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Reçu aujourd’hui — 30 octobre 2025 Silicon

Dans la course à l’IA, Qualcomm s’affirme côté datacenter

30 octobre 2025 à 17:28

La Bourse, séduite par la stratégie IA de Qualcomm ? La dernière annonce a en tout cas fait mouche.

Le groupe américain a officialisé deux cartes accélératrices pour l’inférence : l’AI200 et l’AI250. Il compte commercialiser la première en 2026 ; la seconde en 2027.

Quant à la spec sheet, on repassera. Tout au plus Qualcomm met-il en avant les 768 Go de LPDDR que gérera l’AI200. Et l’architecture de l’AI250, censée procurer « une bande passante mémoire plus de 10 fois plus efficace »…

Au-delà des produits, il y a un premier client. En l’occurrence, HUMAIN, entreprise que le royaume d’Arabie saoudite a fondée cette année pour porter sa stratégie IA.

Un protocole d’entente avait été signé en mai, à l’occasion d’une visite de Donald Trump. Pour Qualcomm, il impliquait à la fois des travaux côté datacenter (développement de CPU, notamment) et en périphérie (puces Snapdragon et Dragonwing).

Voilà que le protocole d’entente devient un « programme de collaboration ». Dans ce cadre, HUMAIN vise 200 MW de capacité en AI200 et AI250… que Qualcomm semble amené à lui fournir en racks.

Face aux GPU NVIDIA, l’argument du rapport performance par watt

Pour le moment, la carte accélératrice de référence chez Qualcomm est l’AI 100 Ultra. Ses principales caractéristiques :

  • PCIe 4.0 x16
  • 128 Go LPDDR4x
  • 576 Mo SRAM
  • 150 W
  • 870 TOPS (INT8)
  • 288 Tflops (FP16)

Commercialisée depuis environ un an, l’AI 100 Ultra associe 4 XPU AI 100. Ces puces, annoncées en 2019, furent livrées à partir de 2021. Cerebras Systems, en particulier, en fut client. Elles sont aujourd’hui déployées entre autres chez Cirrascale (États-Unis), Core42 (Émirats arabes unis) et chez AWS (instance EC2 DL2q).

Étant dédiée à l’inférence, l’AI 100 Ultra s’est, dans une certaine mesure, distinguée sur cet exercice vis-à-vis des GPU NVIDIA en matière de rapport performance par watt. D’autant plus que les SoC AI 100 peuvent être alloués individuellement à des workloads.

Un récent article émanant de l’université de San Diego l’illustre. Il rend compte d’une expérimentation effectuée dans le contexte du NRP (National Research Platform, socle Kubernetes utilisé par environ 300 équipes de recherche sur une centaine de sites). 12 modèles de langages open source (124M à 70B) ont été testés, avec vLLM, sur 30 configurations (deux paramètres variaient : le nombre de tokens en sortie et le nombre de requêtes concurrentes).

Les résultats à 200 tokens et 4 requêtes parallèles sont compilés dans le tableau ci-dessous. Le rapport souligne que pour les atteindre, une étape préliminaire de plusieurs heures a été nécessaire : convertir les modèles au format ONNX, puis au format propriétaire QPC (Qualcomm Program Container).

Modèle A100 (mesuré) QAic (mesuré)
GPU Tokens/s W SoC Tokens/s W
GPT-2 4 2,613 1205 1 218 38
granite-3.2-8b 4 318 1246 1 25 36
deepseek-llama-8b 4 674 1197 4 24 140
deepseek-qwen-7b 4 719 999 4 22 140
DeepSeek-Qwen-7B 4 368 1075 4 9 126
Llama-3.1-8B-AWQ 4 678 1240 4 9 131
Llama-4-Scout-17B 8 272 2620 4 9 142
DeepSeek-Qwen-32B 8 190 2752 8 9 273
Qwen-32B-AWQ 4 250 1363 4 13 145
DeepSeek-Llama-70B 8 104 2935 8 8 292
Llama-3.3-70B-AWQ 8 170 2210 8 9 275
Nemortron-70B 8 104 2983 4 6 148

Illustration © Qualcomm

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Comment Apple a franchi le cap des 4000 milliards $ de valorisation

30 octobre 2025 à 16:04

Le pari est gagné pour Tim Cook. L’iPhone 17 pulvérise les attentes avec des ventes en hausse de 14 % sur les dix premiers jours de commercialisation aux États-Unis et en Chine par rapport à la génération précédente, selon Counterpoint Research. Un démarrage canon qui ravive l’appétit des investisseurs pour le titre Apple.

Le smartphone qui pèse toujours plus de la moitié du chiffre d’affaires, tire le groupe vers le haut. Résultat : les analystes ont revu leurs copies à la hausse, avec des prévisions de bénéfices trimestriels bonifiées de 7 % en moyenne depuis l’été et des anticipations de revenus en progression de 4,3 %.

Les services prennent le relais

Franchir la barre des 4 000 milliards $, c’est d’abord le reflet d’attentes stratosphériques. Apple se paie aujourd’hui 34 fois ses bénéfices attendus, loin de sa moyenne historique de 22 sur dix ans.
L’autre moteur de croissance, c’est l’écosystème de services : App Store, iCloud, Apple Music, publicité et garanties AppleCare. Cette activité à forte marge devrait franchir pour la première fois la barre symbolique des 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Un matelas de sécurité bienvenu face au ralentissement sur certains marchés matures du hardware.

Sur le front de l’intelligence artificielle, Apple semble jouer sur un autre registre que les mastodontes de la tech. Après avoir pris son temps sur la refonte de Siri, le groupe prépare l’intégration de l’IA générative dans iOS et ses applications phares.

La stratégie se joue sur deux tableaux. D’un côté, le groupe garde la main sur ses briques stratégiques : serveurs maison, puces propriétaires, modèles d’IA embarqués directement dans l’iPhone. Tout ce qui touche à la confidentialité des données et à l’intégration entre matériel et logiciel reste dans le giron de Cupertino. Pour muscler cette autonomie, Apple vient d’annoncer un plan d’investissement colossal de plus de 500 milliards de dollars sur quatre ans aux États-Unis, ciblant notamment l’intelligence artificielle, l’ingénierie du silicium et les centres de données.

De l’autre, Apple n’hésite pas à faire appel à des partenaires pour accélérer sur les technologies où elle accuse un retard. Dans le domaine des LLMs, des assistants vocaux de nouvelle génération, ou du codage assisté, on préfère collaborer plutôt que de réinventer la roue.

Dans trio de tête

Avec cette nouvelle étape, Apple rejoint Nvidia et Microsoft au sommet du capitalisme technologique américain pour avoir dépassé les 4 000 milliards $ cette année. Nvidia a surfé sur la vague des semi-conducteurs pour l’IA, Microsoft sur sa participation dans OpenAI.

Apple y parvient par un chemin différent : sans dépendance directe à l’IA, en s’appuyant sur une base installée de plus d’un milliard d’iPhones actifs et des marges opérationnelles supérieures à 25 %.

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Paris 2024 : le coût informatique de la sécurité

30 octobre 2025 à 13:22

Le coût complet de la sécurité des jeux Olympiques et Paralympiques s’est élevé à environ 2 milliards d’euros.

La Cour des comptes donne cette estimation. Elle distingue deux catégories de dépenses :

  • « Ponctuelles » (dont l’utilité est strictement liée à l’événement), avoisinant 1,7 Md€
  • « D’héritage » (qui ont bénéficié par après à l’ensemble des Français), pour un peu plus de 300 M€

Dépenses de fonctionnement : 90 M€ pour l’IT et la cyber

Les coûts ponctuels comprennent environ 679 M€ de dépenses de personnel. Le reste correspond aux dépenses de fonctionnement, dont environ 90 M€ pour les systèmes d’information et de communication.

Une part importante (25,36 M€) est allée à la cybersécurité du COJOP (comité d’organisation).

L’ARS Sud a quant à elle déboursé 1,5 M€ pour la cybersécurité des hôpitaux.

La police nationale a dépensé 22,9 M€ dans ses SI, hors investissement.

Cybersécurité comprise, ce poste a consommé 6,6 M€ au secrétariat général du ministère de l’Intérieur.

Ce dernier a aussi dépensé 21,5 M€ sur l’expérimentation de technologies de sécurité. Près de 200, issues à 95 % d’entreprises françaises, dans le cadre de 5 projets structurants formalisés en 2020. Un budget initial de 25 M€ avait été prévu, mais 3,5 M€ ont finalement été redirigés vers d’autres services du ministère pour durcir ses SI et renforcer la cybersécurité des sites de compétition (y compris pour la Coupe du monde de rugby 2023).
L’expérimentation a été assurée par la DEPSA (direction des entreprises et partenariats de sécurité et des armes). Elle s’est appuyée sur :

  • Une assistance à maîtrise d’ouvrage (2,2 M€)
  • Une maîtrise d’œuvre (0,6 M€)
  • Des entreprises du privé pour réaliser les scénarios, les études fonctionnelles et la doctrine d’emploi (0,6 M€)

Les 18 M€ restants se sont répartis comme suit :

expérimentations technologiques

ANSSI comprise, les dépenses de fonctionnement informatiques du SGDSN (secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale) se sont élevées à 11,6 M€, incluant sécurisation des SI critiques et entraînement à la gestion de crise d’origine cyber.

La Cour des comptes y ajoute 50 000 € pour le renforcement du SI de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

74 M€ de dépenses d’héritage

Près d’un quart des dépenses d’héritage sont allées aux SI et aux salles de commandement.

La modernisation des salles de commandement de la police nationale a consommé 4,2 M€. Il en a coûté 16,2 M€ pour la préfecture de police.

Autre poste de dépenses à deux chiffres : le renforcement des systèmes de communication sécurisés du plan de vidéoprotection pour Paris (12 M€). La Ville a aussi déboursé 300 000 € pour la création de sa propre salle de commandement (le Paris Operations Center).

Au ministère des Armées, la facture s’est élevée à 8,4 M€ pour l’acquisition de matériel d’informatique. Dont 3000 terminaux Auxilium (1,7 M€) pour les militaires de Sentinelle et 1080 DIPAD (2 M€) pour communiquer avec les forces de sécurité intérieure.

Le renforcement des infrastructures de communication et des équipements dédiés à la lutte antidrones a absorbé plus de 18 M€ : 7,3 M€ à l’ANFSI (Agence du numérique des forces de sécurité intérieures) et 10,8 M€ pour la préfecture de police.

Lutte antidrones comprise, les dépenses d’investissement SI ont dépassé 14 M€ du côté de la police et avoisiné 5,5 M€ pour la gendarmerie.

La DINUM a quant à elle investi 11,38 M€ dans des travaux de résilience du RIE (Réseau interministériel de l’État).

Aucune dépense d’envergure exceptionnelle n’a été engagée, note la Cour des comptes. Les dépenses d’investissement se sont principalement traduites par une multitude d’opérations ciblées.

Illustration générée par IA

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Microsoft Azure à nouveau perturbé par un problème de CDN

30 octobre 2025 à 09:36

Défaut logiciel dans le plan de contrôle, puis suppression par inadvertance d’une valeur de configuration : telles furent, le 9 octobre dernier, les sources d’un double incident ayant touché le CDN Azure Front Door.

L’accès à un grand nombre de portails de gestion de services s’en est trouvé perturbé pendant plus d’une demi-journée. L’Europe et l’Afrique furent les zones géographiques les plus touchées.

Un état de configuration invalide « loupé » par les systèmes de protection

Un nouvel incident impliquant Azure Front Door est survenu ce 29 octobre. Cette fois, l’impact n’a pas été circonscrit aux portails de gestion. Microsoft liste une quinzaine de services affectés. Parmi eux, Azure SQL Database, Azure Virtual Desktop, Copilot for Security, Purview, Sentinel et Entra ID (sur certaines composantes dont l’IAM et l’interface de gestion des utilisateurs).

Le déclencheur fut un changement de configuration de locataire Azure Front Door. Il a introduit un état invalide empêchant le chargement d’un grand nombre de nœuds. Avec, pour conséquence, une hausse des latences, voire des erreurs de connexion sur les services aval.

Microsoft a alors bloqué tout changement de configuration pour éviter la propagation de cet état défaillant. Il a ensuite amorcé un rollback vers la dernière « bonne version » de configuration. Pour éviter une surcharge, le trafic a dû être rééquilibré de façon progressive. Il s’est donc écoulé près de 10 heures entre le début de l’incident et sa résolution officielle (1 heure du matin en France ce 30 octobre, les changements de configuration par les clients étant restés bloqués un peu plus longtemps).

Cet état invalide est passé à travers les mécanismes de protection en raison d’un défaut logiciel, nous explique-t-on.

Une version défectueuse du plan de contrôle Azure Front Door

Le motif « défaut logiciel » a également été invoqué des suites de l’incident du 9 octobre. Plus précisément sur la première phase, qui a duré environ 8 heures.

Le souci se trouvait dans le plan de contrôle d’Azure Front Door, au niveau des informations communiquées au plan des données dans le cadre des opérations de création et de modification de profils CDN initiées par le client.

La version problématique du plan de contrôle avait été déployée 6 semaines en amont. Une séquence spécifique d’opérations de mise à jour de profils générait des métadonnées erronées faisant crasher le plan de données.

Les protections automatisées ont détecté le problème suffisamment tôt pour éviter une propagation au-delà du plan de données. De surcroît, l’ancienne version de plan de contrôle tournant toujours, il a été possible d’y rediriger toutes les requêtes.

Dans ce contexte, le 9 octobre, un processus d’assainissement de la configuration contenant les métadonnées erronées a été lancé. Comme le système de protection automatisé bloquait les mises à jour de profils concernées, un contournement temporaire a été mis en place. Il a toutefois ouvert la porte à la propagation des métadonnées problématiques,.. et à la perturbation d’Azure Front Door. Essentiellement, donc, en Afrique et en Europe.

La redistribution de charge qui s’est ensuivie, assortie d’une augmentation du trafic avec le démarrage des heures de bureau, a tant fait croître l’utilisation de ressources que des seuils critiques ont fini par être dépassés. Une couche de protection supplémentaire s’est alors mise en marche pour distribuer encore davantage le trafic. Il a cependant fallu des interventions manuelles lorsque le processus automatisé prenait trop de temps.

Une valeur de configuration supprimée car inconnue d’une API

En début d’après-midi (heure française), la disponibilité d’Azure Front Door était pleinement rétablie. Dans la soirée, la retour à la normale ayant été validé, Microsoft a entrepris de refaire passer tout le trafic par son CDN.

C’est là qu’un deuxième problème est survenu. Un script destiné à mettre à jour la config de load balancing a supprimé une valeur de configuration. La cause : l’API qu’il utilisait n’avait pas connaissance de cette valeur.

Les vérifications d’intégrité de l’endpoint Azure Front Door ont alors commencé à échouer. À mesure que les filtres réseau ont été mis à jour, le problème s’est propagé. Il a fallu environ 4 heures pour le résoudre. Entre-temps, environ la moitié des clients ayant utilisé les portails de gestion de services Azure ont subi une forme d’impact.

Illustration générée par IA

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Reçu hier — 29 octobre 2025 Silicon

Le couple franco-allemand s’affirme sur les communs numériques

29 octobre 2025 à 16:35

Réalisation d’un corridor de l’hydrogène, réforme du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, élaboration d’une feuille de route commune sur l’espace… Autant d’éléments inscrits dans le programme d’action économique franco-allemand adopté fin août.

On y trouve aussi un engagement à coopérer sur les environnements de travail numériques, les infrastructures et les biens numériques publics.
Sur le premier point, les deux pays expriment essentiellement le vœu d’aligner La Suite Numérique et openDesk pour aller vers un « écosystème commun incluant le secteur privé ». Sur le deuxième, il s’agit notamment de lancer des pilotes autour du portefeuille numérique européen. Le troisième implique, en particulier, des travaux conjoints sur la mise en œuvre d’un consortium pour les communs numériques : DC-EDIC.

La Commission européenne vient d’approuver la création de cette structure dont la France et l’Allemagne sont fondatrices aux côtés des Pays-Bas et de l’Italie. Belgique, Luxembourg, Pologne et Slovénie participent en tant qu’observateurs. Le lancement officiel est prévu le 11 décembre 2025, avec un siège statutaire à Paris.

Un deuxième EDIC basé en France

Le mécanisme de l’EDIC (European Digital Infrastructure Consortium) a été institué parallèlement au programme politique 2030 pour la décennie numérique. Il est censé « fournir un cadre juridique pour investir dans des projets multinationaux qui, compte tenu de leur ampleur, ne peuvent être mis en place efficacement par un seul État membre ». Dit autrement, permettre la mise en commun de ressources pour développer des infrastructures numériques.

Trois EDIC sont pour le moment établis : CitiVERSE, EUROPEUM-EDIC et ALT-EDIC.

CitiVERSE, basé à Valence (Espagne), se focalise sur les jumeaux numériques pour la planification urbaine. Il réunit 14 pays dont la France. Son objectif : fédérer 100 villes à l’horizon 2026.

EUROPEUM-EDIC est censé poursuivre les activités du Partenariat blockchain européen en étendant l’écosystème et les cas d’usage de l’EBSI (European Blockchain Services Infrastructure).

ALT-EDIC (Alliance for Language Technologies) est basé en France, à Villers-Cotterêts, dans le château qui abrite la Cité internationale de la langue française. Nous avions évoqué son cas en début d’année, lorsque débutait le projet OpenEuroLLM, qu’il coordonne.

La promesse du guichet unique

Les jalons de DC-EDIC avaient été posés mi-2024 avec la soumission d’une prénotification à la Commission européenne. L’Italie n’était pas encore dans la boucle – l’Estonie l’était, en revanche. Les principaux objectifs étaient alors déjà définis. En l’occurrence :

  • Construire une communauté européenne pour les communs numériques
    Création d’un partenariat « public-civique », organisation d’événements et de réseautage, promotion des communs numériques.
  • Faciliter le financement de projets
    Constituer un guichet unique, accompagner les levées de fonds, coordonner les appels à propositions.
  • Soutien au développement, à la maintenance et à la mise à l’échelle
    Aide technique et juridique, fourniture de ressources (hébergement, forge, installations de test/expérimentation).
  • Participation à des projets de communs numériques

Les documents fondateurs de DC-EDIC furent signés en juillet 2025.

À consulter en complément, un récent point d’étape sur quelques projets lauréats, en France, de l’appel à projets « Communs numériques pour l’IA générative ».

Illustration © Bildagentur Zoonar GmbH – Shutterstock

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AWS active « Rainier », son cluster dédié à l’IA

29 octobre 2025 à 16:00

Un an après l’annonce de son lancement, Amazon Web Services (AWS) a annoncé la mis en service de Rainier, son cluster de calcul haute performance, dont l’infrastructure est répartie sur plusieurs centres de données aux États-Unis.

Le projet s’appuie sur les puces Trainium2, développées en interne par Amazon pour l’apprentissage automatique. Environ 500 000 unités sont intégrées dans la première phase du cluster, interconnectées via un réseau à très faible latence destiné à optimiser les échanges entre nœuds de calcul.

AWS met en avant la scalabilité et la résilience multi-site de l’ensemble. Le cœur du dispositif se situe dans l’État de l’Indiana, où Amazon investit plus de 11 milliards $ dans un centre de données de nouvelle génération. D’autres installations complémentaires sont prévues sur plusieurs sites américains afin d’assurer la continuité de service et la répartition de la charge.

Anthropic, premier utilisateur du cluster

Le principal client identifié est Anthropic, concepteur du LLM Claude, qui exploitera Rainier pour l’entraînement de ses modèles de grande taille, avec un objectif d’utilisation de plus d’un million de puces Trainium2 d’ici fin 2025.

Avec Rainier, Amazon renforce son positionnement dans le cloud haute performance et les infrastructures d’IA. Le groupe entend se placer comme un fournisseur clé d’environnement d’entraînement à grande échelle, aux côtés des autres hyperscalers qui développent également leurs propres architectures dédiées.

Photo : © Amazon

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Au point mort avec Broadcom, le CISPE maintient la pression

29 octobre 2025 à 15:09

Imaginez : votre contrat client démarre le 15 du mois. Mais vos licences VMware débutent le 1er. Vous vous retrouvez donc à payer pour deux semaines où vous ne générez pas de revenus.

Le CISPE regrette que les fournisseurs cloud – dont il défend les intérêts en Europe – soient désormais confrontés à cette situation. Il en fait part dans un rapport à charge contre Broadcom.

La rumeur du kill switch

C’est le troisième rapport du genre. Il est dans la lignée des précédents : voyants au rouge, absence d’avancées concrètes.

Entre résiliations unilatérales de contrats, hausses de prix et changements structurels au sein du programme partenaires, le cahier de doléances était déjà fourni. Il n’a pas désempli et s’est même étoffé.

La rigidité sur les dates de début et de fin des licences VMware fait partie des nouveaux points dénoncés.

Le CISPE craint une autre restriction de flexibilité : la fin du modèle qui permet aux CSP d’exploiter des cœurs supplémentaires ensuite payés en arriérés.
Il va jusqu’à évoquer les rumeurs sur un « kill switch«  grâce auquel Broadcom pourrait dégrader les fonctionnalités des solutions VMware si les clients ou les fournisseurs ne lui communiquent pas de données d’utilisation dans les formats et délais requis.

Le nouveau programme VCSP passe mal

Depuis la publication du rapport précédent (fin mai), Broadcom a officialisé la refonte de son programme VCSP (VMware Cloud Service Provider). Sans clarifier si elle s’appliquera en Europe.

Cette refonte prendra effet début novembre. À partir de là, les clients ne pourront pas porter leurs licences existantes vers un autre CSP, assure le CISPE. Les fournisseurs cloud qui ne feront pas partie du programme ne pourront plus héberger de solutions VMware – ils ne pourront que revendre des licences. Pour ceux qui en feront partie, ce sera l’inverse. Bilan : il leur faudra choisir entre les rôles de revendeur et de fournisseur de services, même s’ils ont des contrats sur les deux fronts.

Au fil des rapports, le ton est devenu plus emphatique. Le CISPE déclare désormais que les CSP qui dépendent de VMware pour délivrer leurs services font face à un « choix impossible ». Il leur faut « soit accepter des hausses de prix draconiennes et un verrouillage sur le long terme, soit se lancer dans des transitions longues, chères et potentiellement désastreuses vers d’autres fournisseurs ». Il n’existe, ajoute-t-il, pas d’alternative pour certains workloads, certifiés exclusivement pour VMware.

Pénalités, délais, privacy… Les desiderata du CISPE

En l’état, le CISPE exprime les souhaits suivants :

  • Restauration de relations commerciales justes et prévisibles
    Par exemple, par un préavis de 6 mois minimum pour tout changement contractuel ou tarifaire dans le cadre de renouvellements.
  • Amélioration du support pour les « petits » CSP
    Entre autres, avec au moins 6 mois supplémentaires pour s’engager en marque blanche.
  • Davantage de flexibilité pour les « plus gros » CSP
    Avec des modèles éligibles aux réductions sur volume, un prix juste lors des pics d’utilisation, des plafonds d’usage étendus et la suppression des pénalités en cas de sous-utilisation.
  • Accès plus simple aux échelons supérieurs du programme partenaires pour les « petits » CSP
  • Permettre aux CSP de ne pas divulguer certaines données relatives aux clients finaux (usage spécifique des cœurs, données sur les workloads)
  • Remédier aux augmentations de coûts résultant du regroupement d’offres

Constatant son impuissance, l’association a saisi, en juillet, le Tribunal de l’UE, pour tenter de faire annuler le rachat de VMware.

Illustration © ITE | I’M THE EARTH – Adobe Stock

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Nvidia, l’entreprise qui valait 5 000 milliards $

29 octobre 2025 à 14:31

Nvidia a franchi un nouveau cap historique, ce mercredi 29 octobre, en devenant la première société cotée en bourse à atteindre une capitalisation de 5 000 milliards $. Cette progression reflète son essor spectaculaire depuis l’émergence de l’IA générative et sa transformation d’un fabricant de puces graphiques de niche en acteur central de l’industrie mondiale de l’IA.

Son CEO, Jensen Huang, a révélé des commandes de puces d’une valeur de 500 milliards $ et annoncé la construction de sept supercalculateurs pour le gouvernement américain. Les discussions prévues entre le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping incluront également sa puce Blackwell, dont les ventes sont limitées par les contrôles à l’exportation américains.

Nvidia décolle avec le lancement de ChatGPT

Depuis le lancement de ChatGPT en 2022, le cours de l’action Nvidia a été multiplié par douze, accompagnant la progression du S&P 500 vers des niveaux record et suscitant des débats sur la possibilité d’une surévaluation du secteur technologique. La capitalisation actuelle dépasse celle du marché total des cryptomonnaies et représente environ la moitié de la valeur de l’indice européen Stoxx 600.

À la valorisation actuelle, la participation de Jensen Huang  serait estimée à environ 179,2 milliards $ ce qui en ferait la huitième personne la plus riche au monde selon Forbes. Né à Taïwan et installé aux États-Unis dès l’âge de neuf ans, Huang dirige Nvidia depuis sa création en 1993.

Malgré la domination de Nvidia, d’autres géants technologiques comme Apple et Microsoft ont récemment franchi le seuil des 4 000 milliards $ de capitalisation.

Les analystes estiment que la hausse reflète la confiance des investisseurs dans la croissance continue des dépenses en IA, tout en mettant en garde contre des valorisations potentiellement élevées. « L’expansion actuelle de l’IA repose sur quelques acteurs dominants qui financent la capacité de chacun. Dès que les investisseurs demanderont des retours sur flux de trésorerie plutôt que des annonces de capacité, certains mécanismes pourraient s’interrompre », souligne Matthew Tuttle, PDG de Tuttle Capital Management, cité par Reuters.

La position dominante de Nvidia a également attiré l’attention des régulateurs mondiaux, les restrictions américaines sur les puces avancées en faisant un outil stratégique pour limiter l’accès de la Chine à certaines technologies IA.

En juillet dernier, Nvidia battait déjà le record de la plus grosse valorisation boursière de l’histoire en franchissant le cap des 4000 milliards $.

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Cloud Sovereignty Framework : pourquoi l’UE essuie des critiques

29 octobre 2025 à 13:21

Pas grave si vous ne respectez pas les exigences juridiques, vous pouvez vous rattraper par vos investissements en Europe.

Le CISPE interprète ainsi le Cloud Sovereignty Framework.

L’association représentative des CSP européens ne mâche pas ses mots au sujet de ce document qui doit servir de référence pour la commande publique de services cloud au niveau de l’UE. Elle y voit une porte grande ouverte aux hyperscalers étrangers.

Le Cigref et Gaia-X comme références

Le Cloud Sovereignty Framework doit fournir une grille de lecture « souveraine », articulée en 8 objectifs. Sa première mise en application est censée se faire dans le cadre d’un appel d’offres à 180 M€. Lequel permettra aux institutions, organes, bureaux et agences de l’UE d’acheter ses services IaaS et PaaS pour 6 ans. Jusqu’à 4 fournisseurs obtiendront un contrat (attribution prévue entre décembre 2025 et février 2026).

La Commisison européenne dit s’être inspirée du référentiel cloud de confiance du Cigref, des règles de Gaia-X et du cadre européen de certification de cybersécurité (NIS 2 et DORA sont cités). Elle évoque aussi les stratégies nationales « comme en France et en Allemagne ». Ainsi que les pratiques internationales en matière de contrôle des exportations, de résilience des chaînes d’approvisionnement et d’audits de sécurité.

Les 8 objectifs du Cloud Sovereignty Framework

Nous reprenons ci-dessous les 8 objectifs du Cloud Sovereignty Framework et les principaux enjeux qui les sous-tendent, tels que formulés.

Souveraineté stratégique

  • Les organismes ayant la décision finale sur les services sont soumis à une juridiction européenne.
  • Garanties contre le changement de contrôle
  • Degré de dépendance du fournisseur à des financements de sources européennes
  • Niveau d’investissement, de création d’emploi et de valeur dans l’UE
  • Implication dans des initiatives européennes (cohérence avec les objectifs de souveraineté numérique et industrielle définis par l’UE)
  • Capacité à maintenir une exploitation sécurisée en cas d’injonction à suspendre ou cesser la fourniture du service

Souveraineté légale et juridictionnelle

  • Juridiction nationale gouvernant les activités et les contrats du fournisseur
  • Degré d’exposition à des lois extraterritoriales non européennes à portée transfrontalière
  • Existence de canaux juridiques, contractuels ou techniques par lesquels des autorités non européennes pourraient obtenir un accès aux données ou aux systèmes
  • Applicabilité de régimes internationaux qui pourraient restreindre l’usage ou le transfert
  • Juridiction où la propriété intellectuelle est créée, déposée et développée

Souveraineté des données et de l’IA

  • Le client seul a un contrôle effectif sur l’accès cryptographique à ses données.
  • Visibilité sur les accès aux données et sur l’usage des modèles d’IA ; mécanismes garantissant une suppression irréversible, avec preuves vérifiables
  • Confinement strict du stockage et du traitement dans des juridictions européennes, sans repli vers des pays tiers
  • Niveau de dépendance à des stacks technologiques non européennes (mesure dans laquelle les modèles d’IA et les pipelines de données sont développés, entraînés et hébergés sous contrôle européen)

Souveraineté opérationnelle

  • Facilité de migration des workloads ou d’intégration avec des solutions alternatives européennes
  • Capacité de gestion, maintenance et support sans implication de fournisseurs non européens
  • Disponibilité de compétences dans l’UE
  • Support opérationnel depuis l’UE et soumis exclusivement à des cadres juridiques européens
  • Documentation technique complète, code source et ressources pour permettre une autonomie sur le long terme
  • Localisation et contrôle juridique des fournisseurs et/ou des sous-traitants critiques

Souveraineté de la chaîne d’approvisionnement

  • Origine géographique des composants physiques clés, lieu de fabrication
  • Provenance du code embarqué contrôlant le matériel
  • Origine du logiciel (où et par qui est-il programmé ? quelle(s) juridiction(s) gouverne(nt) le packaging, la distribution et les mises à jour ?)
  • Degré de dépendance à des fournisseurs, usines ou technologies propriétaires non européens

Souveraineté technologique

  • API ou protocoles bien documentés et non propriétaires ; adhésion à des standards de gouvernance largement adoptés
  • Logiciels accessibles sous des licences ouvertes, avec droits d’audit, de modification et de redistribution
  • Visibilité sur la conception et le fonctionnement du service (dont documentation de l’architecture, des flux de données et des dépendances)

Souveraineté de la sécurité et de la conformité

  • Certifications européennes et internationales
  • Adhérence au RGPD, à la NIS 2, à DORA et à d’autres cadres européens
  • SOC et équipes de réponse foncitonnant exclusivement sous juridiction européenne ; contrôle direct de la supervision et de la journalisation par des acteurs européens (clients ou autorités)
  • Signalement transparent et dans des délais raisonnables pour les failles et les vulnérabilités ; capacité à développer, tester et appliquer des correctifs sans dépendance à des fournisseurs non européens
  • Capacité, pour des entités européennes, d’effectuer des audits indépendants de sécurité et de conformité

Soutenabilité environnementale

  • Efficacité énergétique des infras (PUE bas) et objectifs d’amélioration mesurables
  • Pratiques d’économie circulaire (réutilisation, reconditionnement, recyclage)
  • Divulgation transparente des émissions carbone, de l’usage d’eau et d’autres indicateurs
  • Approvisionnement en énergies renouvelable ou bas carbone

5 échelons de garantie

Sur chaque objectif, on détermine un niveau d’assurance entre 5 échelons :

0 (pas de souveraineté)
Service, technologie ou activité sous le contrôle exclusif de tiers non européens entièrement soumis à des juridictions non européennes.

1 (« souveraineté juridictionnelle »)
La législation de l’UE s’applique, mais son exécution est limitée en pratique.
Service, technologie ou activité sous le contrôle exclusif de tiers non européens.

2 (« souveraineté des données »)
La législation de l’UE est applicable et exécutoire.
D’importantes dépendances demeurent (service, technologie ou activité sous contrôle indirect de tiers non européens).

3 (« résilience numérique »)
La législation de l’UE est applicable et exécutoire.
Les acteurs européens exercent une influence significative mais pas totale (service, technologie ou activité sous contrôle marginal de tiers non européens).

4 (« souveraineté numérique complète »)
Technologie et activité sous contrôle européen total, sujettes seulement à la législation de l’UE, avec aucune dépendance critique à du non européen.

« On ne peut pas être souverain à 75 %« 

En complément au niveau d’assurance, on calcul un « score de souveraineté », avec une pondération par objectif :

  • Souveraineté stratégique : 15 %
  • Souveraineté légale et juridictionnelle : 10 %
  • Souveraineté des données et de l’IA : 10 %
  • Souveraineté opérationnelle : 15 %
  • Souveraineté de la supply chain : 20 %
  • Souveraineté technologique : 15 %
  • Sécurité/conformité : 10 %
  • Environnement : 5 %

Cette pondération prend en compte le fait que la procédure de commande contient déjà des garde-fous importants dans certains domaines, comme la souveraineté juridique et la sécurité/conformité, précise Bruxelles.

Le CISPE estime qu’un tel système créant une « moyenne de moyennes » ne favorise pas la transparence. L’association regrette par ailleurs la présence d’objectifs « inatteignables » (contrôle européen complet sur tous les composants matériels) et d’idées « vagues » (garanties sur le changement de contrôle). « On ne peut pas être souverain à 75 %, ajoute-t-elle : on l’est ou on ne l’est pas, comme un aliment est bio ou pas« .

EuroStack avance son propre framework

À l’instar du CISPE, l’initiative industrielle EuroStack se demande dans quelle mesure un fournisseur mal noté sur les deux premiers critères pourait se rattraper sur les autres. Elle rappelle avoir récemment publié sa propre proposition de framework, et souligne les différences avec celui de la Commission européenne. Parmi elles :

  • Contrôle et juridiction
    EuroStack a adopté une approche « séquentielle » : le contrôle juridictionnel est un prérequis non négociable, avec des critères « précis et auditables » (localisation de l’ultime entité mère, seuil de droits de vote…).
  •  Technologie et ouverture
    Chez EuroStack, pour gagner des points sur la dimension technique, le service doit être basé sur du logiciel open source. Et il doit permettre, au-delà des API ouvertes, la réversibilité opérationnelle (possibilité de reprise d’exploitation par un tiers).
  • Contrôle et protection des données
    EuroStack revendique des critères plus explicites et rigoureux. Son framework précise notamment que le stockage et le traitement dans l’UE doivent englober les métadonnées, les sauvegardes et les logs.
  • Contrôle opérationnel
    Sur ce volet, les critères sont dits plus spécifiques et quantitatifs. En particulier, ils identifient le plan de contrôle comme un composant critique et en exigent la localisation dans l’UE. Il imposent par ailleurs que 100 % du personnel disposant d’accès à privilèges soit sous juridiction européenne.
  • Contribution économique et création de valeur
    Le framework d’EuroStack précise que la majorité des dépenses et du personnel R&D sur le cœur technologique doit être localisée dans l’UE.

Deloitte, qui a un partenariat avec AWS, avance les choses différemment. Il envisage un framework à 4 couches (opérations, data, logiciel/infra, sécurité)… et affirme que l’offre AWS Sovereign Cloud y répond (isolation physique et logique, exploitation indépendante, support technique par des résidents de l’UE, etc.).

Hexadone a aussi réagi… pour mettre en avant l’intérêt de ses prestations (valorisation des données territoriales). La coentreprise Orange-Banque des territoires juge que le pilier data et IA du Cloud Sovereignty Framework reste focalisé sur les aspects techniques et juridiques. Alors que la souveraineté des territoires repose aussi – « et surtout » – sur la manière dont les données sont produites, partagées et gouvernées. « La vraie souveraineté ne consiste pas seulement à héberger des fichiers en Europe, mais à garder la main sur leur sens, leur usage, leur impact« , explique-t-elle.

Illustration générée par IA

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Ce que le nouveau statut d’OpenAI change dans sa relation avec Microsoft

29 octobre 2025 à 11:30

En achevant sa transformation en public benefit corporation (PBC), un statut hybride qui combine finalité lucrative et mission d’intérêt général, OpenAI redéfinit la nature du lien avec Microsoft, son principal partenaire depuis 2019.

Après une négociation de près d’un an, l’accord accorde à Microsoft une participation de 27 % du capital, valorisée environ 135 milliards $, dans une entreprise estimée à près de 500 milliards $. Mais contrairement à d’autres prises de participation stratégiques, celle-ci ne confère aucun pouvoir de contrôle.

La création d’un nouvel ensemble, OpenAI Group PBC, permet désormais à l’inventeur de ChatGPT  d’attirer des investisseurs tout en restant placée sous la supervision d’une structure à but non lucratif, la OpenAI Foundation, qui conserve 26 % du capital et le droit exclusif de nommer les administrateurs du conseil d’administration.

Fin de l’exclusivité pour Microsoft

Le partenariat entre les deux entreprises reposait jusqu’ici sur un modèle d’exclusivité : OpenAI hébergeait ses modèles sur le cloud Azure de Microsoft, qui disposait en retour d’un droit de premier refus sur toute collaboration future et d’un pouvoir de veto sur certaines opérations financières.

Ces clauses ont été supprimées. OpenAI pourra désormais faire appel à d’autres fournisseurs de cloud, y compris Google Cloud, Amazon Web Services ou Oracle, tout en maintenant un engagement contractuel d’investir 250 milliards $ sur Azure au cours des prochaines années, sans plus de précision.

Pour Microsoft, cette perte d’exclusivité s’accompagne de solides contreparties. Le groupe de Redmond conservera un accès garanti aux modèles et technologies d’OpenAI jusqu’en 2032, y compris à d’éventuels systèmes d’intelligence artificielle générale (AGI), et percevra 20 % des revenus de la société tant qu’un comité d’experts indépendants n’aura pas confirmé l’atteinte de ce seuil.

Public Benefit Corporation, c’est quoi ?

Créé aux États-Unis, le statut de public benefit corporation (PBC) impose aux dirigeants de prendre en compte, en plus de l’intérêt des actionnaires, celui du public et des parties prenantes.
Pour OpenAI, ce modèle permet de lever des capitaux privés tout en maintenant une obligation statutaire de poursuivre un objectif éthique : garantir que l’IA serve l’intérêt général.

Une gouvernance rééquilibrée

L’un des enjeux majeurs de la restructuration concerne la gouvernance. Les procureurs généraux du Delaware et de Californie ont approuvé le montage après avoir obtenu des garanties sur la primauté de la sécurité et de la mission caritative dans les statuts.
La fondation, rebaptisée OpenAI Foundation, est désormais la gardienne de cette mission.

Elle prévoit d’utiliser une partie de sa participation, valorisée environ 130 milliards $ pour financer des projets de recherche médicale et des programmes destinés à renforcer la sûreté des modèles d’IA.
Sam Altman, cofondateur et directeur général, a déclaré vouloir faire de la fondation « la plus grande organisation à but non lucratif au monde ». A titre de comparaison, la Fondation Gates qui figure dans le top 3 mondial disposait d’une dotation estimée à environ 77,2 milliards $ fin 2024 .

Gouvernance : la mission contre le capital

La fondation conserve le droit de nommer le conseil d’administration, mais reste minoritaire au capital.
Sa capacité à imposer des décisions contraires aux intérêts économiques des actionnaires sera l’un des tests-clés du modèle PBC appliqué à une entreprise technologique de cette envergure.

Microsoft, partenaire stratégique mais pas dominant

La nouvelle configuration transforme Microsoft en allié stratégique plutôt qu’en actionnaire dominant.
L’entreprise de Redmond conserve un accès privilégié à la technologie d’OpenAI et reste un investisseur de poids, mais sa capacité d’intervention directe est désormais limitée.

Cette évolution met fin à plusieurs mois de tensions : OpenAI souhaitait plus de souplesse pour diversifier ses partenariats, tandis que Microsoft cherchait à sécuriser l’accès à la technologie qu’elle intègre dans ses produits Copilot et Office 365.

Concurrence : un partenariat sous surveillance

La fin de l’exclusivité Azure pourrait atténuer la pression réglementaire.
Aux États-Unis comme en Europe, les autorités examinent les alliances entre grands groupes du cloud et start-up d’IA pour vérifier qu’elles ne faussent pas la concurrence.
En se repositionnant comme partenaire, Microsoft évite de tomber sous le coup d’un contrôle de type « prise de contrôle déguisée ».

Vers l’autonomie financière et une future IPO

Le passage au statut de PBC ouvre aussi la voie à de nouvelles levées de capitaux. Les investisseurs historiques — SoftBank, Thrive Capital, Andreessen Horowitz ou Sequoia — peuvent désormais détenir de véritables actions.
Cette ouverture permettra à OpenAI de financer la prochaine génération de modèles d’IA, dont les coûts de développement se chiffrent déjà en dizaines de milliards de dollars.

Une introduction en bourse est même désormais envisagée à moyen terme, même si Sam Altman affirme qu’aucune échéance n’est fixée.

La relation entre Microsoft et OpenAI entre ainsi dans une phase de coopétition maîtrisée : les deux entreprises demeurent partenaires sur les modèles et produits, mais poursuivent aussi des stratégies de développement distinctes.
Microsoft continue à investir dans ses propres technologies et à collaborer avec d’autres acteurs de l’IA, notamment Anthropic, pour ses outils Copilot.

OpenAI, de son côté, consolide sa position d’acteur indépendant capable de négocier à égalité avec les géants du numérique.

Illustration : image générée par l’IA

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Reçu avant avant-hier Silicon

La gestion des identités se replace au cœur du dispositif cyber

28 octobre 2025 à 17:00

Avec l’essor des architectures cloud hybrides, jamais la surface d’attaque n’a été aussi grande. Cette évolution pousse les RSSI à adapter les moyens de protection, mais aussi la DSI à revoir la façon dont sont gérées les identités dans l’entreprise, qu’il s’agisse des identités des utilisateurs, des clients, mais aussi des machines.

25 milliards $, c’est la somme record que le généraliste de la cybersécurité Palo Alto Networks va mettre sur la table pour prendre le contrôle de CyberArk, un expert de la gestion des identités. Cette acquisition montre l’importance prise par les identités sans la sécurisation de systèmes d’information de plus en plus hybridés avec le Cloud public. L’identité est la clé de voûte de ces architectures.

Jean-Christophe Vitu, vice-president et Solutions Engineer EMEA de CyberArk © DR

« L’offre de CyberArk se distingue par son approche holistique de la gestion des identités, couvrant non seulement la gestion des accès privilégiés mais aussi toutes les facettes de la gestion des identités, humaines et non humaines. Nous sommes un acteur capable de gérer des environnements complexes à grande échelle, contrairement à des concurrents qui peuvent être plus spécialisés ou moins évolutifs. » détaille Jean-Christophe Vitu, vice-president et solutions engineer EMEA de CyberArk.

Le renouvellement des solutions « legacy » est lancé

Ce point d’inflexion va s’accompagner d’un renouvellement des plateformes de gestion d’identité déployées à grand peine dans les années 2010.

Allan Camps, Senior Enterprise Account Executive chez Keeper Security © DR

« De nombreux systèmes hérités n’ont tout simplement pas été conçus pour la façon dont les gens travaillent aujourd’hui » estime Allan Camps, Senior Enterprise Account Executive chez Keeper Security, éditeur d’une solution de gestion de mots de passe et de PAM : « Les entreprises doivent composer avec des environnements cloud, des équipes hybrides et un nombre croissant de terminaux. Les outils sur site manquent souvent de la flexibilité et de la visibilité dont les organisations modernes ont besoin, sans parler des fonctionnalités de sécurité nécessaires pour faire face au paysage dynamique des menaces actuelles. »

Les anciennes solutions d’IAM (Identity and Access Management) non conçues pour le Cloud vont laisser la place à des solutions SaaS natives, ce qui va booster ce marché dans les années à venir.

Gilles Casteran, CEO et cofondateur de Memority © DR

Le français Memority s’inscrit dans cette nouvelle génération de plateformes avec ce que l’éditeur appelle une Identity Factory : « Il s’agit d’une solution unifiée permettant d’automatiser et d’orchestrer toutes les typologies d’identités et contrôler les accès de manière sécurisée, fluide et conforme » argumente Gilles Casteran, CEO et cofondateur de Memority.

La plateforme Memority gère les identités et les habilitations et permet d’authentifier et de contrôler l’accès à l’ensemble des services, quels que soient les cas d’usage et le type de population (B2E, B2B, B2C et B2IoT).

La montée en puissance des identités non-humaines

Un autre levier de renouvellement des plateformes IAM historiques consiste à faire face aux NHI, les Non-Human Identity. Jean-Christophe Vitu explique : « Les identités machines sont aujourd’hui 82 fois nombreuses que les identités humaines au sein des entreprises, or ces identités sont encore mal connues et non contrôlées. 42 % d’entre elles disposent d’un accès sensible ou à privilèges et 77 % des entreprises n’ont pas mis en place de contrôles de sécurité de ces identités. »

Frédéric Cluzeau, président de Hermitage Solutions © DR

Ces NHI sont d’ores et déjà critiques de par les privilèges qui leur sont octroyés et l’arrivée des IA agentiques ne fera que rendre leur importance capitale pour le fonctionnement quotidien des entreprises. Frédéric Cluzeau, président de Hermitage Solutions rejoint Jean-Christophe Vitu sur ce point : « Ces NHI, qu’il s’agisse de comptes de services, des clés APIs, d’agents IA et de containers peuvent disposer de droits d’accès et de privilèges très importants sur les données, sans être forcément contrôlées aussi strictement que les identités correspondant à des utilisateurs. » Le distributeur pousse la plateforme Segura une solution de gestion des identités qui a pu démontrer l’efficacité de sa plateforme lors de l’exercice Locked Shields de l’OTAN.

Parmi les grandes tendances qui poussent au remplacement des plateformes de gestion des identités figurent ces identités non humaines, la tendance à la plateformisation et bien entendu l’IA qui a un rôle à jouer, notamment pour détecter les comportements atypiques et aller vers une sécurisation plus proactive des accès et des privilèges.

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Les modèles de vision gagnent du terrain dans l’OCR

28 octobre 2025 à 15:29

La plupart des documents sont conçus pour être lus par des humains. Partant, ils peuvent être analysés de façon plus approfondie par des modèles de vision que par des modèles de langage.

Le projet Colette repose sur ce postulat. Cofinancé par Airbus, le CNES et la société toulousaine Jolibrain, il a produit un logiciel open source de déploiement de LLM avec une brique de RAG visuel (tous les documents sont transformés et analysés sous forme d’images).

Colette s’appuie sur une architecture qui a ses racines à CentraleSupélec : ColPali. Présentée début 2025, elle met à profit un VLM entraîné pour indexer des documents purement à partir de leurs caractéristiques visuelles.

ColPali

ColPali se retrouve aussi, entre autres, chez Morphik. Cette start-up Y Combinator a focalisé son offre sur le RAG. Elle a amélioré les performances en exploitant la méthode MUVERA – qui permet de contourner l’approche multivectorielle de ColPali – et la base de données vectorielle Turbopuffer.

DeepSeek-OCR : la modalité image comme moyen de compression

DeepSeek étudie également cet aspect. Il y a récemment consacré un article scientifique, sous un angle particulier : la modalité vision comme moyen de compresser l’information textuelle.

Ses travaux se matérialisent avec l’architecture DeepSeek-OCR. En son centre, DeepEncoder, qui encode les documents sous forme « tokens image ». Il exploite un modèle SAM (segmentation avec attention locale par fenêtre) et un modèle CLIP (attention globale). Avec, entre les deux, un module convolutionnel de sous-échantillonnage.

DeepEncoder compte environ 380 millions de paramètres (80 pour le SAM, 300 pour le CLIP). Il gère deux modes d’entrée. D’un côté, la résolution native (4 modes : Tiny et Small, où les images sont directement redimensionnées ; Base et Large, où on utilise du padding pour préserver le ratio d’origine). De l’autre, la résolution dynamique (combinaison de deux résolutions natives ; Gundam, par exemple, associe du 640 x 640 en attention locale et du 1024 x 1024 en attention globale).

résolutions

Le décodage est dévolu à un modèle DeepSeek MoE 3B à 570 millions de paramètres actifs (6 experts actifs sur 64 + 2 experts partagés).

On a d’abord entraîné DeepEncoder, puis DeepSeek-OCR dans son ensemble, à partir de deux jeux de données. L’un comprenant des PDF dans une centaine de langues avec éventuellement des images intégrées. L’autre axé sur des éléments spécifiques : graphes, formules chimiques, figures géométriques planes…

La perspective d’un mécanisme d’oubli graduel

DeepSeek-OCR a notamment été mis à l’épreuve sur un sous-ensemble du benchmark Fox. En l’occurrence, des documents en anglais comprenant de 600 à 1300 tokens texte. C’est de là que DeepSeek tire les principaux indicateurs de performance qu’il annonce en introduction de son article.

Avec un rapport de compression de 9-10x (1 token image pour 9 ou 10 tokens texte), le décodeur avoisine 97 % de précision OCR. Au-delà, les performances baissent (90 % à 10-12x, 60 % à 20x). DeepSeek y voit deux raisons. D’une part, le rapport entre la longueur des documents et la complexité de leur disposition. De l’autre, le fait qu’aux résolutions les plus basses (Tiny et Small), les textes longs deviennent « flous ».

Fox

Le premier élément peut être résolu par un rendu sur une page à disposition unique, estime DeepSeek. Le second peut être mis à profit pour reproduire une forme de mécanisme d’oubli : l’historique « froid » serait converti en images qui seraient ensuite progressivement compressées.

L’approche est, globalement, d’autant plus intéressante qu’elle n’occasionne pas de surcharge (les systèmes multimodaux exigent intrinsèquement un encodeur de vision).

Des diapos aux journaux, la nécessité de plusieurs modes d’encodage

En « conditions réelles » (OmniDocBench), DeepSeek retient que :

  • Le mode Small (100 tokens) produit de meilleurs résultats que GOT-OCR2.0 avec 2,5 fois moins de tokens.
  • Le mode Large (400 tokens) est au niveau des modèles OCR à l’état de l’art.
  • Avec moins de 800 tokens, la méthode Gundam s’en sort mieux que MinerU2.0 avec environ 7000 tokens.

OmniDocBench

Certaines catégories de documents nécessitent peu de tokens pour un résultat satisfaisant. Les diapositives, par exemple (64 tokens suffisent). Pour les livres et les rapports, 100 tokens est l’idéal. Avec les journaux (4000 à 5000 tokens), le mode Gundam, voire Gundam-master, est nécessaire.

DeepSeek annonce que son architecture est capable de générer 33 millions de pages de données par jour en utilisant 20 nœuds de 8 GPU A100-40G.

Illustration principale générée par IA

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Le nouvel OpenAI détenu à 27 % par Microsoft

28 octobre 2025 à 14:42

Microsoft et OpenAI viennent de conclure un accord majeur dans l’histoire de leur collaboration  initiée en 2019 permettant à au créateur de ChatGPT d’adopter le statut de Public Benefit Corporation (PBC), soit une société à but lucratif encadrée par une mission d’intérêt public.

Dans cette nouvelle configuration, Microsoft détiendra une participation d’environ 27 % dans OpenAI Group PBC, valorisée à 135 milliards $, selon les informations fournies par les deux entreprises.

Le nouvel accord prolonge et redéfinit les droits de propriété intellectuelle (PI) entre les deux entreprises. Microsoft conserve son statut de partenaire exclusif pour les modèles de pointe développés par OpenAI, ainsi que l’exclusivité d’hébergement sur la plateforme Azure, jusqu’à la reconnaissance formelle d’une intelligence artificielle générale (AGI).

Restructuration et participation de Microsoft

La déclaration d’atteinte de l’AGI par OpenAI devra désormais être vérifiée par un panel d’experts indépendants. Les droits de Microsoft sur les modèles et produits d’OpenAI sont étendus jusqu’en 2032, contre 2030 précédemment, et continueront de s’appliquer même si l’AGI est validée avant cette date. Ces droits incluent les modèles post-AGI, sous réserve de garde-fous de sécurité.

Les droits de Microsoft sur la recherche (méthodes de développement internes et données confidentielles) expireront à la date de validation de l’AGI ou en 2030, selon la première de ces échéances. Ces droits ne couvrent pas l’architecture des modèles, les poids, le code d’inférence, le code de fine-tuning ni les infrastructures matérielles et logicielles de centres de données.

Par ailleurs, Microsoft n’aura plus aucun droit sur le matériel grand public éventuellement conçu par OpenAI comme le laisse imaginer l’acquisition du studio de design io Products de Jony Ive pour 6,5 milliards $.

Nouvelles modalités de collaboration

L’accord ouvre la voie à une coopération plus flexible. OpenAI pourra désormais développer certains produits avec des partenaires tiers. Les produits d’API issus de ces collaborations resteront exclusifs à Azure, tandis que les produits non liés à des API pourront être hébergés sur d’autres clouds.

Microsoft pourra également poursuivre de manière indépendante ses recherches vers l’AGI, seul ou avec d’autres partenaires. Si l’entreprise utilise la propriété intellectuelle d’OpenAI pour ce développement avant la reconnaissance formelle de l’AGI, elle devra respecter des limites de capacité de calcul prédéfinies.

Enfin, l’accord prévoit qu’OpenAI achètera pour 250 milliards $ de services Azure supplémentaires. En contrepartie, Microsoft renonce à son droit de premier refus pour fournir les services de calcul de l’entreprise.

Le partage de revenus entre les deux sociétés demeure en vigueur jusqu’à la validation de l’AGI, avec des paiements étalés sur une période plus longue. OpenAI est désormais autorisée à fournir des services API à des clients du gouvernement américain, y compris pour des usages liés à la sécurité nationale, sans exclusivité d’hébergement.
L’entreprise pourra également publier des modèles « Open Weight » répondant à des critères de sécurité et de capacité déterminés.

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OpenAI intègre les solutions de Paypal à ChatGPT

28 octobre 2025 à 12:19

ChatGPT poursuit son évolution comme écosystème de commerce agentique intégré avec un nouvel accord passé avec PayPal qui prévoit l’intégration du protocole Agentic Commerce Protocol (ACP), conçu pour permettre des transactions instantanées au sein de ChatGPT. Cette technologie doit relier le réseau mondial de commerçants de PayPal à la plateforme d’OpenAI, rendant leurs produits visibles et achetables via l’assistant conversationnel.

Selon PayPal, cette intégration facilitera la recherche, la comparaison et l’achat de produits directement dans ChatGPT, sans passer par un site marchand tiers. Le portefeuille PayPal offrira plusieurs moyens de paiement — solde, compte bancaire ou carte — ainsi que les protections habituelles pour acheteurs et vendeurs. PayPal gérera également le traitement des paiements par carte via son interface API déléguée.

Aucune information n’est communiquée sur le montant de cet accord.

Extension de l’écosystème de commerce dans ChatGPT

Dès 2026, le protocole ACP permettra à des millions de marchands utilisant PayPal — petites entreprises comme grandes marques — de rendre leurs catalogues accessibles dans ChatGPT. Le système reposera sur un serveur ACP géré par PayPal, garantissant la conformité, la validation des paiements et la gestion du routage vers les commerçants.

Outre PayPal, plusieurs autres solutions de paiement sont déjà intégrées ou en cours de déploiement dans ChatGPT, dont Stripe, partenaire technique central du protocole ACP, ainsi que Apple Pay, Google Pay, Visa, Mastercard et American Express. Certaines plateformes e-commerce, comme Shopify ou Etsy, utilisent leurs propres systèmes de paiement compatibles.

Au-delà du commerce, PayPal prévoit d’élargir l’usage des technologies d’OpenAI pour ses opérations internes : ChatGPT Enterprise auprès de ses plus de 24 000 employés et Codex pour ses équipes d’ingénierie, dans le but d’accélérer le développement de produits et d’améliorer les outils internes.

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Affaire Seagate : des pièces du puzzle manquent encore

28 octobre 2025 à 11:20

Des disques durs d’occasion vendus comme s’ils étaient neufs : de là est parti ce qu’on a fini par appeler « l’affaire Seagate« .

Cette pratique frauduleuse n’a rien de nouveau. Mais dans le cas présent, elle a pris une ampleur notable, les témoignages de victimes affluant.

L’affaire était partie d’Allemagne, début 2025. Au fil des semaines, l’éventail des marchés concernés s’est élargi, comme celui des produits touchés… et comme les techniques des fraudeurs*.

Une hypothèse s’est imposée : les disques en question viendraient de Chine. Plus précisément de fermes de minage de Chia (une cryptomonnaie à l’origine de laquelle on trouve le fondateur de BitTorrent).

Un intermédiaire repéré en Malaisie

L’enquête de Seagate n’est, officiellement, pas remontée jusque-là. L’entreprise a néanmoins découvert un intermédiaire. En l’occurrence, un atelier clandestin en Malaisie. Perquisitionné au cours de l’été, il employait, semble-t-il, une demi-douzaine de personnes.

Près de 700 disques durs Seagate ont été trouvés sur place. Il y en avait aussi de marques WD et Toshiba.

Des disques remis en vente sur les « Amazon asiatiques »

Si le dossier ne s’est pas concentré sur ces deux fabricants, c’est notamment parce qu’il est plus compliqué de prouver que leurs disques sont d’occasion. Réinitialiser l’ensemble des valeurs témoignant de l’utilisation est en effet plus facile chez eux que chez Seagate.

L’atelier clandestin ne se contentait pas de réinitialiser ces valeurs. Il se livrait aussi à de la contrefaçon, en rebadgeant certains disques (par exemple, un modèle desktop « transformé » en modèle pour les systèmes de vidéosurveillance). Il se chargeait également de la mise en vente, sur Lazada et Shopee, deux plates-formes e-commerce importantes en Asie du Sud-Est.

Dans son reporting (extra-)financier, Seagate n’évoque pas l’affaire. Il a toutefois fait évoluer son programme partenaires. Ces derniers ont désormais une obligation contractuelle d’acquérir des disques exclusivement auprès de distributeurs Seagate autorisés.

* On a pu constater, entre autres techniques, l’usurpation de numéros de série de disques neufs. De sorte que l’acheteur croyait bénéficier d’une garantie longue durée quand il la contrôlait auprès de Seagate.

Illustration générée par IA

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IBM Cloud arrête les nouveaux contrats VMware

28 octobre 2025 à 09:13

IBM Cloud ne signera bientôt plus de nouveaux contrats VMware.

La bascule interviendra le 31 octobre 2025. Il ne pourra alors plus vendre de licences qu’aux clients qui disposaient d’au moins un workload actif avant cette date.

Par workload, il faut entendre au moins 1 VM déployée ou migrée sur du VCFaaS multilocataire. Ou bien au moins 1 hôte sur une des offres suivantes :

  • VMware on Bare Metal Servers for Classic
  • VCF for Classic – Automated
  • VCF for Classic – Flexible
  • VCF for VPC
  • VCFaaS monolocataire

Des restrictions sur VCF as a service

Les clients existants – c’est à dire qui ont un compte IBM Cloud ou un compte Entreprise enfant – pourront continuer à utiliser leurs environnements et à les étendre. Ils n’auront cependant pas la possibilité d’aller sur une offre différente de celle contractualisée. Plusieurs restrictions s’appliqueront par ailleurs à l’offre VCFaaS :

  • Pas d’extension des workloads au-delà des régions et des groupes de ressources actuels
  • Limité au modèle de consommation existant (à la demande ou réservé)
  • Pas de sauvegarde des VM avec l’add-on Veeam Backup si celui-ci n’est pas utilisé avant la date butoir
  • Pas d’extension de Veeam Backup au-delà des régions dans lesquelles il est dpéloyé
  • Nouveaux dépôts Veeam Scale-Out Backup limités à du stockage objet

Les contrats signés avant la date limite pourront être honorés jusqu’à leur terme.

Programme VCSP : la fin d’une ère

En toile de fond, une décision officialisée en août. Au nom de la portabilité des licences, les abonnements VCF devront être acquis auprès de Broadcom et non plus des hyperscalers. Ce à partir du 3 novembre 2025 (début de son exercice fiscal).

Les relations avec les fournisseurs vont évoluer plus largement. Une nouvelle incarnation du programme VCSP (VMware Cloud Service Provider) prendra effet début novembre. Elle élimine notamment la possibilité de revente en marque blanche pour les plus petits fournisseurs.

Illustration © ZayNyi – Adobe Stock

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Synology rétropédale après avoir fermé la porte aux disques tiers

27 octobre 2025 à 16:46

Marche arrière pour Synology.

Au printemps, l’entreprise taïwanaise avait déclaré son intention de limiter la prise en charge des disques tiers sur certains de ses NAS. Une nouvelle qui n’avait pas laissé sa clientèle indifférente.

Ce n’est désormais plus dans ses plans*. Elle l’a officialisé parallèlement à la sortie de DSM 7.3 (dernière version de son OS DiskStation Manager).

Fin de prise en charge pour les HDD, alertes pour les SSD

disque dur SynologyÉtaient concernés les NAS série DS Plus année 2025. Seuls les disques brandés Synology et les disques tiers certifiés seraient pleinement compatibles et bénéficieraient d’un support complet, avait-on appris en avril par voie de communiqué. L’usage d’autres disques serait, à l’avenir, sujet à des restrictions, notamment sur la création de groupes de stockage (pools).

L’aide en ligne de Synology apportait davantage de précisions. Pour les HDD et les SSD NVMe, seuls ceux répertoriés dans la liste de compatibilité seraient pris en charge (il resterait néanmoins possible de migrer des groupes depuis des systèmes Synology existants). Les SSD SATA ne figurant pas dans cette liste resteraient quant à eux utilisables, mais apparaîtraient comme non vérifiés dans le gestionnaire de stockage.

La politique précédente soumettait les SSD SATA au même régime (et les SSD NVMe avec). Mais elle était plus permissive pour les HDD : l’unique restriction concernait la création de groupes de stockage.

Les limites finalement levées, sauf pour les SSD NVMe

La nouvelle politique actée avec le lancement de DSM 7.3 élimine presque toutes les restrictions.

Il n’y en a pas pour les HDD et les SSD qui sont sur la liste de comptabilité : ils sont pris en charge pour les nouvelles installations, la création de groupes de stockage et la migration depuis des systèmes existants (les SSD NVMe le sont aussi pour la création de cache).

Le niveau de prise en charge est le même pour les disques non répertoriés, à l’exception des SSD NVMe (pas de nouvelles installations ni de création de groupes de stockage).

Davantage de restrictions sur le haut de gamme

Synology DS225+La série DS Plus réunit actuellement 9 produits. Elle commence à 2 baies avec le DS225+ (Celeron J4125, max 6 Go DDR4, 1 x 2,5 GbE + 1 x 1 GbE ; illustré ci-contre), qu’on trouve entre 300 et 400 € TTC. Elle termine à 12 baies avec le DS2422+ (Ryzen V1500B, max 32 Go DDR4 ECC, 4 x 1 GbE), trouvable à un peu plus de 2000 € TTC.

Dans le catalogue de Synology, elle se trouve au-dessus des séries Value et J. Avec ces dernières, il n’existe de restrictions ni pour les HDD, ni pour les SSD (SATA uniquement), y compris pour la création de cache.

Globalement, plus on monte en gamme, plus il existe des restrictions.
Ainsi, sur les séries RS Plus et DVA/NVR, les HDD et les SSD NVMe non répertoriés ne sont pris en charge ni pour les nouvelles installations ni pour la création de groupes de stockage.
Sur les séries FS, HD, SA, UC, XS+, XS et DP, les HDD et SSD non listés sont pris en charge uniquement pour la migration.

* En tout cas jusqu’à nouvel ordre. Ce retour en arrière peut effectivement sembler temporaire, vu la façon dont Synology présente les choses. Il dit « collaborer avec les fabricants de disques » pour élargir la gamme de supports de stockage certifiés. « En attendant », les modèles DiskStation Plus […] prendront en charge l’installation et la création de groupes de stockage avec des disques tiers.

Illustrations © Synology

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AWS intègre (partiellement) le scope 3 dans sa calculette carbone

27 octobre 2025 à 13:25

Quel point commun entre ecoinvent, GaBi et imec.netzero ? Tout au moins, celui d’alimenter la calculette carbone d’AWS (CCFT, Customer Carbon Footprint Tool). Ou, plus précisément, la méthodologie qui sous-tend l’outil.

Une nouvelle version de cette méthodologie (3.0) vient d’être publiée. Avec elle, AWS vient englober, en partie, le fameux scope 3. C’est-à-dire les émissions indirectes dans sa chaîne de valeur.

Une partie des émissions entrant dans ce périmètre sont liées à l’extraction, à la production et au transport de l’énergie consommée dans les datacenters. Calculées au niveau des clusters, elles sont dites « opérationnelles ». Cela inclut l’électricité achetée, ainsi que les carburants et les fluides frigorigènes utilisés dans les générateurs de secours ou les systèmes de climatisation.

D’autres émissions sont amorties sur la base de la durée de vie des assets auxquels elles se rattachent. En fait partie l’empreinte carbone embarquée :

  • Du matériel informatique (extraction des matières premières, fabrication des composants, processus d’assemblage, acheminement vers les datacenters)
  • Des datacenters
  • Des équipements non informatiques (centrales de traitement d’air, unités de distribution d’énergie…)

méthodologie v3

4 options de modélisation pour les équipements IT

La méthodologie v3 ne couvre pas l’ensemble du scope 3. Elle fait notamment l’impasse sur la fin de vie de toutes ces composantes (recyclage de matériel, destruction de bâtiments, etc.).

Pour les émissions opérationnelles, AWS propose des estimations basées sur la localisation ou sur le marché. Il prend en compte les pertes qui surviennent lors de la transmission et de la distribution.

Pour les équipements informatiques, l’estimation repose sur une modélisation au niveau des composants. Sont priorisés ceux présents en plus grand nombre dans l’infrastructure et/ou pesant le plus lourd dans l’empreinte carbone globale.

Un modèle « en cascade » est employé pour s’adapter aux éventuels manques de données.
La préférence va à une ACV (analyse de cycle de vie) par processus, autant que possible à partir des données des fabricants. À défaut, on collecte des attributs techniques (types de matériaux, processus de fabrication et masse, principalement) et on exploite éventuellement des estimations moyennes de l’industrie.

Pour certains types de composants à l’empreinte importante et dont les propriétés technologiques peuvent facilement être caractérisées à partir de quelques indicateurs (CPU, GPU, SSD, HDD, RAM, cartes mères…), on peut procéder par extrapolation. En l’occurrence, via une relation paramétrique entre les résultats de l’ACV par processus et les caractéristiques-clés de ces composants.

Autre option : l’analyse entrées-sorties (EIO, Economic Input-Output). Elle lie l’activité économique aux impacts environnementaux grâce à des facteurs d’émission sectoriels (en kg CO2e/$), rapportés au coût unitaire des composants.

Pour les composants qu’on trouve peu fréquemment et pour lesquels l’EIO ne produit pas de résultats précis, il y a l’option RCA-LCA (Representative Category Average Life Cycle Assessment). Elle se fonde sur la masse mesurée ou estimée des composants, combinée à une classification KNN (algorithme des k plus proches voisins) pour les associer à des facteurs d’émissions représentatifs appropriés.

Des sources en Belgique, en Suisse et au Canada

Parmi les sources qu’AWS exploite pour la partie informatique, il y a donc ecoinvent, GaBi et imec.netzero. Le premier – une base de données environnementales – est portée par une entreprise à mission de droit suisse. Le second est un logiciel d’ACV rattaché à la base Sphera. Le troisième donne un aperçu de l’impact environnemental de circuits intégrés. On le doit à l’Imec, institut de recherche universitaire belge en microélectronique et nanotechnologies.

Pour ce qui est des datacenters, AWS suit principalement les lignes directrices du Conseil national de recherches du Canada en matière d’ACV de l’ensemble du bâtiment. Ces guidelines se fondent sur la norme européenne EN 15978:2011.

EN 15978

Les modèles d’ACV pour les carcasses et les salles s’appuient essentiellement sur des EPD (déclarations environnementales de produits) tiers validés et sur la base ecoinvent.

Des données recalculées jusqu’à 2022

Pour passer du niveau du cluster à celui des racks, on se réfère à la puissance absorbée. Et on y ajoute le carbone embarqué amorti sur une durée de vie de 6 ans.
Exemple pour un cluster auquel on a attribué 500 MT CO2e et qui tire 1000 KVA : un rack consommant 600 KVA se verra allouer 60 % de l’empreinte carbone, soit 300 MT CO2e. Le carbone amorti associé à ce rack (par exemple, 100 MT CO2e) est ajouté pour obtenir les émissions totales, sur une base mensuelle.

Pour passer des racks aux services, on fait la différences entre les services « fondateurs » (qui ont des racks dédiés dans des datacenters) et « non fondateurs » (qui reposent sur d’autres services).
Exemple dans un rack dont le modèle identifie qu’il consomme 1000 Go-mois. Un service qui consomme 250 Go-mois se verra attribuer 25 % des émissions du serveur.

Pour les services « fondateurs », l’attribution d’une empreinte à chaque client se fait par allocation « physique » (basée sur les usages). Pour les services « non fondateurs », elle se fait par allocation « économique » (basée sur le revenu).

Pour permettre des analyses rétrospectives de tendances, AWS a recalculé ses données avec la nouvelle méthodo jusqu’à janvier 2022.

émissions carbone AWS

Illustration principale générée par IA

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Pourquoi Anthropic va acheter des TPU à Google Cloud

27 octobre 2025 à 12:09

Anthropic étend son accord avec Google Cloud afin d’utiliser jusqu’à un million de puces spécialisées en intelligence artificielle (IA), connues sous le nom de Tensor Processing Units (TPU), historiquement réservées à ses propres usages.

Avec cet accord, évalué à plusieurs dizaines de milliards de dollars, l’inventeur de Claude va renforcer significativement la capacité d’entraînement de ses futurs modèles.

Avec quelle puissance ? Google mettra à disposition d’Anthropic, dans laquelle il a déjà par ailleurs investi plus de 3 milliards $, plus d’un gigawatt de puissance de calcul, dont la mise en service est prévue pour 2026.

Anthropic indique avoir retenu les TPU en raison de leur rapport performance-prix et de leur efficacité énergétique, ainsi que de son expérience existante avec cette technologie pour le développement de la famille de modèles Claude.

« Cette expansion nous permettra de répondre à la demande croissante tout en maintenant nos modèles au niveau le plus avancé de l’industrie », a déclaré Krishna Rao, directeur financier d’Anthropic.

A l’instar de ses concurrents qui cherchent à sécuriser des ressources matérielles suffisantes pour soutenir la croissance de leurs modèles, Anthropic adopte une approche multi-fournisseurs pour ses infrastructures. Elle utilise déjà les plateformes de calcul de Nvidia (GPU) et d’Amazon (Trainium) qui demeure son principal fournisseur cloud et un investisseur important avec un engagement financier de 8 milliards $. et la construction d’un centre de données de 2,2 gigawatts dans l’Indiana destiné à l’entraînement de ses modèles d’IA.

En moins de huit mois, Anthropic a vu son chiffre d’affaires annualisé passer d’environ 1 milliard à plus de 5 milliards $. Cette progression accompagne une levée de fonds de 13 milliards, qui la valorise désormais à 183 milliards $.

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Blockchain, métavers, neuromining… Retour sur 10 ans de prédictions technologiques par Gartner

27 octobre 2025 à 09:49

« Internet des comportements », « multiexpérience », « espaces intelligents »… Autant de concepts qui, au fil des ans, ont émaillé les prévisions technologiques de Gartner.

Les prévisions en question sont, plus précisément, celles que le cabinet émet traditionnellement lors de l’édition américaine de son IT Symposium/Xpo (organisée au mois d’octobre à Orlando, en Floride). Il en publie systématiquement une synthèse. Nous nous référons ici aux dix dernières (2016-2025).

2016 : ne dites pas microservices, mais MASA

En 2016, Gartner estimait que l’une des tendances à venir serait le MASA (mesh app and service architecture). Ce concept était pour le moins englobant. Il était décrit, dans les grandes lignes, comme une « architecture multicanale » exploitant cloud et serverless, conteneurs et microservices, API et événements pour « délivrer des solutions modulaires, flexibles et dynamiques ».

Au-delà de ce « basculement architectural sur le long terme », Gartner évoquait la convergence du NLP, des réseaux de neurones et du deep learning. Il parlait aussi des « applications intelligentes », avec l’idée qu’à terme, tout logiciel embarquerait de l’IA. D’ici à 2018, la plupart des 200 plus grandes entreprises au monde exploiteraient de telles apps, en plus d’utiliser « l’ensemble du toolkit big data/analytics pour affiner leurs offres », expliquait-il.

Aux « applications intelligentes », Gartner ajoutait les « choses intelligentes ». Il en citait trois catégories (robots, drones, véhicules autonomes), avec la perspective d’un « IoT collaboratif ».

La réalité virtuelle et la réalité augmentée étaient aussi mentionnées. Avec un conseil aux décideurs IT : envisagez des applications ciblées pour l’horizon 2020.

Gartner parlait également de blockchain… avec réserve. Il affirmait percevoir beaucoup d’intérêt, mais admettait que la majorité des initiatives étaient « en alpha ou en bêta » au vu des défis techniques.

Les prévisions pour 2017 faisaient aussi la part belle aux « architectures de sécurité adaptatives« . Avec trois caractéristiques principales : sécurité dès la conception, sécurité multicouche et utilisation de l’UEBA (analyse comportementale).

2017 : et vint le « maillage numérique intelligent »

En 2017, Gartner avait structuré ses prévisions en trois sections reprenant les trois termes de l’expression « maillage numérique intelligent ». Il décrivit ce concept comme « l’intrication des personnes, des appareils, des contenus et des services, mêlant mondes virtuels et physique », l’IA trouvant sa place partout.

Le cabinet déclarait que l’IA porterait, d’ici à 2025, le retour sur investissement des initiatives numériques (amélioration de la prise de décision, réinvention des modèles économiques et des écosystèmes, refonte de l’expérience client).

Les « applications intelligentes » et les « choses intelligentes » furent à nouveau citées. Comme les jumeaux numériques. Et la blockchain… avec un commentaire toujours plein de réserve : beaucoup de technologies encore immatures et largement non régulées.

Il n’était plus question de MASA, mais d' »orienté événements« . Avec une prévision chiffrée : d’ici à 2020, « l’intelligence situationnelle en temps réel » basée sur les événements sera requise pour 80 % des solutions numériques d’entreprise.

À l’AR et à la VR, Gartner avait greffé la réalité mixte (MR). Tout en approfondissant son propos : ces technologies, en association avec les plates-formes conversationnelles, entraînent un basculement dans l’UX, entre changement de la perception du monde et de l’interaction avec lui.

Sur le volet sécurité, l’accent était mis, dans la lignée des prévisions de l’année précédente, sur l’évaluation continue du risque et de la confiance. Il s’agissait d’aller « au-delà de la sécurité périmétrique » pour se recentrer sur les identités. Difficile de ne pas y reconnaître la philosophie zero trust, même si le terme n’était pas mentionné – on le doit, il est vrai, à un autre cabinet (Forrester).

2018 : où l’on parlait (déjà) d’IA pour les devs

Les « choses intelligentes » avaient gardé leur place dans les prévisions 2018 de Gartner, avec deux catégories supplémentaires : appliances et… agents.

Les jumeaux numériques étaient aussi restés de la partie. Avec une remarque : le focus est actuellement sur l’IoT, mais des digital twins de processus émergent.

Concernant la blockchain, elle demeurait « immature » et « difficile à passer à l’échelle ». Mais elle générerait 3 100 milliards de dollars de valeur d’ici à 2030, voulait croire Gartner.

À échéance plus proche (2020), 40 % des tâches de data science serait automatisées, clamait le cabinet. En parallèle, la population de « data scientists citoyens » croîtrait 5 fois plus vite que celle des data scientists de métier.

Les développeurs auraient quant à eux de plus en plus de possibilités d’intégrer de l’IA dans les applications sans impliquer les data scientists. Tout en ayant l’opportunité d’en exploiter dans leurs outils de travail (génération, test et analyse de code). L’IA remonterait la stack pour toucher jusqu’au design.

Sur les « technologies immersives » (AR/VR/MR), Gartner se projetait à l’horizon 2022 : 70 % des grandes entreprises auraient lancé des expérimentations en B2B et B2C, et 25 % auraient déployé en prod. Les plates-formes conversationnelles s’intégreraient à la démarche, notamment avec la capacité à détecter les émotions par reconnaissance faciale.

2022 serait, par ailleurs, l’année jusqu’à laquelle la plupart des entreprises pourraient rester en phase d’exploration sur l’informatique quantique. À part quelques-unes auxquelles des algorithmes spécifiques fourniraient un « avantage majeur ».

Gartner avait aussi évoqué l’edge. En en faisant, aux côtés de l’IA, de la blockchain et des jumeaux numériques, une brique fondamentale des « espaces intelligents« . Décrits comme des « environnements physiques ou numériques où humains et systèmes interagissent dans des écosystèmes de plus en plus ouverts, connectés et coordonnés »…

2019 : hyperautomatisation et « multiexpérience »

Dans la synthèse des prévisions 2019, l’hyperautomatisation était le premier élément mentionné. Gartner la présentait comme la combinaison d’outils (ML, logiciels packagés, automatisation type RPA) aux fins de répliquer les tâches dans lesquelles l’humain est impliqué.

La notion de « multiexpérience » était apparue dans le vocabulaire du cabinet. Le terme était appliqué à une tendance déjà évoquée les années précédentes : l’évolution de l’UX à renfort d’AR/VR/MR et de plates-formes conversationnelles.

La blockchain était toujours dans la liste. « Immature à déployer » pour des questions techniques, notamment de scalabilité et d’interopérabilité, mais avec un « grand potentiel de disruption »…

En complément à l’edge, Gartner avait évoqué le cloud distribué. Il avait aussi repris la notion de démocratisation de l’expertise métier, sous 4 angles : data & analytics (les outils de data science s’étendent aux développeurs), développement (IA pour personnaliser les applications), design (par outils low code / no code) et connaissance (outils permettant à des métiers non IT de mettre en œuvre des compétences informatiques).

2020 : entre « Internet des comportements » et cloud distribué

Dans ses prévisions émises en 2020, Gartner avait à nouveau mentionné le cloud distribué. Avec une perspective : d’ici à 2025, la plupart des plates-formes cloud fourniront au moins quelques services distribués.

Autre perspective à cette échéance : plus de la moitié de la population mondiale sera sujette à au moins un programme IoB, commercial ou gouvernmental.
Par IoB, il faut entendre « Internet des comportements » (Internet of Behaviors). Gartner nommait alors ainsi la combinaison de technologies focalisées sur l’individu (reconnaissance faciale, géolocalisation, big data) et connectant à des événements les données ainsi produites.

En miroir à l’IoB étaient évoquées les « techniques de calcul améliorant la vie privée« . La moitié des grandes organisations en auraient implémenté d’ici à 2025 pour le traitement de données multipartite et/ou hors d’environnements de confiance, estimait Gartner.

Toujours pas de zero trust au menu, mais il était question des « maillages de sécurité« . Ou comment « permettre à quiconque d’accéder à tout actif numérique de façon sécurisée ». Dans ce cadre, nous expliquait-on, la définition et la mise en œuvre des politiques sont découplées, via un modèle de livraison cloud qui permet à l’identité de devenir le périmètre de sécurité. D’ici à 2025, cette approche porterait plus de la moitié des requêtes de contrôle d’accès numérique, anticipait Gartner.

L’hyperautomatisation demeurait mentionnée. Pas la multiexpérience, réincarnée en « expérience totale« , en connexion avec les disciplines de l’expérience client, employé et utilisateur.

2021 : la grande promesse des NFT

Cette année-là, l’approche terminologique avait laissé place à une liste de prévisions chiffrées. Deux d’entre elles concernaient les NFT. Gartner estimait, d’une part, que d’ici à 2024, 50 % des entreprises cotées auraient une forme de NFT pour accompagner leur marque et/ou leur présence digitale. De l’autre, qu’à l’horizon 2026, la gamification NFT porterait une grande entreprise dans le top 10 des valorisations mondiales.

Pour 2027, un quart du Fortune 20 serait remplacé par des entreprises qui exploitent le neuromining et « influencent le subconscient à l’échelle », ajoutait Gartner.

En miroir le cabinet parlait privacy. Avec deux statistiques principales. D’un côté, d’ici à 2024, 40 % des consommateurs duperaient intentionnellement les mesures de suivi comportemental afin de dévaluer leurs données (partage de fausses informations, clic sur des pubs qui ne les intéressent en fait pas…). De l’autre, à l’horizon 2025, les données synthétiques réduiraient le besoin de collecte de données personnelles, évitant 70 % des sanctions pour violation de la vie privée.

En plein boom du télétravail, Gartner déclarait qu’en 2024, 30 % des équipes corporate basculeraient vers un système de prise de décision entre pairs, sans rôle de manager.

Le cabinet prévoyait qu’à la même échéance, une cyberattaque causerait tant de dommages à une infrastructure critique qu’un membre du G20 répliquerait par une attaque physique déclarée.

En 2025, ajoutait-il, 75 % des entreprises auraient choisi de « rompre » avec les profils de clients non adaptés à leur activité, le coût de rétention finissant par s’avérer plus élevé que le coût d’acquisition d’une nouvelle clientèle.

À l’horizon 2026 était prévue une augmentation de 30 % du pool de développeurs en Afrique. Le continent deviendrait ainsi un écosystème mondial de start-up, rivalisant avec l’Asie en matière de croissance des investissements en capital-risque.

En 2027, les satellites basse orbite auraient étendu la couverture Internet à un milliard de personnes supplémentaires, en « sortant la moitié de la pauvreté »…

2022 : la grande promesse du métavers

Dans les prévisions effectuées en 2022, plus de cloud distribué, mais du cloud souverain. D’ici à 2024, des coentreprises approuvées par les régulateurs accroîtraient la confiance des parties prenantes dans les grands fournisseurs cloud.

Ces derniers seraient appelés à consolider leur domination sur le marché, de l’ordre de 30 % à l’horizon 2026, en éliminant peu à peu leurs dépendances aux ISV.

À cette même échéance, le déni de service « citoyen », fondé sur des assistants virtuels, serait la forme de contestation la plus en croissance, prévoyait Gartner.

En 2027, ajoutait-il, les espaces de travail intégralement virtuels capteraient 30 % de la croissance des investissements des grandes entreprises dans le métavers. En parallèle, les réseaux sociaux auraient adopté les identités décentralisées (Web3).

Avec le phénomène du quiet quitting en toile de fond, on nous annonçait que d’ici 2025, la « volatilité du travail » entraînerait une perte d’activité substantielle pour 40 % des organisations, stimulant un basculement d’une stratégie d’acquisition de talents à une stratégie de rétention.

À ce même horizon, des indicateurs centrés sur les travailleurs – comme le bien-être et la satisfaction employeur – auraient pris plus d’importance que le ROI dans 30 % des décisions d’investissement ayant mené à de la croissance, estimait Gartner. Qui prévoyait, de surcroît, une acceptation deux fois plus importante des investissements spéculatifs (moonshot) par les actionnaires.

Dans ce contexte pré-ChatGPT (il allait sortir quelques semaines plus tard), Gartner estimait que sans pratiques soutenables, l’IA consommerait, en 2025, plus d’énergie que les travailleurs humains. L’entraînement de modèles ML pourrait, à lui seul, capter jusqu’à 3,5 % de la consommation électrique mondiale en 2030.

2023 : la GenAI en basculement socio-économique

L’IA générative avait jalonné les prévisions 2023 de Gartner.

Le cabinet s’était toutefois projeté à des échéances plus lointaines. Il estimait notamment qu’en 2027, la productivité tirée de l’IA serait reconnue comme un indicateur économique majeur par les pouvoirs étatiques.

À ce même horizon, la GenAI serait largement utilisée pour expliquer les applications métier legacy et créer des substituts, réduisant de 70 % les coûts de modernisation.

L’adoption de la GenAI motiverait par ailleurs, à l’horizon 2028, une nette croissance (+ 1000 %) du taux de syndicalisation chez les travailleurs de la connaissance. Dans le même temps, le nombre de « robots intelligents » dépasserait celui des fontline workers dans l’industrie manufacturière, le retail et la logistique.

Gartner prévoyait aussi que dès 2026, 50 % des pays du G20 auraient expérimenté une forme de rationnement périodique d’électricité dans le contexte de l’essor des IA.

Le cabinet estimait qu’à la même échéance, 30 % des grandes entreprises auraient une BU ou des canaux de vente dédiés aux « clients machines ». Et que dès 2025, un quart des centres de vente et de service traiteraient des appels de tels clients.

2024 : rester pertinent face à l’IA

Les prévisions faites en 2024 touchaient aux neurotechnologies. D’ici à 2030, 30 % des travailleurs de la connaissance seraient « augmentés » par des interfaces de type cerveau-machine pour « rester pertinent face à l’IA ».

Auparavant, en 2028 en l’occurrence, au moins 15 % des décisions quotidiennes au travail seraient prises de façon autonome (à renfort d’IA agentique). Dans le même temps, les organisations ayant implémenté une « gouvernance exhaustive » de l’IA connaîtraient 40 % moins d’incidents d’ordre éthique. En parallèle, 50 % des grandes entreprises auraient commencé à adopter des produits, services ou fonctionnalités face à la désinformation.

À la fin des années 2020, des technologies de calcul plus frugales, comme des accélérateurs optiques et neuromorphiques, auraient émergé pour des tâches spécifiques comme l’IA et l’optimisation. En 2029, les avancées dans l’informatique quantique auraient rendu l’essentiel de la cryptographie asymétrique conventionnelle non sûre. En 2033, l’informatique « spatiale » (AR/VR) représenterait un marché à 1700 Md$ (contre 110 Md$ en 2023).

2025 : la « géopatriation », ou sortie du cloud public

Dans ses dernières prévisions, Gartner parle de « géopatriation ». Le terme décrit la rapatriation de workloads depuis le cloud public vers des infrastructures locales (« souverain », régional, on-prem…) dans une logique de réduction du risque géopolitique. À l’horizon 2030, plus de 75 % des grandes entreprises d’Europe et du Moyen-Orient s’y seraient mises, contre moins de 5 % en 2025.

À cette même échéance, 80 % des organisations auraient segmenté leurs équipes de développement en « petites équipes plus agiles augmentées par l’IA« . Gartner envisage un fonctionnement à effectif égal, mais alimenté par une forme d’équipes tournantes d’ingénieurs « de première ligne » qui accompagneraient les différents projets.

À la notion de « techniques de calcul améliorant la vie privée » s’est aujourd’hui substitué, dans la communication de Gartner, l’expression « informatique confidentielle« . D’ici à 2029, elle concernera plus de 75 % des opérations traitées hors d’environnements de confiance, estime le cabinet.

Dès 2028, plus de la moitié des modèles génératifs utilisés par les grandes entreprises seront des modèles spécialisés, selon Gartner. Qui pense qu’à la même échéance, 40 % des « entreprises leaders » auront adopté, dans des workflows critiques, des architectures suivant le paradigme de l’informatique hybride (combinant essentiellement différents types de puces).

Illustration générée par IA

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