Spoiler : NON ! Les frontières c'est le mal absolu et la bêtise la plus totale.
Mais détaillons un peu pour comprendre en quoi les frontières c'est mal. Il y a trois types de frontières :
- Celles qui bloquent les capitaux.
- Celles qui bloquent les marchandises.
- Celles qui bloquent les personnes.
Dans tous les cas, celles-ci posent de graves problèmes que je vais tâcher d'illustrer.
Les frontières bloquant les capitaux
Empêcher la libre circulation des capitaux, c'est empêcher l'investissement étranger, et donc la prise de contrôle des entreprises d'intérêt national par des puissances étrangères.
C'est empêcher l'hyper-bourgeoisie cosmopolite de détourner sans efforts les fonds publics vers des paradis fiscaux.
C'est aussi empêcher le désinvestissement. En effet, si un pays devient un peu trop arrogant, avec la liberté de circulation des capitaux, l'hyper-bourgeoisie peut déplacer son argent ailleurs, chez un pays plus docile.
Bref, les frontières bloquant les capitaux sont une saletés pour l'hyper-bourgeoisie, et c'est dans l'intérêt de chacun d'avoir des hyper-bourgeois libres de tout dans son pays, c'est évident !
Les frontières bloquant les marchandises
Empêcher la libre circulation des marchandises, c'est empêcher l'importation de produits bons marchés à la qualité médiocre ou au mieux aléatoire mais fabriquer très loin dans le monde. Quand je dis loin, c'est vraiment au sens loin de tout : loin des empreintes carbones faibles, loin des normes sanitaires, loin des normes environnementales, loins des protections sociales des travailleurs et surtout loin des impôts puisque jamais fabriqués sur le territoire national !
Permettre à quiconque de vendre tout et n'importe quoi sur son sol, c'est avant tout permettre aux hyper-bourgeois de développer les business qu'ils veulent, comme ils le veulent, en suivant les règles qu'ils veulent, là où ils le veulent et de pouvoir délocaliser sans scrupules quand un pays n'est plus assez docile.
Bref, les frontières bloquant les marchandises sont une saleté pour l'hyper-bourgeoisie, et c'est dans l'intérêt de chacun d'avoir des hyper-bourgeois libres de tout dans son pays, c'est évident !
Les frontières bloquant les personnes
Empêcher la libre circulation des personnes, c'est empêcher le mélange des cultures et donc protéger les cultures autochtones où qu'elles soient. Or la diversité culturelle est un coût pour l'investissement de l'hyper-bourgeoisie puisque ça l'oblige à adapter ses produits et services à chaque culture.
C'est aussi retirer à l'hyper-bourgeoisie le moyen de faire pression sur les masses prolétaires par la menace du chômage, menace construite grâce à une mise en concurrence fondée sur une main d’œuvre immigrée peu au fait de ses droits et aussi prête à tout pour s'en sortir.
Mais ce n'est pas tout, le peu qu'il y ait un droit du sol, cela permet aussi de métamorphoser le paysage politique en conférant génération après génération, de plus en plus de votes aux cultures nouvellement installées. Or empêcher cela, c'est empêcher l'hyper-bourgeoisie de diviser pour mieux régner sur les territoires qu'elle contrôle. La mixité forcée lui garantie des luttes citoyennes intestines issues des divergences culturelles majeures, incompatibilités qui étaient avant résolues grâce aux grandes distances séparant les peuples, mais qui sont à présent sources de frictions quotidiennes voire même de violences.
Empêcher la libre circulation des personnes, c'est aussi empêcher l'hyper-bourgeoisie de s'exfiltrer en cas de changement de gouvernement lorsque celui-ci devient hostile à ses intérêts ou à son corps.
Bref, les frontières bloquant les personnes sont une saleté pour l'hyper-bourgeoisie, et c'est dans l'intérêt de chacun d'avoir des hyper-bourgeois libres de tout dans son pays, c'est évident !
Conclusion
Abat les frontières et ne devenons qu'un seul peuple ! Un peuple terrien, à la culture normalisée, à la religion normalisée, à la monnaie normalisée, aux produits normalisés, aux mœurs normalisées, à la langue normalisée, à l'histoire normalisée, à l'origine normalisée, au système politique normalisé et le plus important, aux individus normalisés.
Permettons à l'hyper-bourgeoisie de vivre son rêve, soyons les éléments sacrifiables et sacrifiés pour son plus grand bien, qui in fine sera quelque chose de bien plus grand que nous, du moins aux yeux de l'hyper-bourgeoisie.
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