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Revue de presse de l’April pour la semaine 47 de l’année 2024

Par :echarp
25 novembre 2024 à 09:26

[Le Monde Informatique] La Dinum persiste sur sa suite d'outils collaboratifs

✍ Reynald Fléchaux, le jeudi 21 novembre 2024.

Autour d’une authentification unique, la DSI de l’État construit une suite d’outils collaboratifs open source. Une nouvelle entaille sans lendemain dans le monopole d’éditeurs comme Microsoft? Non, assure la Dinum, qui met en avant une démarche structurée et des formes de mutualisation avec l’Allemagne.

[Next] Au Parlement européen, une pétition veut encourager la création d'un Linux souverain

✍ Vincent Hermann, le mardi 19 novembre 2024.

Un Autrichien anonyme a déposé au Parlement européen une pétition pour encourager le développement d’une distribution souveraine pour le Vieux continent. S’il y a peu de chances qu’elle récolte suffisamment de votes au vu de la complexité du sujet, elle vient mettre le doigt sur de nombreuses problématiques actuelles, dont la dépendance aux grandes sociétés américaines.

[Silicon] Data Privacy Framework: un an après, les États-Unis invités à corriger le tir

✍ Clément Bohic, le mardi 19 novembre 2024.

Le Comité européen de la protection des données pointe quantité d’insuffisances dans la mise en oeuvre du Data Privacy Framework, successeur du Privacy Shield.

[ZDNET] Logiciel libre: dix leçons à tirer de sa communauté et qui n'ont rien à voir avec la technologie

✍ Jack Wallen, le mardi 19 novembre 2024.

On pourrait penser que les seuls enseignements à retenir de l’environnement open-source sont d’ordre technique. C’est une erreur. Voici pourquoi.

[Le Café pédagogique] Educatech: les communs numériques pour la pérennité des ressources

✍ Julien Cabioch, le lundi 18 novembre 2024.

«Les communs numériques constituent l’une des priorités de la stratégie du numérique pour l’éducation». Au salon Educatech, il a aussi été question de l’intérêt des communs numériques pour l’action publique. Alexis Kauffmann (DNE) et Emma Ghariani (DINUM) ont eu un discours incisif sur la question. «De l’argent public pour financer des codes publics», clament-ils.

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Une pétition pour un « EU-Linux » : un appel à la souveraineté numérique européenne

17 novembre 2024 à 15:06

Une pétition récemment déposée au Parlement européen propose de développer un système d’exploitation open source, baptisé « EU-Linux », destiné à équiper les administrations publiques des États membres. Selon son auteur, un citoyen autrichien anonyme, cette initiative vise à réduire la dépendance de l’Union européenne aux logiciels propriétaires, notamment ceux de Microsoft, tout en renforçant la souveraineté numérique, la conformité au RGPD et la transparence, et en contribuant au développement durable. Le texte de la pétition souligne également l'importance de promouvoir des solutions open source pour remplacer les logiciels propriétaires dans les tâches quotidiennes des administrations publiques.

Cette initiative, certes modeste, a le mérite de remettre sur la table les enjeux techniques et organisationnels du passage de grandes administrations publiques à Linux. Elle interroge aussi sur la manière dont l’Union européenne pourrait s’engager plus activement en faveur des logiciels libres dans ses infrastructures numériques: Comment garantir, par des choix techniques et de gouvernance, une collaboration efficace entre les institutions, les communautés open source et les acteurs industriels pour assurer la qualité, la pérennité et l’évolution de cette distribution ? Comment surmonter les résistances culturelles et organisationnelles au sein des administrations ?

En s’appuyant sur des précédents comme, par exemple, LiMux en Allemagne ou GendBuntu en France, ce projet offre une opportunité de tirer les leçons des expériences passées. La communauté open source est invitée à participer à ce débat pour proposer des solutions concrètes et faire de cette proposition un catalyseur pour une véritable souveraineté numérique européenne.

Ce qui suit est une version condensée des idées et des références développées dans la note Sovereign OS “EU Linux” de l'auteur de cette dépêche.

Pourquoi cette initiative est pertinente ?

L’initiative EU-Linux répond à des enjeux stratégiques cruciaux pour l’Union européenne. La dépendance aux logiciels propriétaires et aux services cloud, majoritairement développés et opérés hors de l’Europe, expose les données sensibles des administrations à des risques de cybersécurité et à une surveillance permise par les loi extra-territoriales des pays concernés. En adoptant un système et des solutions open source, l’Europe pourrait garantir une transparence totale, renforcer la protection des données personnelles, économiques et stratégiques, et accroître sa souveraineté numérique, tout en favorisant des économies substantielles sur les coûts de licences logicielles.

Des études récentes démontrent que l’open source est déjà un pilier essentiel de l’économie numérique européenne. Une analyse publiée par la Commission (2021) estime que l’adoption accrue des logiciels libres pourrait générer jusqu’à 95 milliards d’euros de valeur économique annuelle d’ici 2030 dans l’UE.

Quels sont les précédents ?

Plusieurs initiatives à travers le monde ont exploré des approches similaires pour renforcer leur autonomie numérique. En France, la Gendarmerie a migré plus de 70 000 postes vers Ubuntu, réalisant des économies significatives tout en améliorant la sécurité. En Russie, Astra Linux a été adopté pour les besoins des administrations nationales, garantissant une conformité totale avec leurs exigences sécuritaires. En Allemagne, le projet LiMux à Munich a démontré la faisabilité technique, financière et organisationnelle d’un tel passage, bien qu’il ait été stoppé en raison de pressions politiques et institutionnelles. Le plan de migration engagé par le Land de Schleswig-Holstein, en cours depuis 2021, démontre que l'expérience malheureuse de Munich n'a pas freiné les volontés de certains gouvernements régionaux d'adopter des solutions open source pour leurs administrations.

En France, le sujet a été abondamment discuté en 2016 dans le cadre de l'idée d'un "OS souverain", mise en avant notamment par Delphine Batho, députée de l’époque. Cette proposition visait à créer une alternative open source pour les administrations publiques, basée sur des distributions Linux existantes comme Debian ou Ubuntu, tout en favorisant un développement national pour mieux protéger les données sensibles et réduire la dépendance aux géants étrangers. Bien que cette idée ait reçu un certain écho médiatique, elle s’est heurtée à un scepticisme important, y compris de personnes qui auraient pu contribuer plus positivement à la discussion et à des propositions constructives. Deux études récentes (2022), l'une pour la DGFIP et l'autre pour le Ministère des armées, soulignent la faisabilité technique et esquissent des pistes de réalisation de tels projets.

Quelle approche pourrions-nous proposer ?

Pour maximiser les chances de succès d’EU-Linux, il est essentiel d’adopter une approche collaborative impliquant les institutions européennes, les communautés open source et les industriels locaux. Plutôt que de partir de zéro, l’initiative devrait s’appuyer, d'une façon ou d'une autre, sur des distributions Linux existantes, disposant d'une forte proportion de développeurs en Europe, comme par exemple Debian ou NixOS, reconnues pour leur fiabilité et leur large adoption. La communauté open source européenne pourrait ainsi jouer un rôle central dans la personnalisation et la maintenance de cette distribution, dans le cadre d'une gouvernance partagée, et en tirant parti de l’écosystème déjà riche de compétences et de solutions disponibles.

Quelles sont les questions ouvertes ?

Plusieurs interrogations stratégiques restent en suspens. Quelle base technique choisir pour EU-Linux afin d’assurer une adoption fluide dans des contextes administratifs variés ? Comment garantir un engagement à long terme des gouvernements européens dans ce projet ? Et comment concilier les différences entre les besoins nationaux et la nécessité d’une standardisation au niveau de l’UE ? Enfin, quelles mesures, y compris financières, mettre en place pour pérenniser la contribution des communautés open source et assurer la maintenance et l’évolution continue d’EU-Linux ?

La communauté du logiciel libre est invitée à s’exprimer et à contribuer pour répondre à ces défis et construire une infrastructure numérique véritablement souveraine et innovante.

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