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Reçu hier — 6 mai 2025Choses vues, sur le web et ailleurs

Entre antisionisme et antisémitisme, de dangereux amalgames – Libération

J'ai eu envie de recopie tout le billet.

> La meilleure planque pour un antisémite c’est de se dire «antisioniste». De même, la meilleure façon de camoufler sa haine des musulmans, c’est de traiter toute contestation un peu radicale de la politique d’Israël d’«antisémite».

Et ça date pas d'hier :
> «J’ai eu l’occasion […] de dire qu’antisionisme et antisémitisme ce n’était pas pareil, expliquait déjà Simone Veil en 1982. Mais, petit à petit, on s’aperçoit, depuis quelques mois, qu’il y a une espèce de confusion dans les esprits et un glissement qui se fait. On a entendu, ces derniers temps, des gens qui, parce qu’ils étaient contre la politique de [Menahem] Begin [Premier ministre israélien de l’époque, ndlr], en venaient à mettre en cause tous les Juifs. Moi, ça m’est arrivé qu’on me dise «vous, les Juifs», me rendant responsable de la politique d’Israël.»

[...]

> Aujourd’hui, dans les universités américaines et même, ces derniers temps à Sciences-Po, nombre d’étudiants parmi les plus en pointe dans la contestation de l’action d’Israël à Gaza sont des étudiants juifs, et qui l’affirment. De son côté, comme le gouvernement de Nétanyahou et ses soutiens estiment que ce que vit Israël en ce moment est d’ordre existentiel, toute critique radicale de la politique de colonisation, des bombardements massifs, du carnage en œuvre à Gaza, est qualifié d’antisionisme et d’antisémitisme.

[...]

> Et pourtant : oui, on peut être antisioniste sans être antisémite… Parce que l’antisionisme ne veut plus dire «disparition» d’Israël mais «fin de la politique coloniale et lutte contre ce qu’est devenu le sionisme ces dernières décennies sous l’égide de l’extrême droite et des religieux radicaux au pouvoir». Les antisionistes, hormis les islamistes radicaux et quelques Dieudonné d’extrême gauche ou d’extrême droite, ne veulent généralement pas la disparition d’Israël mais un Etat pour deux peuples si imbriqués, comme le proposaient d’ailleurs par le passé le philosophe Martin Buber ou même Hannah Arendt. On peut considérer que c’est aujourd’hui utopique, suicidaire ou illusoire, mais certainement pas antisémite.

[...]

> Mais le fait de traiter d’antisémites tous ceux qui se disent antisionistes, outre l’incongruité de la chose – puisque nombre de militants antisionistes sont juifs – est une forme de banalisation coupable de l’antisémitisme.
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Note: Libé

Vous n'avez pas été sans le remarquer, car je vous sais père (et mère) spicasses, je poste beaucoup de liens du journal Libération depuis quelques jours.
Les plus spicasses d'entre les spicasses en auront fort logiquement déduit (ou induit ? je ne suis jamais sûr) que je me suis abonné.
Certes, mais abonné gratuitement, grâce à un jeu pour les 50 ans de Libé, où l'on pouvait gagner un an d'abonnement numérique gratuit.

La chance n'a rien à voir là dedans : c'est uniquement de la volonté les p'tits potes.
J'ai spammé le bousin jusqu'à ce que je gagne...

Mais c'est pour une bonne cause puisqu'il est désormais quasiment acquis que je m'abonnerai dans un an.
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Note: Fusionner ou supprimer les agences ou opérateurs de l'Etat, une fausse bonne idée

Je vous colle ci-dessous un extrait de la newsletter "Chez Pol" de Libé qui, comme son nom l'indique, est consacrée à la politique.
Contre toute attente, je la trouve extrêmement intéressante et la lis tous les jours avec grand intérêt.

> FAUSSE BONNE IDÉE • La solution de facilité est souvent la solution la plus démago. Exemple avec la droite, aussi bien macroniste que LR, qui ne cesse de répéter qu'en fusionnant ou supprimant des agences de l'État, les économies seraient considérables. Dans une interview aux Échos, la sénatrice LR Christine Lavarde remet à leur place ses camarades fanas de tronçonneuses. Pilote d'une mission d'enquête sur les agences et opérateurs de l'État, l'élue de droite bat en brèche tous les préjugés sur cette question. «Étonnée» par les propos récents d'Amélie de Montchalin, la ministre du Budget qui veut supprimer ou fusionner un tiers des agences de l'État, Lavarde a «demandé à la ministre qu'elle fournisse les documents qui étayent ces assertions». Car pour la sénatrice, si une réorganisation de ces instances est nécessaire, elle ne servira pas à réduire drastiquement les dépenses publiques. «Les exemples récents montrent qu'il y a un surcoût au moment de la fusion», explique-t-elle, forte de son expertise qui la prémunit des prises de positions trop populistes, avant de développer : «Alignement par le haut des rémunérations, nécessité de créer un nouveau système d'information, etc. La récente fusion entre l'Autorité de sûreté nucléaire et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire en est une illustration parfaite : en 2026, le budget de la nouvelle structure sera supérieur de 65 millions € à l'addition des budgets des deux entités précédentes à périmètre équivalent.» CQFD.
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Choose Europe for Science : pour les scientifiques américains, un accueil en France dans des universités délabrées – Libération

Comment sabrer le budget de la recherche d'une main, déjà fort mal en point depuis des décennies, tout en invitant de l'autre les chercheurs américains prêt à quitter leur pays pour fuir la dictature trumpiste.

Mais attention : on n'invite que les chercheureuses qui ne vont pas à l'encontre des fixettes de nos abrutis d'extrême-droite : les études sur le genre, les minorités, le racisme ou la colonisation, on veut pas de ça chez nous.
https://www.liberation.fr/sciences/etudes-sur-le-genre-ou-les-minorites-ces-scientifiques-que-la-france-ne-veut-pas-sauver-du-trumpisme-20250505_Z5W5FGLJUFH6TCST76736OQ7YY/
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Allemagne : officiellement qualifiée d’«extrême droite», l’AfD ravie d’être diabolisée – Libération

> L’un des élus les plus radicaux du mouvement, Björn Höcke, président de la fédération de Thuringe, a encouragé les fonctionnaires de l’Office fédéral de protection de la Constitution de «chercher un nouveau job». «Vous passerez tous à la casserole comme les autres [lorsque l’AfD sera au pouvoir]», a-t-il déclaré sur X, avant d’effacer ce post révélateur des tendances fascistes du parti.

Terrifiant. Bienvenue en 1932.
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«Je suis allée acheter un pistolet» : face à l’insécurité depuis le retour de Trump, les démocrates s’arment – Libération

Quand les minorités dans un premier temps, puis les opposants par la suite, ne se sentent plus en sécurité dans leur pays, où n'importe quel abruti peut faire n'importe quelle connerie lui passant par la tête, ça sent la guerre civile.
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Succession du pape François : et pourquoi pas une papesse ? – Libération

> Selon le droit canonique n’importe quel baptisé, membre du clergé ou simple laïc, peut être désigné. Du moment qu’il est de sexe masculin. J’ai donc, moi, qui suis baptisé, même incroyant, une plus grande possibilité théorique d’être élu pape que n’importe quelle grenouille de bénitier ou mère supérieure prestigieuse.

[...]

> On s’habitue mais, à bien y réfléchir, que dirait-on d’une association, d’une entreprise, d’un parti politique qui stipulerait dans ses statuts que tous les postes d’encadrement sont réservés aux hommes, que tous les sièges du conseil d’administration ou du bureau politique sont interdits aux femmes ? Que dirait-on d’une structure d’encadrement qui interdirait à ses membres de se marier ou même d’avoir des relations sexuelles ?

[...]

> Les principales religions sont formatées par la domination masculine. Il existe bien quelques pasteures protestantes, quelques rabbines. Ça va de l’enfer islamiste en Afghanistan, où les femmes sont chosifiées et martyrisées, au simple et classique conservatisme catholique.

Ça me fait penser à ce vieux dessin de Charlie, où on voit un curé, un rabbin et un imam, assis dans un canapé avec les pieds posés sur le dos d'une femme à quatre pattes, jouant le rôle de la table basse...

EDIT : retrouvé
https://sammyfisherjr.net/galerie/photos/Religions/religions-patriarcat.jpg
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Chez LFI, l’inquiétante dérive autocratique du patron Mélenchon – Libération

> La Meute raconte comment l’ancien ministre de Lionel Jospin a verrouillé de l’intérieur le mouvement qu’il a fondé. Le grand public a pu, au fil des années et de certains événements qui ont marqué la vie interne du mouvement insoumis, être informé des accès de violence de Jean-Luc Mélenchon, de son goût pour les purges, de son peu de goût à l’inverse pour la démocratie interne et les débats collectifs sur la stratégie à suivre. Mais le livre de nos confrères démontre, en s’appuyant sur d’innombrables exemples et témoignages de proches, anciens ou actuels, de militants, anciens ou actuels, qu’il ne s’agit pas de faits isolés qui peuvent s’expliquer par la violence du combat politique ou par les rivalités qui sévissent dans tous les partis. Non, il s’agit bien d’un mode de fonctionnement assumé, où celui qui émet un désaccord avec le chef est du jour au lendemain blacklisté, sorti des boucles de discussion, privé d’une investiture, écarté d’une fonction dans l’appareil. Ainsi va la vie à LFI, organisation tout entière dédiée au culte du patron, où aucune tête ne doit dépasser, aucun désaccord n’est toléré.

Depuis le temps qu'on vous dit que c'est Mélenchon le problème...
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Reçu avant avant-hierChoses vues, sur le web et ailleurs

Académicien, libre-penseur, proche de Macron : dans le sillage de François Sureau, sage mouvant – Libération

Un article fleuve sur François Sureau, homme à multiples facettes. Pour ne pas dire contradictions.

Juriste (avocat, conseiller d’État), écrivain (désormais membre de la Gagadémie), de droite mais venant en aide aux réfugiés, proche de Macron mais un de ses plus virulents critiques, notamment sur sa dérive autoritaire et liberticide. Il s'habille comme un vieux et fume la pipe ? Normal il a 66 ans direz-vous. Que nenni, il était déjà comme ça à 30 ans.
Bref, un bonhomme drôlement intéressant.

Bien envie de lire ses livres et, qualité que j'affectionne beaucoup chez les écrivains, il donne aussi envie de lire les livres des autres :
> Objet surréaliste, S’en aller n’a rien de l’exercice littéraire consistant à ordonner le chaos de ses fragments personnels. «Je ne souffre pas de ne pas trouver d’unité à ma vie. J’ai très tôt laissé l’idée d’en trouver une», y confesse-t-il dès le premier chapitre. Le livre est une digression érudite en compagnie de ceux qui, écrivains ou personnages fictifs, ont été animés, comme lui, par le désir ardent de prendre le large : Hugo donc, Vladimir Nabokov, Patrick Leigh Fermor, cet écrivain voyageur et membre des services secrets britanniques, improbable croisement d’Indiana Jones et de James Bond, ou encore Arsène Lupin.
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Kafka et ses doubles, une conversation avec Maïa Hruska | Le Grand Continent

> Et Kafka a demandé à Max Brod de détruire après sa mort la troisième partie restante.

> Évidemment, on sait que Max Brod n’a non seulement pas respecté la demande testamentaire de Kafka, mais qu’il a trié, édité, mis en volume et diffusé ces textes.

> Georges Perec, en parlant de ses parents qu’il n’a pas connus, dit « leur mort fut l’affirmation de ma vie ». C’est un peu la même chose avec Kafka : c’est d’une certaine façon au moment de sa mort que son œuvre naît et que naît le Kafka que nous connaissons. Son entourage se sent alors autorisé à aller piocher dans son monde — pour mettre en valeur et pour diffuser. Le patronyme Kafka peut alors s’installer dans la littérature européenne, puis mondiale.

> C’est pour cela que je disais qu’il fallait certes commémorer en 2024 le centenaire d’une mort de Kafka, mais qu’il fallait surtout célébrer le centenaire du début de l’aventure éditoriale de Kafka — notamment avec le centenaire de la publication du Procès.

> Grâce à cette trahison testamentaire et à cette aventure éditoriale entreprise par Max Brod, les textes de Kafka circulent, traversent les frontières — l’océan même, et arrivent jusque dans les mains des premiers traducteurs dont je parle dans le livre. Ce fut donc l’affirmation de la vie de Kafka.

Un article très long mais passionnant sur Kafka et ses traducteurs.
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Quelque chose en nous de Jay Gatsby, par Jakuta Alikavazovic – Libération

> et, quand je dis que nous sommes nombreux à être les descendants de Gatsby, il conviendrait en réalité peut-être de préciser de quelle page ou même de quelle phrase, en particulier, nous sommes issus.

> De Tom et Daisy, couple riche et brutal, F. Scott Fitzgerald écrit : «C’étaient des gens négligents […], ils détruisaient les choses et les êtres, puis ils se repliaient à l’abri de leur fortune, ou de leur infinie négligence, ou de ce qui les unissait, quoi que ce fût, et laissaient à d’autres le soin de nettoyer les dégâts qu’ils avaient causés.» Cette phrase (1) a eu pour moi le même effet qu’une lentille de contact posée pour la première fois sur un œil myope. J’ai vu. J’ai vu le monde par cette phrase, et après elle, il n’a plus été le même pour moi. Je le voyais désormais tel qu’il était ; et cette révélation-là, hélas, rien ne l’a jamais démentie.

Et voilà, encore un livre (un classique) qu'il faut que je lise : Gatsby le magnifique.
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Les députés adoptent en commission un texte créant une «aide à mourir» – Libération

> Un texte assorti de strictes conditions. Les députés avaient approuvé en avril en commission l’article clé de la proposition de loi, qui définit une série de critères stricts ouvrant le droit pour les malades de recourir à «l’aide à mourir». Ces cinq critères cumulatifs sont : être âgé d’au moins 18 ans ; français ou résidant en France ; atteint d’une «affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale» ; cette dernière provoquant une «souffrance physique ou psychologique» réfractaire aux traitements ou insupportable ; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.

C'est bien, mais il y a encore trop de choses qui ne vont pas :
- pourquoi des critères cumulatifs ?
- pourquoi 18 ans ? Si tu souffres le martyre H24 mais que tu n'as que 16 ans, tu as deux choix, te jeter par la fenêtre ou patienter deux ans ?
- pourquoi français ??? Pour éviter le tourisme médical ?
- être apte à manifester sa volonté, je comprends l'idée d'éviter les abus, mais ça va laisser des gens sur le côté de la route...
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Tim Ingold, anthropologue : «Pour l’avenir de la planète, il est dangereux d’affirmer l’égalité entre les vivants» – Libération

Je trouve son point de vue intéressant. Plutôt que de rabâcher que l'homme est un animal commue les autres, ce chercheur explique qu'il faut au contraire tenir compte de sa place particulière qui, sans lui donner une quelconque supériorité ni des droits supérieurs sur les autres espèces, lui confère une écrasante responsabilité.

Il explique par ailleurs qu'il faut arrêter d'opposer les générations mais apprendre à voir la continuité, la transmission.
> La «génération maintenant» est moins un groupe de personnes précis qu’une idée selon laquelle il y aurait un âge de la vie au cours duquel les gens ont en charge le présent : après une enfance passée sans pouvoir ni influence, vous entrez dans la fleur de l’âge avant de décliner.

> C’est dans cet acmé que les gens se disent : «Nous sommes le présent, nous prenons les décisions, dirigeons les institutions, élaborons des plans, construisons les bâtiments pour créer un monde nouveau qui, nous l’espérons, durera pour toujours». Évidemment, ça n’est pas le cas puisque la génération suivante fait la même chose !

[...]

> Si vous fabriquez une corde avec des brins d’herbe des prés, chaque brin n’excédera jamais une certaine longueur. Mais en les reliant par friction et par chevauchement, vous pouvez continuer à tresser indéfiniment la corde.

> Dans cette conception, l’existence de chaque individu est reconnue, mais cela fait primer l’idée de collaboration intergénérationnelle en vue de créer quelque chose, d’alimenter un processus qui s’entretient.

> Cela fait aussi relativiser l’idée d’être né ou de mourir à une date précise : nous naissons chaque jour, au sens où nous participons collectivement d’une naissance continue, et les anniversaires ne sont qu’un moment arbitraire dans un flux plus vaste.
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Le géant du jeu vidéo Electronic Arts supprime entre 300 et 400 emplois – Libération

> Cette troisième vague de licenciements intervient une semaine avant l’annonce des résultats financiers d’Electronic Arts. Lors de son dernier compte rendu, le groupe s’était dit déçu de l’accueil du dernier Fifa (étonnant, il était exactement identique au précédent, sorti un an plus tôt), série annualisée qui a le double mérite d’être à la fois un jeu payant et de générer des revenus très importants en microtransactions, et de son blockbuster Dragon Age : The Veilguard. Electronic Arts disait alors avoir enregistré un maigre 1,8 milliard de dollars de chiffre d’affaires. En chute de 3 % sur un an. Les boules. Le bénéfice, lui, restait en hausse (+ 1 %, à 293 millions).

Ces rats ne méritent que de disparaître. Hélas, ce sont les petits et les indés qui crèvent.
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Connaître la capacité maximale de RAM supportée par votre PC

Je me note ça là :

> Pour savoir la capacité maximale de RAM supportée par votre PC, une seule ligne de commande suffit. Suivez simplement ces quelques étapes :

> Ouvrez l’Invite de commandes. Pour ce faire, cliquez sur le menu Démarrer, puis recherchez « cmd » (sans les guillemets) et sélectionnez Invite de commandes dans les résultats de recherche.

> Tapez ou copiez et collez la commande suivante dans l’Invite de commandes et validez avec Entrée :

> wmic memphysical get MaxCapacity, MemoryDevices

> Vous obtiendrez alors deux informations importantes :

> - MaxCapacity : Indique la capacité maximale de RAM (exprimée en kilo-octet) que vous pouvez installer dans votre ordinateur. Pour convertir cette valeur en gigaoctet (Go), vous devez la diviser par 1048576.
>-  MemoryDevices : Indique le nombre d’emplacements (ou slots) dédiés à la RAM sur la carte mère de votre ordinateur.
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Pratiques anticoncurrentielles : Apple et son App Store accusent un lourd revers judiciaire aux Etats-Unis – Libération

MAIS COMMENT QUE C'EST TROP BIEN FAIT POUR TA GUEULE, APPLE !
A trop pousser le bouchon, il fallait bien qu'il y ait un retour de bâton.
Corentin Benoit-Gonin (Kocobé) vous a fait un résumé à sa façon dans les news de CanardPC, je vous le recopie ici :
> « J’aimerais qu’Apple arrête de me prendre pour un jambon. » Voilà en substance ce que la juge a exprimé dans sa décision du 30 avril sur l’éternel affrontement opposant Epic Games à Apple. Le premier reproche au second sa commission (généralement de 30 %) sur les transactions dans les applications de l’App Store. En 2021, un premier jugement ordonne à Apple de ne pas empêcher les développeurs d’indiquer des moyens extérieurs de paiement. Apple s’exécute de la manière la plus insolente possible : en taxant les développeurs à hauteur de 27 % de ces transactions. Ce nouveau jugement siffle sèchement la fin de la récré, interdit toute commission sur les transactions extérieures et interdit toute entrave à leur promotion au sein des apps. Satisfait, Epic annonce le retour de Fortnite sur l’App Store. Quant à la firme à la pomme, elle fait savoir qu’elle compte faire Apple. K.
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«Les autres sont tous des voleurs» : en Roumanie, des électeurs désabusés prêts à se jeter dans les bras de l’extrême droite – Libération

Après l'annulation du scrutin présidentiel et l'interdiction de se présenter du candidat d'extrême-droite, les roumains semblent avoir reportés tous leurs espoirs (gageons qu'ils seront malheureusement vite déçus) sur un autre candidats d'extrême-droite.

Les arguments des personnes interrogées dans l'article font froid dans le dos (ils parlent essentiellement du candidat interdit) : "il parle bien", "il nous a promis tel et tel truc", "il est comme nous", etc.

Si ça vous rappelle et Trump et le discours du FN, c'est absolument normal. C'est la même mécanique de discours dominant dans les médias + défiance envers la classe politique ("tous des voleurs") et envers l'Europe (qui a pourtant contribué à sortir le pays de la misère), aggravé ici par une nostalgie de l'époque de la dictature de Ceaucescu (en gros "on n'était pas libres mais on avait du travail").

Avant-hier la Hongrie, hier les USA, demain la Roumanie.
Après-demain la France.
La bascule est totale, générale, inarrêtable. Les peuples veulent-ils vraiment le retour de régime autoritaires ? Ou sommes-nous tous manipulés ?
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Benzine Cyprine | Kamille Lévêque Jégo - Artiste Photographe

Les travaux de la photographe Benzine Cyprime évoquée par Seb tout à l'heure (https://sebsauvage.net/links/?R_lFlQ) ; j'irais même plus loin que lui : au-delà de mettre en scène des femmes fortes, ce qui dérange les mascus décervelés, c'est de mettre en scène des femmes fortes **avec les attributs et les codes de la virilité**.
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«On nous a demandé de creuser notre propre tombe» : comment Duolingo a embauché l’IA pour évincer ses traducteurs – Libération

SebSauvage a en parlé l'autre jour (https://sebsauvage.net/links/?fe_oig) : non seulement Duolingo remplace ses traducteurs par de l'IA (qu'est qui pourrait bien foirer ?), mais elle avait déjà commencer à le faire *avant* de l'annoncer. Le plus dégueulasse, c'est que les traducteurs virés ont parfaitement conscience qu'on leur a demandé "de creuser leur propre tombe" : c'est leur travail qui a servi a alimenter l'IA qui désormais les remplace.

Et maintenant ? Maintenant la boite met la pression sur les employés non traducteurs, sommés d'utiliser l'IA dans leur travail...
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A l’école de cinéma Kourtrajmé, à Marseille, l’écriture inclusive dérange la région – Libération

A choisir entre lutte contre la précarité et le chômage longue durée, ou lutte contre "l'écriture inclusive" et le "wokisme", la région PACA a choisi... la lutte contre le "wokisme", bien sûr, parce qu'écrire (par exemple) "les acteurices" ou bien "les hommes et les femmes", ça tue la langue française. Bien sûr. Chacun ses priorités hein.

Qui a dit trumpisme ?
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Jeu vidéo : la sortie de «GTA VI» de nouveau reportée, au 26 mai 2026 – Libération

Eh ben, vous savez quoi ? C’est un excellente nouvelle.
Déjà parce qu'on va arrêter de nous casser les pieds avec ce jeu pour cette année ; ensuite parce que ça fera de la plcae aux autres sorties qui sans ça auraient été dans l'ombre.
Accessoirement, si ça peut rendre le jeu meilleur, c'est pas plus mal non plus.
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«Clair obscur : Expedition 33», aubaine capitale – Libération

> Les résistances initiales s’évanouissent complètement dès que surgissent les premiers combats. Le classicisme du tour par tour des jeux de rôle japonais qui servent de modèle à Clair obscur se trouve profondément bouleversé par l’ajout de phases défensives en temps réel, hyper dynamiques, qui invitent à esquiver-parer dans le bon tempo (au point d’évoquer la rythmique d’un jeu musical). Cette hybridation permet aux affrontements de se déployer dans une dimension stratégique et cérébrale – comprendre la logique propre à chacun des trois personnages qu’on contrôle et faire naître des synergies, chaque nouvel adversaire imposant de nouvelles contraintes – sans sacrifier le côté viscéral d’un jeu d’action, les fenêtres de parade étant si resserrées qu’elles obligent de rester à l’affût du moindre signal lumineux ou sonore.

> Dans les faits, cela donne des joutes régulièrement dantesques où l’on peut se faire rétamer en deux tours, avant de comprendre la gestuelle d’un ennemi, et de parvenir à le battre à plate couture quelques minutes plus tard. En métissant les mécaniques de Final Fantasy ou Persona à l’urgence des jeux FromSoftware (plutôt Sekiro qu’Elden Ring), Clair obscur fait émerger un système neuf, profond, soigné dans ses moindres détails, qui porte le jeu du début à la fin.
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Assassinat d’Aboubakar Cissé : les dessous d’une apathie d’État | Mediapart

Purée, il n'y a rien qui va dans cette (sordide) affaire : un meurtre raciste, un deux poids, deux mesures de l’État, des représentants de l’État qui confonde la victime, l'assassin et le procureur... OUI, il y a une islamophobie d'Etat ; elle est même visible à travers les lapsus à répétition des mêmes responsables lorsqu'ils ont daignés s'intéresser à cet assassinat raciste.
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Lycée musulman Averroès : au cœur de la débâcle judiciaire, Xavier Bertrand | Mediapart

30 avril 2025 à 10:55
Xavier Bertrand : le premier à défendre le lycée Averroès, pour des raisons politiques (montrer qu'il n'est pas comme le FN) est très vite devenu le premier à retourner sa veste et à s'acharner illégalement (refus de versement d'une dotation obligatoire, condamnation sous astreinte du TA à chaque fois), pour des raisons politiques également (montrer qu'il ne va pas laisser le FN avoir le monopole de la dégueulasserie).
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Répression au Venezuela : «Certains cherchent encore leurs proches après des mois de détention» – Libération

30 avril 2025 à 10:53
> Dans un rapport publié ce mercredi 30 avril, l’ONG raconte une «répression brutale» et des «abus généralisés» contre des dirigeants de l’opposition, des manifestants ou de simples passants. Martina Rapido Ragozzino, chercheuse auprès de la division Amériques de Human Rights Watch, décrit un «climat de peur» qui persiste dans le pays, neuf mois après l’élection.
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Diplomatie américaine : «La priorité de Trump n’est ni la Russie ni la Chine mais les “wokes”» – Libération

30 avril 2025 à 10:51
Elle termine tout de même par une comparaison avec l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie...

> Selon Maud Quessard, directrice du domaine Euratlantique à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem), cette diplomatie en apparence erratique est pourtant bien construite et mûrement réfléchie.

> Comment qualifier la politique étrangère de ce deuxième mandat Trump ?

> Elle s’inscrit, comme ce qui se fait en politique intérieure, dans une dérive autoritaire de l’Etat américain. Et surtout, elle est marquée par une tendance de fond : c’est une idéologie nationaliste et ultrareligieuse qui détermine désormais l’agenda de politique étrangère américaine. Ce n’est donc pas l’imprévisibilité du président Trump mais le projet des personnes qui l’entourent. Et ce ne sont pas Pete Hegseth [secrétaire à la Défense, ndlr] ou Marco Rubio [secrétaire d’Etat] qui sont à la manœuvre, mais davantage l’entourage de J.D. Vance et de l’ensemble des courants nationalistes conservateurs et ultrareligieux.

[...]

> Donald Trump, c’est l’homme de paille de l’agenda politique déterminé par les nationalistes américains et la droite religieuse, avec J.D. Vance à la jonction de ces courants.

[...]

> Ils n’ont plus de projet, de grande stratégie à l’international. Ils n’ont comme projet que ce qui sert les intérêts nationaux et qui nous a d’abord étonnés : sécuriser les voies maritimes au Sud comme au Nord, avec le canal de Panama, le Groenland ou l’Arctique. Selon eux, c’est comme ça qu’on reste un pays puissant, en contrôlant des points stratégiques, des routes commerciales. On est de retour à une politique étrangère qui est héritée du XIXe siècle avec des sphères d’influences.

> Ce qui est plus perturbant, c’est qu’on ne comprend pas pourquoi Donald Trump adopte une politique de pression maximale aussi forte en utilisant les instruments commerciaux, ce qui paraît totalement contre-productif. Sur ce sujet, on peut effectivement craindre beaucoup d’amateurisme. Les conseillers économiques de Trump sont les plus mauvais, les plus contestés du paysage des experts de l’économie américaine. Donc tout n’est pas complètement cohérent. Mais le projet idéologique, il est quand même là. Et si vous regardez l’histoire des régimes autoritaires, que ce soit l’Italie fasciste ou l’Allemagne nazie, ils n’ont pas commencé avec des prix Nobel, des chercheurs émérites, ou des diplomates de carrière. Ils prennent d’abord des hommes de main.
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Les conclusions du rapport d’inspection sur Stanislas ont été falsifiées pour protéger l’établissement | Mediapart

29 avril 2025 à 20:08
> Selon des informations obtenues par Mediapart, les conclusions initiales du rapport ont été trafiquées pour édulcorer l’ensemble, dans le dos des inspecteurs généraux chargés de l’enquête et de la rédaction du document. Dans un courrier que nous avons pu consulter, l’un·e de ces inspecteurs et inspectrices explique avoir ainsi découvert un projet de lettre de mission « expurgé d’un paragraphe conclusif lourd de sens et de conséquences, dédouanant le collège Stanislas », ce qu'ils n'auraient « jamais validé car il règne bien à Stanislas un climat homophobe, sexiste et autoritaire ».
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Etats-Unis : à la Maison Blanche, cent jours de vengeance tous azimuts pour Donald Trump – Libération

29 avril 2025 à 20:04
Dictature en marche, toujours : Trump pratique la vengeance tous azimuts, y compris contre certains anciens alliés coupables de l'avoir contredit. Une seule opinion qui vaille : la sienne, et tant pis s'il en change tous les jours.

Et bien sûr, il multiplie les sanctions et les poursuites contre ceux qui ont osé enquêter sur sa tentative de coup d’État de 2021.

Au final, cela participe également d'une vaste entreprise d’intimidation :
> Ainsi les représailles trumpiennes servent-elles aussi un objectif de dissuasion : faire savoir à toute voix critique qu’elle subira les foudres présidentielles si elle ose s’exprimer.

[...]

> Une tactique qui semble fonctionner jusque dans les rangs du Parti républicain, à en croire la sénatrice de l’Alaska Lisa Murkowski, l’une des rares figures du «Grand Old Party» à tenir tête au chef de l’Etat. «Nous avons tous peur, confiait-elle le 17 avril, à l’occasion d’un événement à Anchorage, la plus grande ville de l’Alaska. Je suis moi-même souvent très anxieuse à l’idée de dire ce que je pense, car les représailles sont réelles. Et ce n’est pas normal.»
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Bernard Harcourt, professeur à Columbia : «Donald Trump mène une contre-révolution sans révolution» – Libération

29 avril 2025 à 20:01
> Ce à quoi nous assistons dépasse la personne de Donald Trump. Certains de ses détracteurs le qualifient de fasciste, d’autres estiment qu’il suit un manuel «illibéral» à la Viktor Orbán. D’autres encore, qu’il cherche à s’enrichir personnellement et à promouvoir sa propre marque «Trump», ou bien qu’il est l’outil kleptocratique de milliardaires de la Tech comme Elon Musk. Mais aucune de ces descriptions ne rend justice à l’ampleur et à la cohérence de la situation. Se concentrer uniquement sur ses frasques fait perdre de vue la trajectoire historique, pourtant essentielle pour envisager une quelconque réponse. Les actions du président Trump s’inscrivent dans l’histoire d’une contre-révolution moderne beaucoup plus vaste.

> La contre-révolution moderne consiste à démolir les grandes institutions, captées par les «bureaucrates de gauche», pour y déloger l’idéologie libérale - au sens politique du terme - et rendre sa souveraineté à une soi-disant majorité silencieuse. Pour reprendre les mots du commandant français et théoricien de la contre-insurrection David Galula : «Cela consiste à s’appuyer sur la minorité favorable pour rallier la majorité neutre et neutraliser la minorité hostile.» La contre-révolution s’appuie sur la doctrine de la guerre contre-insurrectionnelle qui a été développée par des commandants français pendant les guerres en Indochine et en Algérie. Les Etats-Unis l’appliquent en Irak et en Afghanistan puis sur leur propre territoire sous la présidence de George W. Bush, avec la torture et la détention illimitée à Guantánamo, et celle de Barack Obama, qui a poursuivi les assassinats par drones et l’exécution de citoyens américains à l’étranger.

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> Trump réalise «un coup d’Etat en miniature chaque jour», comme Karl Marx l’écrivait à propos de Napoléon III dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : il «jette toute l’économie bourgeoise dans la confusion, viole tout ce qui semblait inviolable pour la Révolution». Son administration défend vigoureusement la légalité de ses actions devant les tribunaux, allant jusqu’à renvoyer les procureurs qu’il juge engagés contre la défense de ses intérêts. Et, à une ou deux exceptions près, il s’est conformé aux ordonnances des tribunaux. Nous n’en sommes donc pas encore au stade d’un coup d’Etat. Toujours est-il que Louis-Napoléon, élu président de la IIe République en 1848, n’a organisé son coup d’Etat qu’à la fin de son mandat. Il est indéniable que Trump a un penchant pour le pouvoir impérial, comme en témoigne la décoration de son palais de Mar-a-Lago avec tous les attributs du symbolisme romain et napoléonien.

> Qu’en est-il de la responsabilité des démocrates ?

> Des recherches économiques comme celles du Pew Research Center ont montré que l’écart de richesse entre les familles les plus riches et les plus pauvres des Etats-Unis a plus que doublé ces trente dernières années. Les Américains de la classe moyenne sont dans une situation plus difficile qu’avant la crise de 2008, et ce sont uniquement les tranches les plus riches qui ont vu leur niveau de vie s’améliorer. Il est important de rappeler que sur les seize dernières années, douze se sont déroulées sous des administrations démocrates : huit sous Obama et quatre sous Biden. Ce phénomène économique a érodé le système bipartite. Il y avait autrefois un va-et-vient entre les démocrates et les républicains, une forme de cohabitation pacifique, qui profitait aux anciennes élites américaines. Trump veut y mettre fin.

> Les démocrates américains sont pour le moment aux abonnés absents.

> Au-delà du Parti démocrate, les forces démocrates, ses électeurs, les citoyens, vont devoir imaginer de nouvelles alliances pour surmonter cette offensive. Et ce n’est pas gagné. Les cibles actuelles de Trump ne sont pas des alliés naturels : les avocats bien payés de l’élite libérale ne sont pas nécessairement enclins à voir les fonctionnaires fédéraux ou les militants de la cause climatique, antiraciste ou anticapitaliste comme des semblables, certains étant davantage investis dans le statu quo, d’autres dans un changement radical par rapport au néolibéralisme. Pourtant, il ne va pas y avoir d’alternative à cette mobilisation populaire qu’on commence à ressentir aux manifestations qui se tiennent chaque samedi.
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