La Handi’week renoue avec la participation estudiantine !
Redoine Abdoune/Handi’week : « Nous sommes revenus à une participation d’avant la Covid ! »
Pour Redoine Abdoune, responsable du relais handicap à l’UPHF, la manifestation globale est réussie : « Depuis la pandémie, nous avions des difficultés à mobiliser les étudiantes et les étudiants sur cet événement. Aujourd’hui, nous sommes très satisfaits et revenus à une participation d’avant la Covid. De plus, nous avons renoué avec tous nos partenaires, comme les APEI (Denain, Valenciennois), l’APF, les Centres Hospitaliers, etc., un réseau indispensable pour le Relais Handicap de l’UPHF.» Ensuite, la qualité du contenu est à souligner « comme pour le ciné-débat qui a suivi la projection du film (un petit truc en plus), une centaine de personnes sont restées après pour échanger », ajoute-t-il. Enfin, des conférences de haut niveau étaient au menu de cette semaine comme celle sur le- Regards pluriels sur la santé mentale et le handicap- voire- les pistes de solutions pédagogiques (santé mentale)- sans oublier des ateliers spécifiques sur les 3 campus.
Tout d’abord, pourquoi ce choix thématique « handicap & et santé mentale » a-t-il été opéré pour cette édition 2025 ? En effet, il est établi que tous les campus universitaires sont atteints massivement par la santé mentale des apprenants, déjà avant la Covid, mais plus encore depuis cette dernière. Bien sûr, l’écoute et la bienveillance sont les deux moteurs d’un dialogue entre une personne en souffrance psychologique et le « Relais Handicap » ! « Au niveau de notre service, 69% de nos publics sont concernés par un trouble de neuro-développement ou d’un trouble psychologique », commente Redoine Abdoune.
« Regards pluriels sur la santé mentale et le handicap »
Cinq professionnels étaient présents pour cette conférence de haut vol. La première, Léona de Oliveira, cadre de santé chargée du projet GHT de psychiatrie Nord Pas de Calais, rappelle un déficit de communication sur cette thématique : « Trop longtemps, on ne pouvait pas parler de la maladie mentale, ce n’était pas entendable, un tabou ! »
Ensuite, le lien entre santé mentale et handicap devient naturel, voire évident dès l’entame d’un dialogue constructif avec les personnes concernées. « Comment peut-on ne pas parler de santé mentale quand nous parlons d’handicap ! Nous observons régulièrement des pathologies somatiques (physiques) consécutives à des troubles de la santé mentale », ajoute-t-elle.
Le fameux handicap invisible doit prendre la lumière, des avancées existent dans ce domaine comme la consultation d’un professionnel pris en charge « Je ne suis pas fou ». Certes, le RDV avec un psychologue demeure inavouable dans notre conscience collective, notamment latine, mais cette muraille doit tomber tôt ou tard pour le bien-être d’une jeunesse en pertes de repères. Et ce n’est pas l’actualité de ces derniers jours qui va éclairer le paysage d’un futur insondable.
Pour Benjamin Dervaux, médecin du sport et chef de service au CH de Valenciennes, son métier est de traiter des dysfonctionnements fonctionnels. Pour autant, le lien entre le handicap moteur et la santé mentale n’est pas une vision de l’esprit ! « Il y a une relation entre le physique, comme des troubles locaux-moteurs, et le psychique », confirme le spécialiste.
Son binôme, Emeline Wieckowski-Walczak, au sein du centre de soins de suite, Jean Stablinski du CHV, confirme que les douleurs aiguës (et chroniques), peuvent être la résultante d’un trouble mental ou réciproquement. A cet effet, « il existe des difficultés d’appréciation de la douleur, comme l’endométriose, des lombalgies chroniques… C’est un handicap invisible ! Ensuite, il y a une méconnaissance réelle de la dépression et son lien avec une douleur chronique », explique la spécialiste. Les conséquences et les causes sont traçables, isolement social, risque de stigmatisation, précarité, perte de sens, une démoralisation avec un risque de suicide.
Pour sa part, Philippe Baux, médecin coordinateur du centre support de réhabilitation psychosociale GHT de psychiatrie du Nord Pas de Calais, commente son expérience face au syndrome dépressif. Ainsi, un parcours de vie sociale complexe, anxiogène, favorisera des symptômes d’une maladie mentale, parfois conscientes voire inconscientes : « Nous sommes à la croisée des chemins entre la santé médicale, son diagnostic et son traitement. »
« Handicap er santé mentale, les pistes de solutions pédagogiques »
Bien sûr, la formation des professionnels/experts confrontés à la santé mentale est essentielle dans toute approche d’une pédagogique universelle. Dans le cadre de cette Handi’week, Daniel Delfolie, sociologue, chargé d’enseignement à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et à l’Institut d’études politiques (IEP) de Lille, pose une maxime de base avant toute ligne directrice d’un enseignement adapté : « Il faut bien distinguer la bienveillance et l’empathie. En effet, la bienveillance permet une adaptation des conditions de réussite vers un objectif à la différence d’une mauvaise empathie renvoyant à l’intéressé son handicap. Par exemple, je vais tout mettre en oeuvre pour un(e) étudiant(e), aménagement des horaires et des conditions de passage de l’examen, pour passer son examen, mais par contre je me refuse à diminuer la difficulté de l’épreuve (moins de questions, etc.) et par suite une distinction consécutive à son handicap lui disant qu’il ne peut pas faire comme les autres. Il faut faire très attention à un environnement inclusif. »
Dans cette optique, le professionnel exhorte les professionnels de l’UPHF en charge de ses questions de « se méfier de nous-même et conserver une certaine distance avec les étudiants dans la conduite d’un accompagnement pédagogique », ajoute-t-il. Cette ambivalence entre distance et efficacité est complètement assumée par Daniel Delfolie.
Les Ateliers /Handi’week
Sur plusieurs sites, et notamment celui des Tertiales, des stands consacrés à des axes de l’approche des maladies de la pensée sont mis en exergue. Vous aviez par exemple les deux APEI, du Valenciennois et du Denaisis, à travers le partage d’expérience avec les familles des résidents de ces structures.
A ce titre, l’accès à la culture a été organisé sur les différentes infrastructures des APEI, ESAT, IME, et autres sites d’hébergements via une rencontre inclusive. « Trois artistes en résidence ont travaillé aux problématiques d’inclusion et d’accessibilité », explique une intervenante. Il s’agit d’un artiste photographe, David Diruit, d’une plasticienne, Emilie Picavet et d’une céramiste, Nathalie Bouillez.
Cette rencontre inclusive, baptisée « de l’un à l’autre », a pour objectif de partager leur art avec les jeunes et moins jeunes résidents avec un handicap cognitif. Ainsi, ces résidents ont participé au processus créatif avec ces artistes issus de l’association « Toits et Toiles » à Denain. Cette manifestation inclusive se poursuivra à travers une prochaine exposition au Centre d’Art Ronzier de l’UPHF à Valenciennes, plus d’infos sur https://www.uphf.fr/actualites/exposition-lun-lautre-lart-rencontre-inclusive
La santé tout simplement se traduit également avec une offre de soins gratuite sur le site de l’UPHF. « Tous les jours, nous avons un médecin généraliste permanent comme une infirmière au Centre de santé universitaire. Bien sûr, nous accompagnons également les étudiants, notamment étrangers, sur leur dossier de santé et l’accès à leurs droits », explique Géraldine Gabet, une infirmière depuis 3 ans au Centre de Santé de l’UPHF.
Enfin, présents sur ces ateliers, les professionnels d’un CMP (Centre Médico-Psychologique) de Denain expliquent leur travail quotidien dans la gestion d’un public en souffrance psychologique. Cette dernière fait partie du Code de la Santé publique et sont traités en soins ambulatoires. Elle peut être très diverse dans les causes : Anxiété, souffrance psychique, violences conjugales, etc., (retrouvez les sites CMP sur le Valenciennois https://www.f2rsmpsy/annuaire-des-cmp).
Pour mieux-vivre ensemble à l’UPHF et comprendre les symptômes du monde estudiantin, « cette Handi’week est un succès », conclut Redoine Abdoune.
Pour joindre le relais handicap de l’UPHF, 03 27 51 10 28 ou relaishandicap@uphf.fr
Daniel Carlier
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