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Les agitateurs de Sciences Po bénis par les ayatollahs - l'Opinion

1 mai 2024 à 06:03
Un baiser de la mort. Celui donné par Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution islamique d’Iran, aux étudiants qui bloquent les campus, aux États-Unis comme ici, en France.

Baiser de la mort sous forme de message sur le réseau social X. On y voit un montage de scènes de manifestations de campus assorti d’un message de l’ayatollah Khamenei, triomphant : « Voyez ce qui se passe dans le monde. Dans les pays occidentaux, en Angleterre et en France, ainsi que dans les États américains, les gens sortent en grand nombre pour scander des slogans contre Israël et l’Amérique. Ils sont déshonorés. Ils n’ont vraiment aucun remède ».
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Mort de Shemseddine: non, il n’y a pas d’honneur dans ce crime - l'Opinion

9 avril 2024 à 12:12
Le jeune Shemseddine, 15 ans, a été passé à tabac à Viry-Châtillon jeudi dernier. Il en est mort. Ses obsèques auront lieu aujourd’hui. Et, au fur et à mesure que l’enquête avance, émerge la notion de « crime d’honneur ».

On a pu lire l’expression dans les colonnes du Parisien, par exemple. C’est ainsi, en tout cas, que certains médias ont traduit les premiers éléments de l’enquête. Une information judiciaire a été ouverte pour assassinat à l’encontre de quatre hommes. Ils avaient décidé de passer le jeune Shemseddine à tabac après des échanges qu’il aurait eus avec la sœur de deux des mis en cause, une adolescente de 15 ans. En lui parlant, il l’aurait salie et, avec elle, l’honneur de la famille. Ils ont tué le responsable de la disgrâce pour laver une prétendue souillure.

Il faut refuser d’appeler cela un crime d’honneur, parce que c’est une notion inexistante en droit français. La France reconnaît le meurtre, l’assassinat quand il y a préméditation, parfois les circonstances atténuantes. L’atteinte à l’honneur n’en est pas une et ne doit pas le devenir par la force de l’habitude et du langage.

Utiliser l’expression, c’est importer une loi du talion, à la fois obscurantiste, communautaire et religieuse, et l’accepter. Amnesty International explique que, bien que l’islam ne les préconise pas, la plupart des « crimes dits d’honneur » sont « perpétrés dans les pays musulmans ou au sein des communautés d’immigrés musulmans ». L’islam n’en a pas l’exclusivité, bien sûr, l’hindouisme des castes le pratique. Mais le crime d’honneur est reconnu en Iran, en Irak, au Pakistan comme devant être excusé par la loi. Des pays de cauchemar pour les droits humains. Pas des références civilisationnelles.

C’est aussi un concept qui incarne des structures sociales archaïques et un droit obscurantiste. L’anthropologue algérien Malek Chebel en soulignait la dimension tribale. L’honneur étant une conception très personnelle, le crime d’honneur ne peut tenir que de la vengeance pour des critères qui n’ont rien d’universels. Et cela, c’est inacceptable dans un Etat de droit.

Le crime dit d’honneur est un crime de soumission sexiste. Si nous devons donc refuser de l’intégrer à notre paysage philosophique, c’est parce que le crime d’honneur intervient toujours pour la même raison. Le contrôle des femmes, des mères, des sœurs. Ce sont elles qui sont accusées de salir leur famille, d’en entacher la pureté et la réputation. Entériner l’existence des crimes d’honneur, c’est entériner le fait qu’ils ont une source : des femmes déviantes au regard de leur communauté.

Cela donne une légitimité à leur soumission : on valide le fait que des hommes puissent se sentir déshonorés par les femmes. C’est cela qu’il y a dans l’expression « crime d’honneur » et cela devrait révulser les féministes. C’est pour cela que nous devons refuser de l’employer pour parler de meurtres barbares, ou alors, comme d’une circonstance aggravante. Il n’y a aucun honneur dans ces crimes-là, il n’y a que du réflexe arriéré.
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