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Reçu aujourd’hui — 13 novembre 2025

P2P Media Loader - Le retour discret de BitTorrent dans votre navigateur

Par :Korben
13 novembre 2025 à 09:22

BitTorrent c’était le diable dans les années 2000. Y’a eu des procès, des fermetures de trackers, et une guerre totale contre le piratage . Mais ça reste quand même une belle techno, notamment pour certaines plateformes de streaming un peu niche et solutions d’entreprise qui s’en servent discrètement afin d’économiser des millions en frais de CDN.

Car oui, avec le P2P, c’est vous qui payez la bande passante (en partie) ^^.

P2P Media Loader , c’est son nom est donc une lib JavaScript open source qui utilise WebRTC pour faire du streaming vidéo peer-to-peer directement dans votre browser. Vous regardez une vidéo, votre navigateur se connecte à d’autres viewers et vous échangez des segments vidéo entre vous. En gros, c’est comme BitTorrent, mais en version HTML5.

P2P Media Loader est donc la solution parfait pour réduire les coûts de bande passante des plateformes de streaming. Et tout ça de manière totalement transparente !

Techniquement, ça repose donc sur WebRTC et des trackers (comme BitTorrent) qui permettent aux navigateurs de se trouver entre eux ( y’a une démo ici ). Le projet utilise le protocole de signalisation de WebTorrent, ce qui veut dire que vous pouvez utiliser des trackers publics pour débuter, ou installer votre propre tracker si vous voulez gérer des gros volumes.

Et là, ça devient vraiment intéressant niveau scalabilité car avec un petit VPS à 3,50 €/mois et le tracker wt-tracker , vous pouvez gérer jusqu’à 20 000 viewers en simultané. Et si vous passez sur Aquatic (un tracker écrit en Rust), un serveur dédié 8 cœurs à 10-30€/mois peut tenir une charge de 100 000 viewers en simultané. Et si vous êtes vraiment radin (coucou les Auvergnats), Oracle Cloud offre un tier gratuit avec 4 cœurs ARM et 24 Go de RAM qui peut gérer des pics jusqu’à 100k peers sans rien débourser.

Et pour aller au-delà du million de viewers, il faudra passer sur du sharding (découpage en plusieurs trackers) avec différentes stratégies… Soit par contenu, soit par région géographique, soit par hash… Bref, des techniques classiques de distribution de charge, mais appliquées au P2P.

Le truc cool, je trouve c’est que ça fonctionne aussi bien pour du live que pour de la VOD, et même sur les apps mobiles iOS et Android. D’ailleurs, des projets comme PeerTube l’utilisent déjà pour réduire leurs coûts d’hébergement.

Bref, votre browser devient un mini-CDN en tout discrétion et ça permet aux personnes qui montent des infras de streaming, d’économiser de la thune.

Merci à Letsar pour le partage !

P2P Live Share - Pour coder à plusieurs sans donner son âme à Microsoft

Par :Korben
13 novembre 2025 à 05:53

Vous connaissez Live Share de Microsoft ? C’est un truc génial dans VS Code qui permet de coder à plusieurs en temps réel, de partager des terminaux, de debug ensemble. Sauf qu’il y a un petit détail relou : il faut un compte Microsoft ou GitHub. Et comme par hasard, toutes vos sessions doivent passer par les serveurs de Redmond.

Sympa donc pour la télémétrie.

Heureusement, P2P Live Share fait exactement la même chose, mais en peer-to-peer. Pas besoin de vous créer un compte, ça ne transite par aucun serveur intermédiaire, et surtout Microsoft ne mate pas votre code. Vous donnez simplement l’URL de la session à votre pote, il la colle dans son VS Code, et vous êtes connectés en direct, en P2P les amis, grâce à WebRTC !

Et l’extension fait tout ce qu’on attend d’un outil de collaboration à savoir du partage de code en temps réel, une synchronisation des curseurs, des terminaux partagés, du port forwarding, et même un chat intégré.

Une fois installé, quand vous lancez une session, P2P Live Share génère une URL unique avec un ID de room. Vous envoyez cette URL à votre collègue, il clique sur “Join”, et hop, vous êtes connectés en WebRTC direct.

D’ailleurs, selon la doc officielle , l’extension utilise plusieurs serveurs de signaling pour garantir la connexion : BitTorrent, Firebase, IPFS, Nostr comme ça, si l’un tombe, les autres prennent le relais. C’est du vrai décentralisé et vous pouvez même partager des ports, comme avec avec Live Share classique.

Comme ça, vous lancez un serveur web local sur le port 3000, et votre collègue peut y accéder directement depuis son navigateur. C’est super pratique pour tester une app en développement sans déployer quoi que ce soit.

Le terminal partagé fonctionne aussi très bien ! Vous ouvrez un shell, et votre pote peut taper des commandes dedans en temps réel. Bon, niveau sécurité, faut faire confiance à la personne en face mais c’est le même principe qu’avec Live Share.

Ce projet est open source sous licence MIT , donc vraiment libre et tout est chiffré de bout en bout. Alors oui, c’est moins mature que Live Share et forcément, il y aura des bugs mais au moins, vous ne filez pas votre code à Microsoft !

A découvrir ici !

Reçu — 4 novembre 2025

SendMe - Pour partager des fichiers en P2P comme au bon vieux temps

Par :Korben
4 novembre 2025 à 11:31

Vous avez besoin de partager un gros fichier avec un pote au travers d’Internet ? Bon, y’a WeTransfer et ce genre de choses mais ça reste limité en taille de fichier et c’est stocké on ne sait où… Après vous pouvez tenter scp en priant pour qu’il n’ait pas 15 couches de NAT, mais bon galère quoi…

Bienvenue dans sur le nouvel Internet, où le peer-to-peer est mort et enterré sous des tonnes de NAT, de pare-feu et de FAI qui bloquent tout. Du coup, on a tous abandonné le P2P pour le cloud et on upload nos fichiers comme des cons, lentement, parfois en payant, au lieu de balancer la sauce en direct.

Heureusement, y’a SendMe qui vient nous rappeler qu’Internet peut fonctionner autrement. C’est un outil de transfert de fichiers qui connecte deux machines directement, sans serveur intermédiaire. Vous lancez sendme send ~/mes_photos, ça génère un ticket unique, vous envoyez ce ticket à votre destinataire, il tape sendme receive blobQmFoo..., et c’est parti mon kiki pour un transfert direct à l’ancienne, device-to-device.

Pas de compte, pas de limite, que dalle à configurer, juste deux machines qui se parlent directement, comme au bon vieux temps !

Le truc cool, c’est que SendMe utilise Iroh , un protocole P2P qui contourne tous les problèmes de NAT et compagnie puisqu’il fonctionne avec un système de “dial by public key” où chaque endpoint a une clé publique unique de 256 bits. Et ensuite, vous vous connectez en utilisant cette clé plutôt qu’une adresse IP.

Quand vous générez un ticket avec SendMe, ce ticket contient la clé publique de votre machine que le destinataire utilise pour se connecter chez vous. Peu importe que vous soyez derrière un NAT, que votre adresse IP change, ou que vous n’ayez aucune idée de ce qu’est un port forwarding. Iroh gère le NAT hole punching automatiquement, et si vraiment la connexion directe est impossible, il passe par un serveur relai en fallback.

Iroh, c’est du QUIC pur jus, un protocole de transport moderne dont je vous ai déjà parlé, qui apporte pas mal de trucs cools comme du chiffrement, de l’authentification par défaut (TLS 1.3), du multiplexage de streams, pas de head-of-line blocking, et connexion en zéro round-trip. Du coup, une fois connecté, les transferts peuvent saturer une connexion 8 Gbps sans problème !

Les fichiers sont ainsi streamés avec vérification Blake3, donc vous êtes sûr de l’intégrité des données et si le transfert est interrompu, pas de problème, il reprend là où il s’était arrêté. Et comme tout passe en chiffrement de bout en bout via QUIC, personne ne peut voir ce qui transite dans les tutubes de votre Internet.

L’installation sur Unix/Linux/macOS, un petit curl et hop, c’est plié :

curl -fsSL https://iroh.computer/sendme.sh | sh

Sur Windows:

iwr https://www.iroh.computer/sendme.ps1 -useb | iex

Vous vous retrouvez avec un binaire sendme prêt à l’emploi.

Maintenant, si vous préférez une interface graphique plutôt que la ligne de commande, il existe aussi AltSendme , une application desktop cross-platform qui utilise le même protocole Iroh. L’app est développée en Rust avec Tauri pour le backend et React + TypeScript pour le frontend et le gros avantage, c’est qu’elle est compatible avec SendMe CLI. Vous pouvez donc générer un ticket avec l’interface graphique et quelqu’un peut le recevoir en ligne de commande, ou vice-versa.

AltSendme ajoute également une couche d’interface utilisateur sympa tout en gardant toute la puissance technique d’Iroh… Même chiffrement de bout en bout (QUIC + TLS 1.3), même NAT hole punching, même vérification Blake3, mêmes téléchargements résumables. C’est dispo sous Windows, macOS (Intel et Apple Silicon), et Linux (deb et AppImage) et comme d’hab, le projet est open-source sous licence AGPL-3.0.

En février dernier, les dev ont ajouté le support navigateur via WebAssembly, ce qui signifie qu’à terme, vous pourrez faire du P2P directement depuis votre navigateur. Ils bossent aussi sur QUIC Multipath, une extension qui permet d’utiliser plusieurs chemins réseau simultanément pour encore plus de performance et de résilience.

L’idée derrière Iroh, c’est donc de redonner aux internautes le contrôle de leurs réseaux plutôt que de tout centraliser comme des teubés sous crack sur des serveurs Amazon, Google ou Microsoft. Ce protocole permet ainsi aux machines de se parler directement, comme Internet était censé fonctionner à l’origine.

SendMe et AltSendme ne sont que deux applications construites sur Iroh et ce protocole lui-même offre d’autres modules comme iroh-blobs (pour le transfert de fichiers verified) et iroh-gossip (pour la communication en temps réel). Vous pourriez donc construire du streaming vidéo avec priorisation de streams, du networking de jeux, de la communication temps réel, ou n’importe quelle app qui a besoin de connexions directes rapides et sécurisées entre devices, avec ce truc.

Merci à Lorenper pour le partage de cette découverte.

Reçu — 23 octobre 2025
Reçu — 3 octobre 2025

Xeres - Pas de serveur, pas de compte… et pourtant ça marche !

Par :Korben
3 octobre 2025 à 12:49

Vous en avez marre de WhatsApp, Telegram ou Discord qui lisent vos messages, stockent vos données et décident de qui peut parler à qui ? Ça tombe bien car il existe une alternative radicale qui vient de sortir en version 1.0.

Ça s’appelle Xeres , et contrairement à tout ce que vous utilisez aujourd’hui, ça ne passe par aucun serveur. Que dalle.

Il s’agit d’un vrai réseau Friend-to-Friend, c’est à dire que vous ne vous connectez qu’aux gens que vous connaissez vraiment. Pas de serveur central qui pourrait tomber, être saisi par le FBI ou décider de vendre vos conversations à des annonceurs. Juste vous et vos potes, en direct, chiffrés de bout en bout avec du PGP v4 et du RSA 3072 bits. Votre IP est uniquement visible par vos amis directs, et si vous voulez parler à un ami de votre ami, ça passe par des tunnels anonymes.

Le truc, c’est que Xeres est compatible avec Retroshare , ce vieux de la vieille du P2P décentralisé qui existe depuis des années. Donc si vous avez des potes qui utilisent déjà Retroshare 0.6.6 ou plus récent, vous pouvez vous connecter à eux sans problème. C’est un peu comme si Signal et BitTorrent avaient eu un enfant qui aurait grandi dans les années 90 en écoutant du punk et en lisant des manifestes crypto-anarchistes.

Mais alors comment ça marche techniquement, me direz-vous ? Et bien c’est simple. Vous installez Xeres sur votre machine (Windows, Linux, macOS, ou même Android), vous générez votre identité cryptographique, et vous échangez vos certificats avec vos amis. Pas de login, pas de mot de passe à retenir, pas de numéro de téléphone à fournir. Juste un échange de clés comme au bon vieux temps.

Une fois connecté, vous avez alors accès à tout un tas de services décentralisés. Du chat bien sûr, mais aussi des salons de discussion, des forums, du partage de fichiers, et même la possibilité de discuter avec des gens que vous ne connaissez pas directement via les fameux tunnels anonymes dont je vous parlais. C’est votre propre petit bout d’Internet privé avec vos amis, quoi.

Cette nouvelle release qui vient de sortir apporte pas mal d’améliorations . Meilleures perf avec Java, support macOS restauré, stickers dans les chats, alias de discussion, et même un système de mise à jour automatique sous Windows. Les versions précédentes avaient déjà ajouté un client Android pour se connecter à distance à votre instance qui tourne chez vous, du support pour les architectures ARM sous Linux, et plein d’autres trucs sympas.

D’ailleurs, parlons un peu de cette histoire de Friend-to-Friend (F2F) vs P2P classique. Dans un réseau P2P normal, tout le monde connaît l’IP de tout le monde. Pratique pour partager des fichiers, mais niveau anonymat et vie privée, c’est moyen. Dans un réseau F2F , vous ne voyez que vos contacts directs, et le reste du réseau vous est invisible. Ça limite un peu la portée, mais ça renforce énormément la sécurité et l’anonymat.

Xeres va même plus loin en supportant les transports via Tor et I2P en mode client. Donc si vous voulez vraiment rester anonyme, vous pouvez faire passer toutes vos connexions par ces réseaux. Ainsi vos amis directs ne verront même pas votre vraie IP. Oui, c’est pour les paranos, mais c’est top !

Maintenant pour l’installer, rendez-vous sur la page de téléchargement et choisissez la version qui correspond à votre système. Il y a des installeurs pour Windows, des paquets .deb pour Ubuntu, des images DMG pour macOS (Intel et Apple Silicon), et même une image Docker si vous voulez faire tourner ça sur un serveur en mode headless.

Toutes les releases sont signées avec une clé PGP, donc vous pouvez vérifier que personne n’a trafiqué le fichier que vous téléchargez. Donc prenez 30 secondes pour vérifier la signature, ça vaut le coup pour un logiciel de communication chiffré.

Et une fois installé, vous verrez, l’interface est plutôt moderne avec plusieurs thèmes au choix. Rien à voir avec les vieilles interfaces des logiciels P2P des années 2000. C’est propre, c’est réactif, et ça utilise JavaFX pour l’accélération matérielle. Oui, c’est du Java moderne qui ne fait pas ramer votre machine.

Le projet est disponible en open source sur GitHub sous licence GPL-3.0.

Bref, l’idée derrière Xeres, c’est de promouvoir la liberté d’expression en créant une alternative aux plateformes centralisées qui peuvent censurer, surveiller ou tout simplement disparaître du jour au lendemain. C’est un peu radical, mais vu l’état actuel de la centralisation du web, c’est pas plus mal d’avoir ce genre d’alternative.

Vous trouverez toute la documentation sur le site officiel , avec des guides de démarrage, des explications sur l’architecture, et des options de ligne de commande pour ceux qui veulent pousser le truc plus loin. Il y a même un mode client/serveur pour que votre instance tourne en permanence chez vous et que vous puissiez vous y connecter depuis votre téléphone Android.

Sympa non ?

Reçu — 29 septembre 2025
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