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Aujourd’hui — 16 octobre 2024Flux principal

La CAPH se dé-Marque de « l’opéra Barnier »

16 octobre 2024 à 04:35

Aymeric Robin : « Nous revoici dans le collimateur du Gouvernement (Barnier) »

En amont de ce conseil communautaire, Thibaud Bentata et Corinne Dequidt ont présenté de concert la « Plateforme de marque de La Porte du Hainaut ». L’objet est une meilleure lisibilité et appropriation par le grand public de cette cheville ouvrière financière et administrative, mais méconnue. En effet, après la loi Chevènement de 1999, l’avènement des intercommunalités dès 2001 a permis peu à peu à cette institution de prendre sa place dans la paysage économique et social d’un territoire. Puis, après la fin de la TPU (Taxe Professionnelle Unique) en 2010, la loi NOTRe en 2016 lui a conféré un nouveau volant de compétences pas toujours simple à digérer. Aujourd’hui, elle est indispensable à la réalisation d’un projet urbain dans une collectivité locale et pour autant les administrés l’ignorent royalement sauf pour parler d’une taxe… A cet effet, toute initiative de promotion, à travers une déclinaison de communication, pourra permettre une meilleure compréhension du grand public dans le montage collectif d’un projet local. Bien sûr, cela passe par une nouvelle identité visuelle que vous avez ci-dessus.

Le tréfonds Barnier… !

En propos liminaire, le Président de la Porte du Hainaut fustige le projet de budget 2025 où après une accalmie le ton change… «  Nous revoici dans le collimateur du Gouvernement (Barnier). Aux dernières nouvelles, une réduction de 2 milliards serait prévue pour les collectivités locales et territoriales. Non à l’opéra Barnier. Pourquoi le bloc communal est-il sollicité, alors que nous devons voter des budgets à l’équilibre. Pour La Porte du Hainaut, cela représenterait 2 millions d’euros de baisse dans notre budget 2025 », comme Aymeric Robin.

Ensuite quelques bonnes nouvelles comme la vente finalisée du Parc de Loisirs Le Fleury à Wavrechain Sous Faulx https://www.va-infos.fr/2024/10/10/le-parc-de-loisirs-le-fleury-est-vendu-avec-poursuite-de-lexploitation/ : « Nous avons obtenu une conclusion honorable avec la poursuite de l’exploitation du parc de loisirs et du camping. Ensuite, j’ai été accompagné étroitement par les techniciens de la CAPH, en l’occurrence la Directrice du service juridique Cécile Linquette, pour arriver à cette signature ». 

Puis, la signature du programme tripartite CLEA entre la Porte du Hainaut, l’Education nationale et la DRAC (article à venir sur la CLEA).

Mais aussi une délibération sur table importante avec la future présentation relative à une étude d’une TEOMI (Taxe d’Enlèvement d’Ordure Ménagère Incitative) sur le territoire de La Porte du Hainaut. Anne-Lise Dufour, en charge de cette initiative, fera cette présentation aux élus communautaires en juin 2025.

Enfin, la dissolution de l’institution du Pôle Métropolitain du Valenciennois, comme celui de l’Artois, etc., au 31 décembre 2024. « Malheureusement, les 7 EPCI du Pôle Métropolitain du Valenciennois n’ont pas pu trouver un consensus, malgré un périmètre géographique intéressant. Le Pôle Métropolitain est resté une coquille vide », conclut Aymeric Robin. « Dommage, sur le volet du tourisme, nous étions au bon échelon », ajoute Jean-François Delattre, vice-président aux finances.

Tout sauf une anecdote, car le poids des clivages politiques n’a jamais été dépassé par les protagonistes, un peu comme les 3 blocs de députés au sein de l’Assemblée nationale.

Programme Local de l’Habitat 2025/2030

Evidemment, la présentation du PLH constitue une étape importante pour le « Projet de Territoire », car c’est un outil structurant pour le logement sur les 47 communes de la CAPH. Pascal Jean, vice-président en charge de l’habitat, a présenté ce dispositif dont le vote définitif interviendra « en décembre 2024 ». L’engagement de l’intercommunalité dans tous les programmes de rénovation urbaine, Le NPNRU, l’ERBM, et d’autres encore, est indispensable pour la remise à niveau des logements en général, tout en pensant très fort aux cités minières dont moulte habitats sont encore classées entre F et G. https://www.va-infos.fr/2024/10/10/la-renovation-urbaine-a-portee-de-baffes-financieres/

Dans les réactions à ce vote, Christophe Vanhersecker met en exergue « un besoin de revoir les différents dispositifs d’accès au logement (PLAI, PLUS, PLS et PL), d’ambition pour l’aménagement de l’environnement, les filières éthiques, le mal logement, le béguinage pour lutter contre l’isolement et le logement indigne. C’est disruptif, mais pas impensable ! Ensuite, le PLH n’est pas opposable juridiquement, il sera filtrer par les autres instances comme le SCOT, le SIMOUV, le PLUI… ».

Pour sa part, Anne-Lise Dufour évoque la problématique de « recrutement des inspecteurs de salubrité. Il n’existe pas de formations spécifique, c’est un véritable sujet ». Ensuite, le souhait d’une meilleure mixité constitue le ferment du NPNRU, contrairement à l’ANRU, avec une obligation de mixité dans le peuplement sauf que « la concentration d’un public bénéficiaire d’un PLAI ne favorise pas celle-ci ! ».

En conclusion, Pascal Jean insiste sur la potentielle « amélioration du PLH d’ici le vote définitif en décembre »

Durant cet échange sur l’habitat, Jean-Michel Michalak indique que « La Ministre du Logement (Valérie Létard) précise qu’il n’y aura pas de baisse des APL (aide personnalisée au logement)», un élu communautaire dans l’hémicycle s’exclame « bah, heureusement »… tout est dit dans le décalage de perception tant sur la forme et que sur le fond !

Une hausse chez les bailleurs sociaux…

Durant ce débat sur l’habitat, un autre sujet est venu se greffer avec la déclaration de Fabien Roussel. En effet, un article de presse a révélé « une hausse prochaine des loyers chez le bailleur social Maisons et Cités (3,26%). Cette augmentation pourrait être terrible pour certains occupants. Certes, les bailleurs sociaux sont en difficultés consécutivement à la politique de d’Emmanuel Macron (Loi Elan 1 et 2), mais le bailleur social devrait plutôt se retourner contre l’Etat ».

A cette intervention, Pascal Jean répond : « Attention, ce n’est une hausse spécifique à Maison et Cités, mais la Revalorisation Annuelle Obligatoire (en lien avec l’inflation) chez tous les bailleurs sociaux ». Aymeric Robin ajoute : « Néanmoins, nous sommes clairs et opposés à cette augmentation des loyers chez l’ensemble des bailleurs sociaux ».

Concrètement la rénovation urbaine en chiffres…

Sur 3 cités minières sur Denain, Bellevue, Turent, et Chabaud Latour, l’opération de requalification étalée sur 3 ans, 2025-2026-2027 engage un investissement à hauteur de 13 270 695 euros, dont 70 % de subventions et 10% à la charge de la commune. 

En ce qui concerne la commune de Wallers, le quartier Arenberg va bénéficier d’une requalification lourde pour un montant de 7 184 126 euros dont 60% de subventions. 

« Nous allons voter une délibération afin d’ester en justice contre l’Etat  », Arnaud Bavay

Dans cet étalement de sujet complexe à gérer pour les communes, outre une navigation financière à vue, le maire d’Hordain tance la DGFIP (Direction générale des Finances Publiques). « Une grande entreprise sur ma commune a choisi de répartir sa taxe foncière. Je n’ai rien contre une répartition de la CVAE, de la CFE, mais pas de la taxe foncière là où est implantée l’entreprise », s’exclame Arnaud Bavay. 

Dans la foulée, cette collectivité locale prend la vague financière. « Nous perdons (sur la durée) 1 million d’euros de bases fiscales. Ce vendredi 18 octobre durant notre Conseil municipal, nous allons voter une délibération afin d’ester en justice contre l’Etat ». Sur la même ligne, Fabien Roussel rappelle que Saint-Amand-les-Eaux connaît le même problème. Sur le fond, là où Hordain subit une répartition de la taxe foncière, Saint-Amand-les-Eaux est victime d’une baisse de la base fiscale (1,3 millions d’euros) suite à un contentieux entre une entreprise de la commune et l’Etat.

« L’aire » de rien, la problématique des gens du voyage

La maire de Denain monte au créneau, car l’Etat ne prend pas en compte « une population de gens du voyage qui ne voyage pas. Ils bougent d’une commune à l’autre dans le Denaisis et reviennent chez nous. Aujourd’hui, l’Etat ne fait plus rien. Nous devons attaquer en justice et cela coûte très cher et la procédure est longue ». 

Salvatore Castiglione, le maire de Wallers, acquiesce : « Le problème est que l’habitat diffus n’est plus comptabilisé. On ne prend pas du tout en compte les gens du voyage qui achète un terrain et se sédentarise ». 

Le noeud gordien sur le Valenciennois est que l’obligation d’une « aire de grand passage » n’est pas respectée. Dans cette optique, le Sous-Préfet de Valenciennes bloque les procédures…, mais « il devrait nous apporter La solution d’ici la fin de l’année », espère le Président de la Porte du Hainaut.

Daniel Carlier

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Hier — 15 octobre 2024Flux principal

« Terres de Goûts »… terre de résistance agricole !

15 octobre 2024 à 04:34

Isabelle Pique : « Il faut peut-être que le variant 3 (fièvre catarrhale) envoie un mail aux autorités compétentes ? »

Après un début d’année sous le signe d’une révolte du monde agricole, à force d’attendre, une année s’est déclinée sous le signe de la « morosité sur tous les plans, climatique, sanitaire et une conjoncture mondiale au bord de la rupture », explique Isabelle Pique, présidente de l’association « Les Agriculteurs de l’Amandinois ».

Suite au soulèvement du monde agricole, début 2024, avec le slogan « on marche sur la tête », d’où l’initiative des panneaux signalétiques retournés dans les communes, les avancées sont peu nombreuses et surtout le projet de loi relatif à la « souveraineté agricole » a été interrompu avec la dissolution. L’attente de la reprise « en l’état » de ce projet de loi, par le Gouvernement de Michel Barnier, est particulièrement vive dans le monde agricole. 

« Un manque d’anticipation pour nous protéger », Isabelle Pique

Parmi les multiples sujets de préoccupations, le volet sanitaire est au centre de la polémique. « Nous avons à coeur le bien être de nos troupeaux. Comprenez notre désarroi face à des animaux qui

Isabelle Pique

souffrent, perdent leur veaux ou la vie surtout dans les moutons. Nous avons observé un manque d’anticipation pour nous protéger. La vaccination sur la base du volontariat conduit à d’énormes trous dans la raquette », fustige Isabelle Pique.

Plus consternant encore, le travail des autorités compétentes est remis en cause… « Dès octobre 2023, le variant 3 était aux Pays-Bas avec le même schéma d’évolution qu’il y a 18 ans. La leçon n’a pas été retenue. A quoi servent les épidémiologistes ?  Il faut peut-être que le variant 3 (fièvre catarrhale) envoie un mail aux autorités compétentes avant de frapper nos cheptels ? », ajoute-t-elle.

Un soutien politique groupé

Evidemment, la parole politique était commune pour soutenir les agriculteurs, Guillaume Florquin, député de la 20ème circonscription, Jean-Michel Michalak, conseiller régional, Eric Renaud et Claudine Deroeux, conseillers départementaux, et enfin Alain Bocquet, l’édile hôte, observant que « 70% des volailles consommées dans les cantines scolaires en France sont en provenance d’Amérique du Sud, c’est scandaleux ».

Voilà pour le message, mais l’objectif de cette journée découverte était aussi «  de profiter de ce moment tant que l’agriculture y est encore présente », conclut la présidente de l’association.

Daniel Carlier

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À partir d’avant-hierFlux principal

Le four Hoffmann, une marque de fa- Briques du Valenciennois !

13 octobre 2024 à 14:43

Jean-Jacques Fleury : « Ce n’est pas un tas de briques sans intérêts »

La Voix du Nord et l’Observateur du Valenciennois ont longuement relaté cette histoire industrieuse locale d’une famille où l’entreprise s’est transmise de génération en génération avec un fil matriarcal assez savoureux, même en 2024. Née en 1904 pour alimenter la construction de l’église Saint-Michel à Valenciennes, cette briqueterie avait un savoir faire reconnu. La présence à cette manifestation de Pierre-Marie Miroux, un petit cousin germain de la famille Chimot, ajoutait au moment une touche d’émotion, un peu comme le dernier mineur à la fermeture d’un puits. 

Pierre-Marie Miroux

L’histoire aurait pu être belle, une fin d’exploitation naturelle de la dernière Briqueterie (sur 17) du Valenciennois, puis un choix collectif de préserver, voire de rénover cette empreinte industrielle locale, car « c’est notre patrimoine industriel. Ce n’est pas un tas de briques sans intérêts », déclare au micro Jean-Jacques Fleury, secrétaire adjoint de l’association du Comité de Sauvegarde du Patrimoine du Valenciennois, peu avant la manifestation rassemblant d’une cinquantaine de personnes .

C’est là où se situe le curseur d’une polémique, car comme le souligne Alain Cybertowicz, le président de l’association, cette démarche ne s’inscrit pas « dans un parti d’opposition. Nous ne sommes pas contre les projets, mais nous sommes des lanceurs d’alerte afin de sauver un site qui le mérite. En l’occurence, nous pensons que le Four Hoffmann fait partie de notre patrimoine industriel local. D’ailleurs, ce sauvetage peut se marier avec un autre sur ce même site », et visiblement la DRAC Hauts de France aussi avec la lecture des échanges de mails ci-dessous entre le Président de l’association et Véronique STIEVENART, l’Architecte des Bâtiments de France reconnue et très redoutée dans le Hainaut. L’histoire récente de l’association permet de souligner qu’ils ont rarement tort comme pour les bastions de la citadelle, le sauvetage de l’auberge du Bon fermier, de l’Auberge espagnole, les gisants dans la cave du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, voire une Maison des Tisserands… !

Echanges de mails le 19 juillet 2024 entre Alain Cybertowicz, Président du Comité de Sauvegarde du Patrimoine et Véronique STIEVENART, Architecte des Bâtiments de France.

  1. Bonjour monsieur,

Une demande de protection MH a été transmise à la DRAC qui a étudié la possibilité de cette protection. Mais elle n’a pas eu l’accord du propriétaire, qui est la CAVM, pour présenter le dossier en CRPA. La briqueterie n’est donc pas protégée MH.

J’ajoute que nous n’avons d’espace protégés dans ce secteur donc l’ABF n’est pas consulté dans le cadre des autorisations d’urbanisme. 

Cordialement 

Véronique STIEVENART

Architecte des Bâtiments de France

  2. Bonjour Madame, 

Je vous remercie de votre réponse

Mais vous comprendrez que nous sommes très déçus de cette situation !

Cette briqueterie qui est un symbole pour l’architecture de Valenciennes risque donc de disparaître du jour au lendemain…

Cordialement 

Alain Cybertowicz, Président du Comité de Sauvegarde du Patrimoine Valenciennois

  3. Re,

J’en suis bien consciente et bien désolée mais ce sont les acteurs du valenciennois qui ont « la main » et non l’état ! Donc, il faut vous adresser au propriétaire du terrain qui a refusé.

Cordialement 

Véronique STIEVENART, Architecte des Bâtiments de France

Pour essayer de décoder ce choix étape par étape

Pour maîtriser les tenants et les aboutissants de cet échange de mails ci-dessus, revenons sur la chronologie des événements.

Au moment de la mise en vente du terrain sur lequel la Briqueterie était toujours active, Valenciennes Métropole a fait jouer son Droit de préemption (24 février 2022 à hauteur de la somme de 297 135 euros ). A cette étape de la préemption, il suffit à une institution de brosser un projet d’intérêt général afin de maîtriser le foncier et le tour est joué. C’est classique et d’une grande banalité en l’espèce, voire de bon aloi compte tenu de l’emplacement de la Briqueterie sur Marly. 

Ensuite, le propriétaire pouvait attendre la fin naturelle de l’exploitation de cette Briqueterie « Chimot ». En effet, la liste d’une fin de vie programmée n’était pas incohérente même si l’entreprise en difficultés était encore rentable ; des conditions de travail d’une grande pénibilité, mais également le produit, certes de qualité, pour autant désuet à la vue de l’évolution des matériaux, sa consommation anachronique de charbon, son alimentation par transport de matières premières, une série de paramètres débouchant vers une remise en cause de ce type d’exploitation inéluctable sauf que…

…Valenciennes Métropole a décidé d’accélérer le processus avec la mise en oeuvre d’une fin de bail au 16 février 2024 pour la Briqueterie « Chimot » gérée par Pierre Goethals. A la clé, de l’argent public consommé pour une indemnité d’éviction légale (montant confidentiel) et la demande de vider totalement le site d’exploitation d’ici la date de fin de bail. Nous connaissons l’histoire, les dernières briques sont sorties en décembre 2023, la fin d’une histoire locale. Toutefois, ce choix stratégique, à minima passé en Bureau communautaire, repose et doit s’argumenter sur un projet d’intérêt général pour cet espace foncier, à court, moyen ou long terme. De fait, la délibération publique doit mentionner un projet public ou privé avec un intérêt général à la clé pour le développement économique ou autre. Pour autant, aucune communication de la CAVM ou de la commune de Marly n’a été enregistrée à ce stade.

Bien sûr, cette annonce durant l’été 2023 a fait grand bruit et les passionnés du patrimoine industriel ont lancé une mobilisation. « Dès la connaissance de ce choix de Valenciennes Métropole, j’étais tellement révolté. Le four Hoffmann est un élément patrimonial. C’est pourquoi, j’ai demandé un classement de ce site à la DRAC Hauts de France dès le 31 octobre 2023 », commente Jean-Jacques Fleury. La réponse le 21 juin 2024 fut lente, trop tardive, avec la validation pour une instruction du dossier (Avis favorable 15 02 2024). Par ailleurs, la rédactrice du courrier, Christine Bongart, indique sur le site  https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/IA59005677 que ledit projet visé serait « Immobilier ».

Les habitats attenants à l’ancienne Briqueterie Chimot

Dans la foulée de la fin du bail, Valenciennes Métropole demande un permis de démolir le 16 mai 2024 (faisant tomber de facto le courrier du 21 juin ci-dessus), ce qui sans projet pourrait paraître lunaire et démontre qu’il existe des éléments sur la table. Là également, il est inconcevable que l’édile de Marly ne soit pas au courant du projet en question, sauf à dire que le devenir d’un emplacement foncier stratégique ne l’intéresse pas. En mode express, la validation de ladite demande de démolition a été entérinée par la commune de Marly le 03 juin 2024. « Nous n’avions pas de justificatif légal pour le refuser », souligne le maire.

Dans le même temps, la mobilisation a pris corps avec une pétition rassemblant déjà 15 000 signatures, un projet de reconversion du site à l’étude par les apprenants de l’école d’architecture de Lille, et une référence au niveau national. « En effet, la Fondation patrimoine, avec Stéphane Bern, va injecter près de 600 000 euros dans la rénovation lourde d’un four Hoffmann très dégradé dans la Marne. Ici sur Marly, il demeure encore en bon état », ajoute Jean-Jacques Fleury.

Demande de recours gracieux, refus de la commune ( retour marly), demande d’annulation du permis de démolition par la Préfecture du Nord… refusé, et l’appel d’offres pour le choix du démolisseur entériné le 12 septembre dernier. En clair, le coup de pioche est imminent dans le plus profond silence de la puissance publique, assez incompréhensible, voire insupportable.

« Pourquoi un tel acharnement », Jean-Jacques Fleury

Ce qui choque le plus dans ce circuit d’une politique publique, sous embargo, est la précipitation. « Si Valenciennes Métropole n’a aucun projet, puisqu’elle refuse, comme la mairie, de communiquer ; pourquoi un tel acharnement à démolir ce Four Hoffmann si rapidement ? », ajoute-t-il.

En 1989, la fosse Arenberg s’arrêtait. Trois ans plus tard, la destruction du complexe minier de Wallers Arenberg était dans les tuyaux sauf que Claude Berri est passé par là, son film « Germinal » a sauvé ce site emblématique d’une histoire minière. Certes, nous ne parlons pas du même site industrieux, mais la préservation d’un Four Hoffmann, et la restauration de ses attenants, fait tout autant partie du patrimoine local et territorial sur le Valenciennois, ni plus, ni moins. Le curseur est à ce niveau et une destruction en catimini avec un permis de démolir, déposé par la CAVM, et validé manu militari par la commune de Marly, fait peu de cas de l’histoire locale.

Bizarrement, et en d’autres circonstances bien plus clivantes, les parties en question n’ont pas hésité à communiquer pour défendre leurs projets. Ici, rien de tout cela, cela ne fleure pas bon du tout sauf à penser qu’un projet, victime d’un trou d’air, serait de nouveau sur la table…, mais une proposition structurante est peut-être dans les tuyaux, alors pourquoi tant de mystères !

Daniel Carlier

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Les travaux du cinéma de Valenciennes/centre-ville, c’est parti !

11 octobre 2024 à 16:00

(Visuel chantier Cinéma du centre ville de Valenciennes attenant à l’ancienne Caserne Vincent, ancien messe des officiers sur la gauche du visuel et proche site de l’ancien Arsenal sur la droite)

Marc-Antoine Tourbez : « Les travaux dureront 12 mois »

Bien sûr, la phase des fouilles préventives fut extrêmement longue et aussi plombée par une météo catastrophique en mai et juin 2024. A ce titre, le début des travaux, annoncé par le maire en juin 2024, a été repoussé de quelques mois, mais le remblai de ces fouilles (en septembre) « faisait déjà partie de notre charge de travail», précise le futur exploitant.

« Nous sommes partis pour un chantier sur 12 mois. Nous pouvons achever cet équipement durant le dernier trimestre 2025. La première pierre devrait avoir lieu au mois de novembre prochain », commente Marc Antoine Tourbez. Après avoir résisté à la Covid, à une hausse des matériaux pharaonique où seuls les chantiers publics ont allongé les sommes supplémentaires, le cinema de centre-ville à Valenciennes va renaître. Si nous devions faire un retour sur image, les échecs sont pléthoriques en la matière soulignant un peu plus la résistance et le courage de ces porteurs privés, pas novices tout de même, mais indéniablement pugnaces. 

Rappelons qu’avant l’arrivée du complexe Gaumont, le 1er en France et le pilote national, les Valenciennois bénéficiaient de 3 ou 4, suivant la période, cinémas dans le centre-ville. Ce retour travaillé durant plusieurs mandats par les anciens édiles entrevoit une issue positive. Avec 6 salles à destination du grand public, une jauge de 980 places environ, ce site au bout du Passage de l’Arsenal est idéalement placé dans le coeur de la ville. A ce titre, il est très attendu par les Valenciennois, mais également par les autres professionnels à proximité. C’est une éclaircie dans un marasme économique palpable, jamais à l’abri d’une excellente nouvelle !

Daniel Carlier

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(Denain) Chaque M2 de la rénovation urbaine compte !

11 octobre 2024 à 04:40

(Visuel/Maison des Projets d’un plan à l’ancienne des travaux de la commune sur Denain, ce n’est pas du 3D, mais du concret)

Dans les premières délibérations, il y avait la validation d’une dépense dans le cadre de la création ex nihilo d’une « cour oasis » à l’école La Fontaine. Outre l’objet de ces cours d’écoles visant à proposer un îlot de fraîcheur aux élèves, peut-être une obligation dans 15 ans, elle met en lumière son financement. En effet, 98 159 euros dont 80% du Fonds vert et 20% pour la ville souligne l’usage par de multiples collectivités locales de ce Fonds dédié à tous les travaux reliés au climat. Véritable couteau suisse de la transition écologique, pratique pour les édiles afin de boucler leur projet, ce Fonds vert est menacé dans le prochain budget national 2025 et pour être transparent, Bruno Lemaire voulait aussi tailler dedans. « Cette dotation est validée sur l’enveloppe 2024, nous avons l’assurance d’obtenir ces fonds », rassure Anne-Lise Dufour.

Le diable est dans le détail… foncier

Comme chacun sait, Denain traverse une période de travaux quasi inédite en terme de transformation d’ensemble, supérieure à ceux du tramway en comparaison, avec un centre-ville en mutation prochaine, des quartiers, des espaces publics revisités, etc. Le premier dossier, du premier projet global actuel NPNRU, d’une réflexion globale relative à une rénovation urbaine lourde est intervenu sur l’îlot Basly… en 2006 avec le rachat par l’EPF (Etablissement Public Foncier) de cet espace urbain dégradé. Acquisition amiable à « 90% et 10% d’expropriation », selon une chargée de mission (Maison des Projets), tout semble bordé. Pour autant, plusieurs délibérations absolument indispensables pour poursuivre cette transformation majuscule ont été passées au Conseil municipal. En résumé, l’adjoint Jean-Pierre Crasnault a indiqué « qu’un M2 » avait été mal attribué dans les cessions et par suite que la propriété foncière, entre l’EPF, puis la ville, et enfin le bailleur social, devait régulariser cette erreur administrative. « Toutes ces délibérations pour 1 M2, mais elles permettent de réaliser cette rénovation complète de l’îlot Basly », mentionne la maire. 

Napoléon, l’inventeur du cadastre, ce projet un peu fou de mesurer tout le territoire français, au moins en Métropole au début, ne savait pas que son respect au mètre carré serait un mur administratif si complexe pour les propriétaires et une bénédiction pour les avocats… !

Installation d’un crématorium

Plus d’enterrement, mais une crémation, cette pratique se généralise, voire pourrait être l’usage premier dans peu de temps. La ville de Denain va se doter d’un crématorium sur sa commune. Proche du cimetière actuel, de l’autoroute et du tramway, des espaces fonciers ont été expropriés pour obtenir les terrains suffisants à la construction d’un site dédié.

Dans le cadre d’une DSP, l’entreprise OGF a remporté l’appel d’offres pour la construction et l’installation d’un crématorium. « Elle nous versera pendant 30 ans une soulte et au bout de ses 30 ans, le site appartiendra à la ville », précise Anne-Lise Dufour. Dans 50 ans, les cendres auront sans doute une seconde vie plus en phase avec le réemploi, c’est morbide…, mais certains y pensent !

« Contrats de quartier 2030 »

La délibération relative à l’adoption en Conseil municipal du nouveau « Contrat de quartier 2030 », fixant les nouvelles limites de la géographie prioritaire, les fameux QPV (Quartier Politique de la Ville), rappelle certaines données importantes. Parfois, on compare les dotations publiques du voisin, mais sur 8 700 foyers, soit plus de 21 000 habitants, 14 000 vivent dans un espace de géographie prioritaire sur Denain. 

A ce titre, l’année 2025 sera une année de recensement. Une étape décisive pour les communes, car il détermine le nombre d’habitants et par capillarité les dotations à la clé (DGF/Dotation Générale de Fonctionnement). Et justement, la prise en compte, ou non, d’un futur peuplement nouveau dans un quartier en pleine révolution urbaine constitue un véritable sujet. Il est pris en compte ou pas ? A ce stade, il semblerait que le NPNRU (Nouveau Plan National de la Rénovation Urbaine), oui, mais pas l’ERBM (Engagement pour le Renouveau du Bassin minier), et quid des autres dispositifs de rénovation urbaine…, un enjeu colossal pour les communes concernées.

Sur cette délibération, Youssouf Fedal reproche à la premier magistrate « son manque de vision pour Denain ». Elle répond tout de go que la « présence en commission » aiderait à comprendre le dossier.

Volet éducatif 

Une délibération et une question orale ont mis en lumière des aspects positifs d’une initiative locale et une nationale.

En premier lieu, la commune de Denain récompensait déjà les élèves diplômés d’une mention au BAC, entre autres, à travers une carte cadeaux chez ses partenaires locaux. Cette fois, elle ajoute un dispositif similaire pour les détenteurs d’un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle).

Là encore, nous voyons que tous les chemins nous ramènent au budget national, car l’aide à l’apprentissage, très soutenu pendant dans 7 ans sous forme de prime à l’embauche d’un apprenti, sera réduite assez drastiquement. La Chambre des Métiers et de l’Artisanat va essayer de peser pour limiter la casse… !

Ensuite, une question orale de Michèle Dandois a évoqué le port de l’uniforme compte tenu du 1er mois de l’expérimentation au sein de l’école Michelet. Un peu comme un témoignage national dans une Matinale de grande écoute, l’expérience est instructive. Emmanuel Cherrier, adjoint en charge, a demandé un retour des personnes concernées. Pour la Directrice de l’école : « Très positif, unité, égalité entre les élèves sans distinction de classe sociale, notamment pour des enfants issus de familles aux ressources très modestes » ; pour certains enseignants « pas de difficulté, pas de changement dans l’apprentissage, mais un respect de l’uniforme et une certaine homogénéité », et les élèves « fierté de porter l’uniforme, contents, et notamment la tenue de sport ». Une adjointe/enseignante au sein de cette école témoigne : « Les élèves sont moins distraits par la tenue vestimentaire des autres. Je note qu’ils portent (dorénavant) tous une tenue de sport pour leur cours d’EPS, c’est très bien ! ».

Bien sûr, l’expérimentation « est prévue sur 2 ans, il est bien trop tôt », conclut Anne-Lise Dufour. Toutefois, ll semblerait que l’idée dans la pratique va exploser, façon puzzle, toutes les grandes idées sur les libertés individuelles. On est tellement doué sur le sujet… !

Daniel Carlier

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Le parc de loisirs Le Fleury est vendu avec poursuite de l’exploitation

10 octobre 2024 à 09:20

Un dossier résolu sur le temps long

Tout le monde a entendu parler du dossier de reprise du Parc le Fleury par la SOS TEO en conflit ouvert avec La Porte du Hainaut. Nous avions l’impression qu’il était comme une répétition du film « un jour sans fin », mais la détermination de l’EPCI a cédé une activité dont l’objet n’est clairement pas dans la feuille de route d’une communauté d’agglomération a été récompensée. 

En effet, une autre issue a été trouvée avec un repreneur qui avait pointé son intérêt dès le printemps dernier, en l’occurrence la société Jube Patrimoine. « Nous avons signé ce jour la vente du Parc d’attractions et du camping à la société Jube Patrimoine. Ensuite, la poursuite d’exploitation est assurée sur ces deux activités », explique Aymeric Robin. 

Voilà un dossier bouclé qui n’a pas besoin de passer par la case Bureau communautaire, ou Plénière, compte tenu de l’accord des élus communautaires afin de céder au plus vite cette activité, hors du champ d’un EPCI hier et plus encore aujourd’hui.

Daniel Carlier

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La Rénovation Urbaine à portée de baffes… financières !

10 octobre 2024 à 07:00

(Visuel d’une déambulation dans le quartier Sabatier à Raismes)

Itinéraire d’une enfant(encore)gâtée…, la rénovation urbaine de proximité !

Prenons la hauteur d’un drone, à la fois assez haut pour comprendre la vue d’ensemble et pas trop pour déceler les retombées locales d’un tel investissement. En effet, si vous prenez en compte le constat simple que près de 70% des investissements publics en France sont portés par les collectivités publiques de proximité, et concomitamment une proposition à ce stade d’un gel de la DGF (Dotation Générale de Fonctionnement) pour ces institutions publiques, d’une réduction drastique du fonds vert, et d’autres velléités du même acabit, vous avez les prémices d’une crise puissance XXL. Mieux vaut 2 euros investis pour en rapporter 5 que 2 euros reportés sine die… !

Quelles sont les garanties pour le « Logement » obtenues par la Ministre de plein exercice, Valérie Létard, pour accepter cette fonction prestigieuse compte tenu que le Front Républicain l’obligeait à respecter certaines aspirations dans la 21ème circonscription ? L’heure de vérité approche à grand pas. Certes, tout acquis, voire nouveau dispositif favorisant des chantiers urbains locaux serait un bon signal aux acteurs concernés, mais si le budget 2025 réduit l’action en matière de construction ou réhabilitation de logements, comme celui du Fonds Vert, véritable outil de bouclage d’un dossier à ce stade, le seul gyrophare passerait pour un calcul politique !

Le RU Tour

En propos liminaire à cette revue urbaine, le Président de La Porte du Hainaut, Aymeric Robin, rappelle l’engagement de l’agglo à hauteur « de 30 millions d’euros sur l’ensemble de ces programmes de Rénovation Urbaine. C’est un travail collectif avec l’ensemble de nos partenaires où nous avons eu une phase projet, puis une période d’études (sans oublier l’incontournable passage d’un financement gravé dans le marbre) et dorénavant nous sommes dans une phase opérationnelle ». On peut se féliciter sur la temporalité où le coup de pioche parti assure une continuité des chantiers. Que se serait-il passé si les conventions diverses et variées devaient se signer… maintenant sur ces mêmes opérations ci-dessous ?

Donc, pour matcher un propos macro à l’effectivité microéconomique, La Porte du Hainaut a organisé un RU Tour sur les communes où des chantiers urbains majuscules sont en cours comme à Raismes, Escaudain, Lourches, La Sentinelle, Denain et Wallers Arenberg. 

(Raismes) Le quartier de Sabatier et son quartier à 2 800 âmes

Sur la commune de Raismes, le quartier Sabatier est quasi une collectivité locale stricto sensu. Avec sa Maison de quartier, son église polonaise, ses 2 800 habitants et à l’horizon d’une décennie 3 800 environ, cet espace urbain né pour accueillir une pollution complètement dédiée au travail dans la mine est classé « Bassin minier- Patrimoine mondial UNESCO » comme celle de Wallers Arenberg. 

La réhabilition lourde des habitats miniers et des espaces publics s’avérait indispensable. Le résultat est impressionnant, rénovation intérieure complète avec un volet efficacité thermique, uniformité des couleurs en extérieur, création d’une place de stationnement privative, et récupération de l’eau de pluie sur l’espace privé réinjecté vers les sanitaires par exemple. Bien sûr, les voiries attenantes sont également refondues, le verdissement une signature, les réseaux refaits même s’ils restent les effacements de ces derniers. « Nous travaillons les espaces verts avec une gestion différenciée. Par exemple, nous gérons les haies entre les maisons des particuliers, ce n’est pas facile pour l’entretien, mais nous devons le mettre en place dans le cadre d’un site UNESCO », précise Jean-Paul Mottier, adjoint en charge des travaux sur Raismes.

Sur le quartier Sabatier, c’est le dispositif ERBM (Engagement pour le Renouveau du Bassin minier) initié par Bernard Cazeneuve dont nous voyons l’efficacité. A la clé 193 logements rénovés par le bailleur social SIA, 581 par le bailleur social Maison et Cités, 8 km de voirie, des équipements publics, le réseau d’assainissement par NOREADE dont la première mission, conformément à la loi, a été de diviser le réseau d’assainissement des eaux usées avec les eaux de pluie. En digression, l’historique tuyau unique eau de pluie/eaux usées démontre l’absence totale de réflexion environnementale dans l’urbanisme du XXème siècle ! Aujourd’hui, la pénétration dans le sol là où tombe la goutte de pluie avec des matériaux adaptés est la norme. On parle désormais de la «désimperméabilisation » des sols. 

Le plus emblématique espace au sein du quartier Sabatier est la « Cité-Jardin » du Pinson. D’ailleurs, elle vient d’intégrer l’association dédiée à la protection et promotion des cités-jardins dans le Nord Pas-de-Calais.

Bien sûr, la particularité de ce quartier est sa coexistence avec la forêt, les connexions sont multiples même si le danger des dépôts sauvages de déchets, surtout venus par des extérieurs, est prégnant. « L’ONF est le gestionnaire de la forêt. Grâce à des dispositions prises avec le Parquet de Valenciennes, l’ONF peut aujourd’hui saisir les véhicules, moto, quad, etc. Des caméras vidéo sont aussi installées afin de repérer les plaques d’immatriculations des voitures », ajoute Jean-Paul Mottier.

(Escaudain/Lourches) La cité Schneider partagée entre deux communes

Lorsque vous parlez d’imbrication des quartiers urbains, vous pensez à la cité Schneider sur 3 communes en « Politique de la Ville », Lourches, Escaudain et Rœulx, mais les travaux de rénovation lourde ne concernent que Lourches et Escaudain. 

Cette fois, ce vaste périmètre n’est pas concerné par l’UNESCO et quelques libertés à la clé. La rénovation lourde en intérieure, voire une isolation en extérieure, avec un mariage couleur gris clair/rouge assez réussi (photo d’accueil). De même, les voiries de toutes les rues et la création de nouveaux espaces publics. « Le rôle de ces rénovations s’exprime également dans la création de nouveaux espaces de centralité (visuel). Dans ce cadre, nous créons une place publique avec un aménagement paysager en direction du Terril Schneider », indique une responsable de projet sur Escaudain/lourches. 

« Les deux villes ont collaboré solidairement depuis le début de ce dossier. Nous avons un projet d’ensemble cohérent », souligne Bruno Saligot, le maire d’Escaudain. D’ailleurs, pour Dalila Duwez, la séparation est seulement administrative, car « il n’y a pas de frontières entre ces deux villes pour les habitants ».

Concrètement, en phase une, 187 logements sont rénovés sur les deux communes, mais également 108 démolitions pour lesquelles aucun projet arrêté n’est actif. « Ce sont des friches et nous réfléchissons à un aménagement possible », évoque la maire de Lourches.

(Denain) Le glossaire de la rénovation urbaine

Sur les 82 communes du Valenciennois, le nouveau coup de pinceau urbain sur Denain est gigantesque. Gargantuesque dans la consommation de fonds d’Etat, régionaux, dispositifs multiples, et si vous voulez réviser la rénovation urbaine dans toutes ces phases, de la récupération du foncier amiable ou exproprié, à la construction en passant par l’accompagnement, vous passez 8 jours sur Denain et dialoguez avec les multiples partenaires associés.

En l’espèce, nous parlons à Denain principalement du NPNRU (Nouveau Plan National de la Rénovation Urbaine) initié par Manuel Valls. Le chiffre global est vertigineux avec des opérations chiffrées à hauteur de 95 645 200 euros, 32 millions d’euros de l’ANRU, 14 964 000 pour la CAPH, 5 256 000 euros par la Région Hauts de France et 20 252 000 euros par la commune. 

Centre-ville de Denain, chantier en cours…

Bien sûr, des îlots de logements, le fameux quartier BASLY dont l’EPF (Etablissement Public Foncier) avait déjà fait des acquisitions en… 2006. La Place Gambetta, et d’autres quartiers, sans oublier le centre-ville dégradé où « la particularité de centre-ville de Denain est qu’il y peu de logements sociaux, mais beaucoup de petits propriétaires sans moyens financiers pour rénover leur habitat », explique une cheffe de projet. Au NPNRU sur les quartiers extérieurs vient s’additionner le fonds « Coeur de Ville » pour l’aménagement du centre-ville de Denain. Deux kilomètres de voirie, le long de la rue Villars, traverse ces différentes rénovations urbaines des quartiers de Denain.

La deuxième ville du Valenciennois, comme beaucoup d’autres cités minières, n’avait pas de centre-ville ou si peu. C’est pourquoi, la refonte totale de l’espace public est massive et impressionnante. Cette dernière fait donc partie d’une nouvelle réflexion urbaine au bénéfice du mieux-vivre pour les habitants. 

(La Sentinelle) Une vitrine d’un savoir faire urbain en entrée de la ville-centre

Le cas de la commune de La Sentinelle est particulier, car son maillage avec la ville-centre au sein du quartier de la Chasse Royale est singulier. Eric Blondiaux, le nouvel édile depuis 2020, est conscient de cette collaboration urbaine. « Nos réalisations participent à l’image de notre commune, porte d’entrée de la ville-centre. D’ailleurs, nous travaillons étroitement avec Valenciennes concernant les travaux de l’entrée Nord. Chaque maire voudrait porter un projet comme celui-ci », précise-t-il.

La restauration scolaire sur la gauche et l’école maternelle sur la droite

Logements, mais également la construction d’une nouvelle école maternelle, en ossature bois, et d’une restauration scolaire commune à l’école élémentaire et la nouvelle maternelle. Huit classes, une bibliothèque, deux dortoirs avec une fin des travaux en juin 2025. Autour de cette école, il y aura un nouveau terrain synthétique de football, un club house en habitat/Container par l’entreprise d’insertion Mokha.

(Wallers) Le renouveau du Bassin minier comme symbole

Bruno Salito, Salvatore Castiglione, et Eric Blondiaux

Enfin, la commune de Wallers Arenberg et son riche patrimoine minier souligne l’importance d’une rénovation de l’habitat tout comme d’un esthétisme d’ensemble. « 104 logements ont été identifiés dans le programme ERBM avec au final 90 habitats réhabilités dans les cités du Bosquet, Nouveau monde, et d’Arenberg. Ensuite, nous allons également réalisé la rénovation de la Place Casimir Perrier et des voiries attenantes. Enfin et surtout, les calendriers sont respectés pour l’ensemble de ces chantiers même si d’autres projets sont en réflexion sur l’église ». 

Après la Salle des Fêtes du Prince d’Arenberg, magnifique, le lycée professionnel, juste à côté de la précitée, totalement réhabilité avec un mariage moderne/ancien assez remarquable.L’intégration d’une maison France Services, d’un bureau de La Poste, des services municipaux comme le CCAS, d’une antenne de la région Hauts de France, la PMI, des salles de réunion partagées et d’autres espaces associés, fera date dans le partage des frais de fonctionnement, pas neutre à l’heure de la réduction de la dette publique. 

Pour le référent de la Mission Bassin Minier, « il y aura un avant et un après ERBM dans le cadre de vie, la gestion du patrimoine ». En effet, ce fonds d’Etat est encore vivant durant 3 ans et son remplacement serait opportun, car tout n’est pas fait dans les cités minières du Nord Pas-de-Calais.

Daniel Carlier

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(Terres de Goûts) Pour le meilleur du goût les 12 et 13 octobre à Saint-Amand-les-Eaux

9 octobre 2024 à 04:38

Isabelle Pique : « Une bonne alimentation prévient des maladies »

Initié en 2017 afin de modifier l’image d’une agriculture industrieuse et peu soucieuse du produit consommé, l’association « les Agriculteurs de l’Amandinois » organise cette manifestation aussi « pour apporter un message sur le territoire d’une agriculture saine et respectueuse des produits et des animaux. Nous sommes fiers de ce que nous faisons au quotidien », commente Isabelle Pique, la Présidente de l’association. 

Effectivement, le message annuel et national du « Salon International de l’Agriculture » à Paris ne suffit pas tout au long de l’année. Sur la cité thermale, le vendredi 11 octobre, 350 à 400 scolaires de l’Amandinois vont découvrir à travers des ateliers la fabrication du beurre, du pain, mais aussi les animaux. Ensuite, le samedi 12 octobre en soirée au sein de la Salle Jean Ferrat, un repas gastronomique avec un rapport qualité/prix défiant toute concurrence est proposé aux convives. Les bénéfices de cette initiative seront reversés à la « Fondation du CHU de Lille » et son engagement pour la lutte contre le cancer du sein. Le circuit est simple à comprendre… ! « Une bonne alimentation prévient des maladies », commente La Présidente de l’association. Enfin, le dimanche 13 octobre dans les « Jardins de la Tour Abbatiale », le très attendu marché « avec une trentaine de producteurs », précise-t-elle. 

« Il faut une vaccination préventive et obligatoire en amont », Isabelle Pique

Bien sûr, ce 6ème opus intervient durant un moment politique singulier, celui d’un nouveau Gouvernement devant reprendre les travaux sur une loi relative à la Souveraineté alimentaire. « Reprendre là où la discussion en était constitue le minimum. On laisse partir nos savoir faire. Par exemple, il n’existe quasiment plus de production de crème Chantilly en France, les Pays-Bas et la Belgique ont le marché », assène Isabelle Pique

Ensuite, la crise de la fièvre catarrhale ovine est loin d’être réglée avec la gratuité des vaccins. « Certes, c’est bien, mais il faut être plus réactif en amont à travers une vaccination préventive et obligatoire en amont », poursuit-elle.

Une réussite collective

L’inégalable Pépée le Mat, Isabelle Pique, et Fabien Roussel

Comme souvent, l’association d’agriculteurs peut s’appuyer sur des soutiens locaux et territoriaux indéfectibles, la ville de Saint-Amand-les-Eaux, La Porte du Hainaut, le Conseil départemental du Nord, mais également des entreprises privées locales comme Leclerc (St-Amand) et le Pasino, sans oublier les disciples d’Escoffier et les chefs en Nord.

« En 2017, nous avions accueilli environ 1000 curieux. En 2023, nous avons comptabilisé près de 5 000 visiteurs », conclut Isabelle Pique. Vous l’avez compris, le sujet est la fabrication des produits de la terre et la découverte des métiers de l’agriculture autour de l’élevage français. Tout cela, qu’on se le dise, cela se passe le week-end prochain à Saint-Amand-les-Eaux.

Daniel Carlier

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200 ans et la vie devant soi pour le Collège Saint Jean-Baptiste de la Salle

8 octobre 2024 à 04:26

L’institution Saint Jean-Baptiste de la Salle fête ses 200 ans

Après la Révolution et l’occupation autrichienne, Valenciennes, durement touchée a du mal à réorganiser son enseignement. Le maire, François-Joseph Benoist s’inquiète dans un rapport qu’il envoie au Préfet, que « de nombreux enfants sont encore sans instruction ». Il décide dans la foulée, aidé de Dubois-Fournier (dont le buste trône toujours dans la cour de l’école) de se tourner vers les « Frères de la doctrine chrétienne ». Ainsi, le 25 octobre 1821, la municipalité vote les fonds nécessaires à leur établissement.

C’est le 19 octobre 1824 que les frères arrivent à Valenciennes. Huit jours plus tard, les frères Théodore et Elphide ouvrent deux classes rue des Chartreux (actuel siège de la police municipale). En 1834, la municipalité revient sur ses engagements et les frères doivent quitter la rue des Chartreux.

Une fois de plus, c’est Monsieur Dubois-Fournier qui leur vient en aide et les installe en 1836, dans une vaste propriété constituée d’un corps de bâtiment du 17 ème siècle en fer à cheval enserrant une cour d’honneur. Aujourd’hui, ce sont toujours les locaux de notre école, impasse des Cardinaux.

Outre les enfants, de nombreux adultes fréquentent les cours du soir du 18 à 21h. Normal, ils sont bateliers, ouvriers ou travaillent aux champs la journée ; Et l’ambiance y est studieuse comme l’écrivent les frères « L’envie d’apprendre est extrême. On obtient de tous un profond silence et une constante application. Une foule de plus en plus compacte remplit l’ancienne Halle avant l’heure désignée ». En 1829, l’école des frères compte 460 élèves dirigés par 5 frères.

« L’Église chez elle, l’État chez lui ! », Victor Hugo

Le 7 juillet 1904, la Loi Combes est votée. Elle interdit l’enseignement aux congrégations religieuses. Une délégation valenciennoise se rend à Paris pour tenter une ultime démarche auprès des sénateurs Girard et Wallon. La démarche est vaine. Le 1 er septembre 1905, les frères quittent Valenciennes.

Durant la guerre 14-18, les anciens élèves des frères sont sur le front et paient un lourd tribut comme en témoigne la plaque commémorative toujours en place dans la cour de notre école.

C’est en 1923 que les frères réintègrent les locaux de l’impasse des Cardinaux. En 1924, l’école compte 180 élèves et les effectifs grossissent au point qu’en 1928, on est obligé de construire un nouveau réfectoire et quatre classes. Des classes qui peuvent compter jusqu’à… 58 élèves !

En 1933, naît une tradition qui perdure encore de nos jours : les anciens élèves apportent « quelques gâteries » aux élèves à l’occasion de la St Nicolas. L’école est une école de garçons, le port du calot est obligatoire

Entre 1939 et 1945, Valenciennes est bombardée et le campanile de l’école est touché. Il n’indique plus l’heure aux habitants du quartier. La chapelle de l’école sert d’église paroissiale car l’église St Géry est partiellement détruite en 1944.

Le 2 septembre 1945, les cours reprennent et à l’école, on organise la« Kermesse de la délivrance ». Dans les années qui vont suivrent, la kermesse, organisée par les anciens élèves prendra le nom de « Reine des kermesses ».

Après la guerre, la vie reprend rythmée par les remises de diplômes pour les CEP, BEPC et CAP d’aide comptable. Les trois élèves les plus méritants de chaque classe sont récompensés par un voyage, à Stella plage. Le bulletin trimestriel fait son apparition et c’est la période des deux messes par semaine.

En 1949, une note du frère Directeur signale « un net progrès pour l’arrivée quotidienne des cahier d’absence mais que chaque jour il a fallu en réclamer l’un ou l’autre » et souligne que « les motifs d’absence donné de vive voix par un camarade de classe ne doivent pas être pris en considération ». Il rappelle également l’obligation de l’éducation physique pour tous, précisant que les demandes de dispense doivent lui être remise, sachant que par principe il dira NON, sauf cas exceptionnel bien sûr . Le baby boom se traduit par une augmentation régulière des effectifs et rend nécessaires de nouveau aménagement. Le 21 décembre 1958 est posée la première pierre du bâtiment Bénilde inauguré le 2 septembre par monseigneur Jenny. L’école s’ouvre alors sur le boulevard Saly. La loi Debré instaure un nouveau partenariat avec l’Etat.

En 1968, l’institution compte 628 élèves (462 écoliers et 216 collégiens) sous la responsabilité d’une équipe de 30 membres : 6 frère et 24 enseignant laïcs dont…deux femmes. En 1970, arrive la première enseignante au collège.

Commence ensuite l’épopée des déménagements. En 1973, l’institution est répartie sur trois sites : 19 classes primaire et 6 classes de sixième a l’impasse, les cinquièmes à l’annexe Saint Joseph rue des Godets, les 4 ème  /3 ème au Faubourg e Paris. Les déplacements à travers la ville où les troupe affamées convergent le midi vers le réfectoire de l’impasse, demeurent dans es mémoire des professeures, des élèves et…des commerçants.

En 1979, l’évolution de l’éducation nationale impose la séparation en deux ensembles distincts : l’école primaire (19 classes, 536 élèves) et le collège (21 classes, 512 élèves). Septembre 1980 : émotions dans les cours de récréation, 28 écolières et 9 collégiennes téméraires ouvrent la voie mixité. Un an plus tard s’ouvre la section d’éducation spécialisée future SEGPA. L’achat de la wallonne dans un vaste élan de solidarité et la construction de nouveaux préfabriqués permettent de rassembler tout les élèves du collège au Faubourg.

Dès 1990, des classes peuvent utiliser le bâtiment “Transloko“. Une rigoureuse et saine gestion permet enfin la construction du bâtiment De La Salle. Celui-ci abrite notamment le nouveau self-service, les laboratoires, les salles de technologie et d’information.

Aujourd’hui, d’autres travaux reprennent, des enseignants, arrivent, des projets s’élaborent, s’enchaînent. Que de chemins parcourus en 200 ans et c’est cette longue vie qui a été célébrée pendant ces deux jours.

Les festivités se sont déroulées sur deux jours 

Le vendredi 4 octobre, en début d’après-midi, les enseignants ont élaboré avec leurs élèves, une lettre à adresser à ceux et celles qui la liront dans 10 ans. Des mots sur leur quotidien au collège, leurs rêves, leurs peurs aussi… Ils ont aussi essayé de se projeter sur ce qu’ils seront dans 10 ans. « Ils s’imaginent en tant qu’adulte, avec leurs rêves, leurs attentes sur la vie. Certains se projettent dans un métier ou avec une famille…. », nous confie un professeur ému. Puis ils se sont réunis, écoliers et collégiens, pour s’installer dans la grande cour.Vue du ciel, des petits points de couleurs, celle de l’étoile de l’institution, sont apparus, venant de toutes les classes de l’établissement telle une chorégraphie bien orchestrée, autour de Mr Vyvey, directeur du collège, et Mme Devorsine, directrice de l’école.

Les enfants de l’école, de l’impasse des cardinaux étaient déjà sagement installés. Un flash mob préparé par Mme Haire, enseignante d’EPS a fait monter l’ambiance, pour accueillir le coffre qui contenait les lettres écrites il y a 10 ans. Pour les professeurs comme les élèves, la lecture des lettres fût amusante, émouvante, mais surtout synonyme d’espoir, d’envie d’avancer, de vivre l’instant tout en se projetant. Un moment que les élèves n’oublierons pas, peut-être se le rappelleront t’ils dans 10 ans ?

Pour beaucoup, ce fût un moment « incroyable » !

La chorale du collège a ensuite permis un moment de recueillement avant de découvrir une performance préparée par les élèves de l’enseignement adapté, un tissage réalisé devant les l’ensemble du collège aux couleurs de l’institution. Un moment suspendu, que les élèves en situation de handicap ne sont pas près d’oublier, tant par leur stress avant « d’entrer en scène » que par l’accueil qu’ils ont reçus des autres collégiens. Pendant ce temps, à l’école, une fresque était inaugurée. LEM, un artiste roubaisien, a réalisé, à partir des croquis des enfants, un mur coloré et joyeux, une œuvre collective, actuelle et éternelle.

Le lendemain, samedi 6 octobre, ce fût au tour des anciens, professeurs et élèves, de revenir sur le lieu de leurs souvenirs. Une exposition photo avait été initiée par Mme Dhaussy et Mme Douillard, qui a rencontré un bel engouement et a permis aux anciens de se plonger dans une belle nostalgie.

Environ 200 personnes sont venues assister à une messe, accompagnée par la chorale du collège et de l’école. Une professeure nous confie : « J’ai été touchée par des témoignages d’anciens élèves, pas forcément concernant notre matière mais pour les contacts humains. Un professeur peut être un appui, quelqu’un qui peut nous défendre, auprès de qui on se sent en sécurité. »

Un élève rappelle alors à une enseignante qu’un mot écrit à ses parents lui à permit de ne plus être embêté par deux élèves. Imaginez l’émotion ressenti par l’enseignant !

Une enseignante arrivée au collège cette année, avoue avoir été prise par l’engouement de cet événement. Elle s’est sentie, à sa place, dans le tourbillon des souvenirs et de ceux à venir. La cour du collège s’est peu à peu clairsemée, mais pourtant, certains anciens élèves n’arrivaient plus à quitter les lieux, pour garder encore un peu de ces souvenirs, pour prolonger le bonheur d’être ensemble. Cet événement, un trait d’union entre les 200 ans passés et ceux à venir. Rendez-vous dans 10 ans !

 Jane Huvelle

 

 

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Les Journées Portes Ouvertes du SIAVED élargi

7 octobre 2024 à 04:56

(Le jardin pédagogique devant, le siège administratif et le CVE en fond)

Inauguration du Centre public avec extension des consignes de tri en mars 2025

Sur Douchy-les-Mines où se situe le siège administratif du SIAVED, mais également un CVE (Centre de Valorisation Energétique) sur les 3 (avec Maubeuge et Saint-Saulve) du syndicat mixte, sans oublier un site logistique, un jardin pédagogique, et le très attendu Centre public avec extension des consignes de tri, le soleil d’automne attendait les visiteurs du jour. A cette occasion, le Président du SIAVED, Charles Lemoine, fait une annonce : « Les premiers tests auront lieu au mois de novembre 2024, puis l’inauguration en mars 2025 de notre centre de tri public (sur le trottoir d’en face) ».

Depuis plus de 30 ans, le SIAVED connaît des mutations majuscules et une association est un témoin privilégié de cette révolution intérieure et extérieure. En effet, « Denain Ecologie » souligne les évolutions et les pratiques positives. « Nous avons connu les fumées noires… A chaque fois que nous voyons un problème, on n’hésite pas à interpeller la présidence du SIAVED. Dans ce cadre, nous sommes toujours reçus afin de trouver une solution. Plus globalement, le SIAVED a toujours joué la transparence avec nous », explique de concert Jean-Philippe Vesin, le Président de Denain Ecologie et Solange Lemoine, membre de l’association et élue à la ville de Denain. 

Une journée sous le signe de la valorisation d’un déchet

De la collecte au réemploi en passant par la revalorisation, toute la palette du cycle du traitement des déchets ménagers a été mis en lumière sur le site du SIAVED ce 05 octobre 2024.

Bien sûr, la valorisation la plus importante est celle des CVE où le déchet réceptionné est traité par combustion à très haute température. La chaleur produite génère de la vapeur d’eau. Cette dernière est  utilisée pour produire de l’électricité. Paprec Energies gère donc le CVE de Douchy-les-Mines. « Nous sommes parmi les 3 entreprises les plus importantes en France pour la valorisation des déchets », explique un responsable de la société. 

Revue des métiers avec tout d’abord Hainaut Recyclage dont la mission est de collecter les encombrants, la ferraille, les déchets verts, voire les spéciaux avec une ligne directrice « éviter le refus de tri », précise le référent de l’entreprise. 

Concernant la collecte générale des déchets ménagers, le SIAVED travaille avec trois prestataires, SUEZ à travers un partenariat historique sur le Cateau/Cambrésis, la COVED sur La Porte du Hainaut, voire le petit nouveau avec Nicollin sur Valenciennes Métropole. Ces trois professionnels étaient présents pour témoigner de l’indispensable 1ère phase de la gestion des déchets ménagers. Pour autant, la collecte n’est pas inconditionnelle, car le tri du bac d’ordures ménagères est fondamental. A ce titre, le service prévention du SIAVED passe régulièrement vérifier le contenu des poubelles des administrés afin d’améliorer le tri des particuliers, voire signaler un refus de tri avec la fameuse étiquette rouge, des améliorations à apporter avec l’étiquette jaune, et un bon pour collecte avec une étiquette verte.

Autre déchet très spécial, l’amiante dont la prolifération chez les particuliers est une constante dans les constructions des années 50/60 et 70. L’entreprise Hydram fournit donc un BAG dédié aux déchets avec une présence d’amiante. Ensuite, elle vient collecter ce denier dans les conditions de sécurité sanitaire.

Enfin, la logistique inhérente à la collecte du contenu est l’entretien du contenant. « Nous avons environ 45 bacs à réparer (gratuitement) par jour, comprenant la logistique », précise un membre de l’équipe dédiée du SIAVED.

Vers le tri des déchets alimentaires à la source 

Durant la visite des stands partenaires, la Directrice du pôle prévention collecte, Dominique Adel, a évoqué la nouvelle gestion des déchets alimentaires. En effet, depuis le 01 janvier 2024, les particuliers doivent trier distinctement leurs déchets alimentaires. Des composteurs en ville, à domicile plus en ruralité, étaient la norme, mais une nouvelle pratique arrive à grands pas. 

L’ère des composteurs n’est plus la seule voie, puisque « nous nous dirigeons vers la gestion des déchets alimentaires à la source en 2025/2026 (directement chez l’habitant). D’ailleurs sur la ville de Valenciennes, la mise en oeuvre va commencer en 2024 », indique Dominique Adel.

Au titre des bonnes pratiques, une conférence par le renommé Jérémy Pichon, référence dans la réduction des déchets ménagers, sera proposée dans les prochains mois.

Le réemploi, un mode de consommation

Bien sûr, la seconde vie d’un déchet, d’un produit toujours vivant constitue l’autre sortie positive, autre que de produire de l’électricité, où le changement de destination, sa réparation, en un mot le réemploi.

A cette JPO, un acteur incontournable du Valenciennois était présent, C2R Le Maillon a initié sur le territoire le réemploi dès l’année 2000 avec, aujourd’hui, près de 600 à 800 tonnes recyclés par an. « Vous pouvez retrouver nos produits recyclés sur nos sites à Anzin, Valenciennes, Landrecies, et Bavay », précise le Directeur général de C2R Le Maillon. 

Evidemment, la vague des « Repair Cafés » partout en France fait partie intégrante de cette gestion des déchets. Présent sur Douchy-les-Mines, l’association « le jardin des bennes  apporte sa pierre avec une aide à la création des « Repair-Cafés ». « Nous avons déjà participé à la création de 40 Repair/Cafés jusqu’à leur autonomie. Nous sommes mobiles, un peu les saltimbanques de la réparation », déclare le fondateur de l’association. 

Autre partenaire du SIAVED, l’association ACTION sur le Cambrésis/Catésis, avec une Ressourcerie sur Avesnes-lez-Aubert, oeuvre également sur le réemploi. 

Un acteur joue un rôle essentiel, l’entreprise SARPLACTIC dont la mission avec le SIAVED est de récupérer les bacs à déchets, irréparables, pour les valoriser. En digression, cette entreprise est également une rare, voire très rare, entreprise à récupérer les bouchons de plastique pour les valoriser. 

Parfois la simple organisation d’intérieur permet de réduire la consommation des déchets ménagers. Des milliers de foyer sont concernés… et Danami peut vous aider avec son « Dressing Detox »

Enfin, le jardin pédagogique très divers est presque achevé, les prochains panneaux pédagogiques en cours permettront à des classes des 7 EPCI de venir découvrir l’ensemble du site sur Douchy-les-Mines.

Cette JPO était assurément l’an 1 d’une nouvelle ère de la gestion des déchets sur le Grand Hainaut, et d’ailleurs un élargissement n’est pas non plus si éloigné… !

Daniel Carlier

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Pierre Schroder : « Le temps administratif est un frein à l’action sociale »

5 octobre 2024 à 11:41

(Pierre Schroder et son équipe)

L’action sociale plombée par l’administratif  ?

Avant de faire un focus sur le Centre social du quartier St Waast à Valenciennes, Pierre Schroder met en lumière le financement de plus en plus complexe pour ce type de structure. D’ailleurs, les Centres sociaux, au niveau national, ont manifesté en février 2024 avec quelques avancées concrètes à la clé, mais ce n’est pas suffisant. « Nous savons que la subvention de la CAF (principal financeur) n’est pas suffisante pour assurer le fonctionnement financier tout au long de l’année », explique Pierre Schroder. Bien sûr, la CAF donne le « La » en attribuant un agrément social après la prise en compte du « Projet social » de la structure, sa vision de son action de proximité sur les 4 prochaines années.

Néanmoins, un Centre social en 2024, avant l’élaboration même de la 1ère animation, doit chercher des fonds auprès d’autres partenaires comme la commune, le Département, voire des fondations, afin de boucler l’année, les salaires, les charges fixes… Certes, chaque site a sa propre histoire, mais le dénominateur commun est le temps consacré à remplir des dossiers… « En 2024 sur ce site, nous avons répondu à 40 appels à projets. Ce temps passé est un frein à l’action sociale, au coeur de notre métier », déclare Pierre Schroder.

En dézoomant un peu, on est passé de l’enveloppe globale et ses abus à la compétition tous azimuts. Au bout du bout, la Direction et les agents peuvent passer presque la moitié de leur temps actif à remplir des dossiers… et par suite altérer « le lien social et le contact avec la population. Je rappelle qu’un Centre social est une structure d’animations de la vie sociale portée par les habitants », poursuit le Directeur du centre social Saint-Waast. Et si on pousse plus loin le raisonnement, les 15 centres sociaux sur le Valenciennois regroupés au sein de l’association ACSRV sont le terreau, pas le chapeau… : « Ce sont les centres sociaux qui font l’ACSRV et pas l’ACSRV qui fait les centres sociaux ».

En conclusion, le sujet est assez simple in fine. Ou nous parlons de co-social, en mode coworking, et à ce moment là quel est l’intérêt d’un suivi social ou nous évoquons un accompagnement social ciblé et dédié, pas un simple présentiel. Rien à voir, mais sur la forme le temps administratif contraint fait glisser doucement, mais sûrement, les centres sociaux vers une structure administrative d’abord, la vocation sociale… de moins en moins. 

« 80% d’adhérents de Valenciennes et 20% d’autres communes (Anzin-Petite-Forêt) », Pierre Schroder 

Avec 7 salariés, dont le Directeur, 1 référent jeunesse, 1 Référente enfance, 1 référent adulte et famille, 1 référent dans l’accompagnement, et 2 référents pour l’insertion, plus des vacataires saisonniers, ce centre social accueille 1 000 usagers chaque année. « Là, nous parlons de ceux qui utilisent nos services même une fois dans l’année. Au niveau des adhérents, nous avons entre 500 et 600 adhérents, 80% d’adhérents de Valenciennes et 20% d’autres communes (Anzin-Petite-Forêt). D’ailleurs, nos animations, nos ateliers, nos manifestations sont réservés uniquement à ces derniers », mentionne-t-il.

Centre social St Waast in vivo…

Façade Centre social Saint-Waast

Pour cette structure dans le quartier de Saint Waast, la relation est « bonne avec le CCAS de Valenciennes, les services et notamment Catherine Estaquet (Chargée de mission Politique de la Ville). Dans la même lignée, nous avons remporté un appel d’offres avec le Conseil départemental pour un travail avec les allocataires du RSA ». Ensuite, les diverses Fondations françaises sont sollicitées sur des projets précis avec, parfois, des bonnes nouvelles. 

La structure vient de boucler ces animations de la « semaine Bleue » en faveur des séniors sans oublier le démarrage d’Octobre Rose. « Un atelier aquarelle, un sur la prévention du cancer du sein, vont émailler les animations régulières de ladite structure. Notre objectif est d’intégrer la sensibilisation sur le cancer du sein, et la prévention indispensable, dans le cadre de toutes nos actions », commente sur cet item Pierre Schroder.

Plus globalement, l’idée est de créer un tiers-lieu d’initiatives avec un nouveau FAB-LAB (imprimante laser/découpe laser), les usagers/Adhérents travaillent sur un projet de sortie, ou autres, et « nous accompagnons celui-ci jusque’à son terme. Par exemple, nous avons suivi la création de plusieurs associations par des usagers suite à leur passage ici ».

« Nous avons besoin aussi de bénévoles », Pierre Schroder 

Le fil rouge demeure l’insertion sociale et un Centre social reste à disposition pour accompagner les citoyennes et citoyens dans leurs projets. Toutefois, comme dans de multiples associations, les bénévoles en soutien de la structure sont de plus en plus rare. « Par exemple, pour notre atelier dans le cadre de l’illettrisme, l’atelier pour l’accompagnement des seniors, on travaille aussi avec des associations comme AGIR pour bénéficier d’un écrivain public », conclut Le Directeur.

Voilà un bref aperçu du quotidien de l’action sociale portée par une structure dédiée. Et nos décideurs doivent bien réfléchir à leur utilité 365J/365…

Daniel Carlier

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 La taxe foncière (à Saint-Amand) « dans un flou brouillardeux », Alain Bocquet

4 octobre 2024 à 05:00

A l’issue d’une délibération modificative du budget 2024, ultra tendue durant le dernier Conseil municipal sur https://www.va-infos.fr/2024/09/27/saint-amand-on-va-pas-se-quitter-en-mauvais-thermes, l’ensemble de l’hémicycle, majorité et opposition, ont mandaté verbalement le premier magistrat pour ester en justice si nécessaire l’Etat. En effet, le chiffre est éloquent avec une perte sèche, et pérenne, d’1,3 millions d’euros de recettes fiscales pour la cité thermale.

A cet effet, Alain Bocquet vient d’adresser un courrier circonstancié à l’administration en question. (ci-dessous). A l’instant où le seul mot à la bouche est économie budgétaire, effort financier partagé, enveloppé dans un discours poli du Premier ministre, mais dont le contenu sera à la hache mécaniquement. Dans ce courrier local, l’édile voudrait connaître le nom de ce contribuable solidaire, cette entreprise soucieuse du bien public même si in fine elle a raison au niveau juridique puisque la DRFP plie…

Dans cette optique, puisque nous parlons d’argent public, les Amandinoises et Amandinois devraient pouvoir connaître le nom de ladite entreprise, la liste potentielle est moins épaisse que l’encyclopédie Diderot dans une commune de 17 000 habitants environ. Certes, le secret fiscal existe techniquement en France, mais c’est un « alibi dépassé », souligne le maire, et surtout moins verrouillé qu’en Suisse ou au Luxembourg… à suivre ! Assurément, cette entreprise n’est pas une « Sans Domicile Fisc »

Retrouvez la Réaction d’Eric Castelain, élu de l’opposition au Conseil municipal.

Retrouvez la Réaction d’Eric Renaud, élu d’opposition au Conseil municipal

Daniel Carlier

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Focus sur les recettes du stationnement à Valenciennes par Christian Peretti

3 octobre 2024 à 05:38

(Visuel du parking en surface de La Place du Hainaut où des travaux de verdissement sont prévus avec la réduction drastique des stationnements disponibles pour remplir le Parking de l’Arsenal en ouvrage)

Successivement adjoint à la transparence, à l’urbanisme, aux grands projets, président du syndicat d’assainissement pour la remise à niveau des branchements de raccordements au tout à l’égout (Valenciennes était très en retard), avant Bernard Brouillet, ex Président du Conseil d’administration de l’hôpital public de Valenciennes (CHV) au moment de l’avènement de Jean Bernard, et par la suite la vente de l’Hôpital du Hainaut à la Financière Vauban pour la construction de l’Hôtel Royal du Hainaut que nous connaissons, Christian Peretti a été dans la vie publique et politique de la ville de Valenciennes pendant 25 ans. 

Aujourd’hui, son passé d’entrepreneur et toujours Valenciennois l’amène à s’exprimer sur un sujet agitant tous les Valenciennois, le stationnement, les PV et sa voiture LAPI, et les recettes associées.

Son regard affuté et sa collecte de données sur les recettes du stationnement sur la ville de Valenciennes est intéressante à plus d’un titre. Bien sûr, des chiffres peuvent dire tout et son contraire. En tout état de cause, ces éléments sont rares, voire très très difficilement accessibles. Enfin, il y a des constats factuels simples à comprendre pour le lecteur. 

Chacun forgera son opinion entre les affirmations apportées par les responsables du stationnement sur Valenciennes dans le quotidien régional et les réponses de Christian Peretti sur ce sujet ultra sensible à Valenciennes. Ce document est accessible numériquement et a été distribué à Valenciennes, sous forme de flyer, au grand public.

Retrouvez ci-dessous les 3 pages de ce document (et aussi en format PDF en bas de l’article).

(lettre ouverte aux Valenciennois)

Daniel Carlier

 

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La collectivité locale face à sa sobriété énergétique

2 octobre 2024 à 05:00

Bruno Waterlot (GRDF) : « Notre volonté est d’aider le maximum de collectivités locales à maîtriser leur consommation de gaz »

Avec un adjoint dont la mission est celle de « l’urgence écologique », la commune de Faches-Thumesnil veut marquer les esprits sur la nécessité, au niveau local, de travailler en faveur de la transition écologique. Certes, ce titre n’est qu’un symbole, mais la forme envoie aussi un message citoyen. Nous l’avons vu très récemment, l’absence de Ministre ou Secrétaire d’Etat en charge du handicap dans le gouvernement de Michel Barnier, même si cette thématique était évidemment prise en compte dans un portefeuille ministériel, a ému la communauté concernée !

Chaque commune a un patrimoine de bâtiments publics avec mécaniquement une vétusté à gérer. En toute logique, certains édifices sont réhabilités ou reconstruits à neuf, mais l’immense majorité des sites est à gérer dans son jus. Hier, les majorités locales bénéficiaient d’une énergie peu coûteuse, alors il y avait toujours un dossier plus important à gérer, une urgence locale à résoudre, une partie de l’électorat à contenter. Le bruissement local n’est ni de droite ni de gauche, il est tout simplement au coin de la rue et cela change tout dans le traitement d’un projet. La verticalité de l’urgence est toute relative à portée de baffes. Ainsi va la vie d’une collectivité locale en gestion constante d’une fin du mois sans penser à la fin de notre environnement immédiat sauf que… 

La guerre en Ukraine à rebattu les cartes de la conscience écologique globale. C’est pourquoi, nous constatons depuis deux à trois ans les tribulations budgétaires afin de diminuer la facture énergétique à marche forcée. Cahier des charges d’une bonne conduite, réduction de la température, éco-gestes individuel, tout y passe pour atteindre une certaine sobriété énergétique et les résultats au niveau national sont probants durant les hivers 2022/2023 et 2023/2024. La prise de conscience est donc possible !

Pour autant, la majorité du parc des bâtiments publics doit se gérer en l’état, il faut donc parfois faire preuve d’imagination et rien n’interdit d’être malin. Par suite, les choix de chauffe et les comportements des usagers deviennent la variable d’ajustement de la facture énergétique. Si simple à comprendre, si complexe à mettre en oeuvre localement ou territorialement. 

Les éco-gestes et le mode de chauffage

Pour le distributeur de gaz national, deux angles d’actions sont efficaces. « Tout d’abord, les éco-gestes permettent de gagner 8 à 9% de consommation énergétique », commente Bruno Waterlot, le Directeur adjoint Territoires Hauts de France. En résumé, sans un euro à dépenser, une commune peut économiser une somme significative dans son budget annuel. Seul un travail de communication et de sensibilisation, certes complexes parfois, sont requis pour informer les administrés. 

Deuxième mission, GRDF se propose « de conseiller sur le meilleur système de chauffage gaz pour leurs locaux publics. C’est un autre moteur de l’économie énergétique. C’est pourquoi, nous donnons l’accès aux communes partenaires aux données de consommations GRDF (horaires, période creuse ou forte en gaz consommé…). Cela permet un meilleur pilotage par la commune de ses bâtiments publics », ajoute Bruno Waterlot. 

Voilà le contour de ce partenariat avec GRDF où quelques collectivités locales participent déjà dans les Hauts de France. « Toutefois, Faches-Thumesnil est la 1ère au sein de la MEL (Métropole Européenne de Lille). Notre volonté est d’aider le maximum de collectivités locales à maîtriser leur consommation de gaz dans les Hauts de France », conclut-il.

« Nous devons gérer nos 50 bâtiments publics », Patrick Proisy

Evidemment, les finances contrariées des collectivités locales ne permettent pas, d’un coup de baguette magique, de résoudre totalement la problématique énergétique. « Nous avons réalisé un audit pour être conforme au Décret Tertiaire qui va s’imposer bientôt à toutes les communes. Ensuite, nous avons travaillé d’abord sur quatre de nos bâtiments emblématiques les plus énergivores », explique Christopher Liénard, 5ème adjoint à l’urgence écologique. 

La première partie du chemin, les éco-gestes, est déjà source d’une économie substantielle. « Cela peut nous permettre d’investir sur des modifications, les LED pour l’éclairage public, les fenêtres et les portes des équipements publics, etc. Dans cette optique, nous accueillons avec une extrême positivité et bienveillance ce partenariat avec GRDF », commente Patrick Proisy, le maire de Faches-Thumesnil. Ensuite, le challenge, notamment avec GRDF, sera sans doute une modification du système de chauffe sur certains édifices. Là également, la réduction des coûts dans le budget public n’est pas négligeable. « Nos sites publics sont vétustes et nous devons gérer nos 50 bâtiments publics, mais choisir des priorités. Avec aussi l’appui du CEREMA, notre collectivité est ambitieuse en la matière », conclut l’édile.

Enfin, la solution du remplacement du gaz actuel par du gaz vert, par le biais de la méthanisation, apparaît comme une sortie naturelle pour la filière gaz, quel que soit le discours à ce stade, qui devra faire partie du mix énergétique décarboné français. C’est une belle perspective écologique pour les collectivités locales, tout comme les réseaux de chauffage issus de la chaleur fatale dégagée par les usines, voire d’autres pistes en sous-sol assurément sur un bassin minier.

Avec comme homonyme un ancien grand tennisman français, le premier magistrat peut d’une volée gagnante montrer l’exemple, avec des économies financières concrètes et ciblées, pour une transition écologique… sur le temps long !

Daniel Carlier

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Un budget Déséquilibré se profile à Saint-Saulve en 2025

1 octobre 2024 à 05:17

Yves Dusart : « Il n’y aura pas de miracle en 2025 sans de nouvelles dotations »

A la manœuvre, l’adjoint aux finances, Jean-Marie Dubois, lance son alerte aux prémices de la construction du budget 2025. A l’heure d’un discours sur « une justice fiscale » de Michel Barnier, Jean-Marie Dubois met en avant « son injustice flagrante » à travers quelques graphiques éloquents. 

Données de 2014 à 2017
Données en 2023 et 2024

Bien sûr, Yves Dusart précise « qu’il n’y a aucune jalousie, c’est bien au contraire pour ces communes ». Pour autant, Jean-Marie Dubois souligne « la construction problématique du budget 2025. Nous risquons de passer un cap historique ». Ces visuels montrent l’écart abyssal des dotations de l’Etat dans le Valenciennois. « On ne sait plus comment le dire. On réalise chaque année des miracles. Pour autant, il n’y aura pas de miracle en 2025 sans de nouvelles dotations. Je ne fermerai pas des services, mais nous avons appris à nous battre. Malheureusement, nos efforts auprès de l’ancien Gouvernement n’ont pas eu de suite même si l’ancienne Ministre a eu une prise de conscience de notre situation budgétaire », précise l’édile. En clair, le dossier « Saint-Saulve » va repartir immédiatement chez les 3 Ministres du Nord dans le Gouvernement de Michel Barnier. 

Pour le Conseil municipal, il est hors de question de fermer des services, comme Cécile Gallez avec la fermeture durant une année de la piscine, mais plutôt de voter un budget en déséquilibre… ! Un procès en « insincérité » ne pourrait pas être le seul du territoire compte tenu des finances corsetées des collectivités locales. 

Toute chose étant égale par ailleurs, l’écart des dotations attribuées pourrait se réduire entre les communes, mais tiré vers le bas puisque les collectivités locales et territoriales sont dans le viseur de l’effort national de la réduction de la dette publique. Bref, l’horizon, malgré « le soutien appuyé du Sous-Préfet de Valenciennes », souligne Yves Dusart, est plutôt au vote d’un budget en déséquilibre. Quelle sera l’attitude du contrôle de légalité de l’Etat de proximité ? 

Dans la logique des choses, une délibération modificative durant ce conseil municipal a reporté « les travaux sur la toiture du bâtiment du CCAS et d’autres prévus sur le Château Fortier ».

«  A ce rythme, ce n’est plus des classes, mais des écoles que nous fermerons », Yves Dusart

Autre sujet de taille, la baisse chronique de la démographie scolaire à Saint-Saulve continue de tracer un sillon inquiétant. « En 5 ans, nous avons perdu 117 élèves en école élémentaire et 60 enfants en école maternelle. La semaine dernière, un rapport demandé par Matignon (relaté dans Le Monde) fait état d’une situation nationale très inquiétante avec, si rien ne change, une probabilité d’une fermeture de 2 000 établissements scolaires en France », souligne Pascal Coupez, conseiller municipal délégué à l’enseignement. De là à franchir le Rubicon en indiquant que le sous-effectif en matière d’enseignants en France, sans parler d’une rémunération en deçà de nombreux pays européens, va se solutionner tout seul ;  il n’y a qu’un pas que certains sachants franchiront… !

Les effectifs à la rentrée 2024/2025 sur les quatre écoles communales sont de 21 classes pour 452 élèves en élémentaire, dont 7 en situation de handicap, sur 21 classes, et de 273 élèves sur 11 classes en école maternelle. « Nous sommes très loin des 1000 élèves que nos avions précédemment. Nous devons enrayer cette courbe infernale. A ce rythme, ce n’est plus des classes, mais des écoles que nous fermerons ».

Le passeport du civisme

Sous la houlette de Pascal Coupez, une idée a fait sens au sein du Conseil municipal de Saint-Saulve, celle de la sensibilisation de la jeunesse à l’engagement citoyen. A cet effet, la commune lance « un Passeport du Civisme où notre objectif est de transmettre les valeurs du civisme à la jeune génération. C’est une expérimentation dans nos écoles pour cette rentrée 2024/2025 », commente l’élu en charge. Dans cette optique une série d’actions, sous tous les aspects, est programmée tout au long de l’année scolaire. Dossier à suivre, mais tout ce qui peut ramener un peu de bien-vivre ensemble est toujours bon à prendre à l’image de la remise de la carte d’électrice ou d’électeur aux primo-votants dans certaines villes du Hainaut. 

Daniel Carlier

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Promenade associative dans les cités-jardins… pour les sauver !

30 septembre 2024 à 06:05

(Les 3 maires fondateurs et la Directrice générale de la Mission Bassin Minier)

Les caractéristiques de la cité-jardin sont audacieuses. En effet, le verdissement constitue sa signature, le logement est individuel ou juste mitoyen, les murs respirent, les jardins se parlent, parfois la sinuosité de la voirie ajoute un charme désuet, le tout dans un quartier où vous retrouvez invariablement le triptyque école/salle des fêtes/église. Toutefois, le besoin massif de logements afin d’accueillir une vague de travailleurs venue de toute l’Europe et au delà de la Méditerranée, a fait nécessité au XXème siècle. Il fallait plus de logements d’où la naissance des corons miniers, des collectifs, et l’idée même de cité-jardin devenait incongrue, pas assez d’âmes entre 4 murs. Au fil du temps, certaines ont disparu de la carte urbaine, d’autres ont été sauvées in extremis. Enfin, certaines connaissent une deuxième vie aussi riche que la première.

Dans cette optique, depuis le 24 septembre sur le site minier d’Oignies, une nouvelle association s’est installée avec quatre membres fondateurs, l’association « Mission Bassin Minier » et les communes de Raismes, Dourges, et Noyelles-Godault dont l’objet sera la promotion de ces utopies urbaines. 

« On a explosé le cliché des bandes grises de logements », Catherine Bertram

Bien sûr, le premier outil, et la véritable opportunité urbaine afin de sauver ces patrimoines miniers se décline avec l’ERBM (Engagement pour la Rénovation du Bassin Minier), un fonds d’Etat dédié aux logements miniers signé en mars 2017 par le 1er ministre Bernard Cazeneuve. Sur 124 cités minières, 35 ont été sélectionnées pour ce programme beaucoup plus complet que tout autre dispositif précédent. « Il reste 3 ans de programme ERBM (et ses optimisations) où la performance thermique intérieure, les espaces extérieures, et aussi les espaces publics sont travaillés avec une exigence de qualité », commente Mélanie Delots, Directrice de projet du RBM dans le Nord Pas-de-Calais.

Cité-jardins pilote, quartier Taffin sur Vieux-Condé

A ce stade de l’ERBM, 20 cités minières, toutes typologies confondues, ont bénéficié de ce coup de pinceau ; les corons, des équipements remarquables, les espaces publics, et quelques cité-jardins. Avant ce programme, l’arrivée en juin de 2012 de la reconnaissance du « Bassin minier Patrimoine mondial UNESCO », cinq cités pilotes ont émergé dont la cité Taffin sur Vieux-Condé et le quartier Bruno à Dourges. Clairement, ces 5 cités ont tracé le chemin du futur ERBM, et notamment grâce à un référentiel élaboré par tous les acteurs (bailleurs, collectivités locales, association, population). « C’est un mode de faire, comme un cheval de Troie, où un esprit public se dégage afin d’améliorer les espaces intérieurs et extérieurs. Certes, c’est contraignant, car on joue dans le détail de la rénovation urbaine », analyse un chargé de mission de la Mission Bassin minier. De facto, le résultat est là, car rien n’a été laissé au hasard d’un permis de construire inamical.

Au delà de ce trait architectural, une réflexion plus aboutie est sous-jacente dont l’objet est de casser l’image d’Epinal des quartiers miniers. « On a explosé le cliché des bandes grises de logements. On a changé le regard. Les 53 cités-jardins se situent dans et hors du périmètre « Bassin minier-Patrimoine mondial UNESCO ». L’origine de ces cités-jardins est anglaise, les fameuses Garden Cities. D’ailleurs, il y a un collectif européen réunissant ces associations », commente Catherine Bertram, la directrice générale de la Mission Bassin minier. 

Trois communes en amont… !

Pour la création de « l’Association des Cités-Jardins du Bassin minier Nord Pas-de-Calais », le maire de Raismes, Aymeric Robin, était présent pour le quartier Sabatier et sa cité-jardin du Pinson : « C’est une idée un peu folle où nous voulons promouvoir les cités-jardins. C’est une rupture de la cité minière habituelle en ligne. Sur Raismes, nous avons la Cité du Pinson avec une grande richesse architecturale et paysagère. Plus globalement, elles doivent faire partie des futurs éco-quartiers ».

Sur Raismes, Cité-jardin du Pinson en bas de l’image

La maire de Noyelles-Godault, et Conseillère régionale, Valérie Biegalski, promeut sa cité-jardin Crombez où « nous avons 60% d’espace vert. Elle est visible et très connectée au reste de la commune ».

Enfin, le maire de Dourges, Tony Franconville, nous rappelle son histoire locale : « La cité-jardin Bruno est née vers 1904, elle a 120 ans cette année. Ce quartier a connu un chantier long de 2012 à 2017 ». Puis, le besoin de plus de logements a généré les corons tels que nous les connaissons. Comme le quartier Taffin sur Vieux-Condé, cet espace urbain a connu des choix difficiles afin de maintenir un tout, une pensée de la cité-jardin où chaque élément urbain public et privé est indispensable. 

Voilà, ces 3 communes, l’association MBM, mais également des experts membres, La Porte du Hainaut, les CAUE du Nord Pas-de-Calais et le bailleur social « Maisons et Cités (ex Soginorpa) » se lancent dans une histoire à écrire avec le secret espoir d’agréger au fil des années toutes les cités-jardins du Bassin minier. En île de France, une association similaire va fêter ses dix ans en 2024 et sa représentante témoigne des succès, tout comme des difficultés, pour défendre une certaine vision architecturale d’un quartier urbain. Cette idée est d’hier, d’aujourd’hui, et de demain mécaniquement compte tenu d’un haro environnemental sur l’étalement urbain.

Daniel Carlier

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L’impressionnant complexe Jean-Philippe Gatien à Bruay-sur-l’Escaut

29 septembre 2024 à 06:34

(Visuel Drone/DR commune de Bruay-sur-l’Escaut)

Ecartelée entre le Pays de Condé et la périphérie de la ville de Valenciennes, la collectivité locale de Bruay-sur-l’Escaut est sans doute la plus méconnue des communes de plus de 10 000 habitants, environ 12 000 habitants, sur l’ensemble du Hainaut.

Au 53 rue Hoche, l’ancien bâtiment sportif était vétuste, une « véritable passoire énergétique », souligne l’édile durant son discours accompagné d’équipements extérieurs à optimiser et à imaginer. Bien sûr, la phase dossier au coeur de la Covid, puis celle des travaux initiés en 2021, fut compliquée. « Tout ce qui pouvait mal se dérouler, s’est mal passé ! », explique Sylvia Duhamel, la maire de Bruay-sur-l’Escaut.

La résultante de ce chantier labyrinthique, sur le plan de la faisabilité, est à l’arrivée deux ans de retard. Pour autant, le résultat final est bluffant. En effet, la signalétique d’accueil résume l’ampleur du projet. En rez-de-chaussée, espace intérieur multisports avec des gradins, extension du dojo, salle de billards français et snooker, et vestiaires pour les équipes de football. A l’étage, salle de boxe, salle de gym et plusieurs espaces de convivialité pour ces pratique sportives. En extérieur, le terrain de foot enherbé est revu plus l’ajout d’un terrain synthétique et un espace gradin extérieur protégé. Ensuite, un boulodrome extérieur avec son clubhouse autonome et un site cynophile pour le dressage amélioré. Le tout attenant au citystade existant et deux parkings importants. Bref, un peu comme pour « L’imaginaire » (site culturel) sur Douchy-les-Mines où la bâtisse apparaît surdimensionnée pour une commune de 12 000 habitants, le complexe Jean-Philippe Gatien à Bruay-sur-l’Escaut peut laisser rêveur ou jaloux quelques édiles dans la région des Hauts de France.

A part la salle Fort Minique à Valenciennes, il n’y a pas d’équivalent en espace sport intérieur sur le Valenciennois compte tenu de la diversité des disciplines proposées. SI vous ajoutez les espaces sportifs extérieurs, vous obtenez une pépite dont le vice-président, en charge des sports au Conseil régional, avait du mal à réaliser. « Pour une ville de 12 000 habitants, je suis admiratif. Quel courage, quel audace, c’est un équipement magnifique. De plus, le sport est bien plus que du sport. C’est bon pour la société et c’est pourquoi elle doit être une politique publique. Je suis certain que ce complexe sera un élément de l’attractivité de votre commune », commente Antoine Siliani.

« Impossible sans nos partenaires », Sylvia Duhamel

Ces difficultés sur le terrain ont été largement compensés par un soutien financier pléthorique. 2,5 millions de subventions, L’Etat, le Conseil département du Nord, le Conseil régional Hauts de France, l’Agence Nationale du Sport (ANS) et même le Fonds du football amateur « avec 77 000 euros pour cet équipement », précise son représentant sur une enveloppe nationale entre 4 et 5 millions d’euros. La municipalité prend en charge le reste du coût, soit environ 5 520 000 €. Donc, un coût total de 7 800 000 €. 

Grégory Pujol, Sylvia Duhamel et Marie-Laure Delie

« Cette rénovation/extension était impossible sans nos partenaires. Nous devions rénover ce bâtiment sportif en fin de vie. Aujourd’hui, il a fait peau neuve », déclare la maire.

Pour conclure, le Sous-Préfet de Valenciennes, Guillaume Quenet, a souligné une vision politique à travers ces travaux imposants : « Vous avez choisi de libérer d’autres espaces fonciers à travers cet aménagement du territoire. Ainsi, vous laissez disponibles des terrains en pleine ville pour des projets de logements. C’est une vision politique, c’est le rôle d’un élu, d’un maire ! ».

Evidemment, ce menu à la carte des sports de Bruay-sur-l’Escaut va contribuer plus largement au développement du sport santé, deux paramètres indissociables au sein d’un territoire où les indicateurs sanitaires demeurent catastrophiques.

Daniel Carlier

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(Saint-Amand) On va pas se quitter en mauvais « Thermes » !

27 septembre 2024 à 17:00

Déjà en mode campagne électorale à Saint-Amand-les-Eaux !

Avant d’évoquer les sujets qui fâchent, parlons de ce qui a rassemblé cet hémicycle local. En effet, une motion de censure en faveur des agriculteurs touchés, notamment dans l’Amandinois, par un foyer de fièvre catarrhale ovine. Cette maladie touche les ruminants. « C’est une situation difficile à vivre pour les agriculteurs. Nous subissons beaucoup d’avortements. Dans ce cadre, nous avons besoin de vaccins et nous attendons ! », commente Didier Legrain, conseiller municipal et agriculteur. Ce dernier a interpellé le député afin de porter la doléance auprès des autorités. « J’ai envoyé un courrier le 25 août afin de réclamer dans l’urgence les vaccins nécessaires à la protection des animaux », indique Guillaume Florquin. Un deuxième courrier au gouvernement en fonction, quel que soit sa durée de vie, ne serait pas superfétatoire… ! Cette motion a été votée à l’unanimité, seul moment de concorde durant cette soirée agitée. 

Une cure d’amaigrissement… de l’activité thermale ?

Un débat à couteaux tirés a émaillé ce conseil municipal concernant la thématique de l’activité thermale sur cette collectivité locale. Pour rappel, cette dernière s’était arrêtée en 1994, puis sous l’impulsion du nouveau maire, Alain Bocquet, une reprise inespérée de l’activité a été possible dès 1995. Le poids du Président du Groupe parlementaire du PCF, et figure de proue d’un collectif des villes thermales à l’Assemblée nationale, Alain Bocquet à l’époque, a joué en faveur de cette reprise salvatrice. « Nous n’avions jamais atteint plus de 3 200 curistes. Ensuite, depuis la reprise par la Chaîne Thermale du Soleil en 2012, nous avons atteint presque atteint 10 000 curistes avant la Covid. Aujourd’hui, le site thermal attire environ 8 500 curistes par an », commente Alain Bocquet. 

Evidemment, les promesses de de la Chaîne thermale du Soleil, par le regretté Michel Guérard en personne, sur la rénovation très très lourde du Grand Hôtel, de l’ancien Casino, sont dans les oubliettes financières. Ça pique particulièrement, car il est évident que la commune n’a pas encore atteint le statut d’une commune dédiée tout en ayant une activité, la seule dans les Hauts de France, thermale. 

Ensuite, inutile d’évoquer la dette publique, le budget de l’Etat contraint à une cure d’amaigrissement de ses dépenses et par capillarité le budget de la Sécurité sociale va, lui aussi, procéder à des coupes financières radicales. Déjà sauvé de peu, le déremboursement de la cure par la Sécurité sociale « nous pend au nez, alors qu’un grand nombre de curistes profite de cette prise en charge chez nous », commente Eric Castelain. 

En résumé, le débat relaté dans la suite de l’article est à mettre en perspective avec le prochain budget voté, ou pas, de la Sécurité sociale. Le pourcentage d’un maintien de ce remboursement est particulièrement faible, mais possible, et la réflexion des différentes sensibilités politiques locales pourraient déjà se tourner vers le coup d’après… La peur n’évite pas le danger !

« Il y a eu des investissements conséquents sur le soin », David Leclercq

En 2018, autour de 5 partenaires de taille, un 1er Contrat thermal a été signé dont les objectifs étaient multiples autour de la promotion d’une activité et au delà du thermalisme sur Saint-Amand-les-Eaux. Cette signature avait fière allure avec Xavier Bertrand, Président de la région Hauts de France, Le Prefet de région, Michel Lalande, le Président de Valenciennes Métropole, Laurent Degallaix et le maire et Président de la Porte du Hainaut Alain Bocquet et bien sûr la représentante de la Chaîne Thermale du Soleil. Quels sont les acquis de ce contrat thermal après 5 ans, malgré la Covid ?

Jean-Marc Mondino, adjoint en charge du Tourisme et des équipements culturels, énumère les avancées notables liées à ce contrat thermal : « Nous avons eu une forte implication implication des différents partenaires publics sur le réaménagement du Coeur de Ville, la création du Pôle Séniors, la réhabilitation de l’église Saint-Martin et celle de la maison natale de Louise de Beignes en lieu unique dédié à l’égalité femmes-hommes ». Sur ce dernier point, rien n’est de trop pour les droits de la femme, l’atroce féminicide de Philippine nous rappelle que chaque initiative à une portée grande ou petite, il n’y a pas de petits et grands combats pour sensibiliser, pas de lieu en trop où la parole de la femme et son intégrité compte… Ensuite, il évoque le travail important sur la Scarpe, le Parc de la Scarpe, la mobilité intérieure avec le SIMOUV même si l’édile a alerté l’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité) suite à la nouvelle offre de transport public peu convaincante sur l’Amandinois, et enfin un effort de communication tous azimuts pour la promotion de la station thermale. 

Pour David Leclercq, le tableau n’est pas si noir. Quand on se compare, on se rassure parfois ! : « Il faut respecter les salariés de la structure, et les 70 saisonniers chaque année. En comparaison des communes de 5 000 à 10 000 habitants, nous avons un taux d’occupation de 79,28% contre un maximum de 70% dans les communes thermales. Il y a eu des investissements conséquents sur le soin par La Chaîne Thermale du Soleil (et le nouvel espace d’accueil des curistes) ».

«  Une coquille vide », Eric Renaud

Pour l’élu de l’opposition, ancien adjoint aux finances de la commune, le premier « Contrat de station thermale » n’est qu’une « coquille vide, malgré un démarrage plein d’espoir » et le deuxième en projet « un document pompeux et exubérant, il est en trompe l’oeil. J’ai listé la programmation éventuelle et l’addition chiffrée des projets de ce deuxième contrat, c’est 100 millions d’euros sur 5 ans (2024/2029) sachant que la ville dégage en investissement (avec subvention ou pas), de manière effective, 7 à 8 millions d’euros chaque année ». 

« Rien n’est lié véritablement à la station thermale », Eric Castelain

Pour sa part, Eric Castelain n’est pas plus tendre avec ce contrat thermal, l’ancien comme le prochain à venir en fin d’année : « Rien n’est lié véritablement à la station thermale. Ce document pourrait correspondre à un programme de développement d’une collectivité locale, et pas spécifiquement une station thermale. Il n’y a aucune cohérence globale concernant le développement de l’activité thermale ». Comme évoqué plus haut, Eric Castelain met en exergue la coupure du robinet de la Sécurité sociale, un vrai sujet à méditer !

Pour conclure sur cette thématique brûlante, Alain Bocquet rappelle l’idée socle de ce « Contrat thermal ». « C’est une base d’un développement économique potentiel !». C’est une ambition et c’est déjà beaucoup. A ce titre, Jean-Marc Mondino souligne le passage de 5 partenaires à 13 ou 14. Les instituions régaliennes départementales et régionales, les EPCI, mais également la SNCF, le SIMOUV et bien au delà. Certes, certains contributeurs vont poursuivre leur soutien financier à la commune. Pour d’autres, seule la communication, voire la promotion dans leur réseau, pourraient traduire ce partenariat en faveur du développement de l’activité thermale. En clair, la multiplication des partenaires ne signifie pas une manne financière supplémentaire tombée du ciel, très loin s’en faut. 

Une erreur de l’Etat en passant… l’air de rien !

Chacun connaît la prouesse pour toutes les collectivités locales afin de boucler un budget. Les services financiers communaux se basent, sur des données officielles, pour établir un prévisionnel des recettes en phase avec des dépenses. On le rappelle, à la différence de l’Etat, une commune doit voter un budget à l’équilibre ce qui n’empêche pas les dérapages en la matière au niveau national. Alors, une fois le budget primitif voté, lorsque vous apprenez que les bases fiscales sont réduites une fois, puis une deuxième fois, la pilule est dure à avaler. 

Cette histoire n’arrive pas qu’aux autres, Sylvie Wiart présente cette improbable erreur suite « à un contentieux entre une entreprise amandinoise (de taille par essence) avec les services fiscaux, soit moins 1 344.450 euros, -8% de nos recettes fiscales (oups). Nous avons demandé des explications aux services des finances publiques. On nous a opposé le secret fiscal », commente l’adjoint aux finances. Pour rappel, une recette fiscale se situe dans la section fonctionnement. 

« Notre section fonctionnement est contrainte et pas en capacité de combler cette baisse, c’est pourquoi, nous diminuons des crédits d’investissements à hauteur d’1,5 millions d’euros. On annule des crédits, mais pas les investissements qui sont reportés », commente l’adjointe aux finances.

Réactions en chaîne 

Bien sûr, l’opposition fulmine. « Cette délibération interpelle. Je regrette le secret fiscal (article L 103 du livre des procédures fiscales), et le fait que nous ne connaissions pas l’origine de cette perte sèche. En effet, c’est 1 345.000 € en 2024 et donc en 2025 et les autres années. Je ne comprends pas la suppression des crédits d’emprunts d’un côté et le choix de faire un emprunt de l’autre de 2 millions d’euros. A ce titre, je demande officiellement un audit indépendant sur les finances publiques de la commune. Il n’y a pas de maîtrise des dépenses de fonctionnement, c’est une opération camouflage », indique Eric Renaud.

Pour Fabien Roussel, la pratique est connue et reconnue : « Des cabinets d’avocats sont spécialisés dans l’optimisation fiscale. Ils proposent aux entreprises de contourner la fiscalité, c’est légal, mais scandaleux vis à vis des recettes de l’Etat et des collectivités locales ».

Pour sa part, Eric Castelain émet un doute « pourquoi, j’ai la désagréable impression que vous mettez tout sur le dos de cette baisse de recettes fiscales ».

Pour autant, le maire acquiesce sur l’idée d’une procédure contentieuse à l’endroit de l’Etat : « Je partage votre avis. Avec l’accord du Conseil municipal, nous allons donc attaquer en justice (Tribunal administratif) l’Etat ».

Urgent d’attendre ou pas ?

Enfin, dans la lignée, le Conseil municipal a validé la signature d’un contrat de prêt à hauteur de 2 millions d’euros. « Notre budget primitif s’équilibrait déjà à travers cet emprunt », précise l’adjointe aux finances. 

Ensuite, Eric Castelain suggère d’attendre en période de baisse des taux. En effet, la détente de la BCE et de la FED amène à penser qu’une baisse des taux est très probable. « Pourquoi se précipiter, nous pouvons attendre jusqu’en décembre » , indique l’élu de l’opposition.

Ce chassé-croisé mériterait une meilleure explication, plus transparente pour le grand public, sauf trésorerie en souffrance d’ici quelques semaines ce qui n’est pas non plus la fin du monde. Avec 112% du PIB en dette publique au niveau national, les Amandinois peuvent comprendre des soucis locaux de fin de mois. 

Un service à la jeunesse optimisé en question

Autre sujet électrique durant ce Conseil municipal, le lancement d’une nouvelle prise en main d’un bâtiment en public Avenue du Clos est sur la table. L’objet est la rénovation lourde d’un édifice public « que nous avons essayé de vendre durant 15 ans. Nous avons reçu une seule proposition (pas retenue). Dans cette optique, nous ne pouvons pas laisser ce site sans rien en faire. De plus, il y a une demande de la jeunesse », indique Alain Bocquet. 

Sur cet item, Florence Delférière justifie cette initiative. « Cette réalisation proposerait des activités pour les jeunes. Ce ne sera pas que des bureaux. Ces activités seraient complémentaires au local dans le quartier de l’Elnon où il n’y a que des jeunes du quartier. Nous pensons qu’un site central attirera plus la jeunesse de oute la commune ».

Sur ce dossier, Eric Renaud regrette la carence d’une vision globale sur ce quartier. Il y a plusieurs bâtiments disponibles maintenant où prochainement. « Par moment, il y a des agents qui rêvent dans les services », explique-t-il.

Une délibération comme un miroir sans tain

Cette délibération est éminemment intéressante. En effet, elle propose l’amélioration d’un service à la jeunesse sur la commune à travers un nouveau bâti public. Bien sûr, cela implique une hausse des dépenses de fonctionnement in fine. De l’autre côté, l’opposition pointe du doigt l’inutilité de cette offre de service, du fonctionnement en plus, car l’argent public n’est pas un puits sans fonds.

En conclusion, presque comme le premier conseil municipal de la campagne électorale 2026 à Saint-Amand-les-Eaux et ailleurs, il préfigure peut-être une réalité omniprésente. Au bout du bout, l’Etat va demander un effort significatif à toutes les collectivités territoriales et locales. Que la gouvernance soit de droite ou de gauche, la sobriété financière sera l’incontournable compagnon de route du mandat 2026/2032. Alors, allons-nous assister (encore) au concours Lepine du programme politique le plus merveilleux ou l’ambition raisonnable va-t-elle gagner les rangs de la politique de proximité ? Cette dernière hypothèse donnerait peut-être un exemple aux caciques nationaux dont la parole démonétisée est la constante. Gageons que l’exemple vienne d’en bas, c’est l’expression mode, et que les candidates et candidates à la fonction de maire présentent une ambition crédible tant sur les projets que sur les moyens de le financer sans dynamiter son budget comme celui des partenaires. Ça fait longtemps que l’on ne rêve plus en haut ni au coin de la rue.

Daniel Carlier

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Philippe Vasseur, l’homme plus loin !

26 septembre 2024 à 08:20

Après 20 ans de journalisme en carrière, rédacteur en chef au sein du journal  « Les Échos », ensuite responsable du service économique et social chez TF1, Nouveau Journal, puis Le Figaro au service économique où il met en place les fameuses pages dédiées « Saumon », il franchit le Rubicon vers la politique suite à une interview marquante.

En effet, réputé comme « client » très difficile avec la presse, Philippe Vasseur est amené à réaliser un entretien en tête à tête avec le Président de la République en fonction, Valéry Giscard D’Estaing. Cette dernière se déroule sans accrocs à tel point que sa carrière de journaliste bascule vers le monde de la politique. Elu en 1986 comme député du Pas-de-Calais, puis 1988, 1933 et 1997, il est choisi comme Ministre de l’Agriculture par Jacques Chirac en 1995.

Philippe Vasseur l’avoue bien volontiers, son contact avec Jacques Chirac a été déterminant pour la suite. « J’ai participé à trois visites du Salon de l’Agriculture avec lui, une comme candidat et deux comme Président, un moment extraordinaire. Alain Juppé voulait me nommer à un autre ministère, mais Jacques Chirac avait décidé que je serai Ministre de l’Agriculture », explique-t-il. C’était le choix de Jacques Chirac ! Assurément, résister physiquement, comme votre estomac, à l’épreuve d’un salon de l’Agriculture en compagnie de Jacques Chirac signifie que vous êtes déjà un grand serviteur de l’Etat. 

Plus sérieusement, ce qui est qualifié aujourd’hui comme une carence rédhibitoire, en l’occurence la méconnaissance de l’Agriculture, était la particularité du futur Ministre dans le Gouvernement d’Alain Juppé en 1995.

« Lorsqu’on vous annonce en gros titre de presse 500 000 morts (vache folle), vous avez la pression », Philippe Vasseur

« Je n’avais qu’une connaissance théorique (par le prisme du journalisme) du métier. C’est pourquoi, dès mon arrivée, je suis allé sur le terrain à la rencontre des agriculteurs, mais aussi des syndicats agricoles ce qui ne se faisait pas à l’époque. J’ai  écouté tous les acteurs du monde agricole », déclare Philipe Vasseur.« Pour une fois que l’on nous demande notre avis », commente la FNSEA dont il était proche, mais « j’ai reçu l’ensemble des syndicats représentatifs et globalement nos rapports furent bons ». 

Pour autant, un événement a crevé les nuages, le fameux tonnerre médiatique et économique de la vache folle en 1996. « C’était une crise énorme. Lorsqu’on vous annonce en gros titre de presse 500 000 morts, vous avez la pression ». La gestion de cette crise s’est « plutôt bien passée même quand vous devez annoncer aux professionnels un abattage massif de leurs bêtes, ce n’est pas simple. Il fallait pourtant prendre des décisions radicales », poursuit-il.

La prospective mieux que la perspective… !

Après 15 ans dans l’univers politique, Philippe Vasseur quitte le milieu vers d’autres chemins, comme la Présidence du Crédit Mutuel, puis la gouvernance de la CCI régionale. Son idée fixe est de mettre en oeuvre une vision prospective pour sa région, car il sent que le moment est historique. Une inspiration, celle de Jeremy Rifkin, un penseur américain engagé dans l’écologie et la transition numérique, constitue la clé de voûte de la 3ème Révolution. Pour arriver à bonne fin, l’objet est de travailler en collectif avec tous les acteurs et décideurs régionaux, voire l’Etat, c’est nouveau et presque déjà une révolution des moeurs en vigueur.

Philippe Vasseur se rapproche du Président de la Région Nord Pas de Calais, Daniel Percheron. « Même si nous avions des idées politiques très différentes, nous nous réunissons sur cette thématique. Plus qu’une perspective avec un chemin tracé, je voulais une prospective pour le Nord Pas-de-Calais avec les différents moyens pour atteindre ces objectifs. Jeremy Rifkin est donc venu pour deux conférences et la région lui a confié une mission durant une année pour le lancement de REV 3  », souligne l’ancien Ministre.

« Xavier Bertrand a pris le relais », Philippe Vasseur

La méthanisation fait partie de la corbeille de REV3 où la filière s’est constituée grâce à un collectif, le CORBI. « J’ai dit à Daniel Percheron sur la méthanisation, nous avons un coup à jouer. Puis en 2015, l’élection de Xavier Bertrand n’a pas modifié ce nouvel état d’esprit. Le Président du Conseil régional a pris le relais », conclut-il.

Clairement, s’il faut retenir une seule trace de l’engagement de Philippe Vasseur dans notre société, c’est son goût pour la prospective. Offrir une vision sur le temps long avec les options possibles et les révolutions à venir comme le numérique, l’énergie… Au regard de cette présentation de REV3, il y a une décennie (2013), il est indéniable que cette trajectoire s’est vérifiée année après année, mutation après mutation. Presque incongrue en septembre 2024 où le mois prochain est déjà un espace temps considérable, la prospective devrait pourtant jalonner notre tracé socio-économique, malgré des crises majeures endogènes et exogènes, voilà le témoignage de l’ancien journaliste.

« La patience est une vertu révolutionnaire », cette citation se conjugue merveilleusement bien avec l’idée sur le temps long… !

Daniel Carlier

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Résilience unique, mode d’emploi avec « Agri Union Bioénergies »

25 septembre 2024 à 09:36

(Les agriculteurs membres de l’association Agri Union Bioénergies)

Aux frontières du Nord et du Pas-de-Calais, Métaleurop depuis la fin du XIXème siècle, sur la commune de Dourges, a défrayé la chronique à une époque où l’absence de conscience écologique constituait une signature. En fermant ses portes en 2003, outre le désastre humain, le sol est pollué au plomb, zinc, et cadmium sur plus de 650 hectares. On ferme, on licencie massivement, et on laisse en l’état un sol gangréné, un écocide en Droit français. Aujourd’hui, et c’est une bonne chose, il n’est pas plus concevable, ni possible, de se comporter de cette manière.

Bien sûr, l’impact sur la production agricole alimentaire ne tarde pas à se faire sentir, une étude de l’ADEME sonne le glas, la production alimentaire est touchée. Dorénavant, elle est non conforme à l’alimentation humaine parfois à 100%, mais plus généralement sur un pourcentage très divers, 20%, 30%,50%, 70%… de leur surface d’exploitation. Evidemment, il est hors de question de jouer avec la sécurité alimentaire des individus.

« La piste de la mutualisation a été prise assez rapidement », Romain Vion

Après un abattement légitime de ces professionnels de l’agriculture, la lumière assez rapide d’une reconversion est arrivée à travers un accompagnement de la Chambre de l’Agriculture, et un soutien fort de l’Etat et ses services, de l’Europe avec le fonds FEDER, des partenaires bancaires comme le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole… Pour un coût total de 8,5 millions d’euros, dont 3,369 000 euros de l’Europe (oui, elle est utile) , l’association Agri Union Bioénergies est née après une gestation du projet durant 7 ans avant sa mise en service en avril 2022. Le résultat est assez bluffant avec la création d’une association à but lucratif dont l’objet est installation d’une unité de méthanisation où les déchets organiques (lisiers des ovins et bovins, et autres matières alimentaires), mais également des cultures alimentaires, produisent depuis du gaz vert. « La piste de la mutualisation a été prise assez rapidement », indique Romain Vion. Cette association regroupe 8 agriculteurs impacté même si « psychologiquement, il est difficile d’accepter de ne plus exercer la fonction première de son métier, nourrir les gens », commente Romain Vion, un des 8 agriculteurs concernés. 

Par sa superficie, l’ancien espace foncier occupé, voire pollué par capillarité, est unique en France, un dossier écologique extraordinaire. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, car l’Etat par la voie d’un décret en 2014 a permis la production de produits alimentaires, mais uniquement dédiée à la production de gaz vert. 

Du fumier comme une des matières de la production d’un gaz vert

Bien sûr, certains agriculteurs concernés par cette interdiction de poursuivre leur production alimentaire a débouché sur un déplacement de ces derniers grâce à la SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural). C’était leur droit, mais d’autres n’ont pas voulu déménager leur production et ont joué la carte de la reconversion totale ou partielle sur site. Aujourd’hui, l’association Agri Union Bioénergies produit du biométhane, 240Nm3/h, grâce à la 16 060 tonnes de culture agricole (maïs, seigle, blé, pulpes-sur-pressées de betteraves) et 6752 tonnes de lisier et de fumier de porcin et de bovin, soit 22 812 tonnes par an. Cette capacité de production de biométhane est dans la moyenne des unités existantes dans les Hauts de France, mais son origine est singulière et prouve une certaine capacité à rebondir. La France n’a pas de pétrole, mais encore des idées vertes… !

Deux tuyaux permettant la transformation du biométhane en gaz vert à injecter dans le réseau général grâce à l’eau et sa capacité à dissoudre le CO2

In fine, cette exploitation sur un site de production de gaz vert improbable, sur près de 4 hectares, couvre la chauffe annuelle de 3 700 foyers ou la consommation de grandes industries. « Nous avons eu 4 mois de rodage de la production. Aujourd’hui, elle est maîtrisée et fonctionne 365 jours par an. Nous pouvons encore nous développer », explique durant la visite du site Romain Vion. Bien sûr, la question écologique se pose concernent la méthode de production. Le responsable s’en défend, car « la neutralité carbone de cette production est atteinte ». Bien sûr, rien n’est parfait, mais la mesure de la dette écologique à la fin de Métaleurop et la sortie sur 4 hectares d’une production de gaz vert pèse positivement dans la balance environnementale. 

Sur le volet économique, vous avez de fait une compensation des revenus, perdus partiellement ou totalement, pour les agriculteurs grâce à cette production de biométhane. Ensuite, dix emplois ont été créés directement ou indirectement liés à la maintenance et l’exploitation sous tous ses aspects techniques.

1er dossier sur une terre polluée à 100%…

Pour arriver à bonne fin, seul un travail collectif des acteurs publiques et privés a rendu probable cette interdiction sanitaire indiscutable sur le fond. 

Les acteurs de cette reconversion

Pour GRDF, ce projet était exemplaire et surtout le « premier sur une terre polluée à 100%. C’est un projet hors normes ! Cette réussite est une immense fierté autour d’un débat pas évident », mentionne le responsable territorial du secteur. Pour Didier Cousin, le Directeur régional GRDF, ce succès collectif « donne l’espoir, une production d’énergie plus verte est possible ». Tout en sachant que la production de biogaz doit se multiplier par 4 ou 5 d’ici 2030 pour intégrer un mixe énergétique crédible pour la France.

Pour le représentant de la Chambre d’agriculture, ce portage de dossier donne « un avenir » à ce territoire, car « l’Etat a accepté de bouger les lignes », met en exergue la maire de Noyelles Godault, commune voisine de Dourges. 

Au plus près du dossier, la communauté d’agglomération concernée et la région Hauts de France, à travers la gestion des fonds FEDER européens, sont au coeur de cette mutation professionnelle. 

Enfin, Philippe Vasseur, ancien Ministre de l’agriculture et ancien Président de la CCI Hauts de France, était un pionnier dans cette réflexion sur la diversification énergétique au sein de sa région natale. « Il y avait un coup à jouer sur la méthanisation pour notre région », souligne Philipe Vasseur. On connaît la suite avec une prise en main par Daniel Percheron, et une reprise du flambeau par Xavier Bertrand, de cette idée d’énergie alternative.

En tout état de cause, on peut difficilement trouver un meilleur exemple de résilience sur un territoire meurtri par la pollution. Décidément, le gisement des idées demeure l’énergie la plus prometteuse et durable !

Daniel Carlier

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