Ce service a été lancé le 12 décembre 1994 aux États-Unis via les câblo-opérateurs TCI et Time Warner Cable et Sega avec son optimisme légendaire espérait atteindre un million d'abonnés la première année. Ils en ont eu 250 000 ce qui n'est pas si mal, mais c'était loin des ambitions initiales alors que le marché potentiel était d'environ 20 millions de foyers américains.
Bref, tout ça c'est du passé mais pourtant, c'est pas tombé totalement dans l'oubli puisque la Video Game History Foundation
vient de récupérer 144 fichiers ROM du service
, dont une centaine de versions système uniques. Et surtout, ils ont retrouvé des jeux qu'on croyait perdus à jamais, comme "Garfield: Caught in the Act - The Lost Levels" et "The Flintstones" (Les Pierrafeu).
Ces titres n'existaient que sur Sega Channel et ont disparu quand le service a fermé... Certains jeux devaient aussi être modifiés pour tenir dans les limitations de l'adaptateur ce qui veut dire que les gros titres étaient découpés en plusieurs parties avec des systèmes de mots de passe pour empêcher les joueurs de sauter des niveaux. Pas très élégant, mais ça fonctionnait.
Quoiqu'il en soit, le service a tenu jusqu'au 31 juillet 1998, soit trois ans après la sortie de la Saturn et à la fin, il ne restait plus que 230 000 abonnés. Sega avait même prévu un successeur appelé Express Games, mais il n'a jamais vu le jour.
Ce qui est dommage c'est que d'après un sondage interne de l'époque, 99% des abonnés trouvaient le service pratique et 91% estimaient que c'était un bon rapport qualité-prix. Popular Science leur avait même filé un prix "Best of What's New" en 1994. Voilà, le concept était bon, mais c'était juste 20 ans trop tôt.
Bref, la prochaine fois que quelqu'un vous vante les mérites révolutionnaires du Game Pass ou du cloud gaming, en bon rabat joie, vous pourrez lui rappeler que Sega faisait déjà ça en 1994 avec un câble coaxial et 4 Mo de RAM.