont pas pu réaliser. « Nous avons huit lignes dont une de refus de tri. Sur celle-ci, on y trouve encore n’importe quoi. Elle nous coûte très chère. C’est là où il existe un énorme travail de pédagogie à faire », déclare Charles Lemoine. Sur cette ligne, un opérateur de tri témoigne des progrès sur les conditions de travail. « J’ai travaillé sur celle d’Anzin où la structure était très vétuste. Ici, nous avons une plateforme réglable à la bonne hauteur, mais également un repose-dos pour le temps de pause. Le conditions de travail sont bien meilleures », précise Frédéric Amouri. A ce titre, 40 agents permanents sont présents sur ce Centre du tri public avec extension des consignes de tri, plus 19 en insertion. « Nous travaillons avec l’association Vitamine T sur le champ de l’insertion », poursuit Nicolas Duboc.
Espace de production des balles par matières
Enfin, l’ultime étape est la production de balles de matières recyclés, la fameuse presse à balles de déchets comme le papier, le métal, le carton, le plastique…, avant leur livraison vers les filières de recyclage dédiées. « Ces balles pèsent au maximum 1,4 tonnes pour le carton, voire moitié moins pour le plastique », précise Quentin Mercier, ingénieur d’exploitation chez SUEZ. A noter que ce site de Douchy-les-Mines récupère aussi les contenus des collectes des bacs/containers de déchets en verre, mais ce n’est qu’une gestion des flux sans triage vers les acteurs concernés. Comme dans la salle de tri mécanique, les outils de protection incendie sont omniprésents dans les espaces dédiés, c’est la hantise des exploitants.
Voilà, depuis le 16 juillet 2025, la phase « test et performance prévu au contrat est achevée », conclut Nicolas Duboc et par suite le Centre de tri public est ouvert officiellement avant une inauguration digne de ce nom le 19 septembre prochain. Dans un monde idéal, le citoyen ne produirait quasiment aucun déchet comme le conférencier Jérémie Pichon, mais le chemin sera encore long avant cette ligne d’arrivée… et face à cette situation, il faut agir ! C’est pourquoi, un volet pédagogique important sera consacré au sein de ce centre de tri public, les écoles et associations pourront y venir où un agent dédié permanent sera présent pour les visites de ce site spectaculaire.