(Anzin) Le budget primitif 2025 d’une ville… riche de ses investissements (2/2)
Damien Coyez, adjoint aux finances : « Anzin n’est pas pauvre, mais elle répond aux critères de la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) »
Concernant la fiscalité locale comprenant la taxe sur le foncier bâti, taxe sur le foncier non bâti, et la taxe d’habitation sur la résidence secondaire, elle « n’a pas bougé depuis 2009. La ville n’a pas taxé plus ses habitants depuis cette date », commente Pierre-Michel Bernard. Par contre, l’Etat remet à niveau les bases locatives, mises sous la tapis par le Sénat pendant des décennies pour ne pas déplaire, avec une hausse spectaculaire de 7,1% de la taxe foncière en 2024 et une hypothèse de hausse à hauteur de 1,5% en 2025. Rappelons plus que jamais que la loi permet une révision de toutes les bases fiscales nationales jusqu’au 31 décembre de l’année en cours, rien n’est impossible à ce stade d’incertitude. Pour autant, Anzin n’a pas choisi de baisser sa fiscalité afin d’amortir l’addition pour les propriétaires. Là également, pouvait-elle le faire en terme budgétaire ? La réponse est dans le paragraphe suivant.
Pour le montant global du Budget Primitif 2025, il s’équilibre à 27 924 674 euros contre 26 677 657 euros l’année précédente. En effet, rappelons que les collectivités locales et territoriales doivent voter à l’équilibre, contrairement à l’Etat, leurs dépenses et recettes. Evidemment, des zones floues perturbent ce vote compte tenu que le budget national n’est toujours pas actée. Toutefois, l’effort demandé aux collectivités publiques se situe à 2,2 milliards d’euros avec en corollaire des incertitudes sur les fonds alloués par l’Etat. « Notre BP 2025 demeure ambitieux au niveau investissement avec une maîtrise du fonctionnement », précise Damien Coyez, adjoint aux finances. Enfin, la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) serait en hausse de 6%, une manne financière commentée allègrement par l’opposition.
« Vous n’équilibrez votre budget que grâce à cette DSU (6,7 millions d’euros). Vous êtes sous perfusion de l’Etat », tance Hamid Jam Jam avec un soustexte évident, Anzin est une ville pauvre, si pauvre qu’elle bénéficie d’une DSU très conséquente. A tel point que Damien Coyez répond sur ce sujet : « Anzin n’est pas pauvre, mais elle répond aux critères de la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine). » Le maire ajoute que « nous utilisons au mieux les fonds de l’Etat. » Avec une vue d’avion, on peut mettre en lumière que la suppression de la taxe d’habitation a mis toutes les collectivités locales sous perfusion. Un choix du Président de la République comme un symbole d’une économie à court terme pour le citoyen, mais d’une véritable véritable mauvaise idée sur le temps long, car ce même citoyen perd chaque année une qualité de service, un investissement retardé, un fonctionnement locale plus réduit au coin de sa rue.
Au niveau des autres paramètres 2025, la dotation de Valenciennes Métropole reste stable, à hauteur 1 434 074 euros. La masse salariale reste aussi maîtrisée avec un effectif de 344 agents en 2025, contre 345 agents en 2024 avec toujours 245 titulaires. Ce coût salarial monte de 1,6% compte tenu des hausses légales des rémunérations en 2025.
Ensuite, les deux données sur lesquelles s’appuient la majorité municipale, à juste titre, sont la capacité de désendettement de la ville et son volume d’investissement global sur ce mandat. En effet, on se souvient de cet hiver 2022/2023 où toutes les communes ont pris la vague de la hausse de l’énergie. Pour le cas d’Anzin, son épargne brute (épargne avant remboursement de la datte) a fondu comme neige au soleil en 2023. Pour l’exercice 2024, le choix de ne pas faire d’emprunt a permis de regonfler cette épargne et revenir sous les 5 ans de capacité de désendettement pour 2025, une donnée incontestablement positive pour une collectivité locale.
Un investissement entre 31 et 32 millions d’euros
Sur ce point, le maire reprend la parole, car l’enjeu d’un mandat réussi, ou pas, passe souvent par les investissements visibles, des services aux habitants lisibles, en clair la plus-value apportée à l’administré stricto sensu. « Notre PPI prévoyait un investissement de 27 millions sur ce mandat. Nous avions déjà dépassé ce montant fin 2024. Là, nous allons atteindre en 2026 un montant entre 31 et 32 millions d’euros », explique Pierre-Michel Bernard. Ensuite, il égrène une liste de chantiers en cours, ou à venir, assez spectaculaire sur les écoles communales, les salles communales, les espaces urbains, les voiries, etc. Pour atteindre cet objectif, la commune emprunte 3,1 millions d’euros pour l’année 2025.
En face, l’opposition reproche à la majorité municipale d’écarter une ressource énergétique existantes, le gaz de mine. Déjà évoqué en 2024, puis 2020, dans les projets de l’opposition, Hamid Jam Jam relance le débat dans un momentum où la diversification en la matière est une réelle question nationale comme locale. En creux, le reproche fait au maire est d’avoir écarté d’un revers de main ce gisement énergétique en sous-sol hier pour en bénéficier aujourd’hui. L’adjoint en charge du dossier répond tout de go : « C’est l’emplacement proche du site de l’APEI du Valenciennois que nous avons refusé en 2014, pas le projet comme tel ». Ensuite, Pierre-Michel Bernard met en exergue le coût à la clé : « Nous devrions refaire toutes les voiries pour passer ces réseaux et bénéficier de l’alimentation en gaz de mine. Ensuite, nous ne savons pas pour combien de temps ni sur quelle fortune nous avons sous nos pieds. Enfin, ce coût serait de 70 millions d’euros. Donc, vous devriez faire des choix, les écoles et les salles communales ou cette installation pour le gaz de mine. Nous, on a fait notre choix ! » Enfin, une grande étude sur la transformation lourde de la Place Salengro et des quartiers environnants sera en cours en 2025. De toute évidence, aucun travaux perturbant ne commencera avant les élections municipales en mars 2026, mais seront un axe fort du programme de l’équipe municipale sortante…
De manière concomitante, Valenciennes Métropole conduit un très ambitieux projet de réseau de chaleur, en lien avec les grands industriels du Valenciennois comme LME, afin de récupérer la chaleur dégagée par ces sites et transformée en énergie calorifique dans les foyers du Valenciennois. Outre cette ambition, le sujet du gaz de mine est passé sous sa tutelle dans l’hypothèse d’un développement d’un projet ou pas. En bémol, comme pour tant d’autres hésitations locales et nationales, les élus des décennies prochaines paieront beaucoup plus cher la captation de cette énergie de proximité, un jour indispensable !
Pour conclure sur le BP 2025, car ce n’est pas un détail, l’adjoint aux finances souligne que « notre commune est encore assurée même si nous subissons une hausse de 60% de notre cotisation. » A un moment, l’Etat va devoir s’emparer de cette thématique, car les communes non assurées en 2025 sont pléthoriques.
En bref :
La crèche municipale, située rue Lemoine, est dotée de 25 places (en terme d’occupation à plein temps donc plus d’enfants que de places) pour les familles anzinoises. A cet effet, la commune d’Anzin prévoit au 01 mars 2025 de bénéficier du nouveau dispositif AVIP (Accueil à Vocation d’Insertion Professionnelle), une belle initiative de la CAF du Nord afin de soutenir les personnes très éloignées de l’emploi et des freins périphériques associés.
Didier Monnier, après une carrière éprouvée à Quiévrechain, puis Wasquehal, arrive aux manettes du service de la Politique de la Ville et de la Participation des Habitants.
Daniel Carlier
Cet article (Anzin) Le budget primitif 2025 d’une ville… riche de ses investissements (2/2) est apparu en premier sur Va-Infos.fr.